PP - OP Heras-Casado/Faust : Debussy Eötvös Stravinsky 11/09

Mercredi 11 septembre 2019 — 20h30
Jeudi 12 septembre 2019 — 20h30

Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie


Claude Debussy
La Mer
Péter Eötvös
Alhambra - Concerto pour violon (Création française)

Igor Stravinski
Le Sacre du printemps

Orchestre de Paris
Pablo Heras-Casado, direction
Isabelle Faust, violon

Bonne nouvelle saison de concerts à toutes et à tous !  

Hâte de découvrir Heras-Casado en salle, surtout dans de telles œuvres. J'y vais mercredi.

Le Sacre doit être enregistré et publié par Harmonia Mundi pour le cinquantenaire de la mort de Stravinsky en 2021.

https://www.facebook.com/OrchestredeParis/videos/2392445850870149/

Alors, a-t-il corrigé les fautes laissées au disque, maintenant que tu les lui a fait remarquer ?

Les fautes concernaient le Martyre, pas la Mer.

J'y étais hier soir, d'autres que moi sauront rendre tout ça dans le détail

Plus de répétitions, enregistrement, autre programme.. sans doute.. mais orchestre qui repend des forces par rapport à la semaine dernière où je m'étais ennuyé ferme — j'y étais le premier soir également.

Dans le Sacre mené tambour battant, je retiendrai surtout la deuxième partie. Excellente Isabelle Faust dans le Eötvös. RAS sur le Debussy.

Il faudra que j'attende ma deuxième date avec Heras-Casado cette saison, dans un autre style et avec moins d'enjeu pour confirmer mais en attendant, avis positif.

Pour rester dans l'anecdotique, je note un public nettement plus jeune que la semaine dernière (programme ou calendrier ?) et plus attentif également.

Je ne saurais dire quel concert j'ai trouvé meilleur entre celui-ci et celui de mercredi dernier, par contre, si je compare avec les mêmes œuvres toujours par l'orchestre de Paris, je trouve que la Mer de ce mercredi était meilleure que celle donnée avec Harding il y a deux ans, et le Sacre bien meilleur (on dira que ce n'était pas dur) que celui donné avec Urbanski l'an dernier.

Je ne dirai pas grand chose sur l'œuvre d'Eötvös, ce compositeur m'ennuie le plus souvent, le concerto de ce soir n'y a pas fait exception, mais quand même j'ai trouvé quelques beaux passages.

La Mer a été très belle dans l'ensemble, très bien menée, assez transparente avec parfois des cuivres un peu discrets. (est-ce une option du chef?)
Magnifiques violoncelles au I. (même sans Eric Picard)
Début de final très nerveux.
Un vrai régal. L'orchestre de Paris est capable de très bien jouer cette musique, c'est sûr.
Après, on sent que le chef veut transmettre une fougue et un tranchant qui ne se répercute pas tout à fait dans le jeu de l'orchestre.

Le Sacre a été une très belle réussite également, et effectivement surtout la 2è partie (j'ai été déçu des Rondes printanières un peu survolées à mon goût), hormis le début de la Danse sacrale dont je ne comprends pas qu'on puisse la diriger à ce tempo, on a l'impression que ça ne va pas décoller!
Heureusement dès le changement de tempo ça a repris une très belle dynamique.
Là encore, notamment dans la 1ère partie, j'ai trouvé les cuivres étonnamment discrets, parfois à peine audibles, alors que dans l'ensemble ils ont donné une prestation assez propre.
L'orchestre m'a semblé plus engagé que dans Debussy.
Superbe 1er basson notamment, et pas seulement pour l'introduction.

A nouveau, pas d'applaudissements entre les mouvements, mais des toux monstrueuses après le 2è mouvement de la Mer, et uniquement là. (des téléphones aussi, qui ont obligé le chef à retarder le début du final)

J'étais au concert de jeudi et c'était une très belle soirée, avec un chef très impliqué en un Orchestre de Paris en grande forme. Eötvös était une découverte pour moi, j'ai trouvé la partition brillante mais manquant de lisibilité formelle (et peu concertante). Le foisonnement instrumental (mandoline, saxophone baryton, percussions plus ou moins exotiques comme le xylophone joué à l'archet... ) a souvent volé la vedette à la soliste. Et le Sacre après l'entracte n'a pas vraiment aidé à laisser un souvenir impérissable de cette création.

