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| Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 | |
| | Auteur | Message |
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andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Mar 2 Avr 2019 - 13:50 | |
| Mercredi et jeudi, la rare symphonie n°7 de Mahler sera jouée à la philharmonie ainsi qu'un concerto pour piano de Mozart. Voici le programme:
Wolfgang Amadeus Mozart Concerto pour piano n° 22 Gustav Mahler Symphonie n° 7 "Chant de la nuit" Orchestre de Paris Daniel Harding, direction Kristian Bezuidenhout, piano
J'y vais jeudi. Et pour ceux que ça intéresse, il y a une conférence demain à 15h sur la 7ème de Mahler à la philharmonie. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Mar 2 Avr 2019 - 18:35 | |
| - andika a écrit:
- la rare symphonie n°7 de Mahler
C'est vrai que celle-là, on l'a maximum une fois par an. Je ne peux pas y aller (et j'enrage), mais je me console assez bien en me disant que : 1) c'est bien sûr donné l'an prochain, dans une version tout aussi prometteuse (Lille & Bloch ) ; 2) j'échappe aux deux (inter)minables Nachtmusick. Jeu-concours : combien de trolls de niveau > 2 se sont glissés dans ce message ? |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Mar 2 Avr 2019 - 18:38 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- andika a écrit:
- la rare symphonie n°7 de Mahler
C'est vrai que celle-là, on l'a maximum une fois par an.
Je ne peux pas y aller (et j'enrage), mais je me console assez bien en me disant que : 1) c'est bien sûr donné l'an prochain, dans une version tout aussi prometteuse (Lille & Bloch ) ; 2) j'échappe aux deux (inter)minables Nachtmusick.
Jeu-concours : combien de trolls de niveau > 2 se sont glissés dans ce message ? Oui, j'ai repéré la 7ème lilloise dans le programme de la prochaine saison. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Mer 3 Avr 2019 - 1:26 | |
| Une symphonie avec laquelle j'ai beaucoup de mal en dehors du premier mouvement.
C'est une bonne occasion de voir ce que ça donne en live, je ne l'ai jamais entendue en concert. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Mer 3 Avr 2019 - 16:16 | |
| https://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/19159_orchestre-de-paris-harding-bezuidenhout-mahler-mozart.pdf
N'empêche, 34 minutes puis 77, ça fait copieux. |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Jeu 4 Avr 2019 - 12:24 | |
| - Xavier a écrit:
- https://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/19159_orchestre-de-paris-harding-bezuidenhout-mahler-mozart.pdf
N'empêche, 34 minutes puis 77, ça fait copieux. Klemperer joue la 7ème en 1h40 avec le New Philharmonia Sinon hier, j'étais à la conférence de Jean-Jacques VELLY à la philharmonie, ça m'a trop mis l'eau à la bouche pour le concert. Je vais avoir une écoute beaucoup plus attentive maintenant. J'ai lu quelques retours sur twitter hier soir, les gens avaient l'air contents. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91584 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 2:22 | |
| J'y étais mercredi soir.
Décidément les Mahler d'Harding sont remarquables, j'ai plus à redire sur l'œuvre elle-même, pour laquelle je n'ai pas changé d'avis: quel saut vers le bas après la 6è!... Encore, le premier mouvement est assez prenant, assez réussi, mais le reste est très inégal, avec peut-être plus de creux que n'importe laquelle des 6 symphonies précédentes, alors que la 6è est tellement géniale de la première à la dernière note…
Sinon, très belle performance de l'orchestre, encore une fois, pas grand chose à redire, surtout que ce n'est pas une œuvre que je fréquente beaucoup, et pour cause… J'ai réussi à apprivoiser les 2 et 3 au fil du temps, et notamment grâce aux concerts d'Harding à la Philharmonie, mais celle-là, ça ne passe toujours pas.
Joli concerto de Mozart en première partie (bois remarquables), pas mon préféré. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 9:35 | |
| Je ne vois vraiment pas ce que le premier mouvement a de moins que les autres (pour moi, on est quand même tout à fait dans le même esprit que pour les symphonies 2,3,5,6…).
