Concours Reine Elisabeth 2019 - Violon

Bonjour à tous,

Faut-il encore faire la publicité pour ce concours hors pair?
Cette année est consacrée au violon. Les 24 demi-finalistes du concours sont connus.
Il n'y a qu'une Française et une Belge (d'origine asiatique). La majorité des finalistes est chinoise, japonaise ou coréenne, et on ajoute quelques autres nationalités dont les USA et le Canada.
http://cmireb.be/cgi?lg=fr&pag=1692&tab=87&rec=181&frm=0&par=secorig1677&par2=atvorig0

Il est également possible de suivre les auditions en direct sur le site Auvio de la RTBF/M3 (Musiq3)
https://www.rtbf.be/auvio/direct_concours-reine-elisabeth-violon?lid=178827#/

Séances à 15h et 20h.

A vos paris!

Les 12 finalistes sont connus.
La Française Anna Göckel, dont les commentateurs avaient pourtant fait l'éloge, n'est pas retenue parmi les finalistes.
La Belge Sylvia Huang l'est. Cocorico!

Voici les 12 finalistes:

Stella Chen (États-Unis, 26)
Timothy Chooi (Canada, 25)
Ioana Cristina Goicea (Roumanie - Allemagne, 26)
Luke Hsu (États-Unis, 28)
Sylvia Huang (Belgique, 25)
Stephen Kim (États-Unis, 23)
Shannon Lee (Canada - États-Unis, 26)
Seiji Okamoto (Japon, 24)
Júlia Pusker (Hongrie, 27)
Eva Rabchevska (Ukraine, 22)
Ji Won Song (Corée, 26)
Yukiko Uno (Japon, 23)

Les finalistes se produiront du 20 au 25 mai au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (20:00) avec le Belgian National Orchestra, dirigé par Hugh Wolff. Ils interpréteront chacun un concerto au choix, ainsi que l’œuvre inédite écrite spécialement pour cette session par Kimmo Hakola.
Le classement des lauréats aura lieu le samedi 11 mai en fin de soirée.

Tout sera retransmis en direct sur le site Auvio de la RTBF (lien dans le post n°1)

lamy a écrit:

Ils interpréteront chacun un concerto au choix

Mais ils ont le choix parmi un corpus qui leur est proposé, ou bien ils peuvent vraiment choisir n'importe quel concerto?

Règlement :

62. Lors de leur prestation en finale, les finalistes exécuteront les œuvres suivantes:-une œuvre inédite pour violon et orchestre(+/-10 min.),écrite spécialement pour ce concours;-un concerto au choix du candidat

63. Dans le cas où un matériel d’orchestre s’avérait être indisponible dans les délais nécessaires au bon  déroule-ment du Concours, les autorités du Concourspourraient demander au candidat d’interpréter une autre œuvre de son répertoire.

De toute facon les candidats vont se limiter dans les concertos qu'on les a appris donc ils se sortiront pas sans doute du répertoire standard, cad Beethoven, Brahms, Sibelius, Tchaikovsky, Mendelssohn, Bruch, Paganini, DSCH, Prokofiev, Bartok, Saint-Saens, Barber, Korngold, Elgar...

Voici le programme des 12 finalistes :

Lundi 20/05 [20:00]
Luke Hsu [ Tchaikovsky  ]
Sylvia Huang [ Dvorak   ]

Mardi 21/05 [20:00]
Stephen Kim [ Brahms  ]
Ji Won Song [ Sibelius  ]

Mercredi 22/05 [20:00]
Seiji Okamoto [ Sibelius ]
Ioana Cristina Goicea [ DSCH 1  ]

Jeudi 23/05 [20:00]
Júlia Pusker [ Beethoven  ]
Yukiko Uno [ Brahms  ]

Vendredi 24/05 [20:00]
Stella Chen [ Tchaikovsky ]
Timothy Chooi [ Tchaikovsky ]

Samedi 25/05 [20:00]
Shannon Lee [ Tchaikovsky  ]
Eva Rabchevska [ Brahms ]

Il y aura donc

• 4 Tchaikovsky
  
• 3 Brahms
  
• 2 Sibelius
  
• 1 Beethoven
  
• 1 Dvorak
  
• 1 Chosta (No. 1)
  

Ah ouais, il y a quand même des violonistes assez excentriques et subversifs pour programmer Dvořák, Chostakovitch et même Beethoven!

