[Jazz] Playlist

darkmagus a écrit:

  J’ai lu, ravi de voir que toi aussi tu places Miles Davis au sommet de ta hiérarchie  

Ca a été ma porte d'entrée dans le jazz et depuis je n'en démords pas, son œuvre et tellement vaste et protéiforme qu'elle me semble inépuisable. Par contre, par rapport à toi (si j'en crois ton pseudo) c'est vraiment sa période "classique" qui me passionne. En gros de la B.O d' Ascenseur pour l'échafaud, même si c'est un disque un peu à part, ou disons Milestones jusque Filles de Kilimanjaro. Et dans ces 10 années de productions je vénère 2 trucs : Kind of Blue du premier quintet (très original je sais   ) et le coffret Complete live at the plugged nickel du second quintet. Avant j'aime déjà mais moins, après je trouve qu'il y a des sommets mais aussi plus de tri à faire.

Ceci dit c'est peut-être tout simplement ma moindre sensibilité au jazz électrique qui explique ça, même si parfois je peux adorer certains trucs.

Thomasl47 a écrit:

The Third Decade

Pas beaucoup écouté jusqu'à présent, je ne me souvenais plus que le premier titre était si beau

Somptueux oui, mais tout le disque est magnifique

Thomasl47 a écrit:

Miles Davis

Par contre, par rapport à toi (si j'en crois ton pseudo) c'est vraiment sa période "classique" qui me passionne.

D’où la nécessité de se méfier des apparences  

J’ai pris ce pseudo parce-que j’en voulais un qui fasse référence à Miles Davis et qui corresponde à un titre d’album ou de titre enregistré par lui, et qui corresponde à ce qui pouvait ressembler à un personnage, exit donc les Milestones, Walkin’ et autres So What, il y avait bien Mademoiselle Mabry ou Funny Valentine, mais on m’aurait pris pour une jeune fille, ce dont je suis très loin pour qui me connait  

Sur le Deezer du début, à l’époque où l'on pouvait échanger entre membres, j’avais choisi comme pseudo « Frelon Brun » (qui est toujours actif) mais on m’a pris pour un apiculteur (véridique), j’ai décidé de ne pas le renouveler ici.  

Et puis je voulais un nom qui symbolise Miles, il me restait Prince of Darkness, mais ça faisait un peu trop prétentieux, The Sorcerer ou Dark Magus, et comme pour moi Miles Davis est plus un mage noir qu’un sorcier, mon pseudo était trouvé, d’autant plus que je l’avais déjà utilisé avant d’être ici, sur un forum dédié aux musiques sombres et expérimentales, (à l’époque ça collait parfaitement au genre), j’ai donc repris le même.  

Voilà, voilà, mais n’en déduis pas pour autant que Dark Magus est mon album préféré du Miles électrique, loin de là, je lui préfère nettement Get Up With It et On The Corner, deux disques fétiches pour moi.  

Thomasl47 a écrit:

En gros de la B.O d' Ascenseur pour l'échafaud, même si c'est un disque un peu à part, ou disons Milestones jusque Filles de Kilimanjaro. Et dans ces 10 années de productions je vénère 2 trucs : Kind of Blue du premier quintet (très original je sais   ) et le coffret Complete live at the plugged nickel du second quintet. Avant j'aime déjà mais moins

   Avant il y a déjà une fabuleuse année 1954 qui se termine en apothéose avec les disques Prestige du 25 décembre et la collaboration avec Monk  

Pour Miles Davis, en fait je n’ai pas de période préférée (même si l’époque qui va de 1954 à 1968 est d’une densité de chefs d’œuvre incroyable) mais plutôt des disques préférés, Ascenseur, Milestones, Kind of Blue, Kilimanjaro  en font bien sûr partie, je suis plus réservé sur le live at the plugged nickel, et sur les lives de Miles des années 60 en général, je le trouve beaucoup plus expérimental en studio (les disques du 2ème quintet ou plus tard On The Corner par exemple), sur scène il avait tendance à ressasser ses tubes en les jouant (et en les dénaturant) de plus en plus vite.  

Moins vrai pour le "Lost Quintet" (Shorter/Corea/Holland/DeJohnette) qui ne jouait quasiment que son répertoire électrique.



www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_lm9DcgS8Lqmf8-J6_t8-0bGOJJBvbGv7A

darkmagus a écrit:

Voilà, voilà, mais n’en déduis pas pour autant que Dark Magus est mon album préféré du Miles électrique, loin de là, je lui préfère nettement Get Up With It et On The Corner, deux disques fétiches pour moi.  

Ah He Loved Him Madly, certainement mes 2 albums préférés de la période aussi  

darkmagus a écrit:

je suis plus réservé sur le live at the plugged nickel

Moi cette intégrale des 7 sets / 2 soirées enregistrées me passionne depuis 10 ans : l'impression d'être là dans l'intimité du club à revivre ces moments d'exception, à regarder les morceaux évoluer, se construire... Mais je crois que c'est autant l'ambiance que la musique qui me fascine !

