Lectures (6)

Benedictus a écrit:

Quelqu'un aurait des recommandations de roman policier? Plutôt des romans dont l'intérêt tiendrait à la construction narrative et à l'ingéniosité de l'intrigue et dont la rédaction (ou la traduction) serait agréable à lire.

(En règle générale, les thrillers psychologiques, les romans noir engagés ou «à atmosphère», les polars à sujets historiques et/ou ésotériques, et ceux qui se veulent trop écrits me tombent des mains.)

Insoupçonnable, Paris-Brest et Article 353 du Code pénal de Tanguy Viel.

Je n'ai pas répondu à EYmerick pour Article 353 du Code pénal de Tanguy Viel.

Pour moi ce n'est pas un policier, c'est plutôt la cruelle chronique des trahisons du pouvoir socialiste en France dans les années 80 … raconté à travers une histoire d'homicide.
Bouquin très bien fait, avec sa métaphore marine filée tout au long du livre … et des personnages vivants, attachants … et un livre qui monte plutôt en gradation.

Cololi a écrit:

Je n'ai pas répondu à EYmerick pour Article 353 du Code pénal de Tanguy Viel.

Pour moi ce n'est pas un policier, c'est plutôt la cruelle chronique des trahisons du pouvoir socialiste en France dans les années 80 … raconté à travers une histoire d'homicide.

C'est vrai que Tanguy Viel joue avec les codes du roman policier, tout en écrivant à chaque fois autre chose.

J'ai déjà lu Insoupçonnable - j'y ai plutôt vu une sorte d'exercice de style un peu à la Echenoz (très littéraire dans son minimalisme) sur une trame de roman policier; plutôt réussi, d'ailleurs.

Mais là, je cherche vraiment du gros roman policier mainstream à énigme bien ficelé, pas du tout quelque chose de littéraire. (Je n'ai pas de problème si c'est un produit calibré amerloque, au contraire - du moment que la traduction est correcte. Quelque chose qui serait du genre d'un bon Connelly ou d'un bon Robert Crais, c'est parfait.)

Euh... Plutôt des livres que je n'aurais pas déjà lus...

Pour faire presque aussi bref que néthou : Paco Ignacio Taibo, Eduardo Mendoza, Roger Simon.

Tu as des titres particuliers à me recommander?

Taibo : A quatre mains
Mendoza : Le Mystère de la crypte ensorcelée
Roger Simon : The Big Fix/Le Grand Soir (on le trouve en occasion)

Alifie a écrit:

Roger Simon : The Big Fix/Le Grand Soir (on le trouve en occasion)

Est-ce qu'il y a une différence d'intrigue entre le roman et son adaptation au cinéma avec Richard Dreyfus? (Parce que si l'adaptation est fidèle, ce sera du déjà-spoilé pour moi...)

Sinon Dolores Redondo (Le gardien invisible)

Benedictus a écrit:

Alifie a écrit:

Roger Simon : The Big Fix/Le Grand Soir (on le trouve en occasion)

Est-ce qu'il y a une différence d'intrigue entre le roman et son adaptation au cinéma avec Richard Dreyfus? (Parce que si l'adaptation est fidèle, ce sera du déjà-spoilé pour moi...)

Non, adaptation fidèle dans mon souvenir, mais toute la série Moses Wine est très chouette, même si Roger Simon n'est ni Hammett, ni Chandler : tu peux aussi trouver le suivant, Wild Turkey/Cul-Sec, en occasion.

Je proposerai bien Le cercle de la croix de Ian Pears, dont le dispositif narratif polyphonique est assez fascinant. Mais c'est un pavé et c'est historique (Oxford au XVIIe siècle)

Benedictus a écrit:

Quelqu'un aurait des recommandations de roman policier? Plutôt des romans dont l'intérêt tiendrait à la construction narrative et à l'ingéniosité de l'intrigue et dont la rédaction (ou la traduction) serait agréable à lire.

