Le "jazz-rock" au sens large (des années 60 à nos jours)

Al Di Meola : Elegant Gypsy (77)


Une réussite à tous les niveaux : interprétation (cast stellaire), compositions (parmi les meilleures du genre), arrangements (colorés et luxuriants) et production (à la clarté digne d'un Ken Scott).

Chapeau bas.

Al Di Meola : Casino (78)


Mêmes caractéristiques qu'Elegant Gypsy avec les mêmes qualités.

Al Di Meola : Splendido Hotel (80)


L'exceptionnel (Dinner Music of the Gods, Isfahan) côtoie le dispensable (Roller Jubilee, I Can Tell).

Brecker Brothers : The Brecker Bros (75)


Cet irrésistible Some Skunk Funk.

Du jazz-funk de premier ordre.

On rebondit sur Rypdal : Terje Rypdal Waves (1978)


Waves est sans doute l'un des plus jazz rock du guitariste norvégien. La basse a un son incroyable. Et la guitare! Avec ses attaques de cordes estompées par la pédale de volume, Rypdal s'affirme comme un instrumentiste de premier plan, loin de la virtuosité d'un McLaughlin, mais à la sonorité à la fois étherée et très profonde, par ailleurs doublé d'un compositeur hors pair : en témoignent les morceaux "Per Ulv" ou "The Dain Curse". Et puis, Jon Christensen à la batterie est un monument, une sorte de Dejohnette européen. Reste la trompette du danois Palle Mikkelborg, toujours bien placée. On peut ne pas aimer, mais il faut reconnaître qu'avec le Colours d'Eberhard Weber, c'est le genre de disque qui a fait d'ECM un label si spécial. A mon sens on frise la perfection du genre.

Toujours eu un peu de mal avec Rypdal.Faudra que je retente.

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Barry Miles : Barry Miles and Silverlight (74)

Du jazz-rock de premier ordre indispensable à tout amateur de Return to Forever et des albums solo d' Al Di Meola.

CCPP (1975)

CCPP, c'est André Ceccarelli, entouré de trois requins de studios (Marc Chantereau aux claviers et percussions, Slim Pezin à la guitare et Christian Padovan à la basse), et d'une flopée d'invités pour des sections de cuivres qui tuent. Du pur jazz funk, mais français cette fois. L'ensemble du disque a la pêche, mais le premier morceau "Joris of Lumina" est une vraie petite merveille.

J'ai ce disque, mais mon écoute date...à retenter.

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Barry Miles and Silverlight : Magic Theater (75)


Pour le très Corea Down to Mirth, le lyrique Finger Ring et la jam échevelée du morceau-titre.
Encore un excellent cru.  

Patrick Gentet a écrit:

Dans la nébuleuse de Soft Machine (côté jazz), voici une petite perle :

The Keith Tippett Group : Dedicated To You, But You Weren't Listening (1971)


Keith Tippett, fantastique pianiste de jazz britannique fut un temps pianiste de King Crimson (Il est sur In The Wake Of Poseidon, Lizard, et Islands). Il est accompagné d'Elton Dean au sax, ainsi que de Marc Charig et Nick Evans (l'ossature cuivresque du Soft 3) et d'un certain Robert Wyatt à la batterie. Il faut écouter ce joyau qui oscille entre du jazz rock tendance Nucleus, du free jazz et du Canterbury. Le morceau "Green and Orange Night Park" est un pur chef d’œuvre avec un solo d'anthologie d'Elton Dean, et une rythmique à deux batteries qui propulse l'ensemble vers des sommets. Je dédie ces lignes au pianiste qui nous a quittés au mois de juin.

Je viens d'écouter ça et ça m'a beaucoup plu, notamment les très intenses Green and Orange Night Park (effectivement Dean est très en verve!) et Black Horse.
Merci du conseil!

Quelques années auparavant, en trio (histoire de me contredire d'un post au suivant ), celui, pas mal non plus, de l'album What comes after :

Terje Rypdal Trio
Philharmonie, Berliner Jazztage
November 3, 1972

Terje Rypdal (elg, fl)
Barre Philips (b)
Jon Christensen (d)

. Journal - Horizon - Black Boy - Back of J. - Bend It

FM broadcast, TT: 42:33

(pas trouvé de lien d'écoute en ligne)

Électrisant et énergisant.

