Playlist (140)

Sarah Nemtsov : Seven Thougths – her kind pour échantillonneur et voix (2018)
Gwenaelle Rouger

Caspar David Friedrich (1774-1840) -Zwei Männer in Betrachtung des Mondes, huile sur toile (détail)

Les Nuits du lied et de la mélodie...





Au programme ce soir :     F. Schubert – G. Mahler – H. Wolf – D. Chostakovitch – G. Fauré

Wagner, Das Rheingold, Marek Janowski, Staatskapelle Dresden, Theo Adam, Peter Schreier, Siegmund Nimsgern, Roland Bracht, Matti Salminen, Christian Vogel, Yvonne Minton, Lucia Popp, Uta Priew, Hanna Schwarz, Karl-Heinz Stryczek, Eberhard Büchner, Marita Napier, Ortrun Wenkel

Je possède depuis quelques semaines ce Ring en support physique.

Kabalevsky - Concerto pour violoncelle no.2
Hanovre, Oue, Thédeen
Efficace.

Sorensen - Papillons
Gislinge, Stenhammar Quartet
J’aime beaucoup !

1) Franz Schubert (1797-1828) :

Der Schwanengesang, 14 lieder D. 957

= Håkan Hagegård, baryton ; Emanuel Ax, piano

(RCA, novembre 1984)

 Magnifique version du Chant du Cygne : voix ample, souple mais articulée, bien timbrée, et capable d'une renversante puissance (Der Atlas et
le Doppelgänger en deviennent ahurissants, peut-être les plus terrifiants que j'aie jamais entendus !)
Accompagné par un pianiste attentif, fruité, et subtil rythmicien, et capté dans une large acoustique (studio A de la RCA new-yorkaise) qui contribue
à l'épanouissement de cette interprétation charismatique, et littéralement superbe. Très affectée, pour sûr, mais quelle éloquence !

Vierne : Quintette pour piano (?v=T9rCTrkIKnM)

2) Gustav Mahler (1860-1911) :

Lieder eines fahrenden Gesellen
Rückert-Lieder

= Frederica von Stade, mezzo-soprano ; Andrew Davis, Orchestre philharmonique de Londres

(CBS, décembre 1978)

• Vaughan Williams: Symphonies nº4 en fa mineur¹ et nº5 en ré majeur²:

Sir Mark Elder / Hallé
Manchester, IV.2016¹, XI.2011²
Hallé

Décidément, une intégrale particulièrement marquante: Elder fait ressortir la richesse de l’orchestration et tend à révéler les dimensions les plus généralement occultées de chaque symphonie - les individualisant considérablement, souvent à rebours de la doxa interprétative. Voir ici.

3) Hugo Wolf (1860-1903) :

Karwoche
Zum neuen Jahr
Gebet
An den Schlaf
Neue Liebe
Wo find'ich Trost?
An die Geliebte
Peregrina I
Peregrina II
Frage und Antwort
Lebewohl
Heimweh
Lied vom Winde
Denk es, o Seele!
Der Jäger
Lied eines Verliebten
Der Feuerreiter
Gesang Weylas
Die Geister am Mummelsee
Storchenbotschaft
Zur Warnung
Auftrag
Bei einer Trauung
Selbstgeständnis
Abschied

= Dietrich Fischer-Dieskau, baryton ; Daniel Barenboim, piano

(DG, décembre 1972 - juin 1973)

Ce week-end...

Certains carnets ayant vanté les mérites d'un autre dévorateur de femmes que celui de Bartók, j'ai donc écouté...

Grétry - Raoul Barbe-Bleue
Étrange objet, superlativement interprété, qui oscille donc entre rire et effroi, grâce à cet étrange rôle travesti en fausset, ce serviteur façon Igor en pleutre et promesses de meurtre (et mort) sur scène. J'ai largement préféré le livret sur lequel ont travaillé Bartók ou Dukas, mais la partition de Grétry n'est pas dénuée de beautés, et j'avoue m'être repassé en boucle toute une soirée les derniers instants vantés à juste titre par le sieur DavidLeMarrec (le trio de la tourelle, le nuage de poussière, la symphonie "d'action").

Afin de remplir mon quota de raretés...

