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| | PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding | |
| | Auteur | Message |
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Prosopopus Mélomaniaque

Nombre de messages : 776 Age : 39 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
 | Sujet: PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding Mer 20 Nov - 14:47 | |
| Mardi 19 novembre - 20h30 Philharmonie de Paris
Connesson Eiréné, poème nocturne pour orchestre
Beethoven Concerto pour violon
Stravinsky Le Sacre du Printemps
Orchestre National d’Ile de France Tito Munoz direction
Caroline Goulding violon
Quel concert ! Un seul mot d’ordre, hyper violence et efficacité, droit au but comme on dit.
Ça a commencé léger avec cette nouvelle courte pièce de Connesson, beaucoup plus réservé que d’habitude dans les circonvolutions orchestrales. Une ambiance effectivement nocturne, voire lunaire, avec de lentes phases mélodiques, notamment une belle nappe de cordes voluptueuses mais ça manquait d’un peu de mordant, rappelant que Connesson, que j’aime par ailleurs beaucoup, a un peu de mal à dépasser sa science des orchestrations pulsées lorsqu’il s’agit de développer des choses plus nuancées.
Et donc le Concerto pour violon de Beethoven, dont j’avais oublié la longueur du premier mouvement (tellement qu’à la fin de ce premier j’ai eu l’impression que les trois mouvements avaient été enchainés, sans trop me poser de question sur la place de la cadence, et les applaudissements ne m’ont même pas surpris). Alors oui c’est (un peu) long, mais le tout est entrecoupé de tellement de moments enthousiasmants que même lorsqu’on commence à s’ennuyer un détail ou une phase mélodique différente vient réveiller l’attention. Le déséquilibre du premier mouvement foisonnant avec les deux suivants plus « classiques » reste étrange mais à force de revenir fréquemment sur ses œuvres, il m’est difficile de ne pas reconnaitre de plus en plus le génie de la musique de ce bon Ludwig, qui juste avant une envolée de cordes va vous mettre une note répétée quatre fois aux violoncelles, comme pour montrer l’hésitation avant l’ascension, dur de ne pas céder face à ce jeu constant de tensions et de relâches (je trouve que les concertos classiques et romantiques laissent souvent le rôle des progressions en crescendo au seul soliste alors qu’on voit bien que c’est un rôle partagé ici avec l’orchestre). La spatialisation des cors, les timbales un peu lointaines, on voit vraiment les éléments novateurs de sa musique même dans des choses plus « académiques » comme ce concerto.
Beaucoup aimé le jeu de la soliste Caroline Goulding, volontiers un peu rèche sur ce premier mouvement, presque grinçant à l’ouverture, déployant les accents romantiques au fur et à mesure, très virtuose mais sans fioriture (bon vu la partition ça serait un peu dommage d’en rajouter). En la voyant arriver avec sa démarche un peu pataude, petite dans une robe malhabile, on s’attend à ce son un peu robuste mais pas forcément à une telle expressivité. Belle réussite de la (des) cadence même si ça reste un exercice qui m’ennuie un peu plus.
L’orchestre était aussi bien en phase avec la soliste, j’ai noté un seul moment où le rythme s’emballait pour essayer de se caler sur elle, sinon c’était vraiment très beau, les cors étaient superbes.
Il y aura eu un rappel sur un bout de sonate de Bach.
Et après tout cela, un Sacre mené tambour battant, deux couacs au début, mais tout le reste était de haute volée pour moi. Après je connais tellement le morceau, je l’aime tellement que j’ai un peu de mal à rester objectif, surtout que c’était la première fois que je le voyais live. Du coup j’ai trouvé ça exaltant de bout en bout.
Pour pinailler on dira que le second tableau, juste après l’introduction, était moins bien tenu, tant ce moment est particulièrement retors avec sa pulsation mouvante dure à tenir, c’est le moment le plus sinueux de l’œuvre mais ça restait tout de même envoutant et les hésitations ont été balayées par une danse sacrale bastonnant sérieusement.
C’est évidemment une musique qui paye bien mais j’ai vraiment séduit par le son de l’orchestre que je n’avais pas entendu depuis longtemps et qui ne m’avait pas plus marqué que cela à l'époque. C’était vraiment un condensé de hargne, contenue par le chef Tito Munoz qui a mené tout cela avec une rigueur exemplaire. Grande soirée (pour mon humble personne).
Dernière édition par Prosopopus le Jeu 21 Nov - 11:06, édité 1 fois |
|  | | Rocktambule Mélomaniaque

