Playlist (152)

• Britten: Lachrymæ, Reflexions on a Theme of John Dowland, op. 48, pour alto et piano:

Yuri Bashmet (alto), Sviatoslav Richter (piano)
En public, Freiburg, III.1985
Mezhdunarodnaya Kniga

• Britten: Six Metamorphoses after Ovid, op. 49, pour hautbois solo:

Heinz Holliger (hautbois)
Forde Abbey, VII.1991
Philips

Deux chefs-d’œuvre chambristes composés coup sur coup (fin 1950-début 1951) - et qui illustrent bien la diversité des esthétiques et des styles de Britten.

• Correa de Arauxo: 12 tientos:

Bernard Foccroulle (orgues de la Epistola et del Evangelio de la Colegiata de San Pedro, Lerma; orgue de la Iglesia Santa Maria, Tordesillas)
Lerma, Tordesillas, VI.2021
Ricercar

Les pièces d’orgue du deuxième CD. Le style très intériorisé de Foccroulle est vraiment idéal pour les œuvres de Correa de Arauxo (la dimension spéculative et l’intensité émotionnelle ou spirituelle) - et en plus, il registre avec sobriété, ce qui est une bonne chose pour ces orgues espagnoles qui ont tendance à pouët-pouëter sévère. Je réitère donc ma recommandation à Cololi.

Xavier a écrit:

Braunfels: Ulenspiegel/Sieghart

Si tu veux en raconter un mot, ne t'en prive pas !

Ravel: La Nuit/Rophé

• Schubert: Glaube, Hoffnung, Liebe:

Samuel Hasselhorn (baryton), Joseph Middleton (piano)
Entraigues-sur-la-Sorgue, IV.2021
Harmonia Mundi

Ça vient de sortir, et c'est vraiment très bien, très persuasif (mais ce n'est pas du tout le joli Schubert mélodique et glotto qu'on entend là.) Voir ici.

Xavier a écrit:

Ravel: La Nuit/Rophé

C'est le double CD des Cantates de Rome qui paraît ces jours-ci chez BIS? C'est mieux que Plasson, j'imagine?

Oui c'est ça; mieux que Plasson, trop tôt pour le dire, mais c'est surtout plus complet, il y a les 5 cantates plus courtes en plus.

Je voulais dire: au niveau de la captation et de la mise en place, ça doit être plus détaillé et étagé que Plasson?

Il y a des chances oui, mais en écoutant 5 minutes à faible volume et sans comparer, je ne peux pas être affirmatif.

Giovanni Giorgi (? - 1762) : Ave Maria, Messe à deux chœurs, In omnem Terram et autres œuvres chorales
- Chœur de chambre de Namur, Cappella mediterranea, Clematis, Leonardo Garciá-Alarcón

Magnifique.

Spoiler:

Iskender a écrit:

Et puis dans ce genre de musique, quand il y a des doublures de sacqueboutes je jubile.

Je n'arrive pas à trouver la contrepèterie (pourtant, une phrase avec des mots qui se terminent en «-bile» et «-boute», il y en a forcément une.)

Benedictus a écrit:

Iskender a écrit:

Et puis dans ce genre de musique, quand il y a des doublures de sacqueboutes je jubile.

Je n'arrive pas à trouver la contrepèterie (pourtant, une phrase avec des mots qui se terminent en «-bile» et «-boute», il y en a forcément une.)

Tu refléchis trop Mr requiem . Tu vas finir par te faire du mal

Je cherchais aussi une contrepèterie cela reste quand même à creuser.

Szymanowski : Quatuor n°1
Vachement bien tout ça !

Iskender a écrit:

Giovanni Giorgi (? - 1762) : Ave Maria, Messe à deux chœurs, In omnem Terram et autres œuvres chorales
- Chœur de chambre de Namur, Cappella mediterranea, Clematis, Leonardo Garciá-Alarcón

Magnifique.

Sinon, ça ressemble à quoi ? Jamais entendu causer…

Szymanowski : Quatuor n°2
Encore mieux !

