[PP]-18III-Haitink-Faust+LSO-Dvorak-Mahler

Lundi soir à la Philharmonie :

Dvorak - Concerto pour violon
Mahler - Symphonie n°4

London Symphony Orchestra, Bernard Haitink
Isabelle Faust, violon
Sally Matthews, soprano

En ce qui me concerne, premier concert conduit par Bernard Haitink. Pas le dernier j'espère même si ça paraît un peu compromis...
Il saura sûrement transmettre les "good vibes" à Isabelle Faust et au LSO qui ne m'ont pas toujours (I.Faust) voire rarement (LSO) enthousiasmé.

Si mes souvenirs sont bons il y a vraiment l'embarras du choix pour la quatrième de Mahler cette saison à la Philharmonie avec Gergiev, Temirkanov, Haitink... sans compter les autre salles.

J'y serai.

Je croise les doigts pour Haitink : les critiques ont souligné son apparente fatigue lors de ses derniers concerts, et il a annoncé une année de repos... Donc pas certain qu'on le réentende.
Je n'avais pas noté que la soliste du concerto serait Isabelle Faust !

Belcore

Concert au delà de mes attentes.

Isabelle Faust : c'est surtout une grande interprète du répertoire du XXème siècle et des compositeurs contemporains, mais en l'espèce elle aura démontré qu'elle domine aussi parfaitement les grands concerti romantiques.. Petit regret : pas de cadence dans ce concerto de Dvorak, ce qui nous aurait permis de davantage admirer sa maestria - pas identifié son bis, très sobre.

Bernard Haitink  : son apparente fragilité physique- il a 90 ans -  n'a pas entamé son autorité musicale : IV de Mahler ciselée, très dynamique. Comme toujours avec le LSO pupitres de vents, en particulier les cors, somptueux.

Applaudissements nourris pour le chef, qu'en homme courtois il a partagé avec la soliste vocale, qui, AMHA, ne les méritait guère.


Belcore


PS : pipole : Patricia Barbizet sur le siège voisin du mien - nous avons savouré ce concert en silence...

Belle soirée.

J'ai nettement préféré la quatrième de Mahler au concerto de Dvorak.
L'orchestre m'a globalement plu, sans m'enthousiasmer tout à fait.
La petite harmonie m'a semblé tout à fait séduisante, de même que les cors en effet.
En fait, je me rends compte que les tutti ne m'ont pas tellement plu alors que les passages plus aérés avec des petits solos ou des réponses entre pupitres m'ont vraiment séduit. La sonorité globale de l'orchestre m'a paru assez peu typée, impression que j'ai eue dans une moindre mesure avec les Berliner. Leipzig en revanche et la Staatskapelle de Berlin en revanche, sonnaient avec davantage de caractère.

Dans le concerto, la sonorité du violon d'Isabelle Faust m'a semblé bien rêche par moments. Choix délibéré de sa part manifestement puisqu'à d'autres moments, le son était tout en douceur et en délicatesse.
I.Faust a pris place dans le public au centre du parterre pour assister à la quatrième de Mahler.

Belle symphonie de Mahler dans un mélange de grande tenue et de naturel. Respiration orchestrale libre dans un ensemble mis en place avec précision.
Etonnant comme ces grands chefs d'un certain âge (Haitink, Blomstedt notamment) irradient l'orchestre de leur présence et de leur volonté sans aucun geste superflu.
Bémol en effet concernant le timbre et la prononciation de la cantatrice Sally Matthews.

Kir

Je viens de regarder le programme de la prochaine saison de La Monnaie.
Il y a notamment un "Chevalier à la rose" - le rôle de la Maréchale sera confié à cette même interprète, Sally Matthews.

Je comprends qu'il faille mettre en valeur les jeunes talents, mais là, ça me semble particulièrement audacieux....


Belcore

Belcore a écrit:

Je viens de regarder le programme de la prochaine saison de La Monnaie.
Il y a notamment un "Chevalier à la rose" - le rôle de la Maréchale sera confié à cette même interprète, Sally Matthews.

Je comprends qu'il faille mettre en valeur les jeunes talents, mais là, ça me semble particulièrement audacieux....


Belcore

Je me souviens qu'elle avait été très appréciée dans l'Elisabeth du Don Carlos de Lyon ; à La Monnaie, elle a fait aussi un tabac dans Capriccio, je ne m'étonne pas qu'elle y soit reprogrammée...