Allez, du coup

Miles Davis - Live at the Plugged Nickel (23 Décembre 1965, 4è set)

Alifie a écrit:

Moins vrai pour le "Lost Quintet" (Shorter/Corea/Holland/DeJohnette) qui ne jouait quasiment que son répertoire électrique.

Oui, mais le Lost Quintet ayant été enregistré en novembre 1969, on était quasiment déjà dans la décennie suivante

pour te chicaner : février-mars pour le 1er enregistrement (bootleg qui gratte)

Spoiler:

mais il est vrai qu'en novembre

Alifie a écrit:

pour te chicaner : février-mars pour le 1er enregistrement (bootleg qui gratte)[size=11]

[spoiler]

(sans Shorter à Newport, avant que tu ne me chicanes à ton tour )

Ben si, un peu quand même, on ne sait pas ce qu'ils ont joué là, il y avait peut-être "Walkin'" et "So What" au programme

Une fois chacun (je viens de regarder), tu connais le site plosin par coeur ? et I Fall in Love Too Easily systématiquement ensuite (2:03 et 3:22 à Pleyel), pas grand-chose à voir avec le précédent 5tet, d'autant plus que plusieurs titres de Bitches Brew ont été élaborés en concert avec cette formation, avant les séances studio. Ceci dit, comme Thomas, personnellement j'aime beaucoup les enregistrements de 1965 au Plugged Nickel, où le 5tet déconstruit les standards pour les réinterpréter chaque fois différemment, comme savait le faire un Art Pepper (et tout autant les concerts japonais de 1964 avec Sam Rivers et le même répertoire, tout sauf éculé suivant qui l'interprète et comment).

¤¤¤ 



www.youtube.com/watch?v=BcYeASgJ3vU

Alifie a écrit:

(et tout autant les concerts japonais de 1964 avec Sam Rivers et le même répertoire, tout sauf éculé suivant qui l'interprète et comment).

J'aime beaucoup le Miles in Tokyo que j'ai de cette tournée, avec notamment un My funny valentine exceptionnel... Par contre la prise de son est moyenne je trouve, il y a un "pré écho" (je ne sais pas comment dire ça, on entend les choses avant qu'elles arrivent ) qui gâche (un peu) le plaisir.

C'est dû à la porosité des bandes magnétiques : si tu visionnes le concert de Miles à Pleyel, on entend particulièrement bien un pré-écho sur I Fall In Love Too Easily (vers 38:30), mais là, c'est assez normal s'agissant d'une bande vidéo restée quelques décennies dans un placard avant d'être numérisée.

www.youtube.com/watch?v=cRjWgPurE70

mais le pitch est visiblement trop élevé (long et compliqué à corriger, donc zappé).

Alifie a écrit:

C'est dû à la porosité des bandes magnétiques : si tu visionnes le concert de Miles à Pleyel, on entend particulièrement bien un pré-écho sur I Fall In Love Too Easily (vers 38:30), mais là, c'est assez normal s'agissant d'une bande vidéo restée quelques décennies dans un placard avant d'être numérisée.

Merci pour ces explications, intéressant de savoir d'où vient ce phénomène.

Le terme porosité n'est pas idéal, mais tu as compris l'idée : dû au fait que, la bande magnétique étant stockée enroulée sur elle-même, le signal peut à la longue traverser son support pour s'inscrire (par induction parasite) sur la spire de la bande située au dessus, qui est lue en premier, d'où ce pré-écho, particulièrement sensible quand il y a d'importants écarts de niveau sonore, comme sur le I Fall In Love Too Easily du concert de Miles Davis à Pleyel.

https://inconstantsol.blogspot.com/2011/08/abdullah-ibrahim-and-carlos-ward-live.html
en vidéo (son calamiteux) : www.youtube.com/watch?v=ENmYxyccwm0 + https://www.youtube.com/watch?v=yx-512Z0_24

Deux beaux concerts parus en LP, le premier, au Sweet Basil, sur le label Ekapa d'Abdullah Ibrahim et le second, contre sa volonté, sur un label polonais, ni l'un ni l'autre réédités en CD.

Cecil Taylor : Conquistador! (66)


Un disque confondant.

www.youtube.com/playlist?list=PLLQiex-sV-5YsTnrf_eeAEYYag1-t6YoQ

un autre bel album en duo d'Abdullah Ibrahim, avec le contrebassiste Johnny Dyani cette fois, en 1973.

Spoiler:

Anthony Braxton : Compostion no. 323c (2007)
Mary Halvorson : guitare électrique
Taylor Ho Bynum : cornet, bugle, trompbone, trompettes basse et piccolo, coques, sourdines
Anthony Braxton : saxophones sopranino, soprano, alto, baryton, basse et contrebasse, électronique
(Victoriaville, mai 2007)

Le tandem Abdullah Ibrahim/Carlos Ward est en effet magnifique...
...

