Premier spectacle dans cette salle me concernant : si je l'avais visitée lors des Journées du Patrimoine, c'est une autre expérience d'en profiter en configuration concert. David, en entrant, me dit qu'on s'en souvient toute sa vie.
Particulièrement bien placé, corbeille latérale, tout au bout, juste au-dessus des chanteurs que je voyais de profil. Cette salle pratique des tarifs jeunes jusqu'à 35 ans, ce qui me permet encore d'en profiter, c'est bien agréable !
Salle très remplie ! La promo diffusée deux jours avant laissait présager un mauvais remplissage, mais à part quelques sièges ici ou là, c'était plutôt plein partout (je n'avais pas de visibilité sur les hauteurs). Beaucoup de stratégies de replacement, et des spectateurs habitués plutôt agaçants. Placement très serré, les strapontins des deux côtés d'un couloir se touchent. Quand on pense que la salle contient 1 200 places aujourd'hui, et qu'elle en contenait 1 500 à l'époque, je me demande où l'on mettait les spectateurs (pire à l'Ancien conservatoire : 450 places aujourd'hui, contre 1 500 à l'époque...). Saison printanière oblige : on est moins gênés par les toux que par les éventails (même si la dame d'à-côté l'a tout de suite rangé après qu'un spectateur lui a fait la remarque).
Niquet a commencé à diriger avant même de poser un premier pied sur son estrade. On sentait pas mal de gourmandise, d'envie de jouer de la part du chef et de l'orchestre (on était loin de l'ambiance sépulcrale de Notre-Dame au Châtelet, une semaine avant). Aux saluts, il hurlait sans cesse "et hop-là". Très en forme, de bonne humeur, ça fait plaisir à voir !
De la bonne humeur, il y en avait aussi dans l’œuvre : primesautière, guillerette, légère sans tomber dans les excès. Cet opéra se prêtait bien à la saison, léger, frivole, dansant... Je suis très loin de m'y connaître en opéra, mais ça ressemble plus, dans mon idée, à une opérette, ou un opéra comique, justement. Les thèmes abordés sont légers, les mélodies sont faciles, ça prête à rire bien souvent, il y a des apartés vaudevillesques... Le "méchant" est grotesque, le chœur moqueur, la belle est belle, le héros est amoureux et filou... Ça danse la sarabande, la farandole, ça rigole, restant toujours de très bonne humeur.
Orchestre magnifique. Direction rapide et engagée (plus rapide qu'au disque d'ailleurs, m'a-t-il semblé). Voix magnifiques : peut-être Cynalopex en retrait (mais il a un petit rôle, intervient assez peu finalement), ténor qui est passé en force à un moment (c'est un tout petit détail, voix très claire et ductile le reste du temps), soprano limpide, autres chanteurs impressionnants (le passage du héraut au début notamment)... Le chœur n'a pas un grand rôle. Version de concert, mais pas mal de jeu entre les chanteurs pour faire vivre un peu le livret.
Pas mal de tubes dans cet opéra, avec des mélodies qui restent bien en tête !
Quelques photos et vidéos ici : https://www.opera-comique.com/fr/spectacles/phryne