[Rock Progressif] Playlist

King Crimson : Beat (82)
King Crimson : Red (74)


Agréablement surpris par ces deux albums : j'étais peu familier de Beat et Red est bien meilleur que dans mon souvenir (notamment Starless dont je trouvais la mise en tension laborieuse).

Le solo ultra minimaliste de Starless a toujours le pouvoir de me faire décoller très loin

Tu parles de celui du regretté Ian Mcdonald ?

Oui, paix à son âme. Je garderai en mémoire sa prestation de 21st Century Schizoid Man, une merveille.

Mais non, je parlais d'abord de celui de Fripp....une réelle montée planante....

Änglagård : Hybris (1992)
C'est assez intéressant sur le plan compositionnel et technique.
A part ça, j'y entends beaucoup d'influences (du Yes, King Crimson, Genesis, ELP et parfois du PFM dans les rares passages chantés) et de belles études de styles par rapport aux groupes pré cités, mais sans y déceler quelque chose de réellement personnel. Je crois que c'est ce qui me gène principalement dans les groupes de Néo Prog, j'y entend de très bons musiciens mais pas de style propre qui apporte réellement quelque chose de plus.

A ce titre, sans doute Dream Theater reste pour moi le groupe le plus cohérent à ce niveau. Il est clair que je n'apprécie pas du tout ce groupe, mais je dois reconnaître que dans ce que j'ai pu écouter de ce style, c'est peut être les plus personnels dans leur parcours (attention, cet avis n'engage que moi )

Leur second album, Epilog (instrumental d'un bout à l'autre) est encore plus dense et abouti. Un chef d'oeuvre, AMHA.

C'est sûr qu' Anglagard sonne clairement vintage là où Dream Theater à une approche plus moderne (même si leur musique peut paraître plus superficielle).

Ah oui, petite question sémantique : le néo-prog désigne les groupes des années 80 (principalement anglais) qui prolongeaient le style de Genesis, avec des titres ramassés et une certaine accessibilité mélodique.On songe à Marillion, Pendragon, IQ, Pallas, Twelfth Night.
Anglagard c'est plus du "rétro-prog".

King Crimson : Thrak (95)


Si l'album est solide et bien construit avec des beaux moments (Walking On Air, Dinosaur) , on peut pointer un recul du groupe au niveau des innovations et des trouvailles : Vroom Vroom fait plus qu'évoquer Red et l'ombre des Beatles (et oui!) plane sur une bonne part du disque.

Bon disque dans l'absolu, mais on est en droit d'exiger plus de la part d'un groupe de cette stature.

Mais, l'ombre des Beatles plane un peu sur une grosse partie des albums de rock, en général. Curieux que je ne l'ai pas senti sur celui-ci . Mais je suis d'accord avec toi par rapport à Vroom
Quant à l'innovation, je la trouve surtout dans la formation du groupe en double trio (à peu près), et dans cette ambivalence création/destruction qu'elle génère (assez flagrante selon moi dans des titres comme B'boom ou Sex sleep eat drink Dream).
C'est pour les albums suivants, en revanche, que je suis un peu plus critique, où je trouve la redite beaucoup plus flagrante

King Crimson avait déjà une relation particulière avec les scarabées (Cat Food, Happy Family, Ladies of the Road...), Adrian Belew (fanatique des Beatles devant l'éternel) n'a fait qu'accentuer le phénomène, même si, bien entendu, King Crimson ne se réduit pas à ça.

Entièrement d'accord avec les titres que tu viens de citer (sauf Happy Family, peut être), mais à l'écoute de Thrak je ne l'entend pas forcément

Le début d'Happy Family me fait un peu penser au Lennon d'I Want You.

Ah oui, au niveau de la mélodie, c'est pas faux

The Flower Kings : Retropolis (1996)

J'ai beaucoup plus accroché à ce groupe qu'à leur compatriotes d'Anglagard. Bien qu'on y entende des influences claires des groupe des 70ies (dans le prog, certes, mais aussi dans les harmonies du jazz rock), l'ensemble me semble plus cohérent.
Je dois néanmoins avouer que j'ai été plus réceptif aux titres chantés (et même s'il y a parfois une légère tendance à ressembler à John Wetton). J'ai l'impression que cela m'aide mieux ressentir le côté narratif de la musique ; les longues suites instrumentales ont tendance à vite me perdre. En revanche l'aspect psychédélique de certains passages m'a plu. Les traitements sonores et la gestion des effets fonctionnent très bien, a mon sens.

