Playlist (140)

Beethoven : Sonate pour piano n°8 en do mineur, Opus 13 "Pathétique" (1951, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°14 en do dièse mineur, Opus 27 n°2 "Au clair de lune" (1957/61, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°21 en do mineur, Opus 53 "Waldstein" (1958, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°23 en mi mineur, Opus 57 "Appassionata" (1960/61, Maria Grinberg)

Wahoo... vraiment magnifiques ces sonates. Particulièrement la tristesse pas possible de la Sonate au clair de lune... et cette Appassionata bouillante!

Polyeucte a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano n°8 en do mineur, Opus 13 "Pathétique" (1951, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°14 en do dièse mineur, Opus 27 n°2 "Au clair de lune" (1957/61, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°21 en do mineur, Opus 53 "Waldstein" (1958, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°23 en mi mineur, Opus 57 "Appassionata" (1960/61, Maria Grinberg)

Wahoo... vraiment magnifiques ces sonates. Particulièrement la tristesse pas possible de la Sonate au clair de lune... et cette Appassionata bouillante!

La technique est incroyable. D'un point de vue digital, peu de choses à dire. La régularité des la Pathétique est impressionnante par exemple, ça ne file à aucun moment, c'est parfaitement en place.
Mais que c'est aride et avare en émotion...

Askold Murov (1928-1996)
Symphonie Tobolsk pour choeur mixte, trois solistes, récitant et groupe d'instruments (1971)
V. Kochur - alto
V. Egudin - ténor
A. Basalaev - basse
A. Losev - récitant
Chœur d'étudiants et groupe instrumental du Conservatoire d’État Mikhail Glinka de Novossibirsk
Valery Martynov, direction



/watch?v=RGawFmnthJk

Les Gauloiseries du week-end...





Au programme :   C. Debussy – C.M. Widor – J. Ibert – M. Ravel – E. Satie – J. Massenet

1) Claude Debussy (1862-1918) :

La Mer
Nocturnes

= Constantin Silvestri, Chorale Elisabeth Brasseur, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris

(Voix de son Maître, mars 1958)

Britten : War Requiem ( Hickox)

Le "Let us sleep now" du Libera Me...indicible...

verso :

Schubert par Mikhail Rudy (piano)
EMI Pathé Marconi (1988)

On m'a donné envie de réécouter cette Fantaisie "Wanderer" ...
Ça ne m'est pas particulièrement désagréable. Je l'entends bien avant tout comme une « fantaisie ».
Je trouve aussi qu'on reste bien dans le domaine schubertien.
Mikhail Rudy assure

Le Fridolinsmünster de Bad Säckingen (Allemagne, Bade Wurtemberg)


2) Charles-Marie Widor (1844-1937) :

Suite Latine, Op. 86

= Michael Felix, orgue Klais de la cathédrale St. Fridolin de Bad Säckingen

(Mitra, 2002)

Une des dernières compositions de Widor, alors âgé de 83 ans, et qui évoluait vers une expression plus dépouillée, nourrie de plain-chant et sensible
à l'impressionnisme du temps. Le plenum n'est utilisé que dans le tempo di marcia de la dernière pièce, Lauda Sion.
A travers toute cette suite les anches se font discrètes, la palette privilégiant plutôt les fonds, flûtes et gambes, dans de sobres mélanges quasi chambristes,
que restitue parfaitement une interprétation noble et attentive au mystère de ces pages puisées aux archaïsmes grégoriens.
La richesse de l'instrument ici entendu (58 jeux sur trois claviers, dont Récit et Positif en boîte expressive) permet tant la suavité que l'intelligibilité (la traction
mécanique autorise une franche découpe des phrasés).
Outres deux 32', le pédalier est l'un des trois au monde à présenter un jeu de Vox balaenae, qui sonne dans une tessiture d'abysse (résultante de 64' !)
Le disque est complété par une grandiose exécution de la Symphonie n°6, qui tire profit de la puissance de cet orgue, et d'une généreuse acoustique.

• Mossolov: 2 Nocturnes, op. 15. 3 Petites Pièces, op. 23a. Sonates pour piano nº2 en si mineur, op. 4 «De vieux cahiers» et nº5 en ré mineur, op. 12:

Olga Andryushchenko (piano)
Moscou, II.2015
Grand Piano

C’est assez curieux: alors qu’objectivement, le jeu d’Olga Andryushchenko lui est très supérieur, je crois préférer l’enregistrement de Henck. Voir ici.