(Sinon, ils fournissent des benzodiazépines aux jurés qui vont devoir écouter trois fois le concerto de Tchaikovski en deux jours?)

C'est un concours : il est logique qu'ils programment des œuvres qui seront amenées à jouer par la suite.

(C'est plutôt pour les concerts que ça me gêne, d'avoir les mêmes concertos partout, et collés avec des symphonies parfois intéressantes…)

En 2015 c'était Brahms qui est choisi 4 fois, et Sibelius 3 fois en final.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est un concours : il est logique qu'ils programment des œuvres qui seront amenées à jouer par la suite.

Oui, mais d'un autre côté, le but d'un concours, c'est justement de se distinguer - est-ce que, de ce point de vue, un choix de programmation qui sorte un peu des trois même scies, ce ne serait un moyen de faire la différence, d'imposer une personnalité originale?

Je viens de voir les sites de Luke Hsu et de Shannon Lee: ces tout jeunes musiciens ont à leur répertoire répertoire Britten, Nielsen et Saint-Saëns 3 pour le premier, Elgar, Barber et Korngold pour la seconde... Pourquoi ne pas avoir plutôt puisé là-dedans?

Benedictus a écrit:

est-ce que, de ce point de vue, un choix de programmation qui sorte un peu des trois même scies, ce ne serait un moyen de faire la différence, d'imposer une personnalité originale?

Je ne pense pas, les membres du jury sont assez compétents pour juger correctement les nineaux, peu importe si le candidat joue du Brahms ou Britten.

D'ailleurs ils devront tous jouer une nouvelle pièce - certe courte - créée pour l'occasion.

La compétence des jury à ce type de concours, quand on regarde les résultats par le passé, on peut se poser des questions Combien de premiers prix sont tombés dans l'oubli ... et d'autres mal classés qui ont fait une belle carrière.
En fait, je dirais que c'est plutôt la norme qu'ils se plantent.

Et puis les candidats ne jouent pas que pour le jury en fin de compte. Pouvoir attirer l'attention du public, des journalistes, des organisateurs de concerts ... C'est aussi une bonne chose.

Benedictus a écrit:

Oui, mais d'un autre côté, le but d'un concours, c'est justement de se distinguer - est-ce que, de ce point de vue, un choix de programmation qui sorte un peu des trois même scies, ce ne serait un moyen de faire la différence, d'imposer une personnalité originale?

Pas sûr du tout que ce soit une stratégie gagnante auprès des jurys. D'ailleurs on le comprend bien : si on veut se distinguer, si on est très fort, on a plutôt intérêt à montrer qu'on joue Mozart, Brahms ou Tchaïkovski mieux que les autres, alors que cette différence peut passer inaperçue dans une œuvre moins fréquentée du jury. La logique n'est pas la même que la nôtre lorsque nous allons au concert : le jury essaie d'évaluer des aptitudes, et avoir un répertoire standardisé facilite la tâche.

Citation :

Je viens de voir les sites de Luke Hsu et de Shannon Lee: ces tout jeunes musiciens ont à leur répertoire répertoire Britten, Nielsen et Saint-Saëns 3 pour le premier, Elgar, Barber et Korngold pour la seconde... Pourquoi ne pas avoir plutôt puisé là-dedans?

Il y a des listes limitatives pour les concertos dans les grands concours internationaux, en général : tu imagines, s'il fallait doubler l'effectif rien que parce qu'un candidat veut jouer le Korngold (qui dure un an et demi, en plus…) ? Donc même s'ils voulaient, pas sûr. Et puis ils les ont sans doute quand même moins joués.

docteur mabuse a écrit:

La compétence des jury à ce type de concours, quand on regarde les résultats par le passé, on peut se poser des questions Combien de premiers prix sont tombés dans l'oubli ... et d'autres mal classés qui ont fait une belle carrière.
En fait, je dirais que c'est plutôt la norme qu'ils se plantent.