J'rai donc écouter le suivant

Spock's Beard : The Light (1995)
Alors ça, ça me parle davantage. Une fusion de riffs très classiques issus du vieux répertoire prog et de passages clairement plus orientés sur le groove. J'aime aussi la prestation vocale qui, bien que lorgnant un peu sur des interprétations plus "variet" par moments (enfin, quand je dis variet, je pense plutôt à un genre de mainstream américain), colle plutôt pas mal avec l'ensemble instrumental. Bon, en parlant d'ombre qui plane sur certains titres de certains groupes, celle des Floyd est très présente dans la suite The Water.

En tout cas, c'est un groupe que je place en priorité dans l'écoute du répertoire prog des années 90
Merci du tuyau, Arnaud

Je t'en prie.
Tu as bien identifié les similitudes entre le chant de John Wetton et celui de Roine Stolt (Flower Kings), idem pour le côté un peu melliflu de la voix de Neal Morse (Spock's Beard).

Eloy : Silent Cries And Mighty Echoes (79)


Superbe disque de space-rock qui nous emmène loin du plancher des vaches.

kegue a écrit:

Spock's Beard : The Light (1995)
Alors ça, ça me parle davantage.

Les deux groupes (Spock's beard et Flower Kings) sont en effet comparés et comparables, mais comme toi je préfère les américains que j'ai suivis longtemps alors que j'ai vite décroché avec Flower Kings. La musique de Spock's beard est pour mon goût plus structurée et moins bavarde malgré des moments bien déjantés, là où plusieurs albums de Flower Kings durent deux ans.

Tu parles de The light, le meilleur suit. Beware of darkness et The kindness of strangers sont fabuleux, pour s'en tenir à la première période dans laquelle j'aime également beaucoup V, avec les solos de cor du bassiste Dave Meros    Et puis Okumoto n'était pas encore aux claviers dans The light...
Dans la période avec le batteur Di Virgilio au chant, X surpasse largement le reste; un de leurs meilleurs albums. Depuis j'ai du mal avec les chanteurs successifs, trop formatés FM américain.

De mon côté je préfère largement les Flower Kings à la musique plus riche, complexe et ambitieuse que celle de Spock's Beard. Plus européenne en somme.

Rush : Grace under pressure
****

Univers zero : Uzed
***

Et après des années j'ai réécouté les deux premiers Marillion dont j'ai tous les albums. J'ai trouvé ça épouvantable. Je ne renie pas la suite, bien sûr. Enfin j'espère.

Clutching At Straws est quand même pas mal.

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Eloy : Colours (80)



Un album à l'esthétique spatio-futuriste qui ravira les amateurs des disques de Saga et de Rush de la même période.

King Crimson : Islands (72)


Un album qui dégage une délicieuse et poétique impression d'étrangeté.

Pas évident de parler du morceau-titre.

C'est pas 1971 ?

Effectivement, c'est décembre 1971, bien joué!

Et l'album est fabuleux.

Collage : Moonshine (1994)

Pour moi un des tout meilleurs albums du courant néo-prog des 90's. J'en étais totalement fan à l'époque, et si je fréquente beaucoup moins ces contrées aujourd'hui, à la réécoute je constate avec bonheur que ça a bien mieux résisté à l'épreuve du temps que des IQ, Arena... C'est du pur néo-prog qui procure un plaisir immédiat, avec des envolées irrésistibles dans la pièce maîtresse In your eyes.
Le style fait penser et annonce leurs compatriotes polonais de Riverside, sans les accents metal de ces derniers. (Entretemps la formation Satellite sera issue des cendres de Collage)

Je ne savais pas trop où classer ce type de musique "KosmoRock".
Atem de Tangerine Dream de 72/73 dans une réédition en 2 CD, le second comportant un live de 73 à Berlin.
Musique pour amateur du genre cosmique, d'un trio qui tient son nom d'un titre des Beatles ("tangerine trees and marmelade skies").
J'avais écouté le long playing à l'époque, prêté par une amie adepte des paradis artificiels (Woodstock...). Amusant, 50 ans après.

Je connais peu la première période dite "expérimentale" de Tangerine Dream.

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Camembert : Schnorgl Attahk (2011)


Un album dont la qualité est inversement proportionnelle au ridicule du patronyme du groupe. Le groupe a pour lui de sortir des sentiers battus du tout venant prog : pas de claviers, des tournures funk, un amour du groove, de la harpe, des cuivres et une influence zappaienne (période 73-74) parfaitement assumée et intégrée.

Un coup de maître (avec une prise de son à l'avenant).

Pas facile d'écouter les albums de la première période de Tangerine dream avant la signature chez Branson !

Autre chose.



C'est avec cet album (4ème) que j'ai découvert le groupe de Peter Hammill.
Un lien intéressant avec King Crimson, Robert Fripp joue sur les 2 faces (du 33t).
J'ai lu que l'opus a été réédité avec des bonus.