Les parties intermédiaires me passionnent peu (j'ai beau lire et relire sur la seconde Nachtmusik est une merveille, je trouve ses répétitions étales encore plus pénibles que le Comodo de la III), mais j'aime évidemment beaucoup, beaucoup, les tuilages dans une lumière éblouissante du final. (Je me suis toujours demandé avec un peu de suspicion la raison de cette désaffection – quand on aime Mahler, et donc le final de la 2 ou la cérémonie de la 8, on ne doit pas être très dépaysé par cette démesure tapageuse-là, non ?) |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 9:53 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je ne vois vraiment pas ce que le premier mouvement a de moins que les autres (pour moi, on est quand même tout à fait dans le même esprit que pour les symphonies 2,3,5,6…).
Les parties intermédiaires me passionnent peu (j'ai beau lire et relire sur la seconde Nachtmusik est une merveille, je trouve ses répétitions étales encore plus pénibles que le Comodo de la III), mais j'aime évidemment beaucoup, beaucoup, les tuilages dans une lumière éblouissante du final. (Je me suis toujours demandé avec un peu de suspicion la raison de cette désaffection – quand on aime Mahler, et donc le final de la 2 ou la cérémonie de la 8, on ne doit pas être très dépaysé par cette démesure tapageuse-là, non ?) Ah oui les tuilages dans le V sont assez savoureux dans la salle. J'étais avec des personnes très mitigées à la sortie du concert mais moi, j'ai vraiment passé un super moment. Surtout que la veille, j'avais assisté à une conférence d 2h au sujet de cette symphonie, ça m'a bien ouvert les oreilles ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97901 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 10:37 | |
| De toute façon, un mouvement qui débute par un solo de timbales, on est forcément par delà bien et mal. (pour un compositeur qui s'est déjà prouvé nietzschéen) |
| | | tomseche89 Mélomaniaque
Nombre de messages : 702 Age : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/08/2011
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 10:50 | |
| Moi j'ai eu l'impression d'entre une sous-3e (le I), une sous-6e (les II-III-IV) et une sous-5e (le V) Le finale est très sympa oui, le I est également assez intense, pour le reste... Je pense que c'est plutôt la faute de la partition que d'Harding, même s'il m'a semblé entendre pas mal de petits défauts à l'orchestre et un manque global de vision. Il y a 4-5 ans à Pleyel, j'avais été ébloui par le Philhar' et Petrenko... Superbe 22e de Mozart avec des bois effectivement somptueux (le moelleux de la flûte et la clarinette, le basson...) et un orchestre très (un peu trop même) allégé pour accompagner le délicat Bezuidenhout. Définitivement mon concerto de Mozart préféré (l'allégresse du I et du III, et ce lugubre II sorti de nulle part...) ! |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7936 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 13:22 | |
| S'il y avait un problème avec cette 7e de Mahler, c'est certainement dû à la direction un peu indifférente de Harding, et peut-être à un orchestre pas encore tout à fait aussi concerné que d'autres par cette musique — en particulier dans les deux premiers mouvements, où je me suis effectivement un peu ennuyé... En fait on n'était pas loin des antipodes de Hrůša dans la 3 en février, qui m'avait littéralement ramené au temps où je découvrais cette œuvre : là où le Tchèque braquait des éclairages à la fois crus et subtils sur chaque recoin et chaque passage secret de la partition, l'Oxfordien a tout englobé à distance dans un grand geste "objectif" presque blasé.