Barry Miles : Sky Train (77)


L'album le plus ambitieux et abouti de Barry Miles comme le démontre brillamment la suite de 20 minutes Cityscape (et en grande formation).

@ Arnaud : vraiment ravi que le Keith Tippett t'ai plu. C'est un pianiste que je trouve extraordinaire de toucher et d'inventivité, résolument free ou musique improvisée, ce qui n'est pas dans le sujet de ce forum, mais le free jazz est une autre de mes passions. Une mention bien pour Barry Miles, particulièrement le dernier cité.
@ Alifie : Terje Rypdal est très bien placé dans ma hiérarchie, même si il n'est pas tout en haut. C'est un guitariste d'atmosphères, avec un son qui lui est propre. Il n'est pas dans la ligne des guitaristes influencés par McLaughlin, et c'est très bien ainsi (même si pour moi McLaughlin est au Panthéon). Le disque avec Miroslav Vitous et Jack DeJohnette est effectivement un monument (Vitous est mon préféré quand il s'agit de l'archet). Et le groupe de Rypdal augmenté de Barre Philipps sur "What Comes After" est une vraie pépite. Le disque Odyssey est pour moi au niveau d'un chef d'oeuvre. Par contre, je ne connais pas ces enregistrement live. Je vais essayer de me pencher là dessus.

Je vous donne ce disque en pâture :

Neil Sadler : Theory Of Forms (1999)

Une section de cuivres / sax avec les frères Fowler (Bruce, Steve et Walt), Albert Wing et Kurt McGettrick et la guitare de Mike Keneally, autrement dit une flopée de musiciens de Zappa (1974 et tournée de 1988). Tout ce joli monde entoure le leader aux claviers et aux percussions pour un jazz rock de rêve avec des compositions à la fois complexes et accessibles. Plus jazz rock que le maître moustachu, mais tout aussi inspiré, ou peu s'en faut. Il n'y a pas d'autre disque du monsieur (à ma connaissance), et c'est bien dommage. Je me hasarde à une note : 15/20

Patrick Gentet a écrit:

@ Alifie : Terje Rypdal est très bien placé dans ma hiérarchie, même si il n'est pas tout en haut. C'est un guitariste d'atmosphères, avec un son qui lui est propre. Il n'est pas dans la ligne des guitaristes influencés par McLaughlin

Si tout de même, du moins dans la première moitié des années 70, ne serait-ce qu'avec son premier album ECM (Terje Rypdal), qui est pour l'essentiel une relecture du Jack Johnson de Miles Davis ou avec son thème Bend it de la même période, qui en est également inspiré (il interprétait aussi Devotion de JML à l'époque, cf. la vidéo de l'INA citée plus haut), mais sa personnalité musicale était à l'évidence largement constituée avant qu'il n'entende JML (tu peux aussi l'écouter dans ce registre sur l'album Morning Glory de John Surman, cf. playlist jazz).

Citation :

[...] Par contre, je ne connais pas ces enregistrement live. Je vais essayer de me pencher là dessus.

A l'occasion, penche-toi aussi sur ta boîte de MPs.


P.S. recommandation aux amateurs de prog qui ne suivraient pas les fils jazz : https://jazzinbritain1.bandcamp.com/track/a-love-supreme

Alifie a écrit:

P.S. recommandation aux amateurs de prog qui ne suivraient pas les fils jazz : https://jazzinbritain1.bandcamp.com/track/a-love-supreme

L'ambiance du début m'a fait penser à la revisite du duo McLaughlin/Santana sur le disque Love, Devotion Surrender.

arnaud bellemontagne a écrit:

Nucleus : Under the Sun (74)


Entre Miles Davis et Soft Machine.
Magnifique.

Très bon effectivement, mais plus facile d'écoute que les 2 références que tu cites et qui proposent des sonorités un peu plus âpres ou dissonantes.
Le petit côté groovy en plus est très sympa.
Nucleus a fait d'autres albums dignes d'intérêt ?

La discographie de cette formation est exceptionnelle. Jusqu'a Out of the Long Dark (79) tout est d'un très grand intérêt à l'exception notable de Labyrinth (73). Le sommet de leur production va de Solar Plexus (70) à Under The Sun (74).

Sans vouloir trop en rajouter, la discographie du groupe est exceptionnelle jusqu'à "Out of the Long Dark", et Labyrinth compris (bien que plus jazz). Une mention spéciale à "Solar Plexus" que je trouve gigantesque.