(nouveauté)
Felice Giardini , Johann-Christian Bach – Quatuor avec hautbois, quintettes avec clavecin (et parfois hautbois)… – L’Astrée (CPO 2022)
→ Musique d’une très belle veine mélodique, qui évoque l’ambiance du fameux concerto pour clavecin de Dittersdorf.
→ Super disque, je le mets ici pour encourager xoph qui est parfois un peu seul sur le baroque instrumental.

DavidLeMarrec a écrit:

(nouveauté)
Felice Giardini , Johann-Christian Bach – Quatuor avec hautbois, quintettes avec clavecin (et parfois hautbois)… – L’Astrée (CPO 2022)
→ Musique d’une très belle veine mélodique, qui évoque l’ambiance du fameux concerto pour clavecin de Dittersdorf.
→ Super disque, je le mets ici pour encourager xoph qui est parfois un peu seul sur le baroque instrumental.

ah, ça se voit tant que ça

Ben, c'est dommage, il n'y a que toi parmi les contributeurs actifs qui en sois un gros consommateur. (Et comme c'est précisément ce que j'écoute le moins de tout le répertoire post-1600, je n'ai pas forcément beaucoup à dire…)

Benedictus a écrit:

• Schubert:

Samuel Hasselhorn (baryton), Joseph Middleton (piano)
Entraigues-sur-la-Sorgue, IV.2021
Harmonia Mundi

Ça vient de sortir, et c'est vraiment très bien, très persuasif (mais ce n'est pas du tout le joli Schubert mélodique et glotto qu'on entend là.) Voir ici.

Surpris que parmi les nouveautés du vendredi tu aies commencé par ici plutôt que par là :

Spoiler:

Les aléas de la précommande en non-dématérialisé: les deux étaient supposés m'arriver aujourd'hui, mais finalement j'ai reçu Schubert-Hasselhorn hier soir, et Holliger-Gerhaher devrait m'être livré demain.

DavidLeMarrec a écrit:

Ben, c'est dommage, il n'y a que toi parmi les contributeurs actifs qui en sois un gros consommateur. (Et comme c'est précisément ce que j'écoute le moins de tout le répertoire post-1600, je n'ai pas forcément beaucoup à dire…)

Et encore, l'on doit en grande partie à tes contributions, l'espoir que le record de fils réunissant moins de deux ou trois contributeurs·trices (moi compris), qu'il me semble détenir haut la main, puisse un jour être battu ! Mais peu importe, je poste pour les générations futures : Reincken* aura son heure ! Regardez Laura Cahen** qui n'avait que 314 vues sur Youtube quand elle chantait Mon Loup et que je luis faisais une réclame d'enfer sur le fil ad hoc, aujourd'hui elle remplit sans problème la salle de la Maison Populaire à Montreuil (pour le Trianon, on verra). Voilà la vertu de l'ostinato !

* Enfin, nous avons été au moins trois à avouer notre adoration (pour l'Hortus Musicus).
** https://www.youtube.com/watch?v=J2HxzzgIaRI (2012, dix ans déjà)

Bruckner : Symphonie n°8 (Giulini)


Je me surprends a trouver le final pas tout à fait sur les mêmes hauteurs que les autres mouvements, mais c'est tout personnel.
Magnifique version, ceci dit (même si j'aurais aimé un peu plus de dynamique dans le scherzo).

arnaud bellemontagne a écrit:

Bruckner : Symphonie n°8 (Giulini)

Je me surprends a trouver le final pas tout à fait sur les mêmes hauteurs que les autres mouvements, mais c'est tout personnel.

Mais là, tu parles de l'œuvre en elle-même ou de l'interprétation?

arnaud bellemontagne a écrit:

Magnifique version, ceci dit

Mouais. Dans ce genre-là, autant écouter Böhm avec le même orchestre, qui se traîne quand même sensiblement moins. Ou alors, des live un peu charismatiques, style Tennstedt / Berlin ou Haitink / Dresde.

(Après, bien sûr, tout ça ne vaut pas Andreae, Beinum, Venzago.)

Correa de Arauxo : Libro de tientos - CD2 (Foccroulle)

kegue a écrit:

Je cherchais aussi une contrepèterie cela reste quand même à creuser.

J'en ai bien une mais elle est un peu cradingue et carrément capillotractée .