Plutôt vibraphone, non?
Parce que xylophone à l'archet, je vois mal ce que ça peut faire… (et je ne me souviens pas)

Soirée de rentrée pour moi à la Philharmonie, premier concert de la saison ! J'étais excité comme un enfant devant une boîte à jouets…

Debussy : je suis surpris des critiques des camarades, ci-dessus. J'ai trouvé la direction passablement relâchée, un peu ennuyeuse, et sous le tempo. Seuls les passages forte sont réussis, les passages lents et les transitions sont trop relâchés pour donner du corps à l'ensemble. Cette interprétation ne m'a rien laissé. Dès mon retour chez moi, j'ai écouté la version de Dutoit avec l'orchestre de Montréal, d'une autre trempe ! Mais, il est vrai que j'aime les interprétations un peu "hystérisantes".

Eötvös : même si je suis assez obtus aux créations dont on ne connaît rien, j'étais vraiment dans de bonnes dispositions ce soir… Tout m'a énervé dans ce morceau et ce moment, jusqu'à la tenue douteuse d'Isabelle Faust. L'œuvre ne m'a créé aucune émotion, si ce n'est de l'ennui. Et pourtant, j'ai eu plusieurs fois l'impression que le chef n'était là que pour cette œuvre, le reste du concert n'étant qu'un prétexte.
Un rappel au violon, qui ne m'a rien laissé non plus. Salle très enthousiaste…

Stravinski : jusqu'à l'année dernière, j'étais persuadé qu'il était impossible de rater une interprétation du Sacre (dans la mesure où tout est en place, bien évidemment, ce qui n'est pas toujours gagné). Et puis, il y a eu le concert d'Urbanski susmentionné : raté, raté, raté !!! Ce soir, une interprétation convenable, moyenne de tous côtés, tempo, engagement, couleurs… Rien de singulier ou d'inhabituel. D'habitude, je frisonne plusieurs fois pendant un Sacre, et là rien ! Quelques beaux passages dans la seconde partie.

Je suis quand même content d'avoir assisté à ce concert d'Heras-Casado : si je devais voter pour le nouveau chef de l'OP, il n'aurait pas ma voix. Et pourtant, il a réussi à décrocher quelques sourires à Philippe Aïche. J'attends et j'espère les autres candidats !

Rocktambule a écrit:

Tout m'a énervé dans ce morceau et ce moment, jusqu'à la tenue douteuse d'Isabelle Faust.

Ah oui, tu n'étais vraiment pas dans un bon soir.

Citation :

Et pourtant, j'ai eu plusieurs fois l'impression que le chef n'était là que pour cette œuvre, le reste du concert n'étant qu'un prétexte.

Tu pourrais préciser ? A priori, la création est souvent un passage obligé, du copinage. En tout cas si j'en crois le répertoire des chefs qui programment ce qu'ils veulent, leur but dans la vie est souvent de diriger Beethoven, Mahler, Ravel et Stravinski, pas vraiment de promouvoir la création. Il suffit de voir la tête du programme (Mer + Sacre…).

Les critiques assez sévères qu'on peut lire sur les premiers concerts (à mon avis tout à fait bons) de l'orchestre de Paris cette saison montrent à mon avis qu'on en attend beaucoup plus qu'avant, preuve s'il en est que son niveau a considérablement augmenté depuis 10-15 ans. (que dirait-on aujourd'hui des concerts donnés par Eschenbach à l'époque??)

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Et pourtant, j'ai eu plusieurs fois l'impression que le chef n'était là que pour cette œuvre, le reste du concert n'étant qu'un prétexte.

Tu pourrais préciser ?  A priori, la création est souvent un passage obligé, du copinage. En tout cas si j'en crois le répertoire des chefs qui programment ce qu'ils veulent, leur but dans la vie est souvent de diriger Beethoven, Mahler, Ravel et Stravinski, pas vraiment de promouvoir la création. Il suffit de voir la tête du programme (Mer + Sacre…).

La création en question est dédiée à la fois à ce chef et à cette violoniste, et il l'ont déjà promenée en Europe. C'est très bien que ça leur plaise, j'en suis ravi pour eux !

Le reste du programme était fait pour remplir la salle. C'est comme ça qu'ils m'ont eu d'ailleurs !

Xavier a écrit:

Les critiques assez sévères qu'on peut lire sur les premiers concerts (à mon avis tout à fait bons) de l'orchestre de Paris cette saison montrent à mon avis qu'on en attend beaucoup plus qu'avant, preuve s'il en est que son niveau a considérablement augmenté depuis 10-15 ans. (que dirait-on aujourd'hui des concerts donnés par Eschenbach à l'époque??)

Eschenbach, assez décrié, était si mauvais ( ou quelconque) que cela ?

Était-ce de la faute d'Eschenbach? En tout cas, l'orchestre n'était pas de ce niveau-là à cette époque.
Mais sur certains concerts, clairement, Eschenbach était poussif.