Programme
Beethoven - Egmont, ouverture op. 84
Sibelius - Concerto pour violon op. 47
Tchaïkovski - Symphonie n° 6 op. 74 « Pathétique »
Philharmonia Orchestra
Paavo Järvi, direction
Vadim Repin, violon
Ambiance des grands soirs au TCE, salle presque remplie. Pourtant, le concert ne m'a pas laissé un souvenir impérissable (sauf pour la symphonie), à tel point que je me rends compte aujourd'hui que je n'ai toujours pas laissé mon commentaire !
Néanmoins, c'est toujours un immense plaisir de retrouver Paavo Järvi (comme je l'écris à chaque fois, il me manque à l'OP).
Beethoven : ouverture un peu en fanfare. Je ne connaissais pas le morceau, quelques belles portées. Une flûte peut-être trop présente qui m'a gêné et agacé. C'était surtout l'occasion de voir Paavo Järvi se donner, très en forme, ravi de jouer, ravi d'être là, avec un engagement qui fait plaisir !
Sibelius : un des plus beaux concertos pour violon à mon goût. Ma version CD de référence est justement par Vadim Repin (direction Emmanuel Krivine), et j'étais enthousiasmé de le voir avec Paavo Järvi, le couplage ne pouvant être que meilleur. Ce soir, j'ai trouvé le violoniste un peu en retrait, beaucoup d'approximations, et bien évidemment, pas un sourire. Autant le chef dégage une joie de jouer, autant le violoniste non. Il faut dire que j'étais placé vraiment très près de la scène, et qu'il n'est pas toujours heureux de voir toutes les mimiques…
Je ne sais même plus si nous avons eu droit à un bis ou non, tant ça ne m'a pas marqué.
Tchaïkovski : difficile de dire combien de (dizaines) de fois, j'ai entendu cette symphonie en concert. Rien que cette saison, elle a été programmée plusieurs fois. En conséquence, difficile pour un chef d'imprimer une version originale ou particulièrement impérissable. C'est ce qu'a tenté de faire ce soir Paavo Järvi, ce qui fut plutôt une réussite. On a retrouvé ses marques de fabrique : un tempo particulièrement rapide, la priorité donnée à la mélodie sur tout le reste, des pauses entre mouvements réduites à moins de deux secondes (même si certains ont quand même trouvé le moyen d'applaudir…), des cordes denses, des percussions éclatantes… Tout cela au service d'une Pathétique qui surnage très au-dessus d'autres versions entendues dernièrement avec un dernier mouvement qui s'étiole, qui s'étire lamentablement en longueur. Ici, le dernier mouvement est tout en densité, et le final ralenti juste comme il faut. Le chef semblait ne jamais vouloir lâcher sa baguette, le silence après la dernière note faisant visiblement partie de sa partition.
Malheureusement, la symphonie a été totalement gâchée par des sonneries de portables, notamment dans les moments les plus intenses et les moments de recueillement. Ainsi, le final, de plus en plus lent et silencieux, a vu un portable sonner. Paavo Järvi était visiblement très énervé : pas un sourire aux saluts, pas de rappel (alors qu'il y avait une partition supplémentaire sur les pupitres). Ce qui aurait pu être une symphonie exceptionnelle a été, encore une fois, gâché par des abrutis incapables de penser à éteindre leurs téléphones, alors même que c'est rappelé avant chaque concert (comment peut-on être aussi inconséquent ?).