Classe d'analyse musicale

Bonjour,

Merci d'abord de m'avoir accepté sur ce forum.

Je voudrais savoir s'il serait possible de faire la publicité ici d'une classe d'analyse musicale que je viens de monter.

Il ne serait pas seulement question d'en donner le lien, mais, si cela était possible, d'en discuter pour connaitre la pertinence d'une telle initiative (que j'ai créée suite à quelques sollicitations) qui, a ma connaissance n'existe pas sur le web (au vu de la multiplication des classes musicales qui se sont ouvertes, surtout suite au Covid, je me pose des questions sur les raisons de cette absence…).

En vous remerciant d'avance pour vos réponses,

Bien à vous,

Phil

Bienvenue Philcare !

Pas évident de te répondre sans davantage de détail : quel est ton objectif (créer une communauté, rendre un service, en retirer une rémunération), quel serait ton format exact (cours en direct, à la demande, format de site web, de vidéo, en libre accès, en accès partiel, en accès payant), et bien sûr à quel type de contenu tu penses ?

C'est très intéressant en soi, mais je ne mesure pas du tout le nombre de gens susceptibles de s'y intéresser, d'autant que l'offre a été tellement saturée que l'engouement s'est sans doute un peu tari pour ce type de format.

[quote="DavidLeMarrec"]Bienvenue Philcare !

Merci beaucoup pour l'accueil !

DavidLeMarrec a écrit:

d'autant que l'offre a été tellement saturée que l'engouement s'est sans doute un peu tari pour ce type de format.

Oui, donc l'a priori est plutôt négatif…

J'ignorais qu'il y avait tant d'offres dans cette matière. En fait, vous me l'apprenez. Merci d'excuser mon ignorance. J'ai dû mal chercher.

DavidLeMarrec a écrit:

Pas évident de te répondre sans davantage de détail : quel est ton objectif (créer une communauté, rendre un service, en retirer une rémunération),

Rendre un service tout en en tirant une rémunération. Comme je l'ai dit, c'est suite à quelques sollicitations que je me suis lancé dans ce projet (qui répond évidemment à plusieurs de mes passions, la pédagogie, la transmission du savoir et l'analyse musicale).

À plus long terme et moins modestement, pour tout vous dire, c'est aussi créer une école (au sens abstrait) d'analyse sur la base de mes concepts et de mes approches. Sans entrer dans le détail (je le pourrais si ça peut intéresser), je voudrais que l'analyse musicale reviennent à quelque chose de plus concret, de plus utile, pour le musicien, dans sa pratique de tous les jours.

DavidLeMarrec a écrit:

quel serait ton format exact (cours en direct, à la demande, format de site web, de vidéo, en libre accès, en accès partiel, en accès payant), et bien sûr à quel type de contenu tu penses ?

En fait, comme je vous l'ai dit, cette classe existe déjà (elle s'est ouverte il y a une semaine). C'est simplement de l'apprentissage par visioconférence, en groupe (entendu qu'en la matière la synergie est particulièrement profitable). J'ouvrirai certainement des classes en présentiel un jour, mais pour le moment, je ne suis pas assez implanté quelque part en particulier.

Seulement, pour le moment, elle touche beaucoup trop peu de monde (je voudrais monter quatre niveaux d'apprentissage).

Et comme je vous l'ai dit, j'ignorais qu'il y avait une saturation de l'offre, je pensais naïvement que cette initiative était originale parce que je ne trouvais rien de la sorte sur le net. Je me disais (en fait "on" me disait) qu'elle valait le coup d'être connue, d'en faire donc un peu la publicité, chose que je ne sais absolument pas faire…).

Mais si vous me dites que le sujet est saturé, je vais certainement revoir ma position (n'hésitez pas, d'ailleurs, à m'indiquer tous les lieux qui proposent ce type d'activité et divulguent ce savoir et ce savoir-faire, ça m'intéresse beaucoup).

