Gala inaugural des 350 ans de l'OnP - Ettinger - 30-31/12/18

Gala inaugural des 350 ans de l'Opéra de Paris

Direction musicale Dan Ettinger
Réalisation Vincent Huguet
Lumières Bertrand Couderc
Orchestre de l'Opéra de Paris

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Berlioz : La Damnation de Faust
Marche hongroise

Bizet : Les Pêcheurs de perles
« Au fond du temple saint »
(Bryan Hymel, Ludovic Tézier)

Massenet : Hérodiade
« Il est doux, il est bon »
(Sonya Yoncheva)

Niemeier/Chopin : La Dame aux camélias
Pas de deux extrait de l’Acte I
(Léonore Baulac, Mathieu Ganio)

Massenet : Werther
« Pourquoi me réveiller… »
(Bryan Hymel)

Preljocaj/Mozart : Le Parc
Pas de deux de l’Acte II
(Amandine Albisson, Florian Magnenet)

Bizet : Carmen
« La fleur que tu m’avais jetée… »
(Bryan Hymel)

Petit/Bizet : Carmen
Pas de deux de La Chambre, Troisième tableau
(Eleonora Abbagnato, Stéphane Bullion)

Massenet : Manon
« Duo de Saint-Sulpice »
(Sonya Yoncheva, Bryan Hymel)

Entracte

Massenet : Thaïs
« Voilà donc la terrible cité ! »
(Ludovic Tézier)

Preljocaj/Mozart : Le Parc
Pas de deux de l’Acte III
(Amandine Albisson, Florian Magnenet)

Verdi : La Traviata
Duo Violetta/Germont (Acte II)
(Sonya Yoncheva, Ludovic Tézier)

Niemeier/Chopin : La Dame aux camélias
Pas de deux extrait de l’Acte III
(Eleonora Abbagnato, Stéphane Bullion)

Verdi : Don Carlos
« Mort de Posa »
(Ludovic Tézier)

Lecocq : Les cent vierges
« Ô Paris, gai séjour »
(Sonya Yoncheva)

Gounod : Faust
« Alerte, alerte… Anges purs, anges radieux »
(Sonya Yoncheva, Bryan Hymel, Ludovic Tézier)

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Ce gala sera diffusé ce soir, 31 décembre 2018, sur Arte en deuxième partie de soirée.

J'y étais hier soir, j'en parlerai.
Il est, comme prévu, de bon temps de dire que c'était médiocre.
J'ai pour ma part passer une excellente soirée, mais on peut en effet considérer que pour un gala inaugurant les 350 ans de l'institution, c'est un peu raté (mais au vu du programme, je m'y attendais)... Il s'agissait plutôt d'un gala fêtant le XIXe siècle musical français triomphant et le Palais Garnier, quoi (et de ce point de vue, on pourrait pour le coup dire que c'est réussi).

J'ai regardé en diagonale, entre deux verres : Yoncheva et Tézier excellents !
Mais quand même : quelle bizarre commémoration : pas de chef permanent, pas de choeurs, une scénographie minable, et un choix d'extraits qui ne restitue pas l'histoire de l'institution...
Horribles décos pseudo contemporaines.
J'ai pu regarder à la fin les "adieux" de Karl Paquette : là aussi pour moi choix de la production discutable : Cendrillon est ce que Noureev a fait de moins bon pour la troupe de l'Opéra.

Belcore

Je me suis justement demandé si la présence d'Ettinger n'était pas possiblement un signe qu'on le considère pour la suite de Jordan. Ce ne serait pas un mauvais choix, considérant qu'on n'aura pas un des meilleurs, sécuriser un très bon serait déjà pas mal.

Belcore a écrit:

J'ai regardé en diagonale, entre deux verres : Yoncheva et Tézier excellents !
Mais quand même : quelle bizarre commémoration : pas de chef permanent, pas de choeurs, une scénographie minable, et un choix d'extraits qui ne restitue pas l'histoire de l'institution...
Horribles décos pseudo contemporaines.
J'ai pu regarder à la fin les "adieux" de Karl Paquette : là aussi pour moi choix de la production discutable : Cendrillon est ce que Noureev a fait de moins bon pour la troupe de l'Opéra.

Belcore

C'est sûr qu'on a vu plus glamour et plus festif ! Ça fait vraiment cheap comme ouverture des festivités pour les 350 ans, un peu comme les roues de tracteur dorées en haut du grand escalier... Très belles interventions de Yoncheva et Tézier, inquiétante et triste prestation de Hymel qui ne peut plus chanter que forte et dont la voix déraille souvent ; il m'étonnerait qu'il chante Enée prochainement dans cet état-là ; ça sera déjà dur sur les remparts de Troie, mais je ne le vois vraiment pas aborder à Carthage... Le meilleur de la soirée, c'était à mon avis les interventions des danseurs, en particulier les merveilleux Abbagnato et Bullion, la beauté et la grâce à l'état pur...