Elle n'est pas spécialement jeune (elle a fait ses début en 2001 d'après Wiki) et elle a déjà chanté la Comtesse de Capriccio, Rusalka, Jenufa, Elisabeth de Valois...
Elle est plutôt inégale, son vibrato peut être gênant, mais j'aime beaucoup son timbre et elle a des qualités d'interprétations indéniables.
Elle sera en alternance avec Julia Kleiter.

Stefano P a écrit:

Belcore a écrit:

Je viens de regarder le programme de la prochaine saison de La Monnaie.
Il y a notamment un "Chevalier à la rose" - le rôle de la Maréchale sera confié à cette même interprète, Sally Matthews.

Je comprends qu'il faille mettre en valeur les jeunes talents, mais là, ça me semble particulièrement audacieux....


Belcore

Je me souviens qu'elle avait été très appréciée dans l'Elisabeth du Don Carlos de Lyon.

Plus ou moins appréciée, dans mon souvenir (diction franchement pas terrible, surtout). Je crois que beaucoup ont dit que c'était le poins faible de la distribution avec Romanovsky. J'avais plutôt bien aimé, pour ma part.
On ne l'entend pas souvent en France...

Le fil sur les représentations de Lyon : https://classik.forumactif.com/t8732-verdi-don-carlos-rustioni-honore-lyon-03-04-2018
Aurele l'évoque comme le « point noir de la distribution ».

Adalbéron a écrit:

Elle n'est pas spécialement jeune (elle a fait ses début en 2001 d'après Wiki) et elle a déjà chanté la Comtesse de Capriccio, Rusalka, Jenufa, Elisabeth de Valois...
Elle est plutôt inégale, son vibrato peut être gênant, mais j'aime beaucoup son timbre et elle a des qualités d'interprétations indéniables.
Elle sera en alternance avec Julia Kleiter.

Si j'en crois Wikimachin, elle a 44 ans... Elle chante beaucoup à Bruxelles ; en France, on l'a entendue à Lyon et dans Le Vaisseau fantôme de Dietsch à Versailles, avec Minkowski.

J'étais à ce concert hier soir et j'ai été ravi d'entendre en vrai Bernard Haitink et le LSO en vrai, bien que cet orchestre ne soit pas forcément très typé.

Isabelle Faust a été merveilleuse dans Dvorak, je n'avais jamais entendu ce concerto, ni en vrai, ni en disque. J'ai bien aimé l'œuvre et j'ai trouvé la musicienne sensible et subtile. Rien de particulier à dire du coup sur Haitink et l'orchestre que j'ai trouvé très bons.

Haitink dont j'ai l'intégrale avec le Concertgebouw des symphonies de Mahler dont je n'avais réentendu ces dernières semaines que l'interprétation de la 6e fut pour moi magistral dans la 4e hier soir et mérite son succès aux applaudissements. Beaucoup de subtilité dans cette direction orchestrale. Une belle clarté. De très beaux pupitres de vents effectivement en particulier. L'humilité de ce chef m'a touché, tout comme le fait qu'il ait du mal à se déplacer mais qu'il revenait tout de même saluer plusieurs fois. Sally Matthews a son problème de vibrato effectivement mais il ne faut pas exagérer, il y avait un vrai investissement et c'était loin d'être mauvais ou indigne.

J'étais situé au 1er balcon latéral côté pair en rang E et j'ai apprécié l'acoustique. C'était mon deuxième concert dans cette salle. J'en ai un autre ce soir.

Stefano P a écrit:

Adalbéron a écrit:

Elle n'est pas spécialement jeune

Si j'en crois Wikimachin, elle a 44 ans...

Oui, hein, bon, ça va, quoi, on a compris.

aurele a écrit:

Haitink dont j'ai l'intégrale avec le Concertgebouw des symphonies de Mahler dont je n'avais réentendu ces dernières semaines que l'interprétation de la 6e fut pour moi magistral dans la 4e hier soir et mérite son succès aux applaudissements. Beaucoup de subtilité dans cette direction orchestrale. Une belle clarté.

