Le projet Démos parrainé par Lilian Thuram existe depuis une dizaine d'années et vise à initier à la musique au moyen d'une pédagogie originale mêlant initiation à un instrument et travail au sein d'un ensemble orchestral ; ce projet, qui dure 3 ans, se déploie en direction d'enfant de 7 à 12 ans vivant en zone sensible.
Il y a actuellement 34 orchestres en activité, mais des discussions sont en cours pour créer 25 supplémentaires.
A vue de nez, il y a une centaine d'enfants par orchestre .
Ce week end était consacré à des concerts donnés par ces orchestres, et j'ai assisté au dernier - la Philharmonie était comble, avec les familles des jeunes instrumentistes et des donateurs - le projet bénéficie d'un financement public, mais aussi de la contribution de mécènes, en particulier 3600 donateurs individuels.
Quatre formations ont joué hier :
Démos Bordeaux :
Vanhoutte : nocturne (création)
Kodaly : Hary Janos : Intermezzo
Beethoven : IX symphonie - Final - direction Marc Minkowski
Démos Beauvaisis :
Damnation de Faust : Marche hongroise
La Ndrezzata - chanson populaire d'Ischia
Démos Mulhouse :
Schlunz : Ne réveillez pas pas le dragon (création)
Weber : Le Freischutz : Chœur des chasseurs
Démos Philharmonie :
Plaza : Nostalgico
Piazzola : Libertango
Mosalini : Milonga pour deux
Walsh : Vals municipal
Ruggiero : Bordonero y '900
Juan - José Mosalini : Bandonéon
Il serait évidemment absurde de vouloir juger ces interprétations à l'aune d'un concert classique traditionnel ; néanmoins il y a eu des différences sensibles de qualité d'interprétation d'en ensemble à l'autre - certains ont fait des choix de répertoire plus à leur porté : c'était le cas de l'orchestre parisien qui a choisi un ensemble de tangos aisés à exécuter, mais plaisants à entendre - à contrario Bordeaux a visé trop haut, et le Kodaly a donné lieu à des décalages patents...
Les créations contemporaines étaient intéressantes, avec de nombreux passages en cluster, donc facile à réaliser pour des instrumentistes peu aguerris - l’œuvre italienne était plaisante, et plutôt bien jouée : on se serait cru dans une fête votive d'un village d'Italie du Sud .
Il y avait quelques adultes - sans doute les professeurs - dans les orchestres et c'est eux qui avaient la charge d'exécuter les passages instrumentaux les plus délicats .
Au total une après - midi intéressante ; le critère de la réussite du projet : les larges sourires sur les visages des enfants lors de applaudissements - nourris !!
Démos : une cause à défendre !!
Belcore
P S : concert visionnable sur live.philharmoniedeparis.fr