*

Je n’y avais jamais prêté attention, mais le nombre de chefs-d’œuvres composés en France pour piano et quatuor à cordes pendant le premier quart du XXᵉ siècle est proprement hallucinant; du coup, j’entame un cycle:

• Cras: Quintette pour piano et cordes (1922):

Alain Jacquon (piano), Quatuor Louvigny: Philippe Koch (violon I), Fabian Perdichizzi (violon II), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Kramouchine (violoncelle)
Luxembourg, IX.2001
Timpani

• d’Indy: Quintette pour piano et quatuor à cordes, op. 81 (1924) :

François Kerdoncruff (piano), Quatuor Louvigny: Philippe Koch (violon I), Fabian Perdichizzi (violon II), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Khramouchin (violoncelle)
Luxembourg, V & VI.2007
Timpani

Rodion Chtchédrine (b. 1932)
Bureaucratiada, Health-Resort Cantata pour solistes, chœur et petit orchestre (1963)
Chœur et ensemble instrumental de Vladimir Delman
Gennady Rozhdestvensky, direction
Enregistrement live de la première mondiale à la Maison des Compositeurs, Moscou 1964



/watch?v=cuCTFYFCIM0

3) Jacques Ibert (1890-1962) :

Concertino da camera

= Daniel Deffayet, saxophone ; Jean Fournet, Orchestre des Concerts Lamoureux

(Epic, novembre 1955)

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Variations WoO 46 sur un thème de Mozart
Sonates piano/violoncelle 3 à 5 (Op. 69 et Op. 102 n°1 et 2)

Alexander Melnikov, piano
Jean-Guihen Queyras, violoncelle

Le Quatuor Diotima dans deux quatuors qui me sont chers :

Webern : 1905
Bartók : n°4 & 5

J'ai déjà eu l'occasion de dire toute le bien que je pensais des Bartók des Diotima. Je crois que j'en suis même arrivé à placer cette version au-dessus de mes chers Keller; c'est dire. J'adore comme les Diotima savent jouer la carte de la modernité conforme à leur adn tout en se montrant extrêmement séduisants. Et quel swing, là où d'autres formations actuelles (je pense aux Belcea) misent sur l'agressivité.

Britten : Songe d'une nuit d'été (Hickox)

Poétique, inventif, délicat et onirique...un peu long aussi.

Catégorie orchestrale -rang 116°/250




Pedro de Freitas Branco (1896-1967)


4) Maurice Ravel (1875-1937) :

Valses nobles et sentimentales
Pavane pour une Infante défunte
Alborada del Gracioso

= Pedro de Freitas Branco, Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées

(Ducretet-Thomson, avril 1953)

Outre Strauss et Stravinsky qu'il dirigea dès ses débuts, outre une sulfureuse création de Wozzeck pour le public de Lisbonne, Freitas Branco se distingua dans le répertoire hispanisant. Cinq des douze vignettes d'Iberia d'Albéniz furent gravées en 78 tours, avec les Lamoureux pour HMV. De Falla : L'Amour sorcier, Les Tréteaux de Maître Pierre (Ducretet-Thomson), Le Tricorne (Erato) témoignent d'un art qui, comme aurait dit Cocteau, chante dans son arbre généalogique. La musique de Joaquín Turina constitue l'autre pilier ibérique de la trop rare discographie du chef portugais (disparu avant d'avoir pu thésauriser son talent en stéréophonie) où s'illustre une élégance, une pureté de trait qui me semblent l'équivalent du pianisme intense et émacié d'un Leopoldo Querol. Alors que l'univers ravélien le montre plus libre, gourmand et fantaisiste.
Car la notoriété de Freitas Branco survit surtout grâce à ce compositeur qui l'invita en 1932 à Paris pour diriger une anthologie de ses œuvres. Quelques sessions furent réalisés en 1953 au Théâtre Apollo pour Ducretet, saturant les saveurs de l'orchestration, osant une densité parfois irrespirable, tant pour le timbre que le tempo, telle la célèbre lecture du Bolero, (en)gorgée de sucs et étirée en dix-huit minutes et demie ! (j'en ai néanmoins choisi une autre version pour les Mélomaniac d'Or). Signalons aussi que je n'ai pas retenu La Valse de Freitas Branco : l'œuvre figurera certes dans le TOP 60 mais cette interprétation, malgré ses embrasements, manque de poids et, par trop d'insouciance, trop de lumière, peine à incarner cette implosion tragique où se dynamitent les anciennes gloires de la Vienne impériale.

