Haendel - Sonates en trio, ou instruments seuls et b.c.

On peut trouver divers fils sur ce forum consacrés :

> aux opéras ou oratorios, aux cantates ;
> à la musique sacrée ;
> au Dixit Dominus ;
> à la Water Music et au Fireworks ;
> aux suites pour clavecin.

Les liens sont recensés par lulu, dont on ne louera jamais assez l’œuvre de bienfaisance universelle, à l’index discographie : https://classik.forumactif.com/t6976-index-discographique .

Le fil discographie les indispensables https://classik.forumactif.com/t790-handel-disques-indispensables?highlight=haendel , un peu « fouillis » et où les sonates (musique de chambre) ou concertos sont un peu évincés, fournit aussi des pistes aux archéologues et spéléologues. Mais son écheveau est difficile à démêler.

On trouve pourtant de fort belles choses dans les  sonates ou concertos. La question du réemploi par Hændel de certains thèmes, voire de certaines œuvres par transcription ; son amour transversal de certains instruments (le hautbois en particulier) ; l’interprétation de concertos par des ensembles de "poche" qui les apparentent à de la musique de « chambre »,  posent la question d’une classification.
Mais si la finalité des fils en discographie est de pouvoir s’y repérer, trouver des pistes d’écoutes : la classification la plus commune m’a semblé préférable à savoir :

> Sonates en trio ou pour instruments seuls et basse continue ;
> Concertos pour orgue ou pour instruments seuls ;
> Concertos grossos.

J’ouvre donc ces trois fils avec ce même préambule.

J’y apporterai sans doute au fil du temps quelques éléments, mais si d’aucun·e·s souhaitent faire une présentation ou intervenir dès maintenant : bienvenue !

Ici débute le fil

SONATES EN TRIO ou POUR INSTRUMENTS SEULS AVEC BASSE CONTINUE

ISSU DU FIL INDISPENSABLES
Je continue ma série du classement, en toute rigueur s’entend, du fil des indispensables.

1- SONATES POUR FLUTE TRAVERSIERE

Jorge a écrit:

Je continue ma série des disques indispensables, ca fait chier tout le monde mais moi ça me distrait. […]

Les sonates pour flûte: par Kuijken irrempacable:

[…]
Voilà de quoi débuter dans handel !

Melo mann a écrit:

Je recommande également les sonates pour flute par Camerata Köln. Unterhaltungsmusik comme disent les allemands, mais de bien beaux sons, comme on aimerait en entendre plus souvent

2- SONATES POUR FLUTE A BEC

Jorge a écrit:

Je continue ma série des disques indispensables, ça fait chier tout le monde mais moi ça me distrait. […]

Les sonates pour flûte à bec: par Dan Laurin, sublime de poésie et d'imagination:

[…]
Voila de quoi débuter dans handel !

3- SONATES POUR VIOLON

Jorge a écrit:

Je continue ma série des disques indispensables, ca fait chier tout le monde mais moi ca me distrait. […]

Les sonates pour violon: par Kurosaki et Christie, en parfaite osmose (amants?):

[…]
Voila de quoi débuter dans handel !

4- SONATES EN TRIO Op.2 et 5 [dont des merveilleuses sonates en trio avec hautbois avec… mais j’en reparlerai, enfin c’est probable]

Jorge a écrit:

@ Havrais:

L'extrait est issu du disque de l'assemblée des Honnestes Curieux consacré, chez Zig Zag Territoires, à Handel. Il s'articule autour de sonates en trio du même acabit et de préludes, très beaux, pour clavecin.

Il me semble qu'il est reparu récemment en collection économique Zebra. Donc aucune raison de se priver.

Ce n'est pas follement endiablé mais d'une très belle tenue.

xoph a écrit:

Quelqu'un aurait une version des sonates en trio de l'Op.2 (dont j'aime beaucoup certaines sonates) à me conseiller ?

Je suis resté sur ma faim avec les pourtant excellents interprètes de Sonnerie. Il me semble que l'on peut sans doute être plus tourbillonnant et intense. En même temps la discographie n'a pas l'air d'être pléthorique.

Spoiler:

Jorge a écrit:

[…]
L'extrait est issu du disque de l'assemblée des Honnestes Curieux consacré, chez Zig Zag Territoires, à Handel. Il s'articule autour de sonates en trio du même acabit et de préludes, très beaux, pour clavecin.

Il me semble qu'il est reparu récemment en collection économique Zebra. Donc aucune raison de se priver.

Ce n'est pas follement endiablé mais d'une très belle tenue.

Je suis beaucoup plus enthousiaste :

L’Assemblée des Honnestes Curieux : une poignée de très beaux albums (Jean-Féry Rebel, Pierre Danican Philidor) et puis évanouis… Pas vraiment en fait, on y trouve une toute jeune Amandine Beyer (le Haendel est sans doute son premier disque en « son » nom – 2003), promise à l’avenir que l’on sait.