D'Ollone - Trios et Quartets

Trio pour piano
Le trio pour cordes annoncé sur la pochette ne correspond à cette appellation que si l'on accepte que le piano est un instrument à cordes (ce qui n'est pas complètement faux, mais peut-être un abus de langage).
Très clairement ce que j'ai préféré de l'album, le trio pour piano démarre sur un Allegro ma non troppo au thème décidé, quasi-martial, avec une forte inspiration fauréenne (quatuor pour piano et cordes no2) et des échos qui m'évoquent... Durosoir (l'ouverture du quintette, notamment) ! L'élégie aux cordes avec le piano éthéré en accompagnement relève clairement de l'obédience romantique française, avant une récapitulation qui retrouve énergie et allant, mais aussi ces intervalles (?) qui sonnent à mon oreille comme Lucien.
L'Adagio est délicieusement tendre et amer à la fois (les appels élégiaques du violoncelle...). Pas de trouvaille extraordinaire, mais une atmosphère qui me happe, et un développement (cyclique, il faut aimer) fort réussi, avec de beaux échanges de phrases entre instruments et variations de textures.
Y succède un Scherzo vif-argent plein d'allant, qui s'alanguit un court instant pour mieux reprendre sa course, avant de revenir dans le Presto final, absolument échevelé et aux limites de la tonalité, aux thèmes et couleurs qui m'évoquent tellement l'ancien poilu. Le sombre galop s'éclaircit sans réduire son allure, mais on sent bien que la machine s'emballe et le retour des thèmes de l'adagio ne marque nulle garantie de retrouver le repos, chaque nouvelle tentative est un hoquet toujours un peu plus déréglé, plus proche des frontières de la tonalité : cela n'est pas sans m'évoquer les détraquements du Ravel de La Valse, à une échelle réduite et sans le cataclysme final. Lorsqu'enfin le trio s'interrompt, on est heureux de pouvoir reprendre son souffle !

La version de l'Athenaeum-Enesco est bien plus haletante que celle du Trio Anima Mundi (de 30 secondes à une minute de plus sur chaque movement pour ces derniers, la différence est vraiment notable et cruelle dans le presto) et elle bénéficie d'une prise de son qui m'est plus agréable (moins claustrophobique).

Quatuor en mi mineur pour piano et cordes
Là où le trio datait de 1920 et sentait le passage de la guerre, ce quatuor ultra-romantique de 1949 (!!!) semble avoir oublié toute notion de temps et regarde pratiquement un siècle en arrière (on dirait du Brahms) !
De coupe fort similaire au trio (4 mouvements, avec andante, scherzo et finale rapide), le développement n'en est toutefois pas cyclique et le ton est quant à lui très different : andante rêveur, scherzo musclé, allegro lumineux (avec de jolis tourbillons au clavier). De bien belles choses qui se sont révélées à la réécoute, sans toutefois détrôner le coup de tonnerre du trio.

Quatuor à cordes en ré majeur
Œuvre de jeunesse (1898), dont le caractère épigonal n'est pas dénué de touches personnelles ou de belles trouvailles (délicieux scherzo, adagio suspendu, allegro souriant et énergique).

La Tombelle - diverses pièce de musique de chambre (Andante espressivo, Berceuse, Clair de lune, Dans les nuages)
Quel ennui ! Autant j'avais adoré l'album que Christoyannis avait consacré aux mélodies, autant ces piécettes ne méritaient pas forcément de sortir de l'oubli où elles étaient tombées.
Je retiendrai l'Andante espressivo, multi-enregistré (au moins 4 versions) dont les plaintes me rappellent La Muse et le Poète de Saint-Saëns. J'aime bien, mais ce n'est pas ce que je qualifierais de subtil.

Prokofiev - Intégrale des sonates pour piano (Glemser car il semblerait que ce soit une version recommandée en ces lieux)
J'ai adoré la no2 et la no6 (écoutée 4 fois d'affilée), beaucoup la 7 et la 8, complètement hermétique aux autres (la 1 et la 9 m'ont coûté, la 1 moins que la 9 en fait parce qu'elle a le mérite d'être brève).

