Comment un tel spécialiste de Chostakovitch a pu nous faire ça?
Je passerai rapidement sur les Rückert lieder (correctement interprétés par la mezzo Christianne Stotijn) de Mahler pour pousser mon coup de gueule à propos de l'interprétation de ce soir de la 8è de Chostakovitch.
Je ne suis pas un acharné des interprétations à toute vitesse, mais tout de même!
Tout, absolument tout, était pris trop lent.
Qu'est-il arrivé à Haitink?
Très vite, on sent que ce n'est pas habité, que ça va être laborieux.
Le premier mouvement dépasse allègrement la demi-heure, et le National semble amorphe.
La grosse cata c'est les 2è et 3è mouvements, qui sont des pièces dans la pure veine grinçante de Chostakovitch.
Et là c'est joué tout plan-plan, non seulement trop lent, mais surtout mou, presque legato tout le temps...
Je passerai sous silence les couacs des cuivres, presque habituels avec le National.
Quand arrive le Largo, on a pas vraiment l'impression d'arriver au mouvement lent, puisque le premier mouvement tout entier était déjà pris au même tempo...
Le dernier mouvement fut un supplice.
Au total 1h15 de ron-ron orchestral sans intérêt.
Car cette "vision" met en valeur les faiblesses de l'oeuvre. (en les grossissant même)
Moi qui adore cette oeuvre, (il faut écouter Gergiev par exemple) j'étais à 2 doigts de m'endormir.
Une débâcle totale du chef et de l'orchestre...