Je ne suis pas sûr que la question se pose en ces termes : la question est déjà, en amont, celle de la cause de la célébrité. Et elle est très souvent externe aux mérites (toujours réels, évidemment, pas d'imposteurs, et encore moins en violon qu'en piano ou en chant, où on peut parfois avec des écarts de niveau parfois étonnants entre des stars et d'autres moins célèbres), si bien que ce n'est pas forcément le jury qui se plante, et que c'est souvent l'enfant terrible, celui qui fait des grimaces en jouant, qui a créé la polémique parce que personne n'était d'accord s'il était génial ou chichiteux (typiquement Pogorelich ) qui engrange les bénéfices.

À cela s'ajoute le fait que les finalistes de grands concours font quasiment toujours de très belles carrières, mais parfois limitées à une aire géographique précise : ce n'est pas forcément qu'ils ont raté leur vie, certains peuvent préférer devenir konzertmeister, premier violon de quatuor, ou concertiste mais sans passer leur vie dans les avions (on peut tout à fait mener une carrière brillante dans un coin de l'Allemagne et en vivre très bien).

Une fois cela dit, je suis bien sûr d'accord que les concours ne sont vraiment pas le meilleur moyen de déterminer les meilleurs interprètes : on n'a que ceux qui se présentent, et dans un format très contraint (encore plus vrai pour le chant évidemment), on élimine dans l'absolu au lieu de choisir un interprète pour une œuvre précise comme dans la vraie vie (si on est moyen partout mais le meilleur dans Brahms, on n'aura pas de difficulté pour vivre), et bien sûr cela récompense des psychologies, des attitudes artistiques compatibles avec les concours. Néanmoins cela offre aussi une visibilité grand public, et compense certains désavantages.

(Je rigole aussi souvent en lisant les noms dans les jurys, certaines personnes ne sont pas forcément compétentes dans l'instrument ou la musique – directeurs d'institutions, journalistes, accompagnateurs qui jugent de technique vocale, par exemple… voire, quand ils le sont, sont parfois moins bons que les candidats !)

Sur ce lien on trouve tous les palmarès des concours Reine Elisabeth :
  http://perso.unamur.be/~jmlamber/re/re_palma.php
Chacun peut se faire son idée.

Sur les vingt dernières années, il y en a un paquet que je ne connais pas. Peut-être sont-ils surtout actifs dans leurs pays ... Mais depuis qu'on nous explique que Mireille Mathieu est une star au Japon, je ne crois plus trop ce type d'argument    Et puis avec la mondialisation, c'est quand même plus facile de savoir ce qu'il se passe ailleurs.

Parmi les lauréats plus connus, rien ne m'emballe vraiment. Baiba Skride à la rigueur. Ray Chen, non merci !

Yuri Favorin n'avait fini que 4ième !  
Je vois aussi que Hidéki Nagano n'a pas eu de prix. On reconnait bien là la tradition de l'Ensemble Intercontemporain d'engager des pianistes de seconde zone  

Emoke Baráth qui repart bredouille en 2014, c'est bizarre, non ?

Ce type de concours est amusant à suivre. Ça fait une sorte de radio-crochet de prestige. Mais je trouve quand même qu'on y attache trop d'importance. Ca serait bien que les agents et autres professionnels prennent un peu plus leur responsabilité pour promouvoir les artistes.

docteur mabuse a écrit:

Et puis avec la mondialisation, c'est quand même plus facile de savoir ce qu'il se passe ailleurs.

Oui, mais qui va aller vérifier qui fait carrière dans le Sud de la Chine et à Singapour ? Et s'ils sont devenus konzertmeister quelque part, c'est encore plus compliqué.

Citation :

Parmi les lauréats plus connus, rien ne m'emballe vraiment. Baiba Skride à la rigueur. Ray Chen, non merci !

