Quizz "Paroles et Musique" (9)

Rubato a écrit:

XIX^e?

Traduction?

Oui et oui.

Langue allemande?

Non! (Si c'était de l'allemand, ma traduction serait moins pourrie...)


Mille fois au champs d’honneur
J’ai défié les dangers les plus cruels,
Mille fois j’ai méprisé la mort:
Maintenant je la redoute... ah, je la redoute pour toi!
Si je tombais, un poignard acéré
S’abattrait sur ton tendre coeur;
Et la pierre tombale ne s’ouvrirait
Pas seulement pour moi!

langue slave?

Non plus.

Italien?

Oui! (Je pensais que c'était transparent, vu certaines tournures.)

Un opéra de Verdi?

Mais je doute puisque tu as précisé "un truc difficile".

En effet, ce n'est pas Verdi.

En fait Benedictus voulait dire "un truc difficile... à écouter pour moi", c'est clairement du Donizetti. Plus sérieusement, comme toujours dans ce quizz, je n'ai aucune idée de la réponse.

Roupoil a écrit:

En fait Benedictus voulait dire "un truc difficile... à écouter pour moi", c'est clairement du Donizetti.

Bravo!

En fait «difficile», c'est surtout à partir de maintenant: duquel des 71 opéras de Donizetti s'agit-il? (Sachant que leurs livrets sont peut-être encore plus stéréotypés que leur musique.)

Je ne voyais pas Benedictus proposer du Donizetti...déjà de l'opéra italien!

L'elisir d'amore?

Ah, non, là on est clairement dans les stéréotypes du seria: la jalousie, le héros guerrier...

Ah mince, maintenant que j'ai trouvé le compositeur par hasard, je me sens obligé de tenter de trouver l'oeuvre. Bon, en même temps, je vais être obligé d'y aller complètement au pif, en éliminant les deux seuls que je connais (pas assez difficile). Allez hop, Linda di Chamounix fera l'affaire.

Non, ce n'est pas Linda di Chamounix (mais ça aurait pu...)

Dernier stéréotype: l'héroïne sacrificielle, à l'ineffable pureté d'âme:

Ah, si de *** qui meurt et gémit
La pitié descend en votre sein,
Mettez fin à la haine… Qu’une sainte affection
Unisse vos âmes pour toujours…
Et pour moi, versez ensemble
Quelques larmes, parfois…
À présent, la mort qui s’approche de moi
Ne porte ni douleur ni épouvante:
C’est un sourire de bonheur,
C’est la miséricorde du juste…

En plus tu n'as même pas choisi un Donizetti qui a été bien accueilli à sa création !

Disons que Madame n'était pas fan des Hohenstaufen, ce qui justifie la colère de son mari – et le purgatoire dans lequel l'œuvre est restée.

DavidLeMarrec a écrit:

En plus tu n'as même pas choisi un Donizetti qui a été bien accueilli à sa création !  

Je n'en sais rien, je l'ai choisi complètement au hasard.
(Et sans aucune écoute, ni avant ni après.)

DavidLeMarrec a écrit:

Disons que Madame n'était pas fan des Hohenstaufen, ce qui justifie la colère de son mari – et le purgatoire dans lequel l'œuvre est restée.

Là, pour le coup, je suis admiratif!

Parce qu'il faut quand même l'avoir lu ou écouté en détail, et sacrément bien s'en souvenir pour savoir que c'est celui-là. Je veux dire: vu les extraits que j'ai donnés du livret, ça aurait aussi bien pu (comme tout bon seria qui se respecte) se passer dans absolument n'importe quel autre contexte (guerres des Deux Roses / de Cent Ans / de Chioggia / de religion, conquêtes et/ou guerres civiles romaines, croisades, expansion franque, lombarde ou normande, conquêtes macédoniennes¹...)

¹ Ce qui fait quand même du seria le terrain de jeu rêvé pour des transpositions Regietheater, dont il était question récemment.