(En règle générale, les thrillers psychologiques, les romans noir engagés ou «à atmosphère», les polars à sujets historiques et/ou ésotériques, et ceux qui se veulent trop écrits me tombent des mains.)

Cherokee de Jean Échenoz, Éditions de Minuit.

C’est le premier qui me vient à l’esprit et le seul que j’aie lu.

J'étais Dora Suarez de Robin Cook (noir de chez noir, génial, je place ça assez haut)
Le blues des alcolos de Lawrence Block (au sein d'une longue série sur un détective aux AA des histoires souvent assez simples mais bien ficelées et une touche de réflexion sur les US)
Necropolis d'Herbert Liebermann (très noir et ayant inspiré les livres plus lambda de Cornwell)
La quatrième Durango de Ross Thomas (si tu as vu les True Detective il y a une certaine inspiration qui vient de là)
La vie n'est pas une punition de Pascal Dessaint (plutôt dans un style nouveau polar français/Pennac)

Dans le mainstream j'avais bien aimé la série des John Rébus de Ian Rankin, sur un flic écossais (et ceux d'un autre auteur britannique plus noir mais dont le nom m'échappe évidemment)
J'avais bien aimé aussi la série des Wallender d'Henning Mankel (les morts de la Saint Jean)
Les Sojwall et Wahlo sont d'ailleurs très bien dans cette branche nordique toujours aussi tendance.

Pour situer et essayer de t'aider ce que je n'aime pas : tout ce qui est trop marqué thriller machiavélique notamment à la française (Dantec, Chattam) ça me tombe des mains. Les nouveaux grands noms du polar américain m'ennuient un peu (Lehane ou même Ellroy)

Benedictus a écrit:

Quelqu'un aurait des recommandations de roman policier? Plutôt des romans dont l'intérêt tiendrait à la construction narrative et à l'ingéniosité de l'intrigue et dont la rédaction (ou la traduction) serait agréable à lire.

(En règle générale, les thrillers psychologiques, les romans noir engagés ou «à atmosphère», les polars à sujets historiques et/ou ésotériques, et ceux qui se veulent trop écrits me tombent des mains.)

Peut-être ce titre:

Souvenez-vous de Monte-Cristo de René Reouven.

Eusèbe a écrit:

Je proposerai bien Le cercle de la croix de Ian Pears, dont le dispositif narratif polyphonique est assez fascinant. Mais c'est un pavé et c'est historique (Oxford au XVIIe siècle)

Pourquoi pas (si tu recommandes le dispositif narratif, ça devrait me plaire - et puis un pavé, ce n'est pas rédhibitoire, au contraire.)

David Rolland a écrit:

Cherokee de Jean Échenoz, Éditions de Minuit.
C’est le premier qui me vient à l’esprit et le seul que j’aie lu.

Je l'ai lu il y a longtemps... Mais dans mon souvenir, c'est une sorte d'exercice de style oulipien à écriture minimaliste sur une trame de roman d'aventure - pas du tout un polar à intrigue retorse.

Prosopopus a écrit:

J'étais Dora Suarez de Robin Cook (noir de chez noir, génial, je place ça assez haut)
Necropolis d'Herbert Liebermann (très noir et ayant inspiré les livres plus lambda de Cornwell)
La quatrième Durango de Ross Thomas (si tu as vu les True Detective il y a une certaine inspiration qui vient de là)

Je note tout ça: ça a l'air d'être assez ma came. (True Detective, j'avais beaucoup aimé les saisons 1 et 3.)

Prosopopus a écrit:

Le blues des alcolos de Lawrence Block (au sein d'une longue série sur un détective aux AA des histoires souvent assez simples mais bien ficelées et une touche de réflexion sur les US)
Dans le mainstream j'avais bien aimé la série des John Rébus de Ian Rankin, sur un flic écossais

J'en avais lu de ces deux séries, sans trop accrocher.