Si je prends juste les premiers prix de violon.

1989, Vadim Repin. On ne peut pas dire qu'il n'ait pas de moyen ni n'ait fait une très grosse carrière, il doit être dans le top cinq-dix des vedettes du crincrin.
1993, Yayoi Toda. Elle a surtout fait carrière en Chine Orientale, en Corée, au Japon, elle a enregistré des disques (chez Exton, le label d'Inbal et du Met de Tokyo, c'est pas une major mais c'est pas confidentiel non plus).
1997, Nikolaj Znaider. Grosse carrière, des disques, et notamment en France (il va même devenir DM de Lyon). Ce n'est pas une archistar comme Vengerov ou Hahn, mais son planning est plein, et pas par des dates dans des salles des fêtes en Sardaigne.
2001, Baiba Skride. Là aussi, beaucoup de disques, énormément d'engagements de premier choix, et un profil passionnant, elle propose vraiment un répertoire différent de ses collègues, très belle personnalité (et musicalité).
2005, Sergey Khachatryan. Pour moi, carrément un de mes violonistes chouchous de tous les temps. À la voix robuste, ample, mais doté d'un sens des phrasés… Il m'a fait redécouvrir les Bach, il joue ça de façon très lyrique et romantique, sans que ça paraisse jamais démodé ou lourd (très loin de Perlman, que j'aime beaucoup au demeurant, mais qui n'est pas du meilleur goût). Sorte de quadrature entre la générosité et l'ascétisme. Et il fait une belle carrière, il passe d'ailleurs régulièrement dans les grandes salles à Paris.
2009, Ray Chen. Carrière qui est restée plus locale, j'ai l'impression (Australie). Je le connais mal, je l'ai découvert il y a quelques mois par Two Set Violin (la chaîne YouTube humoristique sur le sort des violonistes laborieux) et j'avais un peu regardé ce qu'il faisait. J'avais trouvé ça pas terrible pour un lauréat de concours, en effet (pas séduit par sa musicalité, mais même techniquement, pas monstrueux comme la plupart de ceux qui remportent ce type de compétition). Je veux bien te l'accorder.

Pour Baranov et Lim (2012 & 2015), il est peut-être encore un peu tôt pour juger de leur carrière.

Donc sur 6 lauréats, 4 très grosses carrières internationales, 1 très grosse continentale, reste Ray Chen dont je ne suis pas sûr (mais il vit de son art comme soliste tout de même, il n'est pas au chômage !). Et là-dedans, 3 que je considère comme parmi les plus grands violonistes de ces dernières décennies. Tout cela considérant que j'écoute peu de concertos du répertoire, donc que j'aurais peu l'occasion de voir passer des violonistes de notoriété moyenne.

C'est franchement pas mal, j'aimerais avoir le même taux en chant !

Citation :

Yuri Favorin n'avait fini que 4ième !  
Je vois aussi que Hidéki Nagano n'a pas eu de prix. On reconnait bien là la tradition de l'Ensemble Intercontemporain d'engager des pianistes de seconde zone  

Emoke Baráth qui repart bredouille en 2014, c'est bizarre, non ?

Ah, mais après on peut toujours débattre sur le fait que le jury choisisse les meilleurs ou non (je suis rarement d'accord avec les jurys). Je répondais à ta remarque sur le fait que les lauréats ne faisaient pas carrière, ce qui prouvait qu'ils étaient choisis n'importe comment. Si, ils font carrière (ce qui ne prouve pas qu'ils soient bien choisis au demeurant).

En l'occurrence, je ne connais pas les concurrents de Favorin, donc je ne peux me prononcer. Qu'un pianiste qui fait merveille à l'IEC ne soit pas le meilleur dans Chopin ou n'ait pas été retenu par un jury qui attend un soliste de concert, ça ne me paraît pas choquant non plus.