DavidLeMarrec a écrit:

Je me suis justement demandé si la présence d'Ettinger n'était pas possiblement un signe qu'on le considère pour la suite de Jordan. Ce ne serait pas un mauvais choix, considérant qu'on n'aura pas un des meilleurs, sécuriser un très bon serait déjà pas mal.

Je ne connais pas ce chef : tu peux en dire plus ?
Personnellement j'aimerais bien Luisi, mais j'ai l'impression qu'il est déjà surbooké....

Belcore

J'ai regardé... et bon... Tézier superbe, Yoncheva qui nous fait de plus en plus du Netrebko avec la diction qui va avec... et Hymel qu'on va oublier.
Direction molle au possible, mise en scène chic mais assez sinistre... et le programme!! Presque rien qui fait la spécificité de l'institution au programme.

L'Opéra-Comique pour ses 300 ans avait été autrement inspiré!! Mais c'était sans doute moins classe et bling bling (d'ailleurs, il y avait même moyen d'obtenir des places à un prix décent!!)

On ne peut pas honnêtement comparer avec une maison qui a une politique de répertoire cohérente… (mais oui, nous vendre l'anniversaire alors que rien ne le célèbre sur toute la saison, c'est assez étrange)

Belcore a écrit:

Je ne connais pas ce chef : tu peux en dire plus ?
Personnellement j'aimerais bien Luisi, mais j'ai l'impression qu'il est déjà surbooké....

Ah, Luisi ce serait chouette (quoique je n'aie jamais trouvé le résultat très probant avec l'ONP), mais vu sa carrure et son carnet d'adresses, on lui propose sans doute beaucoup mieux.

Ettinger, c'est le directeur de l'Israel PO, il a aussi beaucoup dirigé à la Staatsoper Berlin ; un CV sérieux donc. Il est un peu lent et épais, a un côté hédoniste karajanisant, mais il a un véritable charisme et j'ai trouvé que ça passait bien avec les musiciens (alors que Mozart n'est vraiment pas leur point fort) dans la Clémence de Titus, pour une proposition qui est assez exactement aux antipodes de mes propres inclinations esthétiques.

Polyeucte a écrit:

J'ai regardé... et bon... Tézier superbe, Yoncheva qui nous fait de plus en plus du Netrebko avec la diction qui va avec... et Hymel qu'on va oublier.
Direction molle au possible, mise en scène chic mais assez sinistre... et le programme!! Presque rien qui fait la spécificité de l'institution au programme.

L'Opéra-Comique pour ses 300 ans avait été autrement inspiré!! Mais c'était sans doute moins classe et bling bling (d'ailleurs, il y avait même moyen d'obtenir des places à un prix décent!!)

Je n'ai pas vu les choses sous cet angle, mais à ma décharge j'ai regardé en diagonale car on recevait du monde. Cela dit, en y repensant, effectivement la dame copie de plus en plus Netrebko. Cela dit Hymel et Yoncheva ont une diction, en francais absolument épouvantable; et quand on a un Tézier superlatif en face, ça fait tâche

Polyeucte a écrit:

J'ai regardé... et bon... Tézier superbe, Yoncheva qui nous fait de plus en plus du Netrebko avec la diction qui va avec... et Hymel qu'on va oublier.
Direction molle au possible, mise en scène chic mais assez sinistre... et le programme!! Presque rien qui fait la spécificité de l'institution au programme.

L'Opéra-Comique pour ses 300 ans avait été autrement inspiré!! Mais c'était sans doute moins classe et bling bling (d'ailleurs, il y avait même moyen d'obtenir des places à un prix décent!!)

Je ne suis vraiment pas d’accord avec ce que tu dis de Yoncheva. Elle était en Manon et Violetta d’un frémissement intense. Côté diction, en effet, ce n’est pas toujours d’une grande clarté (surtout dans le Lecocq, raté), mais c’est quand même suffisant et elle est d’un tel engagement musical et dramatique dans Manon...
Mais j’ai regardé la captation du gala et, comme toujours, je me fais la réflexion que sa voix passe vraiment très mal en enregistrement : toute la charge émotionnelle du chant semble réduite à un lourd velours altéré d’une acidité et agité d’un vibrato pas très séduisants.

Sur la direction d’Ettinger, je ne suis pas non plus tout à fait d’accord. Ce n’est peut-être pas constamment renversant, mais je trouve ça joliment coloré et bien tendu. Un détail, qui m’a beaucoup plu (chose qui ne me semble pas avoir déjà entendu ailleurs, mais qui me frappe moins en enregistrement qu’en salle) : le vibrato (très français ?) de la trompette solo dans la mort de Rodrigue...



Sinon, j’avoue que j’ai surtout pris mon pied lors des passages dansés, notamment grâce à Abbagnato, que je revoyais en Marguerite (dans le pas de deux du III), avec le même saisissement violent, et dans un pas de deux torride de Carmen, puissamment sensuel.