Anatoly Safiouline (1944-)


4) Dimitri Chostakovitch (1906-1975) :

Six Romances sur des textes de poètes britanniques, Op. 62a
Quatre Romances d'après Pouchkine, Op. 46

= Anatoly Safiouline, basse ; Guennadi Rojdestvenski, Orchestre du Ministère de la Culture d'URSS

(Melodiya, 1983 & 1986)

5) Gabriel Fauré (1845-1924) :

Spleen
Green
C'est l'extase
Prison
mandoline

= Gérard Souzay, baryton ; Jacqueline Bonneau, piano

(Decca, mars 1955)

 

Rebecca Clarke - Trio pour piano
Storioni Trio
Rien à envier à ses contemporains !

Carl Czerny - Symphonie no.5
Athinaos/Frankfort
Pas inintéressant.

Louise Farrenc - Symphonie no.3
Hanovre/Goritzki
Ses pages orchestrales et symphoniques les plus abouties. Il y a vraiment de très belles choses, bien servies par une interprétation solide, bien qu’un peu monolithique. La petite harmonie pourrait être plus chatoyante encore.
L’ensemble reste très marqué par l’influence beethovenienne.

Dora Pejacevic - Sonate pour violoncelle, op. 35
Poltera, Triendl
Du romantisme tardif de bonne facture.

Cololi a écrit:

Anaxagore a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Moussorgski : Boris Godounov (Karajan)
Grandiose.  

Mais Karajan a enregistré la version édulcorée de Rimsky ; ... tu ne préfères pas la version originale  ?

J'avoue ne pas comprendre ce bashing systématique de la version Rimski.

Bien d'accord avec toi... mais bon...



Moussorgsky/Rimsky : Boris Godounov (Herbert von Karajan - Wiener Philharmoniker, 1970 : Nicolai Ghiaurov, Martti Talvela, Ludovic Spiess, Galina Vishnevskaya, Anton Diakov, Zoltan Kélémén, Aleksei Maslennikov,...)

Ce n'est pas la version la plus tranchante ou la plus caractérisée, mais ça se tient vraiment très bien. Et dans les versions studios de bonne qualité audio, on est quand même parmi ce qui est le mieux (avec Abbado, Melik-Pashayev et peut-être Gergiev... ça fait trop longtemps que je ne l'ai pas écouté!).
Ghiaurov encore un peu jeune, mais superbe de chant... et des fortes personnalités pour les rôles principaux!

Bach : Le clavier bien tempéré Livre I (Richter)

Dmitri Kourliandski : Octavia. Trepanation, opéra pour solistes, chœur et électronique d’après Pseudo-Sénèque et Trotsky (2017)
Sergei Malinin, Alexei Kokhanov, Arina Zvereva, Vasily Korostylyov, Yury Duvanov
Questa Musica Ensemble
un chœur ad hoc (Dmitry Matvienko)
Oleg Makarov
Boris Yukhananov

arnaud bellemontagne a écrit:

Bach : Le clavier bien tempéré Livre I (Richter)

Forcément, si on en revient à l'incontournable...

J'écoute, en ce moment, ce disque absolument passionnant de Ruth Crawford Seeger



On y retrouve bien entendu l'influence déterminante de la seconde école viennoise. La parenté avec Schoenberg est évidente à l'oreille.
Les œuvres proposées sont certes inégales, mais certaines sont vraiment à écouter. Le quatuor à cordes vaut le détour, comme les pièces chorales.

Tu peux aussi essayer le disque CPO (Quatuor Pellegrini et Ensemble Aventure).
Pour prolonger tu peux également essayer de trouver des œuvres (instrumentales) de Johanna Beyer.

lulu a écrit:

Tu peux aussi essayer le disque CPO (Quatuor Pellegrini et Ensemble Aventure).
Pour prolonger tu peux également essayer de trouver des œuvres (instrumentales) de Johanna Beyer.

Je note ! Je connais plutôt mal ces "ultramodernistes" US.
Fascinant comment, à la même époque, coexistent aux US ce que je viens d'écouter (la musique pour piano de Crawford Seeger me fait penser à Ligeti avec 20 ans d'avance) et des ultra-classiques comme Amy Beach.

Ben. a écrit:

Je connais plutôt mal ces "ultramodernistes" US.
Fascinant comment, à la même époque, coexistent aux US ce que je viens d'écouter (la musique pour piano de Crawford Seeger me fait penser à Ligeti avec 20 ans d'avance) et des ultra-classiques comme Amy Beach.

C'est pareil ailleurs en Europe : on a des postromantiques serviles pendant toute la première moitié du XXe siècle, des décadents un peu sophistiqués et de l'atonalité dès 1900 !