Thelonious a écrit:

kegue a écrit:

Je cherchais aussi une contrepèterie cela reste quand même à creuser.

J'en ai bien une mais elle est un peu cradingue et carrément capillotractée .

C'est justement l'intérêt de ce genre d'exercice

kegue a écrit:

Thelonious a écrit:

kegue a écrit:

Je cherchais aussi une contrepèterie cela reste quand même à creuser.

J'en ai bien une mais elle est un peu cradingue et carrément capillotractée .

C'est justement l'intérêt de ce genre d'exercice

C'est imparfait, mais comme l'esprit, comme la nature, a horreur du vide.

Spoiler:

C'est sur piano d'époque ou sur piano moderne?

Benedictus a écrit:

C'est sur piano d'époque ou sur piano moderne?

Moderne.

Et c'est bien?

Benedictus a écrit:

Et c'est bien?

Je connais pas ce répertoire, mais ce que j'ai entendu m'a ravi.

Wirén : Symphonie n°2 (Dausgaard)
Wirén : Symphonie n°3 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°1 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°2 (Dausgaard)

Belle découverte.

Doráti: Der Künder/M.Fischer-Dieskau



Ca sent le chef d'oeuvre.

Carrément?

Ouais, c'est super, un peu entre Stephan et Schulhoff, hyper inventif, et très bien interprété.

Promis, j'en dirai davantage plus tard, je viens juste de finir le 1er acte, mais il serait surprenant que la suite soit ennuyeuse!

Cololi a écrit:

Wirén : Symphonie n°2 (Dausgaard)
Wirén : Symphonie n°3 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°1 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°2 (Dausgaard)

Belle découverte.

En achetant récemment le cd pour les symphonies (pour 8€ sur Clic musique, qu'on se le dise), j'ai été agréablement surpris par les deux ouvertures de concert que je n'avais pas écoutées en ligne - surtout la 1ère - en comparaison avec certaines de ses œuvres symphoniques secondaires guère passionnantes (Divertimento, Sinfonietta)

Ici, petite plongée dans la musique sacrée, en pratiquant l'art du grand écart stylistique et temporel :

Gubaidulina : Alleluja - Danish national choir & RSO, Dmitri Kitayenko
Dufay : Messe L'homme armé - Köln Pro Musica ensemble, Johannes Hömberg
Rachmaninov : Vêpres - St Petersburg choir, Nikolaï Korniev

P. I. Tchaïkovski
* Symphonie no.6 'Pathétique'
Karajan / Berlin (DG, 1964)

xoph a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Ben, c'est dommage, il n'y a que toi parmi les contributeurs actifs qui en sois un gros consommateur. (Et comme c'est précisément ce que j'écoute le moins de tout le répertoire post-1600, je n'ai pas forcément beaucoup à dire…)

Et encore, l'on doit en grande partie à tes contributions, l'espoir que le record de fils réunissant moins de deux ou trois contributeurs·trices (moi compris), qu'il me semble détenir haut la main, puisse un jour être battu ! Mais peu importe, je poste pour les générations futures : Reincken* aura son heure !

Je te remercie de cet effort et pour tes précieux conseils. Reincken est un compositeur que j'aurais volontiers mis de côté (nom confidentiel et répertoire qui normalement ne me parle pas), et qui au final aura été l'une des plus belles découvertes que je te dois.
(L'autre révélation qui me vient de suite à l'esprit est le disque Marais de Watillon. J'y reviens régulièrement.)

De mon côté, des fortunes diverses au cours de mes écoutes. Pour une fois, je vais me permettre de proposer une liste assez exhaustive pour pallier la rareté de mes contributions récemment.

VERSIONS


Gustav MAHLER : Das Lied von der Erde (Bernard Haitink dir. ; Janet Baker ; James King)

Pour mon plus grand Mahler, je n'ai pas spécialement accroché à cette légendaire version. Bien chantée, jouée dans un idiome rutilant, je n'ai aimé ni les voix ni la direction un peu facile et premier degré. Je préfère les versions sardoniques ou opulentes de Jochum, Bernstein ou Oue.