Ne connaissant que Lucrèce Borgia et Lucia di Lammermoor...

http://www.operafolio.com/list_of_operas.asp?n=Gaetano_Donizetti

Voilà, maintenant, il ne vous reste plus qu'à trouver celui qui correspond aux indices laissés par David - qui, lui, l'a reconnu du premier coup (mais ça ne compte pas, il connaît tout Donizetti par cœur.)

Benedictus a écrit:

http://www.operafolio.com/list_of_operas.asp?n=Gaetano_Donizetti

Voilà, maintenant, il ne vous reste plus qu'à trouver celui qui correspond aux indices laissés par David - qui, lui, l'a reconnu du premier coup (mais ça ne compte pas, il connaît tout Donizetti par cœur.)

C'est ce que j'ai commencé à faire, à partir des Hohenstaufen, mais ça n'a rien donné.

S'il faut passer tous les livrets en revue!

Hohenstaufen, ça permet quand même de cerner le contexte!
Et puis David a donné un autre indice: c'est un opéra qui n'a jamais eu beaucoup de succès.

L'intrigue est située entre les les XI^e et XIII^e siècles?

Au XIIIᵉ.

Imelda de' Lambertazzi?

C'est bizarre: j'ai deux sources, l'une situant l'opéra au XIII^e et l'autre au XVI^e...

Ou peut-être Pia de' Tolomei ?

Rubato a écrit:

Ou peut-être Pia de' Tolomei ?

Bravo!

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Disons que Madame n'était pas fan des Hohenstaufen, ce qui justifie la colère de son mari – et le purgatoire dans lequel l'œuvre est restée.

Là, pour le coup, je suis admiratif!

Non, j'ai juste imaginé de quelles formules italiennes émanait ta traduction, une fois qu'on a ça on peut retrouver facilement les titres de pistes sur le disque.

Citation :

¹ Ce qui fait quand même du seria le terrain de jeu rêvé pour des transpositions Regietheater, dont il était question récemment.

C'est factuellement vrai, mais c'est aussi le public le moins réceptif à ce genre de proposition.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Disons que Madame n'était pas fan des Hohenstaufen, ce qui justifie la colère de son mari – et le purgatoire dans lequel l'œuvre est restée.

Là, pour le coup, je suis admiratif!

Non, j'ai juste imaginé de quelles formules italiennes émanait ta traduction, une fois qu'on a ça on peut retrouver facilement les titres de pistes sur le disque.

C'est juste ce que tu écoutes tous les jours en cachette ! (avec Grubi and co)

Bon, nouvelle énigme:

Nous étions déjà présents
Lorsque Cain se jeta sur Abel et le tua.
Et nous serons toujours là
Quand le monde tombera en lambeaux.

Ça me dit quelque chose...

XXᵉ?

Benedictus a écrit:

Ça me dit quelque chose...

XXᵉ?

Oui!

C'est de l'allemand?

Oui.

Os morts
Au fond de la tombe
Vous ne devez pas vous reposer,
Vous devez travailler,
Nous prêter main forte.
Défunts, vous n'êtes pas morts,
Ténèbres, vous êtes plus clairs que la lumière
Pour celui qui crie au secours.

Opéra?

Oui.

Décadent, genre Schulhoff ou Rudi Stephan?

Je pense que l'on peut dire ça...plus proche de Schulhoff...d'une certaine façon.

Personne parmi vous qui ne viendrait me trouver,
A chaque fois qu'il a un problème,
Pour obtenir un onguent ou des gouttes.
Et maintenant, je serais une sorcière!

Un opéra sur un thème fantastique, donc?

Benedictus a écrit:

Un opéra sur un thème fantastique, donc?

La pensée abstraite et le sens pratique
Ont chacun leur utilité.
Ne prenez pas un philosophe pour serviteur.
Est-il bien raisonnable
De vouloir donner à des millions d'amorphes
Ce qu'une centaine d'hommes appelle de ses vœux?