Pour tempérer ce jugement, je précise que j'étais assis bien plus loin de la scène (2e balcon face, alors que pour Hrůša j'étais dans la corbeille à gauche) — et d'autre part il n'y avait que quelques mois que je n'avais pas entendu la Septième, contre plusieurs années pour la 3... Par ailleurs j'ai trouvé le scherzo assez réussi, peut-être un peu trop poli et rond mais malgré tout suffisamment grimaçant implacable pour convaincre; et surtout, j'ai beaucoup aimé la seconde Nachtmusik (malgré le tempo assez rapide), qui avec le temps est devenu (je le crains) mon mouvement préféré de toute l'œuvre... Pour le coup, le Rondo ne m'a semblé ni grinçant ni ironique, mais d'une gaîté bonhomme fade et univoque (d'ailleurs la personne qui était avec moi – et n'avait entendu cette symphonie qu'une fois auparavant – a été beaucoup plus sévère que moi, à tel point que je me suis retrouvé à chercher des circonstances atténuantes à Mahler en plaidant la cause de ce mouvement...). |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 18:51 | |
| Contemporain des Noces de Figaro, le concerto 22 est créé en 1788, à une époque où Mozart est au zénith de sa popularité. Il s'agit de son plus long concerto. Il a notamment été popularisé par le film Amadeus où le personnage de Mozart en interprète le troisième mouvement. Pour cette œuvre, l'Orchestre de Paris est en formation réduite avec seulement dix premiers violons, Daniel Harding quant à lui dirige sans baguette. En outre, Kristian Bezuidenhout a sa partition avec lui au piano. Le premier mouvement noté Allegro est rayonnant de vitalité solennelle. Le son obtenu par le chef est rond, élégant, suave, bondissant. Le soliste quant à lui appuie sur les touches en dehors de ses parties, et lorsque c'est à lui de jouer, on découvre une légèreté toute mozartienne, avec un charmant sens du chant, et un petit côté sucré dans le son. Un côté enfantin et joueur aussi lorsqu'il s'agit de déclamer des gammes, mais tout cela en restant constamment sobre. Si l'on cherche une atmosphère nocturne, elle est définitivement à trouver dans le deuxième mouvement, un Andante mélancolique, bissé lors de la création selon la rumeur. Saluons ici la tenue admirable des cordes qui parviennent à trouver des couleurs biens ombrageuses. Le pianiste quant à lui caractérise la joie et la tristesse en même temps avec beaucoup de délicatesse. La petite harmonie est tellement excellente, notamment Vicens Prats à la flûte et Giorgio Mandolesi au basson, que quelques spectateurs sont incapables de réprimer leurs applaudissement à la fin de ces pages de recueillement ! Cela cadre bien avec l'atmosphère joyeuse et rieuse du Rondo qui ponctue le concerto. L'orchestre montre vigoureusement ses muscle avec force intonations et accents, le pianiste quant à lui semble simplement s'amuser avec ce thème espiègle. Tout y passe, trilles, ornementations, c'est un enchantement. Les cadences expriment la noblesse du soliste qui reçoit une ovation bien méritée à la fin du concerto. Pour son bis, il opte encore pour du Mozart avec la Suite en do majeur pour clavier KV 399. Toujours autant de délicatesse et de charme dans ce jeu, une main gauche envoutante pour une nuit qui commence sous les meilleurs hospices.