Sergei PROKOFIEV : Sinfonia Concertante (Oramo, dir. ; Jan-Erik Gustafsson, violoncelle)

Je n'avais jamais réussi à aimer ce concerto de Prokofiev. Voilà la version qui me fera rentrer dans le rang. Au lieu des pesanteurs et grimaces à la Shostakovich, l'auditeur est émerveillé par incroyable sens de la danse, grâce à une lecture très cinétique et ballétique (sans sombrer dans les chichis Tchaikovskyens de Pletnev), et dans une superbe prise de son aérée (comparé aux versions avec Rostropovich ou celle Järvi, quelle grâce !). L'ouverture sonne comme le meilleur de Cendrillon avec violoncelle obligato, et le galop final comme... du Philip Glass inspiré !

DÉCOUVERTES ISOLÉES

J'ai parlé des joies procurées par ma découverte de l'orgue de Beauvarlet, une musique tellement stéréotypée (et souvent vulgaire) qu'elle en est réjouissante.


Gabriela Lena FRANK : Hilos, Danza de los Saqsampillos, Adagio para Amantani, Quijotadas (Gabriela Lena Frank, piano ; ALIAS Chamber Ensemble)

Découverte de la musique de Gabriela Lena Frank. Inspiration péruvienne au service d'un idiome moderne dansant et très accessible. Coloré, drôle, entraînant, avec des chatoiements de Piazzolla ici, de Satie là, ou de Stravinsky et Milhaud là-bas, simplement une fragrance qui rappelle l'un ou l'autre, il n'y a rien d'épigonal et la musique sonne bien plus récente. Hilos, pour quatre instruments, explore ainsi l'ensemble des combinaisons possibles. La Danza de los Saqsampillos pour marimbas est tout en rythme, l'Adagio para Amantani pour violoncelle et piano tout en frémissement. Les pièces pour piano sont une sorte de Satie moderne qui reprend des "tics" entendus dans les autres pièces. Quijotadas, pour quatuor à cordes, est une biographie du Quichotte pleine de danses désarticulées aux parfums populaires (façon Bartók, parfois aux couleurs d'Albéniz, la séguédille est d'ailleurs un régal), qui vire à l'anxiogène dans les deux derniers mouvements. Si l'ensemble n'est pas forcément mémorable, il s'écoute fort bien et invite aux plaisirs sournois du bouton Repeat (Juegos en premier lieu).


John IRELAND : Decorations (Mark Bebbington, piano)

Une marine, un paysage lunaire et une ambiance de fête. Des Debussysmes plus figuratifs, j'ai été enchanté dès la première écoute. Je n'ai pas essayé le reste de l'album, cela ne saurait être mauvais.

CYCLES

McEWEN



Beaucoup de belles choses, surtout dans la musique de chambre (quatuors et pièces pour alto, que je présenterai peut-être séparément). Je suis plus partagé s'agissant du reste. Le piano est excellent, mais il lui manque une étincelle de génie qui le rendrait mémorable. Les sonates pour violon sont superbes, la critique en est dithyrambique, mais j'ai encore une sensation de manque ; la Scottish Fantasy "Prince Charlie" (qui existe aussi en version orchestrale, interprétée par Rachel Barton Pine) est un petit bijou de fraîcheur folklorique. L'Hymn on the Morning of Christ's Nativity est trop long pour son propre bien, malgré une pompe et des rugissements convaincants. De même pour la symphonie et les poèmes, dans un langage romantique avenant, avec des fulgurances mais un manque de passages mémorables, comme du Tchaikovsky déavé au germanisme. Le concerto pour alto est autrement plus excitant et rétro (on dirait Bruch !), truffé de tournures dramatiques.
Trois pièces orchestrales enflamment toutefois mon imagination de par leurs tournures, couleurs et durée (réduite) : Grey Galloway, Coronach et surtout Where the Wild Thyme Blows. Paysage de landes post-debussyste extrêmement atmosphérique, ce que j'ai préféré. Je sais que le langage est différent, mais j'ai pensé à There is a Willow Grows Aslant a Brook de Bridge pour son côté feutré, croisé à un poème de Bax qui serait inspiré et sans tombereaux de cuivres.