Prosopopus a écrit:

(et ceux  d'un autre auteur britannique plus noir mais dont le nom m'échappe évidemment)

Le Quatuor du Yorkshire de David Peace?

Prosopopus a écrit:

J'avais bien aimé aussi la série des Wallender d'Henning Mankel (les morts de la Saint Jean)

Je les ai tous lus, et bien aimés... (Et même énormément aimé Les Morts de la Saint Jean.)

Prosopopus a écrit:

Les Sojwall et Wahlo sont d'ailleurs très bien dans cette branche nordique toujours aussi tendance.

Connais pas...

Prosopopus a écrit:

La vie n'est pas une punition de Pascal Dessaint (plutôt dans un style nouveau polar français/Pennac)

Prosopopus a écrit:

Pour situer et essayer de t'aider ce que je n'aime pas : tout ce qui est trop marqué thriller machiavélique notamment à la française (Dantec, Chattam) ça me tombe des mains.

Je n'aime pas trop le nouveau polar français (je trouve ça toujours assez faible en tant que polar); Dantec et Chattam, je n'ai jamais pu en finir un non plus (en plus d'être ennuyeux, je trouve ça toujours vaguement ridicule.)

Prosopopus a écrit:

Les nouveaux grands noms du polar américain m'ennuient un peu (Lehane ou même Ellroy)

Lehane et Ellroy, j'avais bien aimé leurs premiers romans - jusqu'à ce qu'il se mettent à vouloir faire de la grande littérature.

Ravélavélo a écrit:

Peut-être ce titre:
Souvenez-vous de Monte-Cristo de René Reouven.

C'est mieux que ses histoires de Sherlock Holmes?

Ross Thomas c'est surtout la saison 2 de True Detective qui m'y avait fait penser (en raté du coup).

Le blues des alcolos est vraiment à part dans la série de Block.

Oui les premiers Ellroy sont bien mais j'ai jamais accroché à Lehane.

Sojwal et Wallo c'est la série des Martin Beck un inspecteur de Stockholm, ce sont les pionniers du polar nordique, la série est très bien et rend bien un certain aspect un peu terne de la Suède.

Non ce n'est pas David Peace, impossible de remettre un nom sur l'auteur ou le livre, j'ai cherché sur le net mais impossible de le retrouver et le livre n'est plus dans ma bibliothèque... C'était une histoire de policier retraité qui était rattrapé par une enquête irrésolue, la disparition d'une fillette, dans un coin anglais ou écossais marqué par la misère (l'Angleterre quoi).
EDIT : Retrouvé ! C'est Flesh and Blood de John Harvey, traduit chez nous en De chair et de sang.

Sinon dans le classique la série des Lew Archer de Ross McDonald est vraiment bien et il y a aussi les Tony Hillerman pour un peu de dépaysement grand ouest.

Benedictus, as-tu lu les quelques polars milanais de Scerbanenco ?
Ou les enquêtes de l'inspecteur Studer, de Glauser ?
Je ne les ai pas cités parce que ça ne rentrait pas dans ton cahier des charges (pareil pour Taibo suggéré par Alifie), mais pour changer des polars américains (ou à l'américaine), c'est intéressant.

Robert Linhart : L'établi

Zola : La Bête Humaine

Milan Kundera
* L'Ignorance



Un roman qui traite de l'émigration.
Et la musique y est présente (il est question de Schönberg dans les premières pages).

Eugène Ionesco : Macbett 

 +
J'avais beaucoup aimé La cantatrice chauve et La leçon mais là, je n'ai pas énormément accroché.