D'une manière générale, et en particulier par rapport à ses enregistrements des années 60 à 80, Haitink a considérablement gagné à la fois en clarté et en engagement au cours des vingt dernières années. D'ailleurs, si tu ne le connais pas déjà, je ne peux que te recommander l'enregistrement live de cette même 4ᵉ de Mahler par Haitink avec le Concertgebouw (et Christine Schäfer dans le IV) - c'est paru chez RCO Live, et c'est vraiment une des plus belles versions que je connaisse.

Benedictus a écrit:

Stefano P a écrit:

Adalbéron a écrit:

Elle n'est pas spécialement jeune

Si j'en crois Wikimachin, elle a 44 ans...

Oui, hein, bon, ça va, quoi, on a compris.

Que l'on ne se méprenne pas, je voulais dire qu'elle était encore très jeune !

Toi, bien sûr (vu certaines références, je suppose que nous sommes plus ou moins de la même génération), je parlais d'Adalbéron. Les fans de Damso, ils croivent trop leur vie à quarante ans genre t'as besoin de crème pour l'arthrose.

Pourtant, Adalbéron à mille ans depuis minuit !

(J’avais peur que le site implose, mais tout s’est bien passé...)

Je souhaite à Haitink une pareille longévité.

Belle critique du concert :

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6612&DossierRef=6058

On croise les doigts pour le réentendre à nouveau après sa période sabbatique !

Belcore

Benedictus a écrit:

D'une manière générale, et en particulier par rapport à ses enregistrements des années 60 à 80, Haitink a considérablement gagné à la fois en clarté et en engagement au cours des vingt dernières années.

Il gagne en clarté; je te suis mais je ne moins certain en disant qu'il gagne en engagement. Les enregistrements depuis les années 2000 sont la majorité issues des concerts donc il n'est pas possible de comparer directemet avec les prises studios de Philips dans la 1ere partie de sa carrière, mais si on écoute quelques rares enregistrements quand il était jeunes, on remarquera qu'il est plus engagé, faire plus de contrastes surtout dans sur sa battue des mesures, quitte à faire pleins de gestes inutiles. Ces choses là il en fait moins avec l'age, mais c'est peut être juste une évolution de style qui vient avec l'expérience et moins liés à son âge.

La 4e de Mahler, il a toujours réussit, je ne s'aurais pu choisir entre les deux prises à Berlin avec Mc Nair. J'ai lu aussi quelques témoignages des personnes  qui ont vu les concerts avec Alexander et considère comme l'un des meilleurs concerts qu'ils ont assisté. Perso je préfère les deux prises à Berlin.

C'est vrai que sa gestuelle a beaucoup évolué.

Je me souviens d'une vieille vidéo dans laquelle il dirige le LPO ou le RPO accompagnant V.Ashkenazy dans les concertos pour piano de Beethoven (de la folie furieuse d'ailleurs, Ashkénazy était dans un état second, notamment dans le troisième concerto). Des moulinets dans tous les sens sans compter les innombrables remises de mèche de cheveux le long du crâne. Une gestuelle à haute fréquence avec par moments des mouvements verticaux très incisifs.

Ensuite, à Amsterdam, le côté majestueux voire impressionnant se développe progressivement, notamment dans les expressions du visage que je trouve assez extraordinaires dans cette période. Le répertoire évolue aussi.

Maintenant, c'est beaucoup plus épuré. Le visage est resté très expressif cependant.

Une autre critique :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=13751

Belcore

Plutôt déçu pour ma part sur ce concert.

Concerto de Dvorak tenu uniquement par la grande prestation de Faust, mais orchestre mou et en retrait...peu de construction dynamique...

Tout comme la 4ème de Mahler, bien en dessous des interprétations discographiques du chef.
Tempi beaucoup trop lents, interprétation trop solennel, le ravissement de la vie après la mort n'y est pas, l'atmosphère bucolique non plus, la grande faucheuse pas assez espiègle, même si on ressent certes de la part du chef un profond respect pour la grandeur de l'oeuvre de Mahler qu'il a souvent interprété, il n'y est hélas plus...
(Ecoutez Kubelik ou Walter dans la même symphonie...)

Manque d'homogénéité dynamique dans l'orchestre, des incursions de flûtes parfois bcp trop fortes !! (ça piquait l'oreille)..

Est-ce qu'on entend vraiment encore tout à 90 ans...?

Critique chez bachtrack et un autre chez Remusica