Mon attrait pour les trois présents opus n'est pas identique, et j'ai moyenné le rang à la 116° place de ce palmarès.
J'avoue n'avoir jamais complètement adhéré à la démarche des Valses nobles et sentimentales, faute de la comprendre totalement : introduction pompeuse et hirsute (ici particulièrement ébrouée par Freitas Branco), suivie de pages mignonnes rappelant l'émouvant miniaturiste de Ma mère l'Oye. En voici toutefois mon interprétation préférée (avec celle incisive et vénéneuse de Fritz Reiner chez RCA) : plutôt revêche et grinçante, peut-être mal cousue, mais évitant justement la dentelle apprêtée que je n'apprécie guère en ces pages. Dramatisées ici en acide et insatiable théâtre d'affects que tout attise et rien n'apaise.
On en dira autant de cette exécution d'Alborada del Gracioso qui fut d'emblée une de mes œuvres favorites depuis que je l'entendis tout petit, sur une cassette de la musicothèque familiale (André Cluytens chez Emi). J'ai toujours adoré cette folle introduction en pizzicato (violons et altos nimbés par la harpe) qui soudain explose en gerbes multicolores, cette aubade du basson (1'45) qui dans cet enregistrement déploie des trésors de séduction (et une gouaille tellement idiomatique !), ces revirements d'humeur qui croquent l'empressement et les infortunes du bouffon soupirant d'amour. En dépit d'une discipline qui ne saurait rivaliser avec des baguettes plus affutées (Ozawa à Boston, Abbado à Londres), l'orchestre parisien se permet ici une jactance fébrile et même sauvage.
Tout aussi déroutant, cet enregistrement phosphorescent de la Pavane pour une Infante défunte que j'avais découverte avec le microsillon de Bernard Haitink à Amsterdam (Philips) : attendri, diaphane, d'une noblesse de grand seigneur. Bien différent de la bouleversante poésie de Charles Munch capté en ses ultimes années par Emi, éploré mais dignifié jusqu'au sacerdoce.
Alors qu'ici le maestro lusitanien (épaulé par les déchirants soupirs de Lucien Thévet, un des grands cornistes de la capitale à cette époque) charge ces pages d'une électricité statique qui en révèle les aspérités, le charme turbide, les langueurs impatientes, les pulsions inassouvies, vibrant comme les regrets d'une jeunesse injustement éteinte et encore palpitante.

Inutile de préciser que les couleurs fêlées, les voix éraillées et l'intonation grasseyante des pupitres des Champs-Élysées sauvegardent une diction, une palette d'une typicité à jamais disparue et qui ne constitue pas le moindre trésor de ces archives immortalisées par les micros d'André Charlin.

Joseph Jongen

Œuvres complètes pour alto et piano

Nathan Braude (alto)
Jean-Claude Vanden Eynden (piano)



Une écriture post romantique raffinée, qui manque un peu de personnalité. C'est très virtuose (pour de l'alto, s'entend   ), cela ressemble à la musique de chambre anglaise pour alto du début du début du XXè : Clarke, Bridge... avec des phrasés qui évoquent aussi Debussy et d'Indy.

Ben. a écrit:

Polyeucte a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano n°8 en do mineur, Opus 13 "Pathétique" (1951, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°14 en do dièse mineur, Opus 27 n°2 "Au clair de lune" (1957/61, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°21 en do mineur, Opus 53 "Waldstein" (1958, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°23 en mi mineur, Opus 57 "Appassionata" (1960/61, Maria Grinberg)

Wahoo... vraiment magnifiques ces sonates. Particulièrement la tristesse pas possible de la Sonate au clair de lune... et cette Appassionata bouillante!

La technique est incroyable. D'un point de vue digital, peu de choses à dire. La régularité des la Pathétique est impressionnante par exemple, ça ne file à aucun moment, c'est parfaitement en place.
Mais que c'est aride et avare en émotion...

Aride oui... avare en émotion je ne trouve pas... perso ça me bouleverse assez cette façon de jouer.
Après là ce ne sont pas les sonates du coffret Melodyia. Pour le moment ce sont des sonates "séparées" a priori... ça va venir après la série diffusée par Melodyia dans le coffret édité il y a quelques années...