Aux côtés d’Amandine Beyer et Alba Roca aux violons :
Antoine Torunczyk, hautbois
Baldomero Barciela, viole de gambe
Chia-pin Kuo, clavecin

Pour moi un des Haendel pour l’ile déserte : le hautbois Antoine Torunczyk est une vraie merveille de phrasé et de cantabile. L’instrument « favori » de Haendel aura rarement été mieux servi. Une respiration ample et fondue des cinq partenaires, dont la richesse sonore acquiert une pâte presque orchestrale.

Et surtout une musique, à fendre les pierres (dès la plage une avec l’andante de toute beauté au hautbois – HWV 386), ou pleine de vivacité, et de surprises (l’allegro de la sonate HWV 389 - on se croirait presque chez CPE Bach).

Mineures les sonates en trio ou a quattro  de Haendel ? Oh, que non ! D’ailleurs, peut-on les isoler si facilement du reste de sa production ? Le hautbois chante les plus belles arias, et le livret du disque relève les emprunts, passages (opéras, anthems,…)

« A partir du concerto grosso Op.3 n°3 édité par Walsh [tripatouilleur en chef de la profusion haendellienne], l’Assemblée des Honnestes Curieux – constatant une partie d’alto octaviée à partir de la basse et surtout la similitude des thèmes avec l’antem de Chandos « My song shall be avay » HWV 252 en a imaginé une version selon le modèle de la sonate a quattro ». Cuisine de chef·fe·s !

My Favourite Instrument
Concertos, sonates et arias avec hautbois

Xenia Löffler, direction et hautbois
Marie Friederike Schöder, soprane
Batzdorfer Hofkapelle

Haendel à propos de ses sonates en trio : « J’avais coutume à cette époque d’écrire comme un diable, mais surtout pour le hautbois qui était mon instrument favori ».
Xenia Löffler, à partir de cette affirmation (attribuée au flûtiste Weidemann, qui jouait sous la direction de Haendel) tire l’anche à soi et construit son disque autour du hautbois chez Haendel.

Transcriptions (ou œuvres aux distributions instrumentales fluctuantes) ; une Almira Suite cousue pour la circonstance (mise en valeur du rôle du hautbois dans cet opéra) ; enlacements voix / hautbois dans des arias ; emprunts ; concerto attribué à Haendel.
A boire et à manger : quoi de plus authentiquement haendélien finalement ?

Chouette disque, même si je trouve l’orchestre parfois un peu pâle et si le hautbois de Xenia Löffler ne me procure pas toujours les frissons de Torunczyk (disque supra ).

J'ai écouté le disque de L'assemblée des honnestes curieux que tu proposes dans ton post précédent Xoph, et c'est en effet un beau disque, notamment pour les sonates avec hautbois. Et je suis bien d'accord, celle qui ouvre l'album est un petit chef-d'œuvre. Merci pour la découverte.

et terriblement addictif !

Jorge a écrit:

Les sonates pour flûte à bec: par Dan Laurin, sublime de poésie et d'imagination

J'en ai écouté pas mal de versions : Stefan Temmingh/Wiebke Weidanz (avec un continuo au clavecin seul), Dorothée Oberlinger/Ensemble 1700. Mais, avec Brüggen/Bylsma/Leonhardt : c'est bien cette version Dan Laurin que je placerais au dessus du lot.

"Sublime de poésie et d'imagination" [encore que pour la poésie, Brüggen ne soit pas en reste] comme le dit Jorge, mais aussi le continuo le plus incisif et dynamique que je connaisse dans ces œuvres. Le violoncelle d'Hidemi Suzuki, tout de vivacité, fait merveille ; l'alternance orgue/clavecin par Masaaki Suzuki apporte une diversité bienvenue. Très belle version.

Brüggen est unique (un vibrato très reconnaissable, un phrasé superbe), mais le continuo (Bylsma/Leonhardt - excusez du peu) est trop en retrait à mon goût (c'est beaucoup une question de prise de son, dommage ! ou Leonhardt, qui n'aimait pas Hændel, fait la tronche).

Frans Brüggen
Anner Bylsma, violoncelle
Gustav Leonhardt, clavecin


Dan Laurin, flûte à bec alto
Masaaki Suzuki, clavecin et orgue
Hidemi Suzuki, violoncelle baroque

Leonhardt et Frans Brüggen dans la sonate [pour flûte à bec] en la mineur, Op. 1 No. 4, HWV 362, et ce si magnifique larghetto qui ouvre le disque avec Bylsma (pas présent ici).

Brüggen, à nouveau sur un nuage : le souffle fait musique. Quelle merveille !