Éliane Radigue : Occam Océan pour orchestre (2015)
Orchestre de Nouvelles Créations, Expérimentations et Improvisations Musicales

Tu en penses quoi ?
J'aime bien la musique de Radigue même si on est parfois un peu trop sur de la musique de transe, j'aime beaucoup les îles re-sonantes notamment.
Qu'elle soit dans l'électronique ou dans l'orchestral, au fil des années son discours est un peu identique je trouve, ce morceau va être joué l'année prochaine à Paris par l'ensemble Dedalus.
Ah non c'est Hepta 1 qui va être joué par le Dedalus, qui ne semble pas être la même chose que ce Occam Ocean même si c'est dans le même projet d'ensemble

c’est ça : c’est bien et prenant, mais tout de même très unidimensionel (surtout quand comme moi on est pas convaincu par la profondeur métaphysique ou que sais-je de procédés minimalistes), et un peu toujours la même chose d’une œuvre à l’autre (à l’intérieur du même cycle ou non).

Je ne connaissais pas du tout - du coup:

• Éliane Radigue: Occam Ocean 2 (2015) pour orchestre:

Frédéric Blondy / ONCEIM
Shiiin

J’aurais tendance à en penser la même chose que lulu, mais avec probablement moins de bienveillance. Quitte à écouter cinquante minutes de drone, autant écouter un album de Gas.

Kant à moi ça m'attriste qu'on ne s'intéresse pas plus que ça à la musique de Liana Alexandra.

Benedictus a écrit:

autant écouter un album de Gas.

Анастасия231 a écrit:

Kant à moi

Tu l'écris comme ça à cause de Zauberforst?

Анастасия231 a écrit:

ça m'attriste qu'on ne s'intéresse pas plus que ça à la musique de Liana Alexandra.

Je n'en vois que sur le tube...

Dmitri Kourliandski : Nekyia, online opera (2016)
Ekaterina Andreeva, Maria Menshenina, Tatiana Perevalova, Alina Gorina (quatre solos murmurés)

Les Baroqueries de la nuit...





Au programme ce soir :    J.S. Bach – J.B. Quentin – J.D. Zelenka – A. Vivaldi – J.P. Rameau – H. Purcell

1) Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

Suite pour orchestra n°2, en si mineur BWV 1067
Concerto brandebourgeois n°2 en fa majeur, BWV 1047
Concerto pour flûte, violon, clavecin, cordes et b.c. en la mineur, BWV 1044

Michala Petri, flûtes à bec
Albrecht Mayer, hautbois
Reinhold Friedrich, trompette
Raphael Alpermann, clavecin
Rainer Kussmaul, violon ; Berliner Barock Solisten

(RCA, mars 1998)

Marta Śniady : Your ultimate guide on how to live a healthy lifestyle for ensemble, video and audio playback (2019)
Scenatet Ensemble

2) Jean-Baptiste Quentin (fl.1718-1750) :

Concerto, op. 12 n°1
Sonate à quatre parties

Hajo Bäss, Reinhard Goebel, violon
Karlheinz Steeb, alto
Jaap ter Linden, violoncelle
Henk Bouman, clavecin

(Archiv Produktion, avril 1981 - juin 1982)

Du rococo délicieux et moiré d'émois nostalgiques.
Un disque à bénir, qui inclut aussi Michel Corrette, Bodin de Boismortier, Michel Blavet et le sublime concerto pour flûte de Buffardin.
Interprétations hors pair  

Johannes Brahms (1833-1897)
Les 3 sonates piano-violon

Viktoria Mullova, violon
Piotr Anderszewski, piano

3) Jan Dismas Zelenka (1679-1745) :

Sonate en trio n°4 en sol mineur

Heinz Holliger, Maurice Bourgue, hautbois
Klaus Thunemann, basson
Lucio Buccarella, contrebasse
Christiane Jacottet, clavecin

(Archiv Produktion, août 1972)

Benedictus a écrit:

Je ne connaissais pas du tout - du coup:

• Éliane Radigue:

Frédéric Blondy / ONCEIM
Shiiin

J'ai écouté il y a quelques semaines en concert le versant organistique de ce cycle… Une note tenue (inter)minable de plusieurs minutes, en changeant les timbres à la marge.