Relisant en ce moment Là-bas, de J.K. Huysmans (dont la Pléiade publie certaines œuvres, et à qui est consacré une intéressante exposition à Orsay sur ses critiques d'art, hilarantes parfois... Pauvre Cabanel !), je note :

Il est inutile de te rappeler, je pense, les pactions démoniaques de Catherine de Médicis et des Valois, le procès du moine Jean de Vaulx, les enquêtes de Sprenger et des Lancre, de ces doctes inquisiteurs qui firent cuirent à grand feu des milliers de nécromants et de sorcières. Tout cela est connu, archiconnu. Tout au plus nommerai-je comme étant moins défloré, le prêtre Benedictus qui cohabitait abec la démone Armellina et qui consacrait les hosties en les tenant la tête en bas.

Un quelconque rapport ?

Sinon, ce n'est pas de la littérature mais un pavé (dans la mare) hautement recommandé : The Age of Surveillance Capitalism, de Shoshana Zuboff.

Un intéressant article du Guardian donne les clés de cet essai, surtout si vous n'avez pas le courage de lire les 500 pages et plus (je me suis épargné les notes). C'est assez verbeux et enfonce le clou à coups de longues périphrases (comprendre : le style m'a fortement agacé), mais le contenu est glaçant. Le meilleur (ou le pire ?), c'est que cette histoire d'horreur high-tech dans la droite lignée de Black Mirror ne fait que retracer des faits avérés.
C'est donc encore plus paranoïaque qu'avant que je m'abstiendrai de répondre aux questionnaires du sieur Mélo (que je devine pétri de bonnes intentions, pas comme Google...) et me contenterai de partager ma passion pour le classique (et les arts en général).

Mefistofele a écrit:

Un quelconque rapport ?

Eh non!
Là-bas est peut-être le seul Huysmans qui me soit tombé des mains.

Je suis déçu (pour le lien de parenté).

Que reprochez-vous en particulier à ce roman, si je puis être indiscret ?

N'ayant jamais lu le cycle de Durtal en entier, j'ai décidé de relire Là-bas pour me rafraîchir les idées et pouvoir enchaîner la tétralogie.* J'avoue n'avoir aucun souvenir d'En Route, quant à La Cathédrale et à L'Oblat, ce seront des découvertes.
Les détails horrifiques sur la vie de Gilles de Rais sont encore pires que dans mon souvenir. Du moins, l'ouverture sur le naturalisme est distrayante, et le style me plaît toujours autant (ah, la description du Christ de Grünewald !).

*Car rien ne fait plus penser à Noël que ce genre de fantaisies, non ? Et j'ai déjà relu À Rebours récemment, donc un peu de nouveauté me messied point.

Mefistofele a écrit:

Que reprochez-vous en particulier à ce roman, si je puis être indiscret ?

Je ne me souviens plus, c'est il y a très longtemps. Dans mon souvenir, ça avait un côté assez répétitif et «compilation d'informations» (tu me diras, À rebours...) Et puis, je crois surtout qu'au contraire de toi, le thème «satanique» me gave plus qu'autre chose. Cela dit, je ne garde pas un grand souvenir non plus des romans de la conversion (à part de descriptions de vitraux assez somptueuses dans La Cathédrale.)

Au fait, on ne se tutoyait pas?

Benedictus a écrit:

Au fait, on ne se tutoyait pas?

Je crois que j'éludais la question ou que je voussoyais, mais si le tutoiement est autorisé, ce serait volontiers. Je me sens tout chose d'oser telle familiarité avec mes idoles du Net...

Merci pour les retours de lecture
Compilation d'information et À Rebours, en effet... Mais les tentatives toujours plus déviantes de Des Esseintes et le vocabulaire esthète de Huysmans (et son sens de la formule vacharde) me ravit toujours.
Pour le moment, Là-bas est drôle pour son alternance entre histoire de séduction minable et suite d'anecdotes sur le thème "j'essaie d'écrire un roman historique, voilà mes notes perso présentées comme les préparatifs de mon personnage-prétexte, sous forme de conversations, projections fantasmatiques et autres". Cette espèce de roman sur le roman est faiblement convaincant mais délicieusement surrané, et c'est ce qui me plaît ? Pour le coup, et rester sur le thème de l'écriture d'un roman historique, j'ai adoré (avec d'autres ambitions et une autre langue) H.H.h.H. de Laurent Binet.