Nombre de messages : 817 Date d'inscription : 28/03/2018
 | Sujet: Re: PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding Jeu 21 Nov - 10:32 | |
| Sentiments partagés sur ce concert. Je découvrais les interprètes (le chef et la violoniste), mais j'avais réservé pour l'orchestre, souvent plein d'allant, dynamique, heureux de jouer... Et comme je cours plus ou moins tous les concerts avec le Sacre du printemps, je ne pouvais pas manquer ça !
La violoniste s'appelle Caroline Goulding (et non Émilie comme indiqué dans le message de Prosopopus).
Connesson : malheureusement, et comme bien souvent, le morceau n'a eu aucun intérêt à mon oreille. Il ne m'en restera rien. Je le regrette vraiment ! J'aimerais un jour être enthousiasmé par une création. Concert de toux, à tel point que je n'ai même pas réussi à entendre l'introduction de l’œuvre...
Beethoven : la description de la violoniste par Prosopopus est très juste ! Attendrissant manque d'élégance dans la façon de tenir sa robe, trop grande ou trop longue, dans sa façon de marcher... Elle semblait aussi à l'aise qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. J'ai même cru qu'elle était pétrifiée de trac. Finalement, là où Prosopopus a entendu un jeu rêche et grinçant, j'ai entendu un jeu violent et désagréable, notamment au début. Manque de délicatesse, agressivité, son grinçant c'est vrai, mais dans le sens pénible et dérangeant... Je me suis même interrogé sur l'instrument. Finalement, elle m'a conquis dans le mouvement lent. Longs applaudissements entre les mouvements 1 et 2, effectivement comme si le public pensait le concerto terminé. Le chef et la violoniste n'en ont pas semblé émus, j'ai même cru qu'ils allaient saluer... Au même moment, aparté très discret entre la violoniste et le premier violon qui lui a timidement suggéré d'accorder son violon, et il en avait besoin ! La différence physique entre le chef, sorte d'Oscar Wilde sauce latino, et la violoniste m'a frappé au moment des saluts.
Rappel : Bach, merci Prosopopus pour la référence.
Stravinsky : version intéressante, notamment en raison du tempo rapide adopté. Plusieurs couacs en effet, et bizarrement par nécessairement sur la mise en place, mais sur les solos. Efficacité, engouement de l'orchestre, plaisir de jouer, chef qui ne s'économise pas, vision pertinente de l’œuvre (sans pour autant être profondément originale)... Bref, ce Sacre m'a bien fait frissonner, comme j'aime. Ça fait du bien ! Après les versions (que j'ai jugées) "ratées" d'Urbański et d'Heras-Casado, j'étais ravi ! |
|  | | Prosopopus Mélomaniaque

Nombre de messages : 776 Age : 39 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
 | Sujet: Re: PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding Jeu 21 Nov - 11:10 | |
| Même pour un amateur de Connesson comme moi ce morceau est effectivement plus anecdotique mais il a l'intérêt de changer un peu de registre par rapport à ses oeuvres habituelles.
Sur les applaudissements je pense aussi que le levé haut et sec d'archet à la fin de la cadence a donné l'impression à beaucoup que le morceau était fini.
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 | Sujet: Re: PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding  | |
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|  | | | PP - Connesson Beethov Stravinsky 19/11 ONDIF Munoz Goulding | |
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