Quant à Baráth, je ne trouve pas choquant qu'elle n'ait pas été retenue : la voix est toute petite, assez opaque, et ce concours favorise plutôt les émissions claires et libres (Brickner, Hasselhorn…). Dans sa promo, Jodie Devos et Yu Shao, en termes de maîtrise, de rayonnement et d'employabilité, c'est quelques étages au-dessus.
Par ailleurs sa carrière se limite essentiellement au baroque, clairement pas le cœur de cible de ces concours. (Je me rappelle, ému, le règlement de celui, prestigieux, de Marseille : « les chiens et les falsettistes ne sont pas admis ».

Citation :

Ce type de concours est amusant à suivre. Ça fait une sorte de radio-crochet de prestige. Mais je trouve quand même qu'on y attache trop d'importance. Ca serait bien que les agents et autres professionnels prennent un peu plus leur responsabilité pour promouvoir les artistes.

C'est déjà le cas. Ce n'est qu'un accélérateur de visibilité, pour des artistes qui sont d'ailleurs déjà insérés (Michèle Losier avait fait ça pour avoir des engagements en Europe, elle faisait déjà depuis des années les premiers rôles à Montréal !). Mais pour le grand public, il y a un côté ludique, et si l'artiste fait une impression particulière (Devos avait été un phénomène national en Belgique), ce peut être décisif. Pour les autres, même armés de prix, ce n'est pas aussi déterminant que leur réseau, clairement.

David a écrit:

Oui, mais qui va aller vérifier qui fait carrière dans le Sud de la Chine et à Singapour ?

 On sait qu'on peut compter sur toi David !

Citation :

2005, Sergey Khachatryan. Pour moi, carrément un de mes violonistes chouchous de tous les temps. À la voix robuste, ample, mais doté d'un sens des phrasés… Il m'a fait redécouvrir les Bach, il joue ça de façon très lyrique et romantique, sans que ça paraisse jamais démodé ou lourd (très loin de Perlman, que j'aime beaucoup au demeurant, mais qui n'est pas du meilleur goût). Sorte de quadrature entre la générosité et l'ascétisme. Et il fait une belle carrière, il passe d'ailleurs régulièrement dans les grandes salles à Paris.

J'avais détesté les Bach de Khachatryan  Pour le coup, si, ça m'avait paru démodé et lourd. Je trouve aussi qu'on entend de moins en moins parler de lui

Dans ta sélection tu remontes à loin aussi. Je m'étais limité aux vingt dernières années. Et tu ne prends en compte que les 1iers prix de violon.
Ton expertise sur les chanteurs aurait été attendue aussi  

Citation :

Ce n'est qu'un accélérateur de visibilité.

Quand même, se faire éliminer aux premiers ou seconds tours, c'est très pénalisant pour la suite d'une carrière.
Toi qui fréquentes les conservatoires, tu as bien déjà dû voir les cas de jeunes musiciens brillants se faire saquer comme ça, non ?

Je compile ici la liste des oeuvres joués par les gagnants

Ji-Young Lim, Brahms 2015
Andrey Baranov, Shostakovich, 2012
Ray Chen, Tchaikovsky 2009
Khachatryan, Shostakovitch, 2005
Baiba Skride, Tchaikovsky 2001
Znaider, Sibelius 1997
Yayoi Todat, Sibelius, 1993
Repin, Tchaikovsky 1989
Nai Yuan Hu, Elgar 1985
Yuzuko Horigome, Sibelius (1980)
Mikhaïl Bezverkhny, Saint-Saens 3, 1976
Miriam Fried, Sibelius 1971
Hirschhorn, Paganini 1967
Aleksey Mikhlin, Shostakovich, 1963
Laredo, Sibelius, 1959
Kogan, Paganini, 1951
Oistrakh, ???, 1937

Deux non gagant que j'ai pu écouté
Kremer, Elgar (1967)
Edith Volckaert, Shostakovich, 1971

Pour en savoir plus sur le concours, au moins le début, voici un document à regarder

https://www.youtube.com/watch?v=obt_x8P6t7A

Sylvia Huang (belgique) m'a séduit sur sa prestation (Concerto Dvorak), du coup je suis retourné voir son récital en demi-final (Sonates de Janacek entre autre) et elle m'a tappé encore plus dans l'oeil.