Mefistofele a écrit:

Benedictus a écrit:

Au fait, on ne se tutoyait pas?

Je crois que j'éludais la question ou que je voussoyais, mais si le tutoiement est autorisé, ce serait volontiers.

Tu as dû te rendre compte que c'est plutôt l'usage ici.

Mefistofele a écrit:

Pour le coup, et rester sur le thème de l'écriture d'un roman historique, j'ai adoré (avec d'autres ambitions et une autre langue) H.H.h.H. de Laurent Binet.

Ah, oui, moi j'avais trouvé ça franchement exaspérant. Mais je pense que j'ai un problème «méthodologique» avec ce genre de projet - ou plutôt avec la façon dont des lettreux français s'en emparent (d'où aussi mon peu d'appétence pour le livre sur Schnittke dont on causait hier soir.) Déformation d'historien, j'imagine.

Mince alors... Une recommandation de livre sur le sujet ou cette démarche, dans ce cas ? Ou bien littérature et histoire ne font pas bon ménage ?

Disons qu'à ce jeu-là, un historien sachant écrire (Patrick Boucheron, Léonard et Machiavel, Verdier) aura plus de chances de m'intéresser qu'un lettreux à ambitions réflexives qui pense avoir des choses à dire sur l'histoire (Binet, Haenel, Enard...)

Après, ce genre de produit tient peut-être à des spécificités propres à la formation intellectuelle du milieu littéraire hexagonal: Enzensberger (Le Bref Été de l'anarchie, Hammerstein ou L'Intransigeance), par exemple, me convainc tout à fait.

(Et puis il faut dire aussi que, depuis une bonne dizaine d'années à présent, j'ai de plus en plus de mal avec le roman littéraire.)

Benedictus a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Peut-être ce titre:
Souvenez-vous de Monte-Cristo de René Reouven.

C'est mieux que ses histoires de Sherlock Holmes?

Je ne les ai pas lues.
Souvenez-vous de Monte-Cristo, un bon roman policier sur fonds de bouteilles millésimées.

Citation :

Enzensberger (Le Bref Été de l'anarchie, Hammerstein ou L'Intransigeance)

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt ces œuvres-là, que je préfère à ses poèmes.

En France, côté roman historique, j'ai bien aimé Dans la nuit de Bicêtre de Marie Didier, qui est médecin.

Après l'implacable Bête Humaine, je continue à avancer dans le cycle des Rougon-Macquart.

Zola : L'Argent

Tiens, je me suis remis aux Rougon-Macquart récemment aussi. J'essaye de les faire dans l'ordre, on verra jusqu'où j'irai (je finis à peine La Fortune des Rougon) !

Ce premier volet est excellent!

André du Bouchet : l ' a j o u r

En cours de lecture :

- Jean D'Aillon : Watburg 1210 (les aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour)

- Virginie Girod : la véritable histoire des douze césars

Jean-Philippe Toussaint : La salle de bain




On dirait du Garrel en bouquin, ça ne me déplaît pas sans me passionner pour autant - la deuxième partie est celle que j'ai préférée.

Emeryck a écrit:

On dirait du Garrel en bouquin

http://larepubliquedeslivres.com/a-propos-du-style-de-flaubert/

Pour l'article de Marcel Proust sur le style de Gustave Flaubert
La NFR N°76 1er janvier 1920

Quelle finesse dans l'analyse ! Remarquable !

Roland Barthes : Roland Barthes par Roland Barthes


 +

Ah, oui, c'est jubilatoire, n'est-ce pas?

Benedictus a écrit:

Ah, oui, c'est jubilatoire, n'est-ce pas?

