Mélissa Petit Aricie
Cyrille Dubois Hippolyte
Stéphanie D’Oustrac Phèdre
Edwin Crossley-Mercer Thésée
Wenwei Zhang Pluton / Neptune
Hamida Kristoffersen Diane
Aurélia Legay Œnone
Nicholas Scott Première Parque
Spencer Lang Seconde Parque, Tisiphone
Alexander Kiechle Troisième Parque
Gemma Ní Bhriain Une Prêtresse de Diane, Une Matelote, Une Chasseresse
Emmanuelle Haïm direction
Orchestra La Scintilla Zurich
Chœur de l’Opéra de Zurich direction Janko Kastelic
Belle soirée, qui m'a permis de reconsidérer les qualités de cette œuvre – ses qualités dramatiques, car je ne doutais absolument pas de sa flamboyance musicale. Quelques coupes dans les actes, pas de prologue : si ça ne tenait qu'à moi, je sectionnerais aussi le Ve acte...
Dubois absolument miraculeux en Hippolyte. Engagement de feu, musicalité racée, franchise de la déclamation, surtout. Son entourage ne prenait pas un aussi grand soin à dire le texte, sauf Spencer Lang (Tisiphone) et dans une moindre mesure Stéphanie d'Oustrac – ce qui reste quand même, quelque puisse être la beauté des voix, un élément stylistique fondamental dans la tragédie en musique...
C'est la grande réserve que j'aurais à émettre, car c'était sinon une distribution d'une très grande qualité : découverte de Mélissa Petit en Aricie, qui chante surtout à Zürich, au timbre d'un fruité et d'un onctueux où l'on aimerait se perdre... Et un charisme vocal et scénique évident. D'Oustrac incandescente et prodigieuse d'impact.
Et très bel orchestre, dirigé avec tension et contrastes par Emmanuelle Haïm, bien qu’avec un geste large.
J'étais perché au second balcon, et on ne m'ôtera pas de l'idée que c'est là dans cette salle que l'on entend le mieux. (Ce qui est un peu balaud, c'est que les invitations presse sont souvent au parterre ou en corbeille, donc pas au meilleur endroit pour recevoir pleinement ce qui est donné par les artistes...)