Marillion : An hour before it's dark [2022]

C'est à se demander si ce n'est pas leur meilleur album depuis Afraid of Sunlight; au moins Marbles en tout cas.

J'ai hésité à l'acheter, ayant arrêté après Anorak ophobia.
Si ça vaut le coup tant que ça, je vais aller y jeter une oreille attentive

Ecoute prévue dans la semaine.

arnaud bellemontagne a écrit:

groupe Camembert [...]

Un album dont la qualité est inversement proportionnelle au ridicule du patronyme du groupe. Un coup de maître.

D'autres auraient écrit proportionnelle au ridicule, mais je te rejoins : Camembert c'est parfait comme nom.

A force de vouloir compliquer les choses je me suis pris les pieds dans le tapis.
Bien vu.

J'écoute depuis quelques jours le nouveau Flower Kings intitulé By Royal Decree.
J'ai beaucoup de mal à le cerner pour le moment.
Affaire à suivre.

Priam : Diffraction (2001)


Excellent disque d'une éphémère formation hexagonale dominée par la guitare volubile et lyrique de Chris Casagrande.
Si le malencontreux diptyque ethno-opératique Stella/In Pace grève la dynamique de l'album, la qualité des compositions (à la lisière du prog et du jazz-fusion) et le travail sur les textures achèvent de convaincre.

L'ami Charlie Mariano, toujours dans les bons coups.

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Camembert : Negative Toe (2012)


Pour ce deuxième album le groupe passe à la vitesse supérieure.
Fécondée par un extra-terrestre et Gros bouquin figurent parmi les plus brillantes pièces progressives (école Zappa circa 73-74) de ces dernières années.
Confondant.

Banco : Seguendo le Tracce (75)



Un superbe live avec une version d'anthologie du fantastique Metamorphosis

Jethro Tull : Songs From the Wood (77) / Heavy Horses (78) / Stormwatch (79)



Une brillante trilogie folk.

Magma : Wurdah Itah (74)


Le plus épuré et peut-être le plus "russe" des albums de Magma.

Quelle musique envoûtante!

Depuis le temps que je voulais me remettre au progressif, voilà une belle opportunité qui se présente !

Du coup :

Magma : Ẁurdah Ïtah (1974)

Eh bein, on dirait un remake rock des Noces de Stravinsky et du cycle Mikrokozmosz de Bartók (par ailleurs, on n'est pas loin d'un Kancheli pulsé dans Blüm tendiwa) ; c'est rigolo.

Ça reste quand même assez gentil dans l'ensemble, je m'attendais à beaucoup plus volcanique.

Pardon, je plombe un peu l'ambiance.  

Non, pas du tout, tu as raison : comme je le disais plus haut, le propos du groupe sur le disque est plus sobre et épuré qu'à l'accoutumée (j'entends également des bribes de Moussorgski).

Le Magma le plus incandescent, on le trouve par exemple sur Mekanik Destruktiw Kommandoh ( déjà plus orffien) ou Live de 1975 :

J'irai écouter ces albums, merci beaucoup pour la suggestion.

A ton service

Bubblemath : Edith Peptide (2017)



Excellent disque de prog excentrique (alla Gentle Giant) à forte sensibilité pop dans le sillage d'un Echolyn.

Ozric tentacles : Arborescence (1994)


Je connais ce groupe de nom depuis trente ans et n'en avais jamais écouté une note. Je pensais bêtement que c'était du néo-prog naïf des années 90 comme j'en ai apporté une caisse chez Emmaüs . Et en fait c'est du prog-jazz-rock instrumental de haute volée et c'est absolument génial. Quelle claque !   

Oui, la découverte d'Ozric Tentacles ça a été également une grosse claque pour moi!

Autres albums conseillés : Erpland, Jurassic Shift ou encore les plus récents The Hidden Step et Spirals in Hyperspace.

Merci d'avoir anticipé la question que j'allais te poser sur leurs albums essentiels. Et ça corrobore le résultat de mes recherches sur la question.

Anglagard : Hybris (92)


L'album du renouveau prog des années 90 qui établit des standards de sophistication et de complexité digne des grands ancêtres des années 70.

Rigoureusement indispensable.

The Flower Kings : By Royal Decree (2022)


Après de multiples écoutes, je dois dire que j'aime beaucoup ce nouvel album (double, le troisième d'affilée ) qui se situe dans la lignée des deux précédents : des chansons ramassées aux arrangements pointillistes et colorés et une mise en sourdine des velléités épiques de la formation. Des morceaux comme le fantastique The Great Pretender, le brillant instrumental Evolution, le malicieux Letter ou encore The Big Funk (à la mélodie aux faux airs de  Tubular Bells de Mike Oldfield) capturent le groupe à son meilleur.

Dores et déjà un des grands disques de 2022.