Continuant, seul

Dans le cercle de mes proches, j'ai déjà été tenté
D'unir l'idée à l'utile
Et j'ai rencontré de si fortes résistances.
Peut-être a-t-on besoin de l'ordre suprême
Pour pouvoir achever de petites choses. Il se peut
que seule la main la plus forte, Une volonté immuable,
l'exécution brutale soient capables de construire.
Probablement l'efficacité d'une idée ne se
démontre-t-elle Que lors de sa mise en pratique.

Ullmann?

Pas Ullman.

Ici nous sommes tournés l'un vers l'autre,
Comme frère et sœur de la lumière,
Éternellement dans notre amour qui ne connaît aucune
limite, dans la béatitude de l'équilibre interstellaire.


EDIT:
Création première deuxième moitié du XX^e.

Zut, j'avais pensé au Kaiser von Atlantis.
Ça fait très relecture expressionniste de vieux mythes littéraires (façon Flammen ou Kaiser von Atlantis.)

Compositeur tué par les nazis lui aussi, ou pas?

Non, il n'a pas été victime des nazis.

Il part pour quelques années aux USA (en 1940).

On aurait dû le dire haut et fort sur la place
publique et non pas dans un petit coin, et j'ai même
contribué à cette affreuse trahison. Insatiable, j'ai recherché avec curiosité
À voir si l'harmonie tant espérée
Pouvait, dès sa mise en pratique, devenir une règle
générale; Je n'ai jamais pu faire en sorte qu'elle
me prenne en pitié et se soumette.
Et maintenant, je dois finalement admettre que:

(Très faible)

L'harmonie universelle, c'est la mort.

C'est un bio-op de Hindemith? Grünewald? Kepler?

La dernière citation donne la réponse : Die Harmonie der Welt de Hindemith, où ça délire pas mal avec des philosophes en effet.

Et où il est bel et bien question de sorcellerie (envers la mère de Kepler).

En revanche, ça a été créé dans la seconde moitié du XXe (années 50), il me semble.

Rubato a écrit:

Non, il n'a pas été victime des nazis.

(Du coup, victime des nazis au sens où il a été mis à l'index, mais pas mis physiquement en danger.)

Benedictus a écrit:

C'est un bio-op de Hindemith? Grünewald? Kepler?

Kepler.

DavidLeMarrec a écrit:

La dernière citation donne la réponse : Die Harmonie der Welt de Hindemith, où ça délire pas mal avec des philosophes en effet.

Et où il est bel et bien question de sorcellerie (envers la mère de Kepler).

Oui, mais on ne peut pas parler de thème fantastique pour autant.

Citation :

En revanche, ça a été créé dans la seconde moitié du XXe (années 50), il me semble.

1957...je ne sais pas pourquoi j'ai dit première moitié...(j'ai dû confondre avec Mathis der Maler) désolé pour l'erreur.

DavidLeMarrec a écrit:

Rubato a écrit:

Non, il n'a pas été victime des nazis.

(Du coup, victime des nazis au sens où il a été mis à l'index, mais pas mis physiquement en danger.)

Oui, on est d'accord.

Rubato a écrit:

Oui, mais on ne peut pas parler de thème fantastique pour autant.

Tout à fait ! Je faisais référence à ta citation, je voulais juste dire que j'avais fini par comprendre d'où ça venait. Très bizarre de lire ça en traduction et par fragments !

(De même, je sais bien que tu répondais à Benedictus sur « tué par les nazis », j'essayais juste de mettre un peu données – que vous connaissez déjà, certes – dans la machine pour participer un peu, vu que je n'ai pas été réactif pendant la devinette !)

À qui l'tour?

Je suis assez accaparé aujourd'hui (et de toute façon c'est Benedictus qui a fait tout le boulot ET trouvé le premier).

Oui, mais c'est toi qui as écrit le titre de l'opéra.

Sans doute un destin que seuls
Les cieux peuvent comprendre
M'a destiné aux pleurs,
Et m'a fait naître pour souffrir,
Comme la colombe pour gémir,
Et la brise pour soupirer.
II me semble parfois que mon âme,
Epuisée de tant de peines
Aspire à des cieux plus limpides,
Tendue vers un bien inconnu,
Comme la flamme vers l'éther,
Comme le ruisseau vers la mer.