DavidLeMarrec a écrit:

C'est très intéressant en soi, mais je ne mesure pas du tout le nombre de gens susceptibles de s'y intéresser

Je suis dans la même situation. C'est la raison pour laquelle j'aimerais beaucoup pourvoir en discuter, notamment avec des musiciens classiques, avec des élèves aussi (l'analyse musicale ne se limite pas à la musique classique, mais personnellement, c'est celle à laquelle je m'intéresse, et particulièrement la musique tonale occidentale — et pré-tonale, baroque).

Encore un grand merci pour votre réponse. J'espère vous avoir apporté quelques éclaircissements.

Bien à vous.

Ah, tu as changé de pseudo ! Je viens donc de te re-souhaiter la bienvenue dans le fil d'à-côté.

Citation :

J'ignorais qu'il y avait tant d'offres dans cette matière.

Je ne parlais pas de ce sujet-ci, mais en général. On a été bombardés de choses exceptionnelles en visio : le boulot, les formations / MOOC, les concerts, les cours… les gens ont passé beaucoup de temps sur ce type de format et je constate empiriquement qu'autour de moi on en a un peu marre et qu'on laisse passer des retransmissions ou des conférences qui auparavant auraient été jugés des événements inratables !

Citation :

À plus long terme et moins modestement, pour tout vous dire, c'est aussi créer une école (au sens abstrait) d'analyse sur la base de mes concepts et de mes approches. Sans entrer dans le détail (je le pourrais si ça peut intéresser), je voudrais que l'analyse musicale reviennent à quelque chose de plus concret, de plus utile, pour le musicien, dans sa pratique de tous les jours.

Dans ce cas, tenter l'aventure, même à fonds perdus, est sans doute un moyen intéressant d'avoir des retours et d'affiner la démarche. Ma remarque portait plutôt sur le modèle économique : si ton projet avait été d'en vivre ou d'en faire un solide complément de revenu, ça paraissait ambitieux.

Citation :

Seulement, pour le moment, elle touche beaucoup trop peu de monde (je voudrais monter quatre niveaux d'apprentissage).

Et comme je vous l'ai dit, j'ignorais qu'il y avait une saturation de l'offre, je pensais naïvement que cette initiative était originale parce que je ne trouvais rien de la sorte sur le net. Je me disais (en fait "on" me disait) qu'elle valait le coup d'être connue, d'en faire donc un peu la publicité, chose que je ne sais absolument pas faire…).

Oui, il faudrait que l'offre soit connue. Je ne devrais pas faire la promotion du Démon, mais une pube Facebook, ça peut toucher un public cohérent, et ça ne coûte pas très cher il me semble – en tout cas je vois plein de jeunes ensembles en utiliser.

DavidLeMarrec a écrit:

Ah, tu as changé de pseudo !  Je viens donc de te re-souhaiter la bienvenue dans le fil d'à-côté.

Ça ne fait jamais de mal ;-).

DavidLeMarrec a écrit:

On a été bombardés de choses exceptionnelles en visio (…) on en a un peu marre

Je l'entends.

D'autant plus que personnellement ça fait près de 15 ans que « j'enseigne » par internet (par pure passion), alors croyez bien que lorsque j'ai vu cette horde de nouveaux pédagogues débarquer, ça m'a très vite agacé après m'avoir fait rire. Pour moi, nous ne faisons vraiment pas le même métier. J'ai même rencontré des gens qui après un an de piano avait une gueule suffisamment sympathique pour se déclarer prof de piano et prodiguer leur cours par skype (sans jamais toucher l'instrument, évidemment).

DavidLeMarrec a écrit:

Dans ce cas, tenter l'aventure, même à fonds perdus, est sans doute un moyen intéressant d'avoir des retours et d'affiner la démarche.

Oui, c'est ce que je fais. Avec déjà des affinements intéressants.

DavidLeMarrec a écrit:

Ma remarque portait plutôt sur le modèle économique : si ton projet avait été d'en vivre ou d'en faire un solide complément de revenu, ça paraissait ambitieux.