Soirée Immolations par des Brünnhilde divers (et de secondes zones) :
Linda Watson (Bayreuth 2009, direction Christian Thielemann)
Gwyneth Jones (Bayreuth 1980, direction Pierre Boulez)
Anne Evans (Bayreuth 1991, direction Daniel Barenboïm)
Jeanine Altmeyer (1982, direction Marek Janowski)

Bon, alors Altmeyer ça me plait bien... sinon, Evans pâlit un peu dans la comparaison. Jones balaye vraiment tout par un charisme impressionnant même si elle fait des trucs étranges. Watson se tient très bien, là aussi des trucs un peu bizarres mais une féminité plus marquée que Jones avec par contre moins de noblesse. Evans donc semble un peu éteinte comme fatiguée... Et Altmeyer, j'aime bien ce timbre plus clair... va falloir que je me lance dans ce Ring un de ces jours!

Polyeucte a écrit:

Ben. a écrit:

Polyeucte a écrit:

Beethoven : Sonate pour piano n°8 en do mineur, Opus 13 "Pathétique" (1951, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°14 en do dièse mineur, Opus 27 n°2 "Au clair de lune" (1957/61, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°21 en do mineur, Opus 53 "Waldstein" (1958, Maria Grinberg)
Beethoven : Sonate pour piano n°23 en mi mineur, Opus 57 "Appassionata" (1960/61, Maria Grinberg)

Wahoo... vraiment magnifiques ces sonates. Particulièrement la tristesse pas possible de la Sonate au clair de lune... et cette Appassionata bouillante!

La technique est incroyable. D'un point de vue digital, peu de choses à dire. La régularité des la Pathétique est impressionnante par exemple, ça ne file à aucun moment, c'est parfaitement en place.
Mais que c'est aride et avare en émotion...

Aride oui... avare en émotion je ne trouve pas... perso ça me bouleverse assez cette façon de jouer.
Après là ce ne sont pas les sonates du coffret Melodyia. Pour le moment ce sont des sonates "séparées" a priori... ça va venir après la série diffusée par Melodyia dans le coffret édité il y a quelques années...


Soirée Immolations par des Brünnhilde divers (et de secondes zones) :
Linda Watson (Bayreuth 2009, direction Christian Thielemann)
Gwyneth Jones (Bayreuth 1980, direction Pierre Boulez)
Anne Evans (Bayreuth 1991, direction Daniel Barenboïm)
Jeanine Altmeyer (1982, direction Marek Janowski)

Bon, alors Altmeyer ça me plait bien... sinon, Evans pâlit un peu dans la comparaison. Jones balaye vraiment tout par un charisme impressionnant même si elle fait des trucs étranges. Watson se tient très bien, là aussi des trucs un peu bizarres mais une féminité plus marquée que Jones avec par contre moins de noblesse. Evans donc semble un peu éteinte comme fatiguée... Et Altmeyer, j'aime bien ce timbre plus clair... va falloir que je me lance dans ce Ring un de ces jours!

Ah. Plus vraiment de souvenir de Watson dans cette version, mais pour moi Evans est au contraire la seule vraiment captivante de ta sélection. Une netteté, une tension intériorisée… Alors qu'Altmeyer et Jones, ça crie (et que Watson n'est pas spécialement frémissante en général).

(J'utilise au moins une fois par semaine l'Immolation de Gwyneth Jones lorsque des gens mettent du rap à fond dans le métro. En général on comprend que c'est pas par plaisir que je le fais. )

DavidLeMarrec a écrit:

Ah. Plus vraiment de souvenir de Watson dans cette version, mais pour moi Evans est au contraire la seule vraiment captivante de ta sélection. Une netteté, une tension intériorisée… Alors qu'Altmeyer et Jones, ça crie (et que Watson n'est pas spécialement frémissante en général).

ça m'a vraiment surpris pour Evans, parce que j'en garde un superbe souvenir. Faudra que je ré-écoute, mais comme ça, j'ai pas vraiment accroché... pourtant...

Après oui, les autres crient un peu. Mais bon, c'est du Wagner aussi, faut pas pousser, tu voudrais pas qu'elles chantent bien non plus???