Après un entracte conséquent, l'Orchestre de Paris est cette fois de retour au grand complet. La 7ème symphonie de Mahler requiert en effet un grand effectif. Avec notamment cinq flûte, dont deux picolos, une petite clarinette en mi, le fameux Tenorhorn qui intervient dans le premier mouvement pour énoncer le premier thème. Commencée en même temps que la composition de la 6ème symphonie tragique en 1904, elle a pourtant une ambiance radicalement différente. Ambiance qui changera encore dans la 8ème, tant et si bien que sur ce triptyque, on peut parler de voyage de l'ombre vers la lumière. Et justement, dans les errances nocturnes du chant de la nuit, de l'ombre il y en a. Notamment au niveau de la forme qui va aller dans les territoires de la modernité avec notamment beaucoup de discontinuité thématique, et la difficulté de se rattacher à une tonalité. Symphonie un peu malaimée, incomprise, elle est rarement jouée et il aura fallu attendre 1950 pour qu'elle soit gravée pour la première fois. Divisée en cinq mouvements, elle alterne les ambiances et les climats. Daniel Harding est un chef très ordonné, précis, méticuleux, jusqu'à parfois être un tantinet mécanique. La confrontation avec la structure pour le moins étonnante de la 7ème n'en devenait que plus intéressante. Et immédiatement, l'ordre cher à ce chef fait bon ménage avec cette partition. En effet, un peu d'ordre, et de charpente constituent de bon ingrédients dans cette musique si mystérieuse. Plus il y a d'instruments, plus il faut traiter l'orchestre comme on traite de la musique de chambre, et le chef l'a bien compris. Les différents pupitres ont une coexistence paisible, les sections s'assemblent paisiblement et lorsqu'un instrument doit ressortir, il le fait sur un tapis douillet. Les interventions du Tenorhorn dans le premier mouvement, Langsam (Lent) Allegro risoluto, ma non troppo en sont de beaux exemples. Instrument appartenant à la famille des tubas (et placé juste à côté lors de ce concert), il a un timbre plus grave que le cor et plus doux que celui du tuba. Il est tout indiqué pour chanter cette atmosphère nocturne. L'équilibre de l'ensemble est tout à fait satisfaisant, l'alliage des textures est une expérience tout à fait saisissante. Les timbres cohabitent de belle manière, notamment dans ces incessants sauts de quartes qui naviguent des cordes aux cors de façon tout à fait naturelle. La première Nachtmusik qui suit change d'ambiance. Le parti pris d'interprétation ici est la sobriété. L'ironie grinçante consubstantielle à Mahler est ici reléguée au second plan. Toujours cette logique d'ordre, la petite harmonie dans l'introduction du deuxième mouvement éclaire la nuit et permet d'avancer sereinement vers la marche, qui est assez lente. On explore l'horizon avec prudence, sagement, mais parfois, il faut éviter des obstacles, alors on change de direction un peu brutalement, on accentue ça et là. Et puis, on s'arrête pour un trio charmant, chantant avec des cordes multitâches qui alternent les modes de jeu avec délectation, pizzicatos, col lengo, tout y passe. On pourrait aimer un peu plus de décadence et de grincement aux bois, mais c'est un chant de nuit, pas une nuit d'ivresse. Le Shcerzo en III quant à lui est un passage agité. Un sentiment d'urgence transparait dans ce rythme mécanique de valse, une fièvre saisit l'orchestre. Le Schattenhaft (ombreux) caractéristique du mouvement s'entend peut être dans ce jeu d'écho sublime entre les violons 1 et 2. Toutefois, le côté grotesque de la musique n'est pas mis en avant ici au contraire d'un sentiment d’oppression et de tension, tant et si bien que le chef en fait tomber sa baguette. La seconde Nachtmusik, sorte de sérénade faisant intervenir la mandoline et la guitare renforce le sentiment d'errance. Avec des interventions intempestives de différents pupitres, on regrettera de ne pas entendre davantage la mandoline dans ce passage. Enfin, le Finale, Allegro ordinario. Cet enthousiasme factice souvent décrié. Et pourtant, qu'il est agréable d'entendre ce do majeur, ces percussions et ces fanfares dans une ambiance de kermesse. Opulence du son, tuilages maîtrisés, et rappels du premier mouvement. Ce final est plaisant, quoi qu'on en dise.
Nuit enfiévrée avec une 7ème de Mahler qui n'a décidément pas fini de révéler tous ses secrets. Elle se refuse encore un peu, même s'il est possible d'en profiter et d'en savourer les contours. Œuvre rare, fascinante, elle produit son effet au concert. Harding, étant égal à lui-même, avec ses qualités et ses défauts, épouse cette musique de façon étonnamment naturelle. Il en atténue un peu les aspérités, il en révèle l'élégance. Évidemment, cette musique pourrait être encore plus "malade", mais faire baisser la fièvre, c'est souvent une bonne initiative. Errer oui, divaguer, non. |
| | | Pohjola Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 69 Date d'inscription : 25/08/2016
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Ven 5 Avr 2019 - 19:03 | |
| - Golisande a écrit:
- S'il y avait un problème avec cette 7e de Mahler, c'est certainement dû à la direction un peu indifférente de Harding, et peut-être à un orchestre pas encore tout à fait aussi concerné que d'autres par cette musique — en particulier dans les deux premiers mouvements, où je me suis effectivement un peu ennuyé...
