Momento Immobile
Venera Gimadieva soprano Natalia Brzezinska mezzo-soprano
Alberto Sousa tenor
The Hallé
Gianluca Marcianò
Vincenzo Bellini (1801–1835) 1. ‘Eccomi in lieta vesta … Oh! Quante volte’
I Capuleti e i Montecchi 9.27
Gaetano Donizetti (1797–1848) 2. ‘Ah! tardai troppo … O luce di quest’anima’
Linda di Chamounix 5.21
3. ‘Prendi; per me sei libero’
L’Elisir d’amore 7.48
Gioacchino Rossini (1792–1868) 4. ‘Come dolce all’alma mia’
Tancredi 4.33
Donizetti 5. ‘Regnava nel silenzio’
Lucia di Lammermoor 8.29
Bellini 6. ‘Ah! non credea … Ah! non giunge’
La Sonnambula 7.48
Donizetti 7. ‘Quel guardo ... So anch’io’
Don Pasquale 5.59
Rossini 8. ‘Dagli affanni oppressa … Assisa a piè’ d’un salice’
Otello 20.17
9. ‘Sombre forêt’
Guillaume Tell 5.14
Bellini 10. ‘Qui la voce … Vien diletto’
l Puritani 7.56
Voilà l'exemple même de l'album intéressant et très frustrant: le programme, un peu convenu disons le, se veut visiblement avant tout une carte d'identité vocale. Eh bien, de même qu'une photo prise en photomaton est rarement réussie (il suffit de voir parfois les tronches de psychopathes que certaines cartes d'identités attribuent à des visages pourtant avenants de prime abord!), cet album ne tient pas toutes ses promesses, loin de là!
Venera Gimadieva est une des artistes dont on parle depuis un certain temps comme étant une talentueuse belcantiste et qui en live, fait son effet, au point de susciter un enthousiasme certes sincère mais vraisemblablement influencé par une prestation scénique prenante, ce que l'écoute attentive de cet album ne fait que confirmer.
A l'actif de cette artiste attachante, un matériau vocal substantiel conjuguant un grave confortablement assis et un medium charnu avec un aigu fruité et un suraigu sonore (mais parfois un peu acide ...). On peut y ajouter un respect général du style et une sensibilité indéniable. Une certaine générosité aussi car l'album dure presque 1h30.
En revanche, pour pouvoir prétendre défendre ce répertoire, encore faut-il en maîtriser toutes les arcanes techniques et c'est là que le bât blesse: la vocalisation lourde, pâteuse et surtout savonnée (1 note sur 2 passe à la trappe dans les vocalises!) rend l'audition de cet album presque éprouvante! Comment peut-on vouloir chanter Rossini, Bellini et Donizetti sans en maîtriser à la perfection la grammaire technique ? La souplesse vocale (trilles, notes piquées, vocalisation précise, ...) totalement substantielle à tout ce répertoire fait ici cruellement défaut.
Ce qui fait que Mme Gimadieva réussit plutôt bien tous les airs lents (
I Capuleti e i Montecchi ,
Otello,
Guillaume Tell en particulier) et que les cabalettes la trouvent soit démunie soit laborieuse soit zappeuse (coupons certaines cadences, ça facilitera le travail! ...) (
Linda di Chamounix,
L’Elisir d’amore,
Tancredi,
Lucia di Lammermoor,
Don Pasquale,
La Sonnambula,
l Puritani).
C'est tout le contraire d'Olga Peretyatko, soprano léger (quoi qu'elle en dise!) monté sur ergots qui maîtrise la technique sans avoir les moyens vocaux idoines!
Si Gimadieva avait la souplesse technique de Peretyatko, on aurait certainement une immense belcantiste.
Donc là le choix pour durer est simple: soit elle bosse autrement sa technique, soit elle change de répertoire!