Oui… on a toujours dit de mes projets qu'ils paraissaient ambitieux, j'ai l'habitude ("ambitieux" bien relativement parlant je ne cherche pas non plus à déterrer la Tour Eiffel).
Heureusement j'ai eu la chance d'en voir aboutir plus d'un qu'on disait sans avenir.
J'ai sûrement une bonne étoile.

Je pense que celui-ci est tout simple, en vérité. Il ne demande qu'à être un peu affiné, un peu connu et… essayé.

DavidLeMarrec a écrit:

Je ne devrais pas faire la promotion du Démon, mais une pube Facebook, ça peut toucher un public cohérent, et ça ne coûte pas très cher il me semble – en tout cas je vois plein de jeunes ensembles en utiliser.

Quand je parle de "publicité", j'y pense dans son sens original (vu votre culture, je n'ai pas besoin de l'expliquer). La publicité FB, j'y ai déjà eu recours pour d'autres projets, l'impact est très discutable. Je pense qu'hormis quelques grandes enseignes, c'est surtout FB qui en tire profit.

Mais ça n'est jamais comme ça que j'ai abordé les choses et ce projet en particulier. Je ne suis pas un épicier. Je vis de ma création et cette classe n'est que l'expression de ma passion pour le sujet (qui n'est rien d'autre que de la "formation musicale augmentée"), l'expression aussi de ma passion pour la pédagogie et la transmission du savoir.

Je voudrais juste qu'on sache qu'il existe, qu'on sache ce qu'on y trouve et comment ça se passe (à des années lumières des fantasmes que j'entends ici ou là). Pouvoir toucher des gens vraiment motivés et intéressants. Mais pas des millions non plus. Les places sont de toutes façons limitées.

Et si j'ouvre un fil tel que celui-ci, c'est pour pouvoir me faire une idée plus précise de ce que les gens s'imaginent être l'analyse musicale. Entendu que très peu nombreux sont ceux qui l'ont vraiment pratiquée et les fausses vérités vont forcément bon train.

Les connaitre me permet de travailler dessus, de connaitre les choses sur lesquelles je dois être attentif. J'ai perdu toute objectivité, je suis trop acquis au sujet, j'en vois trop les immenses bienfaits, moi qui m'en sers quotidiennement depuis tellement d'années dans ma pratique de la musique J'ai besoin qu'on me ramène sur Terre.

Mais bon, au vu des débats que ce fil déchaine, je peux déjà en tirer une leçon très claire : tout le monde s'en fout.

D'ailleurs, un grand merci à vous d'être passé, même si ça n'était que par courtoisie.

Et rassurez-vous : je ne gémis pas du tout, cette adversité me stimule. Je donne rendez-vous à beaucoup de gens dans un ou deux ans.

Bonne fin de journée

Bonsoir/jour, Philic,

Je découvre le sujet. Je ne peux pas dire pour l'heure si je serai intéressé par des cours d'analyse musicale (pour des raisons d'emploi du temps en vérité, car la chose m'intéresse véritablement); en revanche...

Philic a écrit:

À plus long terme et moins modestement, pour tout vous dire, c'est aussi créer une école (au sens abstrait) d'analyse sur la base de mes concepts et de mes approches. Sans entrer dans le détail (je le pourrais si ça peut intéresser), je voudrais que l'analyse musicale reviennent à quelque chose de plus concret, de plus utile, pour le musicien, dans sa pratique de tous les jours.

... cela m'intéresse! Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vos concepts et vos approches? La démarche ne peut que me séduire, puisque j'aspire à composer, et que j'ai besoin de concret pour avancer!

Lt.Kijé a écrit:

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vos concepts et vos approches? La démarche ne peut que me séduire, puisque j'aspire à composer, et que j'ai besoin de concret pour avancer!

Elle est simple. Elle s'inscrit en faux contre le courant d'aujourd'hui qui passe plus son temps à inventer des outils qu'à vraiment analyser (le grand mot est la "méthodologie"), outils qui rapidement deviennent le sujet et l'objet réel de la recherche, au détriment de l'œuvre.

L'autre penchant dommageable, et qui découle tout naturellement du fonctionnement de nos universités, c'est la recherche du compliqué. On veut montrer à quel point c'est compliqué. Or, le créateur n'est jamais obsédé de complication, mais de simplicité.

