Vos découvertes du mois d'Août 2006

Le nouveau sujet n'avait pas encore été ouvert, c'est chose faite.

LA DAMNATION DE FAUST dirigée par Casadesus, éditée cette année par Naxos :

Les solistes sont très bien. La façon de chanter de Faust, roulant les "rrrrrrr" et chantant dans l'esprit "drame à la française" change beaucoup des approches belcantistes qu'on a tendance à nous servir habituellement. Mephisto est splendide, très truculant et Marguerite peu farouche donne un "Roi de Thulé" comme je les aime. Tous trois ont une élocution excellente et nous dispenses d'inutiles virtuosités opératiques ; ça tombe bien puisque que ce n'est pas un opéra.
Les choeurs venant des pays de l'est (???) articulent difficilement dans les derniers tableaux.
L'orchestre est splendide, très nerveux mais aussi très maîtrisé...retenu ; avec des phrasés très articulé. La marche hongroise est vraiment une marche et non pas une calvade comme ailleurs...
La prise de son est très très très propre et détaillée, avec des positionnement dans l'espace stéréo très marqués et ça diminue le côté spectaculaire (surtout n'écoutez pas au casque). L'avantage, c'est qu'on entend des parties d'orchestre qu'on a pas l'habitude de percevoir dans les autres interprétations et ça donne une toute autre couleur à cette version, et permet aussi d'apprécier le talent d'orchestrateur d'Hector B.
Grosso modo, l'ensemble sonne très vieille français (ce que je dis est purement subjectif, cherchez pas et j'aime beaucoup.

Bémol : le tableau de la Taverne est traité avec trop de lenteur malheureusement, ou peut-être suis-je habitué aux autres versions.

Je suis en train de l'écouter pour la troisième fois en trois jours, je me régale. Le docteur m'a dit : une fois par jours après le petit-déj.


je m'en vais faire une copie dans le topic Berlioz.....

L'amour sorcier de Falla avec joseph Pons

Il ne faut pas être horrifié (beaucoup détesteront) par la partie vocale hyper-hyper-réaliste (quand on écoute ça après Los Angeles...) de cet amour sorcier coloré et brûlant, totalement tendu vers le folklore espagnol.
Très émouvant avec sa simplicité brute, son parlé-chanté, son côté "musique du monde" décalé (hors de la norme de perfection habituelle) auquel il ne faut pas être allergique. Une bonne alternative aux versions hyper luxueuses et richement enrobées.

Ca me rappelle que j'avais promis un topic De Falla...

et moi un topic spectral

Et moi un Schumann , je vais d'abord laisser les autres commencer .

J'ai juste écouté le "poème de l'extase" (réactualisation de souvenirs très lointains) pour l'instant: cette musique est étonnante, très peu de caractère russe, cela ressemble parfois à du Strauss. C'est très beau, très dense, foisonnant, époustouflant instrumentalement; Svetlanov est admirable même si les sonorités de cuivre sont un peu rudes pour une musique moins brute et plus souple que du Chosta.

Si on veut ça peut aller dans le topic Scriabine.

Xavier a écrit:

Si on veut ça peut aller dans le topic Scriabine.

J'attends d'avoir tout écouté et d'avoir un peu de recul, là c'était une impression à chaud!

sofro a écrit:

Svetlanov est admirable même si les sonorités de cuivre sont un peu rudes pour une musique moins brute et plus souple que du Chosta.

Ca fait longtemps mais cette version ne m'avait pas enchantée, tempi curieux, cuivres pénibles...
Je préfère les versions "modernes" d'Ashkenazy ou Maazel.

Maazel à Cleveland ? Orchestralement c'est très bien mais dans mon souvenir on dirait du préfabriqué ( je reste sur Svetlanov live chez BBC ).

Préfabriqué tu entends quoi par là?

Les tempi sont parfaits, l'élan, le souffle sont là, orchestralement c'est merveilleux, je ne vois pas ce qu'il y a à redire...

On peut continuer ici:
https://classik.forumactif.com/viewtopic.forum?t=171&postdays=0&postorder=asc&highlight=scriabine&start=0

J'avais adoré cette chanteuse dans le Martyre de Debussy (version Tilson-Thomas) et la Messe en ut de Mozart (version Gardiner), une voix pure, aérienne, d'une maîtrise remarquable.
Quelques années plus tard (ce concert date de 2000) la voix a pas mal changé, le timbre est un tout petit peu plus chaud et assombri, l'aigu un peu moins facile, moins léger et aérien. (ça reste malgré tout une voix assez légère)

Il y a d'abord quelques tubes français (Phidylé de Duparc, Pourquoi de Messiaen, Au bord de l'eau de Fauré), notamment une très belle Vocalise de Ravel.
Dans les Chevaux de bois (Debussy) on peut regretter que ce soit un peu sage.
Finalement c'est dans les 7 chansons populaires de Falla que McNair se livre un peu plus, la prononciation est également excellente.
Enfin un cycle de Corigliano, Mr Tambourine man, une découverte sympathique de ce compositeur qui ne m'avait pas emballé jusqu'à présent.
Harmoniquement c'est assez séduisant, vocalement très bien écrit, les climats sont variés et le texte bien mis en valeur; McNair y est très à l'aise.

Entre les pièces, des interviews de McNair et du pianiste, Roger Vignoles.

Oeuvres: 8,5/10
Interprétation: 8/10
Technique: 9/10