Philharmonie - Eötvös, Bartok - 24/10/18

Mercredi 24 octobre 2018 — 20h30
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris

Péter Eötvös
Alle vittime senza nome / création française
DoReMi - Concerto pour violon n° 2

Béla Bartók
Suite de danses
Le Prince de bois

Orchestre de Paris
Péter Eötvös, direction
Patricia Kopatchinskaja, violon


Et en prélude:

Mercredi 24 octobre 2018 — 18h00
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris

Béla Bartók
Quatuor à cordes n° 2

Dmitri Chostakovitch
Deux pièces pour quatuor à cordes

Quatuor Mona

Verena Chen, violon
Roxana Rastegar, violon
Arianna Smith, alto
Caroline Sypniewski, violoncelle

J'ai vu que l'avant concert, le prélude, était sur entrée libre, donc je vais y aller avant d'aller au concert.

D'abord un mot sur ce concert de 18h, parce que c'est peut-être ce qui m'a le plus enthousiasmé de la soirée.

Le programme était parfait pour moi, en plus de ça j'ai découvert les deux pièces pour quatuor de Chostakovitch. (1931, avant le 1er quatuor, donc)
J'ai reconnu dans la première le magnifique air de Katerina du 1er acte de Lady Macbeth, et c'est tout aussi beau en version quatuor.
La deuxième, typique du Chostakovitch grinçant et ironique, est également une transcription, cette fois-ci du ballet l'Age d'or.

Le quatuor Mona est un jeune quatuor qui vient d'être formé (cette année) et qui est composé de quatre élèves du CNSM de Paris.

C'est déjà d'un très haut niveau, bien sûr on sent que ça peut encore s'améliorer, mais entendre de telles œuvres dans ce cadre-là (dans la grande salle, mais tout près), aussi bien jouées, et gracieusement, c'était très chouette.  
L'engagement des quatre interprètes était remarquable, leur compréhension de cette musique également.
Peut-être de futures grandes.

Cool !

C'est bientôt justement le concert de l'ECMA (Académie de Musique de Chambre Européenne) au CNSM, où j'ai pu entendre, à peine constitués, les Akilone, Hanson, Arod une année, Sōra, Zadig (et Metral que je n'aime pas trop, mais qui font une belle carrière) l'autre… Des ensembles qui enregistrent désormais des disques, font les beaux jours des festivals… et qui sont en plus d'une identité absolument remarquable, ils ont effacé à peu près toutes mes références discographiques dans le répertoire qu'ils ont parcouru.

En plus ils ont encore le frisson de jouer en public ces grandes œuvres pour la première fois, et ça se sent.

J'ai hâte.

Je ne vais pas m'apesantir inutilement sur la partie Eötvös par Eötvös du concert: cette musique ne me raconte rien, l'orchestre est plein d'instruments qui doivent faire scintiller (glockenspiel, plusieurs triangles, divers gongs et cloches, et j'en passe) mais on s'en lasse et on ne voit pas où ça va.
Ce n'est pas moche pour autant, mais c'est long et bavard.
En bis, Kopatchinskaja a joué deux duos de Bartok avec le violon solo de l'orchestre de Paris, c'était très chouette.

En 2è partie une annonce a été faite pour prévenir de l'inversion des deux œuvres de Bartok: l'annonceur nous prévenait qu'on allait d'abord jouer "le Prince des bois".
Oui oui, "des bois".

C'était la suite mais dans une toute nouvelle édition éditée par Peter Bartok récemment, d'après le programme, ça serait la version définitive voulue par Bartok en 1932 de cette œuvre en version suite.
Je ne saurais détailler les différences avec la suite jouée habituellement, étant donné que je ne l'écoute (presque) jamais, mais bon, musicalement les enchaînements n'étaient pas trop gênants, même si dramatiquement ça n'a aucun sens puisque le happy end sort de nulle part. (on zappe malheureusement tout le passage magnifique du désespoir du prince puis de l'hommage de la nature)
J'ai trouvé ça par moments un peu lent et mou, moins bien que Zinman qui a donné la version ballet il y a 2 ans, mais d'autres passages étaient vraiment magnifiques.
Inégal donc, mais un très beau moment dans l'ensemble.
Idem pour la Suite de danses, très agréable, à défaut d'être une œuvre majeure.

Philharmonie assez peu remplie (arrière-scène fermée et 2è balcon très clairsemé) pour ce concert pas inoubliable pour moi, même si on peut retenir la prestation de Patricia Kopatchinskaja et la joie d'entendre le Prince de bois malgré tout.

Déjà, du Eötvös pas moche, tu as été plutôt bien servi.

Ça donne quoi, le son de Kopatchinskaja en vrai ?

Je suppose que Péter Bartók est un descendant ?  Preuve en tout cas, si c'est la version originale, que les compositeurs ne sont pas les plus avisés lorsqu'il s'agit de bidouiller leurs propres œuvres.

(J'avais déjà lu la faute dans le programme de salle lorsque je l'ai vu pour la première fois – version ballet dansée, s'il vous plaît ! –, ça m'est resté pendant des années… Pourtant, l'intrigue est limpide même s'il y a une forêt, et la traduction anglaise peu équivoque également.)

Oui, Zinman c'était de la folie.  Eötvös est bon d'ordinaire dans Bartók, mais c'était une soirée boulet Aïche, non ?

DavidLeMarrec a écrit:

Déjà, du Eötvös pas moche, tu as été plutôt bien servi.

Ça donne quoi, le son de Kopatchinskaja en vrai ?

J'aurais bien aimé l'entendre dans autre chose…
C'était très bien, elle a un peu fait le show dans cette œuvre qui se veut ludique, après, je n'ai pas grand chose à en dire de plus...

DavidLeMarrec a écrit:

Je suppose que Péter Bartók est un descendant ?  Preuve en tout cas, si c'est la version originale, que les compositeurs ne sont pas les plus avisés lorsqu'il s'agit de bidouiller leurs propres œuvres.

C'est son fils, oui.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, Zinman c'était de la folie.  Eötvös est bon d'ordinaire dans Bartók, mais c'était une soirée boulet Aïche, non ?

Oui.
Pour ma part je ne l'avais entendu que dans le Château de Barbe-Bleue, pas extraordinaire non plus.