Philharmonie - Parsifal - Mariinsky/Gergiev 22 septembre

SherlockEdoga a écrit:

Réflexion pendant l'entracte, pourquoi autant de gens apprécient Parsifal ? Pourquoi mes deux voisins du deuxième rang sont rentrés chez eux ? Pourquoi mes quatre voisins du premier rang sont rentrés chez eux ?

C'est assez simple : Wagner est un mode à part, assez abstrait et exigeant. Si on entre dans le trip, ça passe très vite et c'est exaltant (je me rappelle d'avoir trouvé que les 6h des Maîtres-Chanteurs étaient passés sans que je sente à aucun moment que c'était long). Si on n'est pas entraîné ou pas réceptif à ce goût-là, ce peut être assez interminable, dès les premières minutes.

Citation :

(Proust devait passer ses soirées à l'opéra/ballet,  Les noms d'Odette et Swann, lorsque j'ai lu la Recherche, c'était déjà louche !)

Beaucoup de références, oui. Il y a aussi Pelléas et La Juive, parmi d'autres.

Citation :

Edit : Vorobiev m'a sorti de ma torpeur lors de l'acte I, le plus constant chez les hommes et de haut niveau ! (C'est là qu'on va me dire qu'il ne chantait pas lors de l'acte I )

Je l'ai trouvé bien meilleur dans le III, oui ; dans le I il forçait un peu, alors que dans le III il laissait tout « tomber dans sa voix », et c'était merveilleusement dit de surcroît.

Benedictus a écrit:

Adalbéron a écrit:

et il faudrait en plus qu'on applaudisse ???

De toute façon, les vrais n'applaudissent pas à Parsifal.

Ou alors discrètement, juste assez fort pour réveiller leurs voisins de sièges...

Stefano P a écrit:

Polyeucte a écrit:

Adalbéron a écrit:

Ils ont fait venir Sergeeva pour ça, et il faudrait en plus qu'on applaudisse ???

Je suis scandalisé.

Fallait venir voir Iolanta... elle y chantait plus longtemps!

Oui, Laura, ça doit bien faire trois ou quatre minutes de chant tout au début, c'est quand même un rôle beaucoup plus étoffé...

Ben c'est toujours mieux que Fille-fleur.
Et puis bon, la musique est tellement meilleure aussi...

Benedictus a écrit:

Adalbéron a écrit:

et il faudrait en plus qu'on applaudisse ???

De toute façon, les vrais n'applaudissent pas à Parsifal.

Non ça c'est les wagneropathes... qui respectent les traditions poussiéreuses infondées...

Polyeucte a écrit:

Non ça c'est les wagneropathes... qui respectent les traditions poussiéreuses infondées...

... et qui collectionnent les enregistrements de Parsifal par Knappertsbusch (pour dire finalement que 51 est le meilleur!)

Alors qu’on y entend pas plus la musique de Wagner que la voix de Sergeeva ce triste jour !

Chafouineries à part : c’était formidablement beau.
Le II m’a complètement bouleversé, alors que j’avais été plus marqué par le I lors de ma première écoute à Bastille. J’ai fréquenté quelques enregistrements depuis, par bouts (parce que j’avais eu du mal à tenir la durée en salle, donc j’ai préféré fragmenter), mais la singularité du II ne m’avait pas autant frappé. Face à la torpeur étale et le glissement continu des actes I et III, le II se pare de séductions affolantes, que ce soit les volutes lascives des Filles-Fleur ou les éclats turgescents de Kundry, avec quelques formes d'archaïsmes formels qui semblent faire écho à l'état où l’on veut faire tomber Parsifal (des cadences très marquées notamment dans la partie de Kundry, quelque chose de plus vocalisant, comme pour Brünnhilde à la toute fin de Siegfried). Il faut dire que cette Kundry avait de quoi faire céder les esprits/cœurs a-glottos les plus endurcis...
Gergiev m’a semblé inégal, même si c'était dans l’ensemble bien bâti et soutenu. J’ai été très agacé à la fin du II, sur les deux dernières grandes tirades de Kundry, où il laissait les choses se faire d’elle-même, alors que ces pages méritent peut-être d'être conduites avec un peu plus de nervosité et de contrastes...
Par contre, le III m’a semblé interminable, pas seulement à cause des interprètes (j’ai trouvé Gurnemanz assez pâlichon et pas très beau diseur) mais parce que ça cause sans cesse. Les récits de Gurnemanz, au I, soit ; mais infliger ça une seconde fois au spectateur ? Je suis progressivement devenu complètement blasé devant cette action bizarre où tout avance si lentement mais se résout pourtant si vite (trop vite, par rapport au reste ?). Surtout que musicalement, ça me semble d’une grande aridité, n’était la superbe musique de transformation dite « du printemps ».