Citation :

(J'utilise au moins une fois par semaine l'Immolation de Gwyneth Jones lorsque des gens mettent du rap à fond dans le métro. En général on comprend que c'est pas par plaisir que je le fais. )

J'avoue que Jones, ça me fascine assez quand même... c'est un peu monstrueux, mais qu'est-ce que ça emporte (enfin pour moi, mais bon, je suis un monstre )



La Tombelle : Fantaisie pour piano et orchestre (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018 : Hannes Minnaar)
La Tombelle : Impressions matinales, Suite d'orchestre n°1 (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018)
La Tombelle : Livre d'images, Suite d'orchestre n°2 (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018)

Alors c'est très agréable à écouter, mais c'est pas non plus sidérant. En fait, pour les Impressions matinales j'ai l'impression d'entendre un espèce de mélange entre D'Indy et le jeune Charpentier (Les Impressions d'Italie). C'est coloré, beau... mais pas de bouleversement pour le moment.

Volbach: Es waren zwei Königskinder/Berg



Un peu dans la veine Humperdinck/S.Wagner, d'une certaine naïveté, très sympa.

Volbach: Symphonie en si mineur/Berg

+

Tout le début du III et une partie de ce III sont sublimes. (un côté Siegfried-Idyll)
Le reste m'enthousiasme un peu moins, mais c'est quand même à écouter.

5) Erik Satie (1866-1925) :

Gymnopédies 1 & 3

= Bernard Herrmann, Orchestre philharmonique de Londres

(Decca, novembre 1970)

Bartok : Le Château de Barbe-Bleue (Boulez I)

Toujours aussi magique.

Ravel: La Valse/Bloch

Suite du cycle des quintettes français pour piano et cordes du premier quart du XXᵉ siècle:

• Le Flem: Quintette en mi mineur pour piano et cordes (1905):

Alain Jacquon (piano), Quatuor Louvigny: Philippe Koch (violon I), Fabian Perdichizzi (violon II), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Khramouchin (violoncelle)
Luxembourg, XI.2003-I.2004
Timpani

• Hahn: Quintette pour quatuor à cordes et piano en fa dièse mineur (1922):

Alexandre Tharaud (piano), Quatuor Parisii: Thierry Brodard, Jean-Michel Berrette (violons), Dominique Lobet (alto), Jean-Philippe Martignoni (violoncelle)
Paris, XII.1998
Valois / Auvidis - Naïve

Dans les deux cas, c’est beau, personnel et abouti - et dans le cas du Le Flem, ça l’est vraiment à un degré supérieur de densité et de singularité (notamment l’intégration des harmonies folklorisantes du Final...)

6) Jules Massenet (1842-1912) :

Le Cid -musique de ballet (acte II)

= Robert Irving, Orchestre symphonique de Londres

(Decca, juillet 1952)

Une série de danses hispanisantes que j'adore. Mais l'interprétation, très honorable, et dirigée par un spécialiste du ballet et du répertoire léger,
ne saurait rivaliser avec la version endiablée et coruscante de Martinon (Decca).

Mélomaniac a écrit:

Pedro de Freitas Branco (1896-1967)
Maurice Ravel (1875-1937) :
Valses nobles et sentimentales
Pavane pour une Infante défunte
Alborada del Gracioso[/size]
= Pedro de Freitas Branco, Orchestre du Théâtre des Champs-Élysées
Quelques sessions furent réalisés en 1953 au Théâtre Apollo pour Ducretet, saturant les saveurs de l'orchestration, osant une densité parfois irrespirable, tant pour le timbre que le tempo, telle la célèbre lecture du Bolero, (en)gorgée de sucs et étirée en dix-huit minutes et demie ! (j'en ai néanmoins choisi une autre version pour les Mélomaniac d'Or).

Inutile de préciser que les couleurs fêlées, les voix éraillées et l'intonation grasseyante des pupitres des Champs-Élysées sauvegardent une diction, une palette d'une typicité à jamais disparue et qui ne constitue pas le moindre trésor de ces archives immortalisées par les micros d'André Charlin.

Comme dirait Настя:
J'avais d'ailleurs fait part ici de mon enthousiasme sans réserve pour ces gravures. En revanche, s'il y avait des Benedictus d'or de fer (dans un gant de crin), le Boléro de Freitas Branco serait sûr de remporter le trophée - et de très, très loin devant toute la concurrence.

Découvertes et (re)-tentatives :

Xavier a écrit:

Volbach: Symphonie en si mineur / Berg
Tout le début du III et une partie de ce III sont sublimes. (un côté Siegfried-Idyll)
Le reste m'enthousiasme un peu moins, mais c'est quand même à écouter.

J'ai écouté : les deux premiers mouvements m'ont bien plu. C'est assez vivant, ça dit quelque chose et ce n'est pas trop chargé comme on aurait pu le craindre. Je te rejoins sur le IIIè mouvement. En revanche j'ai trouvé le IV ennuyeux et académique, mis à part l'épilogue très réussi. Dommage.

