J'ai eu l'occasion d'assister à un des concerts de l'intégrale des sonates par Igor Levy dans le petit Festspielhaus.
Avec une jauge réduite de moitié et le port du masque sauf pendant le concert,l'ambiance est quasi religieuse .
Igor Levit joue 4 sonates par soirée en 8 cycles sans interruption entre les sonates ce qui est déjà une sacrée performance(il a d'ailleurs eu un trou de mémoire au début de la 11ème.supprimé à la retransmission sur arte.)
Igor Levit est un pianiste très controversé qui a de convictions musicales et sociales très fortes.Son intégrale assez récente a beaucoup divisé les critiques par ses options.
Ce concert proposait:la 17éme sonate dite la Tempête,la 11ème,3ème et 8éme dite Pathétique.
Ce qui frappe chez lui, hors une virtuosité extraordinaire au service de la musique, c'est la violence des contrastes ,du plus infime pianissimo au triple fortissimo souvent en quelques secondes,l'importance des silences,le travail inouï sur les résonances et les harmoniques,la clarté du jeu, ce qui donne un Beethoven écorché vif,violent emporté mais aussi tendre et pudique.
On peut détester ses ralentissements extrêmes ou le temps est comme suspendu(ce n'est pas sans rappeler un certain Glenn Gould) ou ces accélérations paroxystiques mais en tout cas ça ne laisse pas indifférent .
L'apogée du concert fut ce soir là le mouvement lent de la 3ème sonate , le dialogue sublime à plusieurs voix avec croisement de mains atteint la un sommet pianistique.
Tous ces concerts sont visibles sur Arte concert encore quelques temps mais la bande son trés compressée ne rend pas compte de la véritable dynamique sonore.