OSTRČIL

En cours, je compte proposer une plus longue entrée sur ce compositeur méconnu dont l'univers m'a impressionné au plus haut degré. C'est mon coup de cœur récent, avec la Sinfonietta que je place très haut (et la symphonie qui devrait constituer une écoute au moins agréable à tout amateur de romantisme symphonique).


Otakar OSTRČIL : Symphonie, Sinfonietta (JirÍ Behlolávek, dir.)

Une symphonie romantique au parfum de terroir. Suk et Dvořák ne sont pas loin, qu'il s'agisse de l'inspiration dramatique, de l'atmosphère de conte de fée souvent angoissants ou des danses populaires. Le I pourrait presque constituer un poème symphonique détaché tant ses climats sont variés et l'on entend passer de choses (un Má Vlast condensé ?). Le II est une chasse fantastique en bonne et due forme, démarrant par les appels de cors (qui se concluent de façon très Manfred) avant la cavalcade, lorgnant plus du côté de Liadov (Baba Yaga) que Franck par son côté léger et grotesque. Ses filiations penchent pour un métissage de Fibich (son professeur) et le jeune Mahler. Je rajouterais des tournures assez russes, notamment Tchaikovsky. Les III et IV sont de ce fait typiques et enthousiasmants.

La Sinfonietta de 1921 est dans un idiome beaucoup plus avancé et tourmenté qui a senti passer la guerre. Le Moderato initial est dramatique en diable, straussien. Le Scherzando m'évoque le meilleur Roussel ou Honegger dans une orchestration plus cossue. Flanquant ce III, deux intermèdes délicats assez charmants (Mahler sans l'ironie ?). Enfin, le tempêtueux Molto allegro final accumule une énergie mauvaise, extrêmement cinématographique (avec une sensation de houle menaçante comme Les Océanides de Sibelius).

WIRÉN

En cours, j'ai prévu d'écluser tout ce qui se trouve au disque ou presque. Quelques retours déjà sur le fil musique nordique. Je tenais à parler notamment des exceptionnels quatuors.


Dag WIRÉN : Quatuor à cordes Nos. 2 - 5 (Wirén Quartet)

Quel corpus de haute tenue ! Et quelle variété ! Le No. 2 est intensément lyrique, avec un premier mouvement au thème mémorable et aux variations ravageuses (celle qui démarre à 3:33 ! Et la suivante, sorte de panique d'un mauvais rêve). Un thème populaire légèrement cabossé suit, avant une conclusion très cinétique elle-aussi innervée de thèmes traditionnels (on dirait du hardanger). Un bijou !
Le No. 3 est marqué par le mouvement, avec un I très motorique et un III plutôt gai, toujours en agitation même si elle est parfois sourde, aux textures légères mais jamais (com)pressées. De même avec l'Allegro conclusif aux affects plus ambigus, qui ne souffle jamais sans tomber dans les travers d'une course perpétuelle. Les tentations du I sont transfigurées dans un finale radieux et de toute beauté.
Le No. 4 possède lui aussi ces figures de soubassement en perpétuel mouvement, le langage se fait plus retors et difficile à suivre, les textures tombent en lambeaux, le ton est volontiers au désespoir, du moins à l'abattement ; j'ai pensé à plusieurs reprises à Shostakovich. Le II est inquiet, paralysé, alors que le III, dans des couleurs similaires, est une angoisse agitée. Le IV revient à une forme d'effondrement exsangue, qui frappe l'imagination. L'ouverture du V est une plongée dans l'horreur expressionniste, un réveil abominable qui ne dure pas, même si le malaise persiste durablement.
Le No. 5 n'est pas dénué de charmes, toujours marqué par des précipitations, mais il manque de personnalité ? L'on retrouve les figures et avancées du 4 au service d'un discours plus plat. Le plus réussi serait peut-être le III, sorte de thème populaire désarticulé, comme la conflagration du 1-III et du 4-IV sans l'introduction de cauchemar.

Iskender a écrit:

Cololi a écrit:

Wirén : Symphonie n°2 (Dausgaard)
Wirén : Symphonie n°3 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°1 (Dausgaard)
Wirén : Ouverture de concert n°2 (Dausgaard)

Belle découverte.

