Radio France - Messiaen Turangalîla - Mälkki 29/03/19

Vendredi 29 mars 2019 20h00
Maison de la radio - Auditorium de Radio France

Olivier Messiaen
Turangalîla Symphonie

Roger Muraro piano
Cynthia Millar ondes Martenot

Orchestre Philharmonique de Radio France
Susanna Mälkki direction

Je ne peux pas y aller, mais je tenais à vous faire passer l'info, ils font des places à 30 euros en 1ère et 2è catégorie:

https://billetterie.maisondelaradio.fr/selection/event/date?productId=1237379806&advantageId=1415644994

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On trouve la vidéo ici: https://www.arte.tv/fr/videos/087078-004-A/susanna-maelkki-dirige-la-turangalila-symphonie-de-messiaen/

Après deux mouvements, on trouve déjà pas mal de problèmes de mise en place.

C'est le genre d'œuvre où l'on peut admettre que c'est un peu la faute du compositeur.

(D'autant que le Philhar et Mälkki ne sont pas du genre à ne pas prendre cette musique au sérieux…)

Quand tu as une flûte et un basson à l'unisson et qu'en plein milieu de la phrase le basson s'arrête puis reprend deux secondes plus tard exactement là où il en était alors que bah la flûte a avancé entre temps… Non, pas vraiment la faute du compositeur.
Quand un trompettiste compte mal ses temps et se retrouve en avance par rapport à ses camarades… idem.

Je n'en doute pas, mais quand c'est ultra-dur tout le temps, forcément ça accentue le nombre d'erreurs potentielles…

(Et donc, s'il n'y a pas eu assez de services de répétition…)

J’ai voulu y assister en vrai mais j’avais cours et Paris est tout de même loin de chez moi et ca se prévoit une escapade comme ça. En revanche j’ai regardé la vidéo et effectivement, même constat que Xavier dès le premier mouvement avec les notes aigües des cuivres qui amènent le thème-statue à la fin du premier mouvement, c’est pas en place, ça se décale (je ne sais trop comment d’ailleurs) et j’avais remarqué aussi l’unisson basson-flûte également. J’ai beaucoup aimé l’Onde en revanche et évidemment le piano de Muraro également. La Joie du sang des étoiles sonnait jazzy et j’ai peut être mon explication là dessus : Mälkki a dit en interview qu’elle trouvait que pour sa Turangalîla, Messiaen avait eu des inspirations jazz. Je ne suis pas du tout d’accord avec son propos, mais le mouvement ne sonnait pas si mal au final. Très beau Chant d’amour 2, pareil pour Jardin du sommeil d’amour. Dommage pour l’accord de Fa# Majeur qui ne prend pas une dimension fantastique avec un énorme ff. Un peu comme chez Janowski et le même prix orxhestre, à la seule différence que chez Janowski c’est un effet supplémentaire voulu, là c’etait plus long et pas vraiment maîtrisé j’ai trouvé. Assez mitigé en somme.

Xavier a écrit:

Quand tu as une flûte et un basson à l'unisson

... c'est que c'est mal composé

DavidLeMarrec a écrit:

C'est le genre d'œuvre où l'on peut admettre que c'est un peu la faute du compositeur.

(D'autant que le Philhar et Mälkki ne sont pas du genre à ne pas prendre cette musique au sérieux…)

Je faisais ce concert‍…

D’abord la Turengalila c’est pas vraiment la plus difficile des pièces de Messiaen. 

Je me souviens bien de Suzanna Mälkki. 
Nous étions tous atterrés par sa médiocrité. Avec Roger (Muraro) on s’échangeait  des œillades aux de airs de mime Marceau…. Le problème de ce concert ce n’etait pas Messiaen mais Mälkki : Aucune technique, aucune gestion du temps et d’organisation lors des répétitions. 
Et aussi musicienne comme ma table de salon. 
C’est dépitant pour nous de jouer une œuvre de cette ampleur avec “pas grand chose” à la direction. 

Il n’y avait aucune mauvais volonté et je le répète, jouer Messiaen était unanimement pour nous un bonheur. Elle nous a juste foutu en l’air cette prod. 
Et pas seulement celle-ci : à l’opéra de Paris pour 
une création dont j’ai oublié le nom en 2017, c’était le même sentiment unanime (pourtant pas le même orchestre). 
Et pour finir avec l’expérience « Mälkki » une série d’enregistrements d’un contemporain sur 2 jours (4 services) tellement mal gérés par sa faute que la direction a dû rajouter des services pour elle en fin de saison. On rêve. 
En plus elle est prétentieuse et mauvaise. (Méchante…). 
Ils ont du en baver les collègues de l’EIC…
Y’en a marre d’avoir des chefs ou cheffes au pupitre car c’est soit politique soit copinages. 

Messiaen et le Philharmonique c’était plutôt une histoire d’amour. Avec Janowski d’abord on jouait beaucoup l’ascension, ed expecto, (création de « un sourire » en 91 et puis avec Chung, enregistrements nombreux, en concerts , aux Proms, en tournée. Et surtout  le Saint François d’assise colossal que nous avons donné à Pleyel. L’orchestra été top et  Chung inoubliable. 
J’avais fait la création à garnier avec Osawa et Nagano et Chung a été largement aussi bon que Osawa.

