Programme
Caroline Shaw
Valencia
nouvelle orchestration
Max Richter
The Twins (Prague)
Timo Andres
Out of Shape
David Lang
Ever-present
création
David Chalmin
Particule n°5
nouvelle orchestration / extrait de Sept Particules
Particule n°6
nouvelle orchestration / extrait de Sept Particules
Distant Places
création
Bryce Dessner
Haven
création
Thom Yorke
Don't Fear The Light
création - Commande de la Philharmonie de Paris, de l’Auditorium-Orchestre National de Lyon, du Barbican Centre - Londres et de la Elbphilharmonie - Hambourg
Gawpers
création
Distribution
Katia Labèque, piano
Marielle Labèque, piano
David Chalmin, guitare, voix, électronique
Bryce Dessner, guitare
Avec la participation exceptionnelle de Thom Yorke
Le triple CD Minimalist Dream House des sœurs Labèque est probablement l'un des meilleurs enregistrements de musique contemporaine de ces dernières années. Totalement exaltant, il donne à entendre des pièces rarement jouées, ou tellement underground qu'elles ne risquaient pas de tomber dans mes oreilles, et du plus célèbre... Plusieurs merveilles, dont du Glass, Skempton, Duckworth ou Pärt... Ce coffret fait office de défricheur, soutenu par une qualité d'interprétation et d'enregistrement hors norme !
Il faut dire que les Labèque sont très actives dans ce domaine : découvreuses de talents, commanditaires et dédicataires de concertos pour deux pianos (Glass, Dessner...), créatrices mondiales d’œuvres nouvelles... Assorties de leur statut de rock stars suite à leur carrière grand public des années 1980 et 1990, elles reviennent à leurs premières amours de musique contemporaine (années 1960 et 1970, avec Berio, Messian...), tout en continuant les tournées plus classiques (Gershwin, Poulenc, Ravel, Stravinski...), et d'autres explorations (musique basque, pianoforte d'époque, musiques pour enfants, ou encore un CD de Katia consacré à Moondog...).
Dire que j'étais enchanté de voir ce programme dans la brochure de la Philharmonie est un euphémisme. Sauf que... le programme justement n'était pas précisé : simplement, un concert intitulé "Minimalist dream house", sans détail des morceaux.
Ambiance concert de variété en ce dimanche soir. Dès l'entrée dans la salle, musique d'ambiance, fumées pour capter la lumière... Découverte de la grande salle de la Philharmonie en une modulation différente : scène reculée au fond de la salle, pas d'arrière-scène, rideaux phoniques tendus sur les côtés, parterre de chaises là où se trouve habituellement la scène, deux rangs retirés pour le "local" des ingénieurs du son... J'avoue que le fait que ce soit de la musique amplifiée m'a un peu déçu.
Le programme, publié quelques temps avant sur le site de la Philharmonie, me m'a pas particulièrement emballé. Les morceaux de la première partie se sont écoulés sans que j'arrive à distinguer quoique ce soit de particulier. Seul le morceau de Max Richter, avec seulement deux pianos, m'a vraiment transporté, mais il n'a duré que 2 minutes (quelques relents de Glass dans l'atmosphère planante). Les autres morceaux m'ont donné l'impression de musiciens jouant sur la même scène, mais pas ensemble (rythmes décalés notamment). Soit je suis hermétique à cette musique, soit j'ai besoin de mieux la connaître pour l'apprécier (le CD évoqué m'a demandé de très nombreuses écoutes avant de me passionner).
A l'entracte, j'ai rapidement compris que ce n'était pas le public habituel. Et visiblement, tout le monde attendait la seconde partie, consacrée à Thom Yorke (rapidement passé sur scène lors de la première partie). La star de Radiohead était la star de la soirée, hurlements de groupies, public d'ados ayant vieilli. Autant dire que je ne méritais pas d'être là et aussi bien placé, car je ne connaissais ni le groupe ni le chanteur, et visiblement, j'étais le seul. Pour l'unique rappel, il a probablement chanté un de ses tubes, public debout, fredonnant...
Bref, je souhaitais sortir des sentiers battus avec ce concert, plutôt que d'aller à Radio France écouter du Liszt, mais à la lecture des commentaires, j'aurais peut-être dû...