En achetant récemment le cd pour les symphonies (pour 8€ sur Clic musique, qu'on se le dise), j'ai été agréablement surpris par les deux ouvertures de concert que je n'avais pas écoutées en ligne - surtout la 1ère - en comparaison avec certaines de ses œuvres symphoniques secondaires guère passionnantes (Divertimento, Sinfonietta)

J'en avais pourtant dit du bien, de ces ouvertures  (et du moins bien pour le Divertimento et la Sinfonietta... )

Citation :

Parmi ses autres pièces orchestrales, la Sérénade multi-enregistrée, absolument charmante, courte, qui alterne moments pulsés (la marche finale !!!)  ou impalpables (Andante). Chose étonnante au vu de la formation, aucun moment tire-larmes, tout est placé sous le signe du sourire.
Plus ambitieuse, la Music for String Orchestra, Op. 40 est par contre ambigue, balayée par des bourrasques (Commodo du II), ou couverte d'une traitreuse brume (Tempo moderato du III), les harmonies sont instables, la séduction sonore moins immédiate, les effets produits assez étonnants (le IV, on a parfois l'impression d'entendre des vents, l'expression est grotesque et vaguement menaçante).
Sinfonietta et Divertimento sont primesautiers et tout à fait consonnants, je n'y ai rien perçu au-delà des plaisantes tournures. Plus à mon goût, la musique de scène, dont Wirén se fit une spécialité. Oscarbalen, suite de ballet, est par conséquent décousu, mais chaque pièce est pleine de caractères, trouvailles rythmiques qui se retiennent facilement (l'ouverture et Personager sont un vrai régal, le second démarrant notamment comme du Holst avant de virer à du Stravinsky nordique).
Enfin, les deux ouvertures de concert partagent une bonhomie et un élan assez irrésistibles.

Benedictus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Bruckner : Symphonie n°8 (Giulini)

Je me surprends a trouver le final pas tout à fait sur les mêmes hauteurs que les autres mouvements, mais c'est tout personnel.

Mais là, tu parles de l'œuvre en elle-même ou de l'interprétation?

De l'oeuvre.

Chostakovitch, Symphonie n°7 - Barshai

Koechlin, Sonate pour flûte op.52 - Hank / Baumann
Koechlin, Épitaphe de Jean Harlow - Ruhland
Koechlin, Divertissement op.91 - Ruhland
Koechlin, Suite en quatuor op.55 - Ruhland

Bartok: Kossuth/Meister

Wirén: Symphonie n°3, Sinfonietta/Gamba

Qin: Concerto pour violon/Rabl

+

Une oeuvre de circonstance....
Chostakovitch : Neuvième Symphonie

Mefistofele a écrit:

Gustav MAHLER : Das Lied von der Erde (Bernard Haitink dir. ; Janet Baker ; James King)

Pour mon plus grand Mahler, je n'ai pas spécialement accroché […]

Fallait oser

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Du coup

Gustav Mahler (1860-1911)
Argt. Reinbert De Leeuw
Das Lied von der Erde

Het Collectief / Reinbert De Leeuw, dir.
Lucile Richardot, mezzo soprano
Yves Saelens, ténor

Ah oui, ça c'est du décadent au carré.

Mefistofele a écrit:

McEWEN

OSTRČIL

Merci pour tout ça !

Je découvre leur existence grâce à toi.

Oh ! Je m'étonne de ce que la découverte aille dans ce sens parfois tant je te dois.

McEwen, un Écossais francophile, c'est très bien. Probablement ton genre d'esthétique, un peu aimable en symphonique (sauf le poème symphonique sur le thym sauvage, vraiment de haute tenue), mais de grandes réussites en musique de chambre : les sonates pour violon devraient a priori te ravir plus que moi, certains quatuors sont des chefs-d'œuvre, la musique pour alto est un enchantement.

Ostrčil, si tu es curieux et que tu peux attendre, je ferai une recension complète bientôt (je finis d'abord mon tour de Wirén et j'essaye l'opéra de Dorati en ce moment même). Le disque que je cite, toutefois, est à essayer sans réserve (écouté 10 fois sur une semaine), notamment pour l'incroyable Sinfonietta (ou la symphonie, plus dans tes couleurs de prédilection ?).