Opéra de Bordeaux – Saison 2022-2023

Première saison du nouveau directeur, Emmanuel Hondré, venu du département Concerts et spectacles de la Philharmonie. Pas mal d'enjeux :

● l'Opéra préserve sa subvention, et ne connaît pas le sort de son homologue de Lyon, ni celui des arbres morts de Noël bordelais. Hondré s'est à l'évidence parfaitement adapté au discours et aux attentes de la mairie : un opéra citoyen, ouvert sur le monde et la société, paritaire, éclectique, inclusif, divers, écolo, tout y est. Concrètement on met l'accent sur les tournées et les concerts hors-les-murs dans la région, des tarifs attractifs pour les jeunes, des formats diversifiés (concerts pour bébés, enfants, participatifs etc...), la création d'une Académie de jeunes artistes.

● côté opéra : seulement trois productions d'opéra de plein droit, Madame Butterfly (dir. Paul Daniel, mes Yoshi Oïda, avec Karah Son, Virginie Verrez, Marine Chagnon, Riccardo Massi), La Favorite (dir. Paolo Olmi, mes Valentina Carrasco, avec Varduhi Abrahamyan, Pene Pati, Florian Sempey, Sébastien Droy, Vincent le Texier), et les Dialogues des carmélites, dans la production de Mireille Delunsch créée il y a une dizaine d'années (dir. Emmanuel Villaume, avec Frédéric Caton, Thomas Bettinger, Anne-Catherine Gillet, Delunsch, Lucie Roche, Lila Dufy, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Patrizia Ciofi).

À quoi il faut ajouter un Requiem de Mozart mis en scène par Stéphane Braunschweig avec des décors et des costumes tirés des réserves de l'Opéra, des adaptations de Porgy and Bess et de Didon et Énée, Alcina en version concert par Minkowski.

Le Grand-Théâtre sera fermé jusqu'en octobre, et Hondré n'est arrivé que fin janvier, mais clairement c'est assez léger comme programme. À suivre dans les prochaines saisons.

● l'Opéra national de Bordeaux, c'est aussi un orchestre, un ballet, un chœur et toute la saison de l'Auditorium. Et ça donne une programmation d'ensemble riche, qui fait penser à celle de la Philharmonie avec ses mini-festivals thématiques et sa brochure chronologique. On trouve entre autres des séries de récitals de chant, de piano et de musique de chambre prometteuses (par exemple Semenchuk dans un programme tout-russe avec orchestre). Pygmalion et Raphaël Pichon sont en résidence. Un seul orchestre étranger, le Chamber Orchestra of Europe dirigé par Robin Ticciati.

● l'Orchestre national Bordeaux Aquitaine est en fosse et a aussi une saison symphonique à part entière. Il cherche le successeur de Paul Daniel comme directeur musical. On remarque les noms de Domingo Hindoyan (trois programmes symphoniques), Emmanuel Villaume (Carmélites), Roberto González-Monjas (Requiem de Mozart). Josep Pons est chef associé de la saison. On sent la patte de Hondré dans la liste de chefs invités qui compte quelques jolis noms et plusieurs femmes (Lintu, Karabits, Matiakh, Swensen, Diakun, Rhorer, Jonathon Heyward).

https://fr.calameo.com/read/003415584bd1d618e2902

Ah oui, même à l'époque très terne post-Graf (quelques années sans directeur musical), on était à 6 productions par an. Là, c'est très peu avec la coupe de subvention… mais c'est de la qualité, à en juger par les noms convoqués !

mickt a écrit:

Première saison du nouveau directeur, Emmanuel Hondré, venu du département Concerts et spectacles de la Philharmonie. Pas mal d'enjeux :

● l'Opéra préserve sa subvention, et ne connaît pas le sort de son homologue de Lyon, ni celui des arbres morts de Noël bordelais. Hondré s'est à l'évidence parfaitement adapté au discours et aux attentes de la mairie : un opéra citoyen, ouvert sur le monde et la société, paritaire, éclectique, inclusif, divers, écolo, tout y est. Concrètement on met l'accent sur les tournées et les concerts hors-les-murs dans la région, des tarifs attractifs pour les jeunes, des formats diversifiés (concerts pour bébés, enfants, participatifs etc...), la création d'une Académie de jeunes artistes.

● côté opéra : seulement trois productions d'opéra de plein droit, Madame Butterfly (dir. Paul Daniel, mes Yoshi Oïda, avec Karah Son, Virginie Verrez, Marine Chagnon, Riccardo Massi), La Favorite (dir. Paolo Olmi, mes Valentina Carrasco, avec Varduhi Abrahamyan, Pene Pati, Florian Sempey, Sébastien Droy, Vincent le Texier), et les Dialogues des carmélites, dans la production de Mireille Delunsch créée il y a une dizaine d'années (dir. Emmanuel Villaume, avec Frédéric Caton, Thomas Bettinger, Anne-Catherine Gillet, Delunsch, Lucie Roche, Lila Dufy, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Patrizia Ciofi).