La caricature ultime de l'artiste contemporain paresseux d'il y a cinquante ans, paré de concepts qui lui évitent de se fatiguer / de prendre des risques / de dire quelque chose d'intéressant. Je ne dis pas que ce soit le cas (je ne connais ni le reste de sa musique, ni sa démarche créatrice), mais à écouter, ça n'a aucun intérêt, sauf à dégoûter les néophytes – il y avait du Messiaen juste après, L'Ascension, la Pentecôte, le Saint-Sacrement, la comparaison fait bobo…

À côté, Glassworks, c'est l'Art de la Fugue.

Mélomaniac a écrit:

2) Jean-Baptiste Quentin (fl.1718-1750) :

Concerto, op. 12 n°1
Sonate à quatre parties

Hajo Bäss, Reinhard Goebel, violon
Karlheinz Steeb, alto
Jaap ter Linden, violoncelle
Henk Bouman, clavecin

(Archiv Produktion, avril 1981 - juin 1982)

Du rococo délicieux et moiré d'émois nostalgiques.
Un disque à bénir, qui inclut aussi Michel Corrette, Bodin de Boismortier, Michel Blavet et le sublime concerto pour flûte de Buffardin.
Interprétations hors pair  

Des goûts et des couleurs ... Pauvre Fragonard. Dont on peut se demander si les émois sont nostalgiques à la vue de ce tableau

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Honor%C3%A9_Fragonard#/media/Fichier:Fragonard,_The_Swing.jpg

Bon, après Occam Ocean 2, j’avais besoin de m’ébrouer un peu, alors:

• Stockhausen: Klavierstück X (1954):

Frederic Rzewski (piano)
Berlin, XII.1964
Wergo

Là aussi, comme pour les premiers par Tudor, une interprétation qui fait quasiment découvrir une autre œuvre! (Et qui accessoirement ouvre d’intéressantes perspectives sur certains passage de The People United...) Merci lulu!

• Haydn: Symphonie nº31 en ré majeur, Hob.I:31 «Appel de cors»:

Nikolaus Harnoncourt / Concentus musicus Wien
Vienne, X-XI.1993
Teldec

Comme ça brame et comme ça claque!    

Benedictus a écrit:

Comme ça brame et comme ça claque!

J'avais recommandé ce disque à Arnold il y a quelques années, je crois qu'il avait bien aimé et que ça avait contribué à sa conversion haydnienne

4) Antonio Vivaldi (1678-1741) :

Concerto en mi majeur, RV 277
Concerto en ré majeur, RV 234
Concerto en ut mineur, RV 199
Concerto en mi majeur, RV 271
Concerto en ut majeur, RV 180

= Giuliano Carmignola, violon ; Sonatori de la Gioiosa Marca

(Divox, août 1995)

Superbe disque, et une leçon de style qui contrastait avec les outrances de la révolution italienne (fabio-bondienne & antoninienne) qui sévissait alors
avec ses phrasés hirsutes, ses couleurs au vitriol et ses rythmes capricants.
Ici en revanche, une sorte de contre-réaction : de la matière, de l'assise, de l'épanouissement, qui donne toute sa densité et son plein sens à l'expression.
Un disque diapasondorisé à sa parution.

5) Jean-Philippe Rameau (1683-1764) :

La Guirlande, acte de ballet

Zélide : Sophie Daneman, soprano
Myrtil : Paul Agnew, contreténor
Hylas : François Bazola, basse
William Christie, Cappella Coloniensis des WDR, Chœurs et Orchestre des Arts Florissants

(Erato, janvier 2000)

La Tombelle - diverses pièces chambristes (quatuor à cordes, quatuor avec piano, sonate pour violon, sonate pour violoncelle)

Je reconnais volontiers que de gustibus non est disputandum, et que souvent, le problème vient de l'auditeur qui ne saisit pas le message du compositeur, mais quand même... Je trouve cela d'un académisme confondant. Il y a du métier, aucun doute, mais aucune trouvaille, aucune mélodie, rien de saillant, ça me rentre par une oreille et ça me sort par l'autre. À la rigueur, le quatuor à cordes, mais alors, les sonates, notamment celle pour violon... J'ai noté que j'avais apprécié le trio pour piano, à qui je redonnerai sa chance demain. Suis-je mauvais sujet ou monsieur de La Tombelle n'est-il qu'un talentueux aligneur de notes ?