J'écoute Solar Plexus en ce moment. Là pour le coup, la filiation avec Soft Machine me paraît évidente.

Santana : Lotus (1974)

Un de mes 5 disques live préférés. C'est pour moi la période la plus riche de Santana. Sur la première demie heure, les morceaux s'enchainent sans arrêt. On est en apnée. Les solos de guitare d'une inspiration exceptionnelle, les percussions jouées en l'air (à contretemps) qui font rebondir la musique, le son de l'orgue magique de Tom Coster, Le piano de Richard Kermode, la basse de Doug Rauch, et la batterie de Shrieve. Tout est au zénith dans ce disque.

Oui, je suis d'accord ce Lotus cristallise a merveille la période la plus inventive de Santana.
Quels sont tes 4 autres live de coeur ? (je suis sûr qu'on en a quelques uns en commun)

Un coup de coeur, ça défie la raison. Je vais par conséquent donner la liste des 4 autres diques live qui m'ont marqué à jamais. Le choix est forcément arbitraire, et je n'ai pas hiérarchisé (impossible pour moi)
Frank Zappa : You Can't Do that On Stage Anymore, Vol 2 (Helsinki Concert 1974) (1988), Frank Zappa : Zappa In New York (1977), Miles Davis : Dark Magus (1974), Magma : Live (1975)


2 disques de Zappa, ça peut sembler déraisonnable, mais ces deux-là sont tellement denses et cohérents à mon goût que j'étais forcé de les mettre. Pour le Miles, c'est peu le même problème, j'aurais pu en ajouter, mais je ne devais pas tricher. Enfin, le Magma Live, c'est relié à la première fois que les ai vus en concert : c'était à cette même époque, et c'était mon deuxième concert (le premier c'était VDGG 1 semaine plus tôt). Je suis resté marqué à vie.

The Mysterious Flying Orchestra ‎– The Mysterious Flying Orchestra (1977)



Disque aussi kitsch que la pochette laisse penser, malgré la présence de Charlie Mariano, Steve Marcus et même Larry Coryell.
Arrangements guimauves, nappes de violon sirupeuses, morceau (mal) chanté agaçant : tout y est.
Quelques bons moments (dans les 2 premiers et le dernier morceau), mais pas assez pour passer à la postérité.
Fond sonore correct de télétravail, ou musique d’ascenseur (au choix)

EDIT: pochette en hommage au label (Flying Dutchman) de Bob Thiele, qui produit cette merveille ?

Patrick Gentet a écrit:

On a ces deux la en commun auxquels j'ajoute :



Tiens, j'oubliais The Great Deceiver de King Crimson!

arnaud bellemontagne a écrit:
"Tiens, j'oubliais The Great Deceiver de King Crimson!"

Tu vois que l'exercice est difficile, car tu as été tenté d'en ajouter un, ce qui fait 6. C'est vrai que tous les disques que tu cites sont des références. Pour ce qui concerne Yes et Gentle Giant, je préfère leurs disques studio, mais je deviens pointilleux.

Larry Coryell : Lady Coryell (1968), Coryell (1969), Spaces (1970


Les 3 premiers disques du guitariste américain, parfois un peu oublié du panthéon des grands du genre. Sur les deux premiers, excellents au demeurant, une mention spéciale à "Stiffneck", duo avec Elvin Jones, et "The Jam With Albert" dans le second, en trio avec Bernard Purdie à la batterie, et le bassiste météore Albert Stinson (mort en 1969 à 24 ans)
. Quant au troisième opus, c'est un des sommets du jazz rock. Le line up est un rêve : McLaughlin, Cobham, Vitous et Corea entourent Coryell.

Je connais un peu Spaces et pas du tout les deux précédents.
Concernant Coryell j'ai surtout écouté Barefoot Boy et l'Eleventh House (l'éponyme et Level One).
Superbes disques.

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Bill Bruford : Feels Good To Me (78)


Annette Peacock...chanter sur un disque de jazz-rock devrait être interdit par la loi (à part pour Todd Rundgren et Demetrio Stratos)

Mais voilà, comment résister à un disque qui recèle des trésors comme Beelzebub,Sample and Hold et If You Can't Stand the Heat ?

arnaud bellemontagne a écrit:

Annette Peacock

   

arnaud bellemontagne a écrit:

...chanter sur un disque de jazz-rock devrait être interdit par la loi (à part pour Todd Rundgren et Demetrio Stratos)

chanter sur un disque d'un de ses accompagnateurs est rarement recommandé (surtout quand on peut chanter aussi faux qu'Annette à l'époque).