Et sinon :

Erkki Melartin : Traumgesicht - Finnish Radio Symphony Orchestra, Hannu Lintu

--> Un finlandais debussyste   (avec encore un pied dans le romantisme par moments). Très bien

Arnold Schönberg : Symphonie de chambre op.9 - Orpheus chamber orchestra

--> Rien à faire je n'y arrive pas. Je ne doute pas du niveau d'écriture mais je n'y comprends rien et suis complètement réfractaire à cette esthétique. Il y a pourtant des choses que j'aime chez Berg et Webern, y compris dans leur période atonale. J'ai par exemple retenté la Suite lyrique version quatuor l'autre jour, j'ai eu du mal à rester concentré jusqu'au bout mais il y a plusieurs passages qui m'ont vraiment plu. Mais Schönberg, même dans sa première période, je n'y arrive pas.

Xavier a écrit:

Volbach: Es waren zwei Königskinder/Berg

 

Un peu dans la veine Humperdinck/S.Wagner, d'une certaine naïveté, très sympa.

Oui, c'est ça. Je trouve l'évolution dramatique et les trouvailles d'atmosphères vraiment remarquables. Moins enthousiasmé par la symphonie moi aussi, moins surprenante, quoique très bien écrite.

Tippett : Concerto pour double orchestre à cordes, Orchestre de chambre de Moscou, Orchestre du festival de Bath/Rudolf Barshaï

Je crois bien que c'est la première fois que j'écoutais du Tippett. Eh bien, je ne m'attendais pas du tout à ça, c'est très dansant et surtout extrêmement accessible comme langage, une oeuvre très sympa. Les autres oeuvres du même CD (concerto pour piano et Fantaisie concertante sur un thème de Corelli) m'ont moins convaincu (le langage est clairement plus moderne, quoiqu'encore très gentil, ce qui n'a d'ailleurs rien de surprenant puisqu'elles sont nettement postérieures au double concerto). Un compositeur dont j'irai explorer l'oeuvre avec attention.

Rubbra: Symphonie n°2/Hickox

Alifie a écrit:

www.deezer.com/fr/album/48551842

www.actualitte.com/article/patrimoine-education/la-sonate-de-vinteuil-l-enchantement-musical-de-proust-enfin-resolu/85350

Très tentant. Et un album sans Franck ni Fauré, de quoi relancer les spéculations sur les sources.

Iskender a écrit:

Arnold Schönberg : Symphonie de chambre op.9 - Orpheus chamber orchestra

--> Rien à faire je n'y arrive pas. Je ne doute pas du niveau d'écriture mais je n'y comprends rien et suis complètement réfractaire à cette esthétique. Il y a pourtant des choses que j'aime chez Berg et Webern, y compris dans leur période atonale. J'ai par exemple retenté la Suite lyrique version quatuor l'autre jour, j'ai eu du mal à rester concentré jusqu'au bout mais il y a plusieurs passages qui m'ont vraiment plu. Mais Schönberg, même dans sa première période, je n'y arrive pas.

Est-ce que tu aimes Brahms?

Je demande parce qu'il y a une filiation (à la fois pour le climat et pour le mode de développement par variation).

----------

Britten : Spring Symphony (Hickox)

Je pense qu'on peut aimer l'un et pas l'autre, je ne trouve pas que ça sonne tellement comme du post-Brahms.



Rubbra: Symphonie n°6/Hickox

Xavier a écrit:

je ne trouve pas que ça sonne tellement comme du post-Brahms.

Pareil. Je trouve que ça sonne surtout très décadent-viennois, plutôt genre Schreker-Zemlinsky.

Et les couleurs automnales, notamment dans le long adagio ?

Polyeucte a écrit:

La Tombelle : Fantaisie pour piano et orchestre (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018 : Hannes Minnaar)
La Tombelle : Impressions matinales, Suite d'orchestre n°1 (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018)
La Tombelle : Livre d'images, Suite d'orchestre n°2 (Hervé Niquet - Brussels Philharmonic, 2018)

Alors c'est très agréable à écouter, mais c'est pas non plus sidérant. En fait, pour les Impressions matinales j'ai l'impression d'entendre un espèce de mélange entre D'Indy et le jeune Charpentier (Les Impressions d'Italie). C'est coloré, beau... mais pas de bouleversement pour le moment.