A l'époque encore dans la même veine :

Dollar Brand ‎at Montreux
Recorded 18th July 1980
Enja (1980)
https://music.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mqWs2FIRVphdZyn-6Y-zq15B3nmUhDGGo

darkmagus a écrit:

J’ai pris ce pseudo parce-que j’en voulais un qui fasse référence à Miles Davis [...] il y avait bien Mademoiselle Mabry ou Funny Valentine, mais on m’aurait pris pour une jeune fille, ce dont je suis très loin pour qui me connait  

La confusion n'aurait pas duré non plus trop longtemps je pense  

mabuse a écrit:

darkmagus a écrit:

J’ai pris ce pseudo parce-que j’en voulais un qui fasse référence à Miles Davis [...] il y avait bien Mademoiselle Mabry ou Funny Valentine, mais on m’aurait pris pour une jeune fille, ce dont je suis très loin pour qui me connait  

La confusion n'aurait pas duré non plus trop longtemps je pense  

Le pseudo ne préjuge pas du genre (cf. le mien par ex), tu aurais donc également pu choisir Tutu  !



www.youtube.com/watch?v=-kIFRYjTAfw

www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_m4-mR2rJe7Gwh9lCPqzZgX0Hl6WnLEHGE

un album à la couleur particulière : le poète norvégien Jan Erik Vold, https://en.wikipedia.org/wiki/Jan_Erik_Vold, accompagné par Chet Baker et un 4et, y déclame, sur le modèle des poètes de la beat generation, certains de ses poèmes (habitué du milieu du jazz, il a aussi enregistré avec Jan Garbarek).

et la version anglaise de l'album : www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mCGwAf3g3_T90cIfPs3qj9CYd46gKOSXQ

Spoiler:

African Sketchbook
Abdullah Ibrahim – piano & flute
"recorded on 16 May 1969 at Radio Bern"
Enja (1973)
https://music.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_m6uJ9TzPIzumHXeWdBQAFCM7cqdzTdYj4

https://www.allmusic.com/album/african-sketchbook-mw0000351655

McCoy Tyner : Fly with the wind (76)




Avec Billy Cobham.      

On pourrait presque ranger cet album aussi jouissif qu'explosif dans la catégorie jazz-rock.

Je viens de regarder ça.
Quelle osmose et quelle ferveur!
30 minutes de bonheur.
Cette formation est un absolu du jazz des 70's.
Merci @Alifie

arnaud bellemontagne a écrit:

Je viens de regarder ça.
Quelle osmose et quelle ferveur!
30 minutes de bonheur.      
Cette formation est un absolu du jazz des 70's.
Merci @Alifie  

J'ai également beaucoup apprécié.

www.youtube.com/watch?v=BQ2wllNbQdg

formidable 4tet post free, ici dans sa 1ère période, avant sa reformation dans les années 2000, et à mon avis dans un de ses meilleurs concerts (à l'époque, Dave Liebman se consacrait uniquement au soprano).

McCoy Tyner
Trident

McCoy Tyner, piano, clavecin, célesta
Ron Carter, contrebasse
Elvin Jones, batterie

Arnaud en avait parlé, de mémoire (à moins qu'il y ait d'autres apparitions de McCoy Tyner au clavecin). Célesta aérien et clavecin en nappes sonores, ou percussif et cinglant : quel tempérament !
Beaucoup aimé

Ah oui, un disque merveilleux.

Piano et flûte contrebasse à bec, une flûtiste que j'apprécie beaucoup

https://www.youtube.com/watch?v=SmBNC6ttYaQ

https://open.spotify.com/album/2JWPdXh99rqOiOa4oTbgEX

Le premier album de la formation, avec notamment une belle interprétation de Lonely Woman.

Bill Evans : You Must Believe In Spring (77)


Quel art des respirations et quel phrasé!  

www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mt7SxIcDlQxGOj0g72zjPqg64nGs8jxXc

A cette époque, les moyens vocaux d'Abbey Lincoln ne sont plus les mêmes qu'auparavant et ses compositions personnelles sont tout sauf faramineuses, mais sa présence, qui doit beaucoup à son impressionnante (chez une chanteuse de jazz de sa génération, du moins) diction, est toujours intacte.

Pour saluer la réapparition effective de Mélo, après ses quelques posts maigrelets de ces derniers mois :



https://sunramusic.bandcamp.com/album/space-is-the-place-music-for-the-film

Freddie Hubbard : Breaking Point (64)

Encore un peu d'Ornette Coleman en vidéo, en Italie en 1974, avec James Blood Ulmer, Sirone et Billy Higgins :  www.youtube.com/watch?v=FlY8puv3-tw