Oui ! 

Je viens de terminer L'Argent de Zola...pas sûr qu'un tel livre puisse paraître aujourd'hui.

Côté relecture :

Poe : Histoires Extraordinaires

Autumn, d'Ali Smith

Absolument épatant. Connu surtout pour être le premier roman post-Brexit, les jeux de langage, les réflexions sur l'art, la vie, la nature, la célébrité en font un classique moderne à juste titre. Une sorte de kaléidoscope avec pour vague fil narrateur la relation poétique à travers les âges entre deux voisins, séparés par de nombreuses décennies.

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Dans un autre registre, En Route a des pages amusantes, du moins un premier chapitre consacré à la musique...

Huysmans apprécie certains compositeurs, un peu... a écrit:

Quelle musique si ample ou si douloureuse ou si tendre qu'elle fût valait les solennités du Magnificat, les verves augustes du Lauda Sion, les enthousiasmes du Salve Regina, les détresses du Miserere et du Stabat, les omnipotentes majestés du Te Deum ? Des artistes de génie s'étaient évertués à traduire les textes sacrés : Vittoria, Josquin des Prés, Palestrina, Orlando, de Lassus, Haendel, Bach, Haydn, avaient écrit de merveilleuses pages ; souvent même, ils avaient été soulevés par l'effluence mystique, par l'émanation même du Moyen âge, à jamais perdue ; et leurs œuvres gardaient pourtant un certain apparat, demeuraient, malgré tout, orgueilleuses, en face de l'humble magnificence, de la sobre splendeur du chant grégorien et après ceux-là ç'avait été fini, car les compositeurs modernes ne croyaient plus.
Dans le moderne, l'on pouvait cependant citer quelques morceaux religieux de Lesueur, de Wagner, de Berlioz, de César Franck, et encore sentait-on chez eux l'artiste tapi sous son œuvre, l'artiste tenant à exhiber sa science, pensant à exalter sa gloire et par conséquent omettant Dieu.

Huysmans en habille pour l'hiver bien d'autres... a écrit:

Ah ! Qui donc se décidera à proscrire cette mystique égrillarde, ces fonts à l'eau de bidet qu'inventa Gounod !
[...]
Le malheur, c'est que, lorsqu'il s'agit d'un somptueux cadavre, les pompes funèbres sévissent. Elles sortent alors un mobilier à faire frémir, des statues argentées de Vierges d'un goût atroce, des cuvettes de zinc dans lesquelles flambent des bols de punch vert, des candélabres en fer-blanc, supportant au bout d'une tige qui ressemble à un canon dressé, la gueule en l'air, des araignées inversées sur le dos et dont les pattes emmanchées de bougies brûlent, frappées en relief de patères, de feuilles d'acanthes, de sabliers ailés, de losanges et de grecques ! - Le malheur aussi, c'est que, pour rehausser le misérable apparat de ces fêtes, l'on joue du Massenet et du Dubois, du Benjamin Godard et du Widor, ou pis encore, du bastringue de sacristie, de la mystique de beuglant, comme les filles affiliées aux confréries du mois de mai en chantent !

Mais Huysmans philosophe : vive les concerts gratuits ! a écrit:

Il ne faut pas cependant que je pense trop de mal des crevés opulents, fit Durtal, après un silence de réflexions ; car enfin, c'est grâce à eux que je puis écouter l'admirable liturgie des funérailles ; ces gens qui n'ont peut-être fait aucun bien, pendant leur vie, font, au moins, sans le savoir, cette charité, à quelques-uns, après leur mort.

Hermann Hesse
* Le loup des steppes
traduit de l'allemand par Juliette Pary
Le Livre de Poche / Calmann-Lévy (1947)



Un précurseur de Thomas Bernhard.
Ce qui m'attire vers ce livre, le sous-titre: Le manuscrit de Harry Haller, il s'agit d'un récit à caractère autobiographique.