Belles couleurs sombres pour la Fantaisie tout de même. Mais écoute plutôt la musique de chambre (la Suite à 3 violoncelles, le Quatuor piano-cordes !), les chœurs et les mélodies avec Beuron, tu verras, c'est autrement passionnant.

arnaud bellemontagne a écrit:

Et les couleurs automnales, notamment dans le long adagio ?

Oui, peut-être…
Quand même, ça me semble plus être une comparaison intellectuelle a posteriori (on sait qu'il se réclamait de Brahms, le côté formel, etc...) qu'une vraie ressemblance musicale et expressive.

Continuo, addio !

Duo Tartini
David Plantier, violon Giovanni Battista Guadagnini, 1766
Annabelle Luis, violoncelle Nicolas Augustin Chappuy, 1777

aussi passionnant que superbe.
J’essayerai d'y revenir, mais Jean-Christophe Pucek a déjà tout dit
http://notulae.fr/2019/11/10/continuo-addio-par-le-duo-tartini/

Benedictus a écrit:

Je n’y avais jamais prêté attention, mais le nombre de chefs-d’œuvres composés en France pour piano et quatuor à cordes pendant le premier quart du XXᵉ siècle est proprement hallucinant; du coup, j’entame un cycle:

• Cras:

Alain Jacquon (piano), Quatuor Louvigny: Philippe Koch (violon I), Fabian Perdichizzi (violon II), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Kramouchine (violoncelle)
Luxembourg, IX.2001
Timpani

• d’Indy:

François Kerdoncruff (piano), Quatuor Louvigny: Philippe Koch (violon I), Fabian Perdichizzi (violon II), Ilan Schneider (alto), Aleksandr Khramouchin (violoncelle)
Luxembourg, V & VI.2007
Timpani

tu devrais faire un petit tour au BT "musique de chambre"  et écouter les quelques extraits  qui à identifier ....  ce sera pas trop difficile

Alifie a écrit:

www.deezer.com/fr/album/48551842

www.actualitte.com/article/patrimoine-education/la-sonate-de-vinteuil-l-enchantement-musical-de-proust-enfin-resolu/85350

utilisé  pour la chambre 2 du BT !  

Bruckner, symphonie n°4, Georg Tintner, Royal Scottish National Orchestra

Alifie a écrit:

/playlist?list=OLAK5uy_lfg2hU3aWdZXWM8mXVrwQl4r-kNrSp2yM

www.discogs.com/fr/Popov-Mosolov-Zhivotov-Myaskovsky-Music-Of-The-First-October-Years/release/12749450

Immense disque !

(C'est bien celui du Nonette de Zhivotov, hein ?)

David, qui n'ouvre pas les liens discogs, a écrit:

C'est bien celui du Nonette de Zhivotov, hein ?

:

L'Olympia est pratiquement le même, à Miaskovski près, que le Melodiya original :

www.discogs.com/fr/Г-Попов-А-Мосолов-А-Животов-Музыка-Первых-Лет-Октября/release/10312724


P.S. smiley dans l'en-tête d'un spoiler = galère quand on édite

Comme apparemment David n’a pas encore ouvert de fil La Tombelle, je le mets ici:

• La Tombelle: Fantaisie pour piano et orchestre, op. 26¹. Quatuor avec piano en mi mineur, op. 24². 4 Mélodies³:

Hannes Minnaar (piano), Hervé Niquet / Philharmonique de Bruxelles¹. I Giardini: Guillaume Chilemme (violon), Marie Chilemme (alto), Pauline Buet (violoncelle), David Violo (piano)². Yann Beuron (ténor), Jeff Cohen (piano)³
Bruxelles, X.2018¹. Venise, V² & IV³.2017
Palazzetto Bru Zane

Le quatuor avec piano est assez réussi dans son genre - ça sonne un peu comme du Castillon en moins uniment lumineux: beau langage classico-romantique assez solidement charpenté, pas franchement inventif, mais intense et contrasté, généreux en rythmes et en mélodies. La Fantaisie a en effet de belles couleurs un peu sombres, mais c’est quand même un peu longuement développé au regard de la densité du matériau. Plutôt déçu par les mélodies: c’est certes assez remarquable par la sobre adéquation de moyens musicaux et vocaux à la prosodie et à l’atmosphère des poèmes, mais du coup comme il s’agit de poèmes assez larmoyants de Lamartine et d’Hugo, je n’ai pas des masses accroché (par ailleurs, j’ai trouvé dans la voix de Beuron un peu plus d’opacité qu’à l’accoutumée) - le disque de mélodies par Christoyannis est mieux, ou bien c’est dans la même veine?