Parry - quatuors à cordes (Archaeus String Quartet) ; trios pour piano (Leonore Piano Trio) ; quatuor pour piano (Leonore Piano Trio + Rachel Roberts)

Je ne m'en lasse pas. Le premier quatuor est inoffensif, le second vraiment charmant, le troisième est certainement son meilleur, surtout dans cette interprétation (du moins pour l'Allegro molto glacial !).
Les trios sont délicieux, très brahmsiens.
Le quatuor mélange de belles trouvailles à des moments plus convenus. L'ombrageuse introduction et le presto  - absolument diabolique - sont les moments forts de cette pièce à mon avis.

Il me faudra trouver le temps d'élaborer sur le sujet...

Énclos paroissial de Guimiliau (France, -Finistère)


6) Henry Purcell (1659-1695) :

Voluntaries en sol majeur, ré mineur, fa majeur, la majeur
Verset en fa majeur

= Davitt Moroney, orgue Dallam de l'enclos paroissial de Guimiliau

(Arcana, septembre 1992)

Moszkowski - Suite pour orchestre "Aus aller Herren Lander"
Wit, PNRSO

Comme souvent chez Moszkowski, c'est de la très belle musique, très inspirée quant aux thèmes et aux mélodies.
Tout cela est très classique, dans une veine romantique assumée, mais très bien réalisé et équilibré.
Injustement tombé dans l'oubli, car ces pages valent bien nombre de choucroutes post-romantiques lourdingues qu'on entend régulièrement en concert.
La direction de Wit est fidèle à ce que propose le chef : solide, bien en place, compact, malgré une uniformité de couleur de la radio polonaise qui manque parfois de brillant.


Godard - Concerto Romantique (pour violon), op. 35
Hanslip, Trevor, Philharmonique slovaque

Même pour moi, friand de ces fameuses choucroutes tout juste évoquées, ça dégouline trop.
Ça fait penser à ceux de Mendelssohn ou de Brahms, mais en plus lourdingue, avec un orchestre bien uniforme et sans subtilité.
Pour les inconditionnels seulement !


Albert Dietrich - Trio pour piano, no.1, op.9
Clara Wieck Trio

Je l'ai découvert pour son amitié avec Brahms. Et l'influence se fait ressentir à chaque page de ce trio, à mi-chemin entre le premier Brahms et la musique de chambre de Clara Schumann.
Trio très délicat, néanmoins, joliment écrit, assez simple et direct dans l'expression.


Miaskovsky - Sonate pour piano et violoncelle, no.2, op.81
Limonov, van der Heijden

Une musique désespérée mais terriblement efficace et émouvante !

Mélomaniac a écrit:

Benedictus a écrit:

Comme ça brame et comme ça claque!

J'avais recommandé ce disque à Arnold il y a quelques années, je crois qu'il avait bien aimé et que ça avait contribué à sa conversion haydnienne

Je confirme.

Ben. a écrit:

Rebecca Clarke - Trio pour piano
Storioni Trio
Rien à envier à ses contemporains !

Quand c'est bien joué, c'est assez remarquable ! Toute l'époque y passe en effet.

Citation :

Carl Czerny - Symphonie no.5
Athinaos/Frankfort
Pas inintéressant.

C'est la 1 qu'il faut écouter par les mêmes, une grosse claque !

Citation :

Louise Farrenc - Symphonie no.3
Hanovre/Goritzki
Ses pages orchestrales et symphoniques les plus abouties. Il y a vraiment de très belles choses, bien servies par une interprétation solide, bien qu’un peu monolithique. La petite harmonie pourrait être plus chatoyante encore.
L’ensemble reste très marqué par l’influence beethovenienne.

Ah oui, c'est un poil lisse, je trouve, comme interprétation, dans une œuvre qui l'est déjà.

Citation :

Dora Pejacevic - Sonate pour violoncelle, op. 35
Poltera, Triendl
Du romantisme tardif de bonne facture.

Triendl est décidément partout. Dès que CPO publie un disque de raretés allemandes avec du piano, en fait (deux disques par semaine ??).