Adalbéron a écrit:

Par contre, le III m’a semblé interminable, pas seulement à cause des interprètes (j’ai trouvé Gurnemanz assez pâlichon et pas très beau diseur) mais parce que ça cause sans cesse. Les récits de Gurnemanz, au I, soit ; mais infliger ça une seconde fois au spectateur ? Je suis progressivement devenu complètement blasé devant cette action bizarre où tout avance si lentement mais se résout pourtant si vite (trop vite, par rapport au reste ?). Surtout que musicalement, ça me semble d’une grande aridité, n’était la superbe musique de transformation dite « du printemps ».

C'est d'une grâce infinie… je ne peux que te conseiller de réécouter, encore.
Le III de Parsifal est surement ce que Wagner a fait de plus beau, de plus profond, de plus indicible.
N'écoute pas Gurnemanz s'il t'ennuie, écoute l'orchestre...

Benedictus a écrit:

Polyeucte a écrit:

Non ça c'est les wagneropathes... qui respectent les traditions poussiéreuses infondées...

... et qui collectionnent les enregistrements de Parsifal par Knappertsbusch (pour dire finalement que 51 est le meilleur!)

Adalbéron a écrit:

Alors qu’on y entend pas plus la musique de Wagner que la voix de Sergeeva ce triste jour !

Tellement ça.

Adalbéron a écrit:

Par contre, le III m’a semblé interminable, pas seulement à cause des interprètes (j’ai trouvé Gurnemanz assez pâlichon et pas très beau diseur) mais parce que ça cause sans cesse.

C'est sûr que le II, qui ne raconte à peu près rien (ou alors que des choses déjà énoncées au I), n'a pas ce problème. Mais je ne suis pas étonné de ton inclination : effectivement, il est plus vocal.

Comme le dit Xavier, il ne faut pas se focaliser sur la ligne mélodique de Gurnemanz (même s'il y a des choses magnifiques), mais vraiment écouter ce que raconte l'orchestre, le jeu des thèmes qui s'entrelacent, les couleurs renouvelées, les cadences qui ne s'achèvent jamais… L'acte III est l'une des plus grandes choses de tout Wagner.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Polyeucte a écrit:

Non ça c'est les wagneropathes... qui respectent les traditions poussiéreuses infondées...

... et qui collectionnent les enregistrements de Parsifal par Knappertsbusch (pour dire finalement que 51 est le meilleur!)

Adalbéron a écrit:

Alors qu’on y entend pas plus la musique de Wagner que la voix de Sergeeva ce triste jour !

Tellement ça.

Pfff... les Parsifaux de Kna sont magiques eux aussi... 51, 64, 62,...
On peut écouter du Kna et ne pas être un wagnéropathe!

Tout le forum se réunira de nouveau le Samedi 14 mars 2020 à 19h00 pour TCHAÏKOVSKI / MAZEPPA.
(Ou vous êtes tous des Wagneropathes.)

Il y aura du monde, mais là c'était une conjonction un peu extraordinaire des symphoniomanes, glottophiles et wagnéropathes. Ça recoupe, à l'exception des baroqueux chambristes (coucou Xoph ), l'essentiel de la population de ce forum.