Il reste 10 candidats, mais ca part déjà bien.

Je n'ai jamais suivi complètement que le chant.
En 2014, quelques concurrents qui étaient très bons en éliminatoires et demi-finales ... avec le piano, ont connu une finale pénible avec orchestre. J'ai encore connu cela dernièrement dans un concours plus local.
Je me rappelle d'un ténor et d'une basse en 2014 qui ont fini leur récital en parlant ... on avait mal pour eux !
Il faut dit aussi qu'ils avaient choisi des airs avec une trop grande orchestration et que le maestro ne les a pas gâtés !

docteur mabuse a écrit:

Je trouve aussi qu'on entend de moins en moins parler de lui

Il était encore invité l'année dernière à la Maison de la Radio. Est-ce parce qu'il fait principalement carrière ailleurs ou que sa carrière se ralentit, je n'ai pas vérifié.

Citation :

Ton expertise sur les chanteurs aurait été attendue aussi  

Mon temps était limité et le fil parle du violon. (Par ailleurs, pour le chant, les concours ont une place moins importante que pour les instruments : ce ne sont pas des conditions réelles, par rapport à jouer avec une mise en scène, alors que jouer un concerto atteste de qualités plus comparables au concert.)
Il y a eu beaucoup de lauréats Reine Élisabeth récents qui se sont très bien insérés cela dit : Thomas Blondelle, Héloïse Mas, Jodie Devos, Eva Zaïcik, Isabelle Druet, etc. (Mais la plupart faisaient déjà carrière… je suppose que c'est pareil pour les instruments.)

Citation :

Quand même, se faire éliminer aux premiers ou seconds tours, c'est très pénalisant pour la suite d'une carrière.
Toi qui fréquentes les conservatoires, tu as bien déjà dû voir les cas de jeunes musiciens brillants se faire saquer comme ça, non ?

Justement, non, ça n'a aucune importance. Les candidats essaient des concours, ils se font parfois très vite éliminer et font de très grosses carrières après. J'avais vu le Quatuor Terpsycordes se faire éliminer dès le premier tour (je les avais trouvés épatants) au Concours Évian-Bordeaux, et ils ont fait une carrière aussi brillante que les Voce ou Ardeo (j'en reste à des quatuors français pour pouvoir comparer) qui ont été des finalistes…
Personne n'étudie les listes des éliminés !

Zémire a écrit:

Je n'ai jamais suivi complètement que le chant.
En 2014, quelques concurrents qui étaient très bons en éliminatoires et demi-finales ... avec le piano, ont connu une finale pénible avec orchestre.  J'ai encore connu cela dernièrement dans un concours plus local.
Je me rappelle d'un ténor et d'une basse en 2014 qui ont fini leur récital en parlant ... on avait mal pour eux !
Il faut dit aussi qu'ils avaient choisi des airs avec une trop grande orchestration et que le maestro ne les a pas gâtés !

Oh… Ça ça peut être traître, mais étonnant que leurs profs et agents ne les aient pas prévenus, tout de même… J'avais manqué ça, pourtant je crois que j'avais regardé 2014…

David a écrit:

Personne n'étudie les listes des éliminés !

Les préjugés et les mauvaises réputations sont tenaces. Et pas besoin d'étudier les listes pour ça. Il suffit de taper les noms dans les moteurs de recherche.
Dans un milieu si concurrentiel, ça suffit pour être un handicap.

Bruno a écrit:

Il reste 10 candidats, mais ca part déjà bien.

Alors ?

docteur mabuse a écrit:

David a écrit:

Personne n'étudie les listes des éliminés !

Les préjugés et les mauvaises réputations sont tenaces. Et pas besoin d'étudier les listes pour ça. Il suffit de taper les noms dans les moteurs de recherche.
Dans un milieu si concurrentiel, ça suffit pour être un handicap.