À quoi il faut ajouter un Requiem de Mozart mis en scène par Stéphane Braunschweig avec des décors et des costumes tirés des réserves de l'Opéra, des adaptations de Porgy and Bess et de Didon et Énée, Alcina en version concert par Minkowski.

Le Grand-Théâtre sera fermé jusqu'en octobre, et Hondré n'est arrivé que fin janvier, mais clairement c'est assez léger comme programme. À suivre dans les prochaines saisons.

● l'Opéra national de Bordeaux, c'est aussi un orchestre, un ballet, un chœur et toute la saison de l'Auditorium. Et ça donne une programmation d'ensemble riche, qui fait penser à celle de la Philharmonie avec ses mini-festivals thématiques et sa brochure chronologique. On trouve entre autres des séries de récitals de chant, de piano et de musique de chambre prometteuses (par exemple Semenchuk dans un programme tout-russe avec orchestre). Pygmalion et Raphaël Pichon sont en résidence. Un seul orchestre étranger, le Chamber Orchestra of Europe dirigé par Robin Ticciati.

● l'Orchestre national Bordeaux Aquitaine est en fosse et a aussi une saison symphonique à part entière. Il cherche le successeur de Paul Daniel comme directeur musical. On remarque les noms de Domingo Hindoyan (trois programmes symphoniques), Emmanuel Villaume (Carmélites), Roberto González-Monjas (Requiem de Mozart). Josep Pons est chef associé de la saison. On sent la patte de Hondré dans la liste de chefs invités qui compte quelques jolis noms et plusieurs femmes (Lintu, Karabits, Matiakh, Swensen, Diakun, Rhorer, Jonathon Heyward).

https://fr.calameo.com/read/003415584bd1d618e2902

Pour moi c'est une hérésie proposer le requiem de Mozart mis en scène. En plus c'est Braunschweig qui va s'y coller et vu le mauvais souvenir que j'ai de lui (un Idoménée au TCE il y a quelques années), je crains le pire.

Perso, Bordeaux la saison prochaine ca sera le récital de Devieilhe en octobre et La favorite en mars 2023. Le reste ne présente pas vraiment d'intérêt

luisa miller a écrit:

Perso, Bordeaux la saison prochaine ca sera le récital de Devieilhe en octobre et La favorite en mars 2023. Le reste ne présente pas vraiment d'intérêt

Je viens de parcourir le programme, qui effectivement joue beaucoup sur les classiques du classique, reste à voir si la fréquentation sera au rendez-vous. Je ne suis pas très pointu sur les interprètes, mais l'ensemble me semble attractif, sans beaucoup de prises de risque en effet. Pareil pour le jazz, très plan-plan.

Stanlea a écrit:

luisa miller a écrit:

Perso, Bordeaux la saison prochaine ca sera le récital de Devieilhe en octobre et La favorite en mars 2023. Le reste ne présente pas vraiment d'intérêt

Je viens de parcourir le programme, qui effectivement joue beaucoup sur les classiques du classique, reste à voir si la fréquentation sera au rendez-vous. Je ne suis pas très pointu sur les interprètes, mais l'ensemble me semble attractif, sans beaucoup de prises de risque en effet. Pareil pour le jazz, très plan-plan.

Je rajoute Alcina qui n'avait pas été signalée et dont la distribution fait très envie quand même. Kozena dans le rôle titre, ça va dépoter grave

DavidLeMarrec a écrit:

Là, c'est très peu avec la coupe de subvention…

Non justement pas de coupe, mais maintien de la subvention. Mais entre la fermeture temporaire du Grand-Théâtre, l'arrivée récente du nouveau directeur, le legs de Minkowski dont le fort n'est pas l'organisation, et sans doute de nouvelles orientations, ça donne peu d'opéras.

luisa miller a écrit:

Pour moi c'est une hérésie proposer le requiem de Mozart mis en scène.

C'est très à la mode en tout cas. Castellucci l'a fait il y a quelques années. Et les Passions de Bach ou la 2e de Mahler font l'objet du même genre de traitement.


(Goerne accompagné par Kantorow ça devrait être bien aussi.)

mickt a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Là, c'est très peu avec la coupe de subvention…

Non justement pas de coupe, mais maintien de la subvention. Mais entre la fermeture temporaire du Grand-Théâtre, l'arrivée récente du nouveau directeur, le legs de Minkowski dont le fort n'est pas l'organisation, et sans doute de nouvelles orientations, ça donne peu d'opéras.

luisa miller a écrit:

Pour moi c'est une hérésie proposer le requiem de Mozart mis en scène.

C'est très à la mode en tout cas. Castellucci l'a fait il y a quelques années. Et les Passions de Bach ou la 2e de Mahler font l'objet du même genre de traitement.


(Goerne accompagné par Kantorow ça devrait être bien aussi.)

malheureusement pour moi et pour les " puristes ". Je n'ai pas oublié Le Messie (fort bien dirigé par Spinosi par ailleurs). Déjà la mode est aux mises en scène modernes et moches, mais quand ce "principe" s'applique à des oratorios, ça me met hors de moi