Otto M. Zykan : Violoncellokonzert pour violoncelle et orchestre (1982)
Heinrich Schiff / ORF Radio-Symphonieorchester Wien (Leif Segerstam)
Otto M. Zykan : Beethovens Cello pour violoncelle et orchestre (2005)
Heinrich Schiff / Wiener Philharmoniker (Zubin Mehta)
Otto M. Zykan : Da drunten im Tale pour violon et orchestre (2004)
Patricia Kopatchinskaja / ORF Radio-Symphonieorchester Wien (Bertrand de Billy)

Hermann Meier : œuvres pour piano (1949–1987)
Dominik Blum

Benedictus a écrit:

Je ne connaissais pas du tout - du coup:

J’aurais tendance à en penser la même chose que lulu, mais avec probablement moins de bienveillance. Quitte à écouter cinquante minutes de drone, autant écouter un album de Gas.

Oui ben tu aurais demandé je pense que moi ou Lulu aurions pu te dire que ce n'était pas pour toi.

Mais voilà, monsieur veut enlever les petites roues.

Plus sérieusement, Les île re-sonantes est un peu plus "mouvementé" mais oui ça reste de la réverbération pendant 50 minutes (et tout est plus ou moins dans ce goût là dans son catalogue, de ce que j'ai écouté du moins). Je pense que ça gagne un peu au live malgré l'avis de David, mais c'est vraiment une proposition minimaliste de sonorité et de texture.
Gas me semble éloigné de ça, on est plus dans de la techno, ambiant certes mais techno tout de même, avec ses habituels mécanismes (kick synthétique pour insuffler du rythme). Je comparerai plutôt ça au drone métal à la Sunn O)))) ou alors à ce que fait Ellen Fullman avec son installation-instrument.

David lui intente un peu un mauvais procès je trouve, sa cote de notoriété étant tout de même assez basse, son propos était vraiment la base de sa musique, l'utilisation de l'électronique pour proposer des feed-backs comme oeuvres musicales. Elle fait partie de tout un courant féminin de proto-musiciens électroniques que j'aime bien (Else Marie Pade notamment) mais parce que la période m'attire et que je peux être sensible à cet univers un peu minimal. Glass n'a pas du tout le même propos et sa musique se pare d'atours bien plus aimables pour séduire.

Finzi

Earth and Air and Rain / To A Poet / By Footpath and Stile (English Song, Vol. 15)

Roderick Williams, baryton
Iain Burnside, piano
Quatuor Sacconi

Thomas Hardy a écrit:

Dear Lizbie Browne,
Where are you now?
In sun, in rain? -
Or is your brow
Past joy, past pain,
Dear Lizbie Browne?

Actéon a écrit:

Finzi

Earth and Air and Rain / To A Poet / By Footpath and Stile (English Song, Vol. 15)

Roderick Williams, baryton
Iain Burnside, piano
Quatuor Sacconi

Thomas Hardy a écrit:

Dear Lizbie Browne,
Where are you now?
In sun, in rain? -
Or is your brow
Past joy, past pain,
Dear Lizbie Browne?

Quel disque.

Prosopopus a écrit:

David lui intente un peu un mauvais procès je trouve, sa cote de notoriété étant tout de même assez basse, son propos était vraiment la base de sa musique, l'utilisation de l'électronique pour proposer des feed-backs comme oeuvres musicales.

Je ne lui fais aucun procès, je ne sais absolument pas qui c'est, si ça a un fondement d'intentions un peu solide. J'ai juste assisté à sa musique brute, et pour le coup, c'est littéralement, pardon, ce que ma nièce de cinq ans aurait pu faire, tenir une touche unique en jouant avec les tirettes.
(C'est pas grave en soi, mais je ne vois pas trop ce que ça produit d'intéressant ni à l'oreille – c'était dans l'aigu, un sifflement pénible –, ni dans le principe – Cage a déjà fait ça –, peut-être que ça prend du sens en se penchant sur sa démarche.)

Actéon a écrit:

Finzi

Earth and Air and Rain / To A Poet / By Footpath and Stile (English Song, Vol. 15)

Roderick Williams, baryton
Iain Burnside, piano
Quatuor Sacconi

Thomas Hardy a écrit:

Dear Lizbie Browne,
Where are you now?
In sun, in rain? -
Or is your brow
Past joy, past pain,
Dear Lizbie Browne?

Tiens, j’écoutais justement récemment le très beau Concerto pour violoncelle, op. 40 !
Remarquable !