Programme :
Mozart :
Symphonie n°41 "Jupiter"
Requiem
Distribution :
Le Concert des Nations
La Capella Nacional de Catalunya
Jordi Savall, direction
Rachel Redmond, soprano
Marianne Beate Kielland, mezzo-soprano
Mingjie Lei, ténor
Manuel Walser, baryton
Poussé par ma moitié depuis des années à réserver un Requiem de Mozart, jugé indépassable, j'ai longtemps reculé du fait du couplage avec des œuvres que j'estimais trop difficiles ou qui ne m'intéressaient pas. Lundi, j'ai cédé : c'était surtout l'occasion de découvrir cet orchestre et ce chef, encore jamais vus, tant leur répertoire habituel est éloigné de mes tropismes.
Synchronicité ne pouvant relever d'un simple hasard : étant en deuil depuis quelques jours, c'était justement un extrait du Requiem (Lacrimosa) qui avait été choisi à l'avance par la défunte pour ses funérailles, et justement le disque enregistré par ce même orchestre et ce même chef qui a été passé au crématorium vendredi dernier.
Salle archi-comble. Répertoire de tubes ? Interprètes célèbres ?
Jupiter : cette symphonie fait partie des seules pages qui réussissent à m'intéresser chez Mozart. A chaque fois que je l'entends, je n'arrive pas à me décider : est-ce un chef d’œuvre ou ne serait-elle pas surcotée ? C'est entraînant, plein d'idées, plein d'allant, mais c'est répétitif, ça tourne en rond sans mener nulle part, notamment dans le premier mouvement. L'interprétation de lundi, sur instruments d'époque à la projection sonore assez faible, et avec un petit effectif (limite chambriste), ne m'a pas permis de réviser mon opinion à son sujet. Je ne me suis pas ennuyé, mais comme je le dis souvent, il ne m'en restera rien.
Requiem : loin, très loin de ce que j'attendais. J'attendais un déferlement sonore qui décoiffe, une masse impressionnante. Au contraire, nous avons eu une interprétation raffinée, baroqueuse, néanmoins intéressante ! Petit orgue au milieu de l'orchestre, proprement inaudible, c'est dommage. Version pas particulièrement émouvante, semblant très documentée, scientifique, pour musicologues, plus que pour l'émotion absolue. Bien qu'étant placé au premier balcon latéral, très proche des musiciens, la masse sonore m'a paru bien insuffisante.
Instrument original : cor de basset, que je ne crois pas avoir déjà vu sur scène. Considérant l'orchestration, difficile d'isoler le son propre de cet instrument.
Rappel : après quelques mots confondant de banalité au micro au sujet de l'Ukraine, reprise du Lacrimosa. Bis plus émouvant que le premier passage.
Standing ovation.