C'est vrai un truc dont tu as entendu parler ? Moi j'ai plutôt vu des contre-exemples, et jamais entendu dire un prof « ne passe pas ce concours, si tu te rates ça se saura ». Tout le monde sait que le résultat dépend du jury, de la forme de la soirée…

docteur mabuse a écrit:

Bruno a écrit:

Il reste 10 candidats, mais ca part déjà bien.

Alors ?

Pour mardi;

Stephen Kim (US), Brahms, c'est propre mieux que Hsu lundi. Il joue la cadence intéressante (pas de Joachim), mais je trouve que ca manque un peu de personalité et sonorité ne projette pas assez.

Ji Won Song (Corée du Sud) Sibelius, un peu crispé dans les passages rapides, ceci étant je n'ai écouté que le 1er mouvement.

docteur mabuse a écrit:

J'avais détesté les Bach de Khachatryan  Pour le coup, si, ça m'avait paru démodé et lourd.

Idem. C'est son plus mauvais disque. J'aime bien le reste : concertos Sibelius/Khachatryan, DSCH (mais l'accompagnement de Masur est quelconque) et les sonates de Brahms.

Il joue toujours en concert, j'ai entendu cette année la diffusion de DSCH à Rotterdams et Bruch à Scala.

J'ai l'impression il a perdu le contrat d'enregistrement avec Naive, c'est pour ca qu'on a moins entendu.

Mecredi

Seiji Okamoto, Japon, Sibelius. Le candidat semble stressé et quelques problèmes d'intonation à partir du milieu du mouvement. Je ne pense pas qu'il serait sur le podium.

Ioana Cristina Goicea, Roumanie, DSCH. Très bien, musicalement c'est bien pensé et sait où elle va, et elle sait varier la sonorité de manière naturelle. Rythmiquement très solide aussi. Mon favori avec Sylvia Huang.

Gros coup de cœur pour Julia Pusker. Elle a fait un magnifique Beethoven, tout en finesse, mais aussi puissant quand il le fallait. Aucune faiblesse. Je la mets un peu au-dessus de Sylvia Huang.
Il m'a semblé que Yukiko Uno a fameusement manqué de justesse dans le 1er mvt du concerto de Brahms.

Jeudi

Júlia Pusker, Hongrie, Beethoven. Je suis moins enthousiasme que lamy. Je suis gêné par l'intonation. Par exemple la phase du début du mouvement 28'-28'10" de la vidéo, elle jouait un poil bémol. Et il n'y a pas que cet endroit. J'admets que je suis très chatouilleux sur la justesse.

Yukiko Uno, Japon, Brahms. Bon c'est encore pire en effet.

Je n'écoute que les 1ers mouvements.

Bonjour à tous,

Je vous lis depuis l'ouverture du post...
Pour ma part, je suis le concours en direct via les retransmissions TV sur le satellite Astra.
Je ne suis pas un accro de la fausse note mais bien un fan du beau son et là...

Une chose me gêne depuis le début du concours... c'est la prise de son et le mixage...
Si le mixage des pupitres de l'orchestre est correct, la prise de son du violon n'est pas top et la balance violon orchestre n'est pas satisfaisante.
Le violon semble toujours flou, peu présent, il est loin d'être au premier plan!

Ce soir je serai dans la salle, je pourrai mieux juger... et je vais enregistrer le programme TV pour comparer.

A bientôt,
Frédéric

Je suis d'accord, la prise de son n'est pas top et en passant je trouve que le basson est mis étrangement en focal par les ingénieurs (et je ne suis pas un grand fan du 1er basson).

J'ai gardé un meilleur souvenir en 2015 en ce qui concerne la technique de retransmission.

En tout cas je vous envie de pouvoir assister en direct.

Musiq3 / RTBF diffuse aussi tout le concours :
→ https://www.rtbf.be/musiq3/emissions/detail_concours-reine-elisabeth-a-ecouter?programId=90#livearea
Peut-être y a t-il une plus-value sonore.

