Programme :
Rachmaninov / Respighi : Cinq Études-Tableaux
Liszt : Concerto pour piano n°1
Chostakovitch : Symphonie n°1
Distribution :
Orchestre National d'Île-de-France
Ilyich Rivas, direction
Jean-Paul Gasparian, piano
Dernier concert d'une semaine à cinq spectacles, j'arrivais à la PP sur les rotules ! Concert réservé pour la curiosité des morceaux de Rachmaninov orchestrés par Respighi. Le hasard du calendrier a posé une nouvelle 1ère de Chosta, quelques jours après une belle version, donnée à RF par Tarmo Peltokoski, encore vibrante dans mon souvenir.
Chef jeune et qui m'était inconnu. Le programme de salle nous apprend qu'il dirige des orchestres depuis 2009... alors qu'il est né en 1993 ! Très charismatique, grande noblesse de traits, très concentré, visage fermé la plupart du temps, c'était une belle découverte qui valait le déplacement.
Rachmaninov / Respighi : très belle orchestration, soyeuse, même si les œuvres n'y gagnent pas en lisibilité. La mer et les mouettes m'a immédiatement fait penser à L'île des morts, dans le lent balancier, magnifique ! Le chaperon rouge et le loup me paraissait impossible à orchestrer : l’œuvre y gagne en profondeur, les notes graves du piano sont reprises par les percussions, le déferlement est très réussi. Œuvre à écouter assurément !
Encore une fois, le chef était très concentré. Grosses inspirations très sonores dans les attaques, je l'entendais respirer depuis mon 3ème rang latéral.
Liszt : trop entendu, trop vu. Rien n'a rendu l'interprétation de vendredi exceptionnelle, parmi l'océan de versions dont on dispose par ailleurs. Pianiste au toucher assez épais, jeune aussi et plutôt dynamique.
Rappel : Rachmaninov, Prélude op. 23 n°4, assez poétique.
Chostakovitch : magnifique symphonie. Version beaucoup plus liée et moins scindée dans les phrasés que celle entendue précédemment à RF. La partition y gagne en lisibilité, et ses côtés post-romantiques ressortaient mieux (c'est peut-être pour cette raison que je l'ai plus appréciée d'ailleurs, même si "musicologiquement" c'était sûrement moins renseigné). L'orchestre et son chef m'ont littéralement fait voyager vendredi soir, le temps est passé à une vitesse folle, et la symphonie s'est arrêtée comme un atterrissage sur Terre... Encore une fois, c'est pour ce genre de décollage que je vais aux concerts. Les toutes-dernières mesures du finale me transportent à chaque fois, même si elles me paraissent toujours plaquées là pour signifier clairement que c'est fini.
Chef tout sourire aux saluts (enfin !). Musicien à suivre et à revoir avec plaisir !