Désolé de m’être agacé la sorte mais il fallait que ça sorte

Merci pour ces souvenirs piquants !

(on adore savoir quand ça s'est mal passé, bien entendu. )

nakatomi a écrit:

à l’opéra de Paris pour une création dont j’ai oublié le nom en 2017

(Trompe-la-Mort, Luca Francesconi)

mickt a écrit:

Merci pour ces souvenirs piquants !

(on adore savoir quand ça s'est mal passé, bien entendu.    )

nakatomi a écrit:

à l’opéra de Paris pour une création dont j’ai oublié le nom en 2017

(Trompe-la-Mort, Luca Francesconi)

Mais oui !!! Trompe la mort ! Encore une pièce inoubliable !!!! Il y avait tout de même des passages pas mal avec un accordéon !

Oh, voilà une idole déboulonnée ! Ce n'est clairement pas ma chouchoute (dans Mantovani, vs. Nott lors de la création), mais j'ai un très bon souvenir de la Rusalka très boisée, assez dramatique, donnée à Bastille.

Je me suis toujours demandé si ceux qui disaient qu'elle dirige incroyablement le contemporain parce qu'elle a dirigé l'EIC le faisaient par compréhension réelle ou par réflexe. Voilà une opinion qui tranche en tout cas !

DavidLeMarrec a écrit:

Oh, voilà une idole déboulonnée !  Ce n'est clairement pas ma chouchoute (dans Mantovani, vs. Nott lors de la création), mais j'ai un très bon souvenir de la Rusalka très boisée, assez dramatique, donnée à Bastille.

Je me suis toujours demandé si ceux qui disaient qu'elle dirige incroyablement le contemporain parce qu'elle a dirigé l'EIC le faisaient par compréhension réelle ou par réflexe. Voilà une opinion qui tranche en tout cas !

J’espère ne pas avoir choqué et ne pas passer pour un musicien macho qui ne supporterait pas d’avoir une femme à la direction d’orchestre !!!
Ce n’est pas mon cas surtout lorsqu’on a en face de soi un talent comme celui de Marzena Diakun par exemple.
Elle remplaçait souvent Miko Franck au pied levé (tiens, comme c’est surprenant) toujours avec talent et humilité. Je me souviens notamment de « die Tote Statd » à la Radio. Un sans faute. 
Un vrai talent à suivre j’espère.

nakatomi a écrit:

J’espère ne pas avoir choqué et ne pas passer pour un musicien macho

Ah, du tout , en tout cas ça ne transparaissait pas dans ton argumentation. L'appréciation des chefs toujours très difficile, personne ne détenant la totalité du processus : les chefs se jugent parfois mal entre eux, à l'aune des standards qui sont les leurs (je n'ose imaginer ce que Karajan pensait de tous ces baroqueux qui dirigent sur le temps de façon bien métronomique !), le public se laisse parfois abuser par la qualité de l'orchestre ou l'assurance de façade du chef, et même les musiciens disent quelquefois beaucoup de bien de chefs dont les exécutions sont parfaitement ennuyeuses, ou en dédaignent qui ne sont peut-être pas de parfaits techniciens en répétition, mais qui transmettent réellement quelque chose le soir du concert…

C'est pourquoi il est si difficile de se faire une opinion sur qui est un bon ou un mauvais chef. Quelquefois c'est juste l'orchestre qui fait exprès de renâcler. Ou inversement qui sauve la soirée en ignorant le chef.

Alors n'importe quel bout de témoignage de l'intérieur est très précieux : moi je n'ai jamais eu accès qu'aux concerts, aux disques et aux commentaires très généralistes sur Mälkki. Je ne l'ai pas trop aimée dans la musique contemporaine où je pouvais faire des comparaisons, et vraiment appréciée dans le grand répertoire ; mais il y a bien sûr quantité d'autres facteurs. Un musicien qui ne peut pas jouer les traits, il se fait jeter, mais un chef, c'est plus subtil que ça… et il faut pour les directeurs musicaux parfois soigner les mécènes, lever des fonds, être la figure tutélaire auprès du public…

En tout cas c'est intéressant de voir qu'une fois de plus on accole le qualificatif d'excellent spécialiste à quelqu'un parce qu'il joue beaucoup d'un répertoire, sans vérifier s'il le fait réellement bien.

Citation :

Ce n’est pas mon cas surtout lorsqu’on a en face de soi un talent comme celui de Marzena Diakun par exemple.

Je ne l'ai entendue qu'au pied levé et qu'avec le Philhar', donc plus difficile de me faire une opinion. Très bien, mais pour la singularité, il faudrait l'entendre dans davantage de configurations.

Ma règle générale est de toute façon : quand on fait venir un remplaçant pas connu, c'est en général meilleur que le titulaire prévu, parce qu'on recrute quelqu'un de compétent, sans pondérer avec sa notoriété. (Et en général ça fonctionne vraiment comme ça, peut-être encore plus pour les chefs que pour le reste…)

Mälkki, j'avais apprécié sa Rusalka à Bastille.

Mais surtout, ses récents Bartok (Barbe-Bleue, Prince de bois, Musique pour cordes et Concerto pour orchestre) sont absolument fabuleux.
Et au moins rien que pour ça, je me dis que ce n'est pas quelqu'un qui est là par hasard.