Inusable :



/playlist?list=PLL7DCiqr-NKD7syJ1zpH4sz7UW7N4B5k7



                 /watch?v=KCC9Qh8zutU

Oui, consensus autour de ce magnifique Hot Rats.

Gros intérêt musicologique pour montrer l'élaboration d'un chef d'oeuvre.

Oui, c'est très éclairant même si ça n'est pas le genre de chose que l'on réécoute volontiers (AMHA).

The New Tony Williams Lifetime : Believe It (1975)

Que dire de ce batteur sinon qu'il est incroyable de musicalité ? Une technique entièrement au service de la musique. L'association avec Holdwsworth est extraordinaire et propulsera le guitariste vers les sommets. Une inventivité rythmique incessante, des breaks fulgurants. On pourrait parler des heures de Tony Williams.

Mon batteur préféré tous styles confondus : souplesse incroyable, merveilleux toucher de cymbales, sens inoui de la pulsation.

Un prince.

D'après les témoignages de nombre de musiciens, jouer avec lui n'était pas chose aisée tant son jeu complexe nécessitait de la part des instrumentistes une attention de tous les instants.
Bon, il avait également un caractère de cochon.

Benoit Widemann : Stress (1978), Tsunami (1979), 3 (1984)

J'aime beaucoup Benoit Widemann : c'est un peu l'équilibre entre la Zeuhl, le jazz rock, un peu de progressif. Tsunami est sans doute le plus abouti, et 3 un peu plus jazz. Une certaine influence de McCoy Tyner pour une musique plus électrique, mais venant de la nébuleuse Vander, c'est assez naturel. En tout cas, un maître des synthés doublé d'un pianiste très doué. N'oublions pas qu'il fut claviériste de Magma à 18 ans.

Dans la série "claviériste de Magma", il y a Patrick Gauthier et son magnifique Bébé Godzilla (81)

On a aussi celui-ci :
Jean Philippe Goude : Drones (1980)

Il n'a jamais été chez Magma, mais on est tout proche (Weidorje)

Oktagon : Oktagon (1980, Orientation (1982)

Un groupe allemand, voisin du Passport de Klaus Doldinger, avec une forte imprégnation de Weather Report. Très agréable, sans être essentiel.

Ablution (1974)

Un groupe entre suèdois et britanniques, avec John Gustafson (Roxy Music, Ian Gillan Band, Quatermass), Pete Robinson (Quatermass, Brand X), Björn J:Son Lindh (excellent flutiste avec une grosse disco), Janne Schafer (très bon guitariste de session). du jazz rock avec des accents funk qui tient bien la route.

Chick Corea : Return To Forever (72)


Le léger What Game Shall We Play Today ? mis à part, on va de merveilles en merveilles (le pénétrant morceau-titre, le sublime Crystal Silence et le diptyque au long cours Sometime Ago/La Fiesta).

Grand, grand disque!

Brand X : Livestock (77)


Un très beau live qui privilégie la dimension plus improvisée de la formation.

arnaud bellemontagne a écrit:

Chick Corea : Return To Forever (72)

Grand, grand disque!

Tout est dit.

Brian Godding : "Slaughter on Shaftesbury Avenue" (1988)

Voici un petit bijou pas très facile à trouver (je n'ai que le vinyle que j'ai numérisé). C'est dommage, car le garçon est un vrai virtuose de la 6 cordes, avec un style que je trouve très personnel, une sorte de synthèse entre un Holdsworth et un McLaughlin. Un jazz rock de haute énergie. Le morceau "Blue Sun" avec sa lente montée vaut le détour.
P.S. : Brian Godding, c'est lui qui officie sur Kohntarkosz. On peut par ailleurs trouver des choses sur un site célèbre de videos.

Encore un disque a attraper.

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Return To Forever : Light As A Feather (73)


Deuxième volet de ce jazz aérien aux délicieuses fragrances latines.

Superbe album Avec une chanteuse étonnante, et le formidable standard "Spain" repris entre autres par Al Jarreau.