Vendredi

Stella Chen, USA, Tchaikovsky. Elle ne démérite pas, mais je la trouve manquer de puissance lorsque ça en demande. Parfois quelques phrases ne s'intègrent pas bien dans son discours musical, et je me demande pourquoi elle en fait ainsi.

Timothy Chooi, Canada, Tchaikovsky. Pour moi c'est un cran en dessus ! C'est lui le patron et qui mène le discours. Je trouve vraiment phénoménal et sa fluidité me fait penser un peu à Milstein. C'est clairement un œuvre qu'il connait le moindres de recoins. J'ai vu qu'il a passé le concours de Vancouver l'année dernier avec le même œuvre. La question c'est donc est-ce qu'il peut jouer autre chose aussi bien.

Avant donc le dernier jour mon trio gagnant est donc Huang, Goicea et Chooi.

Bonjour à vous,

J'étais donc la salle hier soir...

J’ai beaucoup aimé Stella Chen et je croyais que le sommet était atteint malgré une petite réserve sur certains murmures (silences) dans l'imposé.
Mais j’ai été subjugué par le jeu, la présence et la musicalité de Timothy Chooi. Quelle ardeur, quelle sonorité, son Tchaikovsky était magnique! La sonorité de son violon est exceptionnellement homogène et il sait en tirer profit. Dommage qu’il se soit planté dans l’imposé!

Et j’ai compris pourquoi le violon manque de présence dans les retransmissions R et TV...
(La prise de son est réalisée par les techniciens de Musiq'3)
Le micro du soliste est à 2,5 m voire 3 m, il est placé à proximité du couple stéréo principal. C’est loin et c'est donc normal que le violon manque de présence et qu'il soit parfois écrasé par l’orchestre. C'est aussi normal, dans cette configuration, que les pianissimi de l'imposé ne passent pas.
Comment vont-ils récupérer cela lors de la gravure des CD du concours ??? Je suis curieux!

Il y aurait beaucoup à dire sur la direction de l’orchestre, trop laxiste à mon goût!

Bien à vous,
Frédéric

Vous pouvez voter pour votre finaliste préféré(e) dès ce soir sur:
https://www.rtbf.be/musiq3/emissions/detail_concours-reine-elisabeth-a-ecouter/accueil/article_le-prix-musiq-3-du-public-votez-pour-votre-candidat-prefere?id=10221278&programId=90&utm_source=actionCRM_prixM3

Plusieurs participants seront tirés au sort et gagneront des places pour le concert de gala des 3 premiers lauréats et des compilations Concours Reine Elisabeth 2019.

Samedi (dernier jour)

Shannon Lee, Canada, Tchaikovsky. La pauvre, la pression peut-être trop forte ou le concours trop long. En tout cas elle se bat avec le violon, quand les notes sortent ça grince, sinon elle sont à côtés ou bien en retard. Elle a encore le temps pour progresser.


Eva Rabchevska; Unkrain, Brahms. Bonne prestation en générale. La cadence elle a choisi semble interminable pour moi. Quelques petites faiblesses passagères au mileu du 3e mouvement, mais rien de grave.

Le 1er prix revient à l'américaine Stella Chen

 Cache ta joie Bruno ...

Mais merci quand même pour tes compte-rendus

2ième prix : Timothy Chooi
3ième prix : Stephen Kim
4ième prix : Shannon Lee
5ième prix : Julia Pusker
6ième prix : Ioana Christina Goicea

lauréats :
Luke Hsu
Sylvia Huang (prix du public)
Seiji Okamoto
Eva Rabchevska
Ji Won Song
Yukiko Uno

La proposition de lauréats extrême-orientaux est impressionnante. Bien sûr, les Japonais ont toujours été à la pointe, et le niveau des cours en Corée et Chine sont devenus de plus en plus élevés, mais ce n'est pas à ce point une avalanche numérique dans les concours pour autres instruments… C'est le hasard, ou représentatif de quelque chose, vous savez ?

Sur les 12 finalistes : 5 (nord) américains, 4 européens et 3 asiatiques. Ce n'est pas une déferlente "extrême-orientaux" comme leurs noms pourraient liasser croire.