Au total, de la belle musique (je craignais quelque chose de beaucoup plus gentil à la Dubois), mais quand même d’un langage très traditionnel pour son temps, et pas d’une personnalité folle (disons que ça pourrait être du Saint-Saëns si Saint-Saëns avait été aussi conforme à la réputation qu’on lui fait.)

Je tâcherai quand même d’écouter au moins la Sonate pour violoncelle et piano, la Suite pour trois violoncelle et les chœurs (après ce qu’en a dit Polyeucte, les Suites d’orchestre me tentent très moyennement - et puis Fantaisie-ballade pour harpe à pédales, rien que l’idée flanque les jetons...)

Berlioz : Romeo et Juliette (Gardiner)

Benedictus a écrit:

Comme apparemment David n’a pas encore ouvert de fil La Tombelle, je le mets ici:

• La Tombelle:

Hannes Minnaar (piano), Hervé Niquet / Philharmonique de Bruxelles¹. I Giardini: Guillaume Chilemme (violon), Marie Chilemme (alto), Pauline Buet (violoncelle), David Violo (piano)². Yann Beuron (ténor), Jeff Cohen (piano)³
Bruxelles, X.2018¹. Venise, V² & IV³.2017
Palazzetto Bru Zane

Le quatuor avec piano est assez réussi dans son genre - ça sonne un peu comme du Castillon en moins uniment lumineux: beau langage classico-romantique assez solidement charpenté, pas franchement inventif, mais intense et contrasté, généreux en rythmes et en mélodies. La Fantaisie a en effet de belles couleurs un peu sombres, mais c’est quand même un peu longuement développé au regard de la densité du matériau. Plutôt déçu par les mélodies: c’est certes assez remarquable par la sobre adéquation de moyens musicaux et vocaux à la prosodie et à l’atmosphère des poèmes, mais du coup comme il s’agit de poèmes assez larmoyants de Lamartine et d’Hugo, je n’ai pas des masses accroché (par ailleurs, j’ai trouvé dans la voix de Beuron un peu plus d’opacité qu’à l’accoutumée) - le disque de mélodies par Christoyannis est mieux, ou bien c’est dans la même veine?

Au total, de la belle musique (je craignais quelque chose de beaucoup plus gentil à la Dubois), mais quand même d’un langage très traditionnel pour son temps, et pas d’une personnalité folle (disons que ça pourrait être du Saint-Saëns si Saint-Saëns avait été aussi conforme à la réputation qu’on lui fait.)

Je tâcherai quand même d’écouter au moins la Sonate pour violoncelle et piano, la Suite pour trois violoncelle et les chœurs (après ce qu’en a dit Polyeucte, les Suites d’orchestre me tentent très moyennement - et puis Fantaisie-ballade pour harpe à pédales, rien que l’idée flanque les jetons...)

Ah oui, pour toi ce doit être le Quatuor piano-cordes le plus approprié, et encore, je ne te l'aurais pas forcément recommandé… Le reste est exactement ce que tu dis, « du Saint-Saëns s'il avait vraiment écrit comme sa réputation ». Pas sans personnalité d'ailleurs, mais vraiment quelque chose qui ne cherche pas à subvertir, qui se coule dans les formes existantes avec beaucoup de finesse.

A fortiori, comparé à ce que je viens de réécouter avant d’aller me coucher - toujours dans mon cycle des quintettes français pour piano et cordes du premier quart du XXᵉ siècle:

• Koechlin: Quintette pour piano et cordes (1921):

Quintette Syntonia : Romain David (piano), Stéphanie Moraly (violon I), Thibault Noally (violon II), Caroline Donin (alto), Patrick Langot (violoncelle)
Paris, IX & XII.2016
Timpani

• Vierne: Quintette pour piano et cordes, op 42 (1917):

François Kerdoncuff (piano), Quatuor Phillips: Jean-Marc Phillips, Jérôme Marchand (violons), Odile Carracilly (alto), Henri Demarquette (violoncelle)
1993
Timpani

Bon, il faut dire qu’il s’agit probablement des deux œuvres de musique de chambre française qui m’auront le plus bouleversé, et qui me saisissent d’ailleurs toujours autant (et alors, là, justement, du côté de l’écriture harmonique...) J’en avais déjà parlé assez longuement, respectivement ici et là.