En fait on n'était pas loin des antipodes de Hrůša dans la 3 en février, qui m'avait littéralement ramené au temps où je découvrais cette œuvre : là où le Tchèque braquait des éclairages à la fois crus et subtils sur chaque recoin et chaque passage secret de la partition, l'Oxfordien a tout englobé à distance dans un grand geste "objectif" presque blasé.
Pour tempérer ce jugement, je précise que j'étais assis bien plus loin de la scène (2e balcon face, alors que pour Hrůša j'étais dans la corbeille à gauche) — et d'autre part il n'y avait que quelques mois que je n'avais pas entendu la Septième, contre plusieurs années pour la 3... Par ailleurs j'ai trouvé le scherzo assez réussi, peut-être un peu trop poli et rond mais malgré tout suffisamment grimaçant implacable pour convaincre; et surtout, j'ai beaucoup aimé la seconde Nachtmusik (malgré le tempo assez rapide), qui avec le temps est devenu (je le crains) mon mouvement préféré de toute l'œuvre... Pour le coup, le Rondo ne m'a semblé ni grinçant ni ironique, mais d'une gaîté bonhomme fade et univoque (d'ailleurs la personne qui était avec moi – et n'avait entendu cette symphonie qu'une fois auparavant – a été beaucoup plus sévère que moi, à tel point que je me suis retrouvé à chercher des circonstances atténuantes à Mahler en plaidant la cause de ce mouvement...). Assez en phase, j'y étais au concert de jeudi. Après un concerto pour piano No 22 de Mozart qui ne m'a pas passionné (on ne savait pas si c’était l’oeuvre elle-même ou la direction, mais l'impression d'un robinet d’eau tiède - propre et bien sous tous rapports, magnifique parfois - les bois - mais un peu globalement ennuyeux), enfin le morceau de choix, la 7ème de Mahler. Quelle déception! Daniel Harding a consciencieusement commencé par rater le 1er mouvement. Rond façon molle quand il fallait être cassant, expéditif quand il fallait être expressif (où sont passés les hoquets grotesques?? pas la moindre trace d'ivresse ou d'humour chez Harding), prosaïque, menant un orchestre parfois pas en place, les musiciens semblaient regarder le naufrage en spectateurs. Un deuxième mouvement sauvé du naufrage par quelques moments de grâce des solistes. Le Scherzo ensuite est censé être une valse à la fois démoniaque et grotesque, mais ce soir c’est Harding qui avec ses mimiques le devenait, incapable de véhiculer la moindre expression ou émotion. Le 4e mouvement fût bien meilleur, parfaitement exécuté par les musiciens, et le Finale enfin au niveau où il devait être, réellement prenant et vindicatif, une mention spéciale au fabuleux timbalier qui l'a illuminé de son jeu. Hier soir c’est Mahler qui a été longuement applaudi, comme si finalement sa 7eme était assez forte pour supporter la déroute que le chef voulait lui infliger, en l’obligeant à réussir son Finale Je ne suis pas mécontent que Harding quitte Paris à la fin de la saison... Face aux récents Mahler de Hrusa, Nelsons ou Franck, il ne fait pas à mes yeux le poids. |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 Sam 6 Avr 2019 - 18:31 | |
| Une critique: http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6621&DossierRef=6067
Edit, 2ème critique: https://www.resmusica.com/2019/04/09/septieme-de-mahler-avec-daniel-harding-a-la-philharmonie/?fbclid=IwAR2HkGemSr2W-x8Jkt15AEu1lPl5UvK00X4ieQMOIFD2fmcNGheX7Pp-Ot4 |
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| Sujet: Re: Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 | |
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| | | | Philharmonie - Mahler 7 - Harding/OP 03&04/04/19 | |
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