Pour moi :
1) l'œuvre doit rester au cœur de l'analyse, et son objet, son sujet,
2) on est encore très loin d'avoir épuisé le potentiel des outils simples qu'on a déjà,
3) l'analyse se doit se rester objective, c'est-à-dire de s'appuyer sur ce qui existe, sur ce qui s'entend (ce qui, implicitement, induit de tenir compte de l'auditeur·trice)
4) l'analyse est là pour montrer à quel point les choses sont simples (c'est ce qu'il y a de magnifique dans la musique classique : à partir d'un matériau archi simplissime — beaucoup plus simple que la variété ou la pop — qu'on pourrait réduire à II - V - I ou même simplement V - I, on parvient à faire des merveilles de caractères radicalement différents). J'aime bien le terme de simplexité qu'on doit à un neurologue.

Tu vois, rien d'extraordinaire. Ça peut même sembler l'évidence si l'on ignore les dérives que prend l'analyse depuis une vingtaine d'années.

J'espère que ça répond un peu à ta question. Mais tu trouveras une réponse plus précise lorsque sortira le premier bouquin sur lequel je travaille en ce moment, qui fait l'analyse de la Sonate dite « facile » de Mozart.

Bien à toi.

Philic a écrit:

Elle est simple. Elle s'inscrit en faux contre le courant d'aujourd'hui qui passe plus son temps à inventer des outils qu'à vraiment analyser (le grand mot est la "méthodologie"), outils qui rapidement deviennent le sujet et l'objet réel de la recherche, au détriment de l'œuvre.

Je suis assez d'accord sur ce point.

Philic a écrit:

L'autre penchant dommageable, et qui découle tout naturellement du fonctionnement de nos universités, c'est la recherche du compliqué. On veut montrer à quel point c'est compliqué. Or, le créateur n'est jamais obsédé de complication, mais de simplicité.

 Ceci n'est pas toujours vrai, il y a des compositeurs qui, dans certaines œuvres, recherchent le compliqué, ou du moins qui ne cherchent pas la simplicité.

Philic a écrit:

Pour moi :
1) l'œuvre doit rester au cœur de l'analyse, et son objet, son sujet,
2) on est encore très loin d'avoir épuisé le potentiel des outils simples qu'on a déjà,
3) l'analyse se doit se rester objective, c'est-à-dire de s'appuyer sur ce qui existe, sur ce qui s'entend (ce qui, implicitement, induit de tenir compte de l'auditeur·trice)

Cela me semble bon  

Philic a écrit:

4) l'analyse est là pour montrer à quel point les choses sont simples (c'est ce qu'il y a de magnifique dans la musique classique : à partir d'un matériau archi simplissime — beaucoup plus simple que la variété ou la pop — qu'on pourrait réduire à II - V - I ou même simplement V - I, on parvient à faire des merveilles de caractères radicalement différents).

Selon moi cette affirmation n'a de péremptoire que le ton que vous lui donnez.  

Philic a écrit:

J'espère que ça répond un peu à ta question. Mais tu trouveras une réponse plus précise lorsque sortira le premier bouquin sur lequel je travaille en ce moment, qui fait l'analyse de la Sonate dite « facile » de Mozart.

J'adore cette sonate, une merveille! Voilà qui est tout à fait alléchant

Merci à toi, @Lt.Kijé pour ton retour.

Lt.Kijé a écrit:

Selon moi cette affirmation n'a de péremptoire que le ton que vous lui donnez.

Note qu'il n'y a aucune affirmation dans ce que j'énonce. Ce sont des approches, des directions, des partis-pris qui sont appliqués aux analyses. Les résultats (l'analyse) prouvent parfois le contraire de l'axiome.

Quoi qu'il en soit, ce fil ne me semble pas revêtir le moindre intérêt. Je vais le "clore" juste en donnant le lien vers la classe (si on me le permet), on y trouvera quelque chose de plus détaillé et étayé :

https://www.analyse-musicale.fr