PP - ONDIF/Zeffman/Colli - Chosta/Prokofiev - 18/11/2022

Programme :
Helen Grime : Virga
Dmitri Chostakovitch : Concerto pour piano n°2
Sergueï Prokofiev : Roméo et Juliette (extrait des Suites n°1 et 2).

Distribution :
Orchestre national d’Île-de-France
Oliver Zeffman, direction
Federico Colli, piano.

Concert titré : "Amours éternelles".

Ayant vécu une mauvaise expérience avec le précédent concert de l'ONDIF (interprétations très banales et public insupportable), je me rendais à ce concert avec une certaine appréhension. Ravi de découvrir en live des jeunes musiciens, pianiste et chef, souvenirs d'un concert de la saison passée avec pianiste et chef très jeunes également et inconnus (de moi) auquel j'avais trouvé une fraîcheur revigorante dans un programme éculé (Liszt CP1 et Chosta S1, Gasparian/Rivas).

Par contre, le public m'a gâché le concert : entre les classes entières qui chahutent, les groupes de vieilles qui discutent, l'ado qui renifle, la mère de famille devant moi qui enlève le manteau, le remet, l'enlève, le remet, l'enlève, le remet... tout en discutant avec ses enfants et son mari disséminés sur plusieurs rangs d'un même bloc, le vieux de derrière qui tape dans mon fauteuil, ceux qui mangent, ceux qui boivent, les photos, les vidéos (allez, passe encore), le jeune grippé qui sort sa gourde en métal et la faisait tomber contre son siège A CHAQUE FOIS (# la chaîne qui tombe dans le puits de la Moria, dans le Seigneur des Anneaux)... bref, j'arrête ! Dans ces cas-là, les ouvreurs sont totalement absents. Un vrai public de ploucs ! Impossible de laisser porter par la musique, effet méditatif complètement raté. Salle complète, replacement impossible. J'ai l'impression que chaque orchestre a son public (et sa grille tarifaire aussi, ce qui explique cela), et que le public de l'ONDIF n'est pas un public de connaisseurs, surtout pour un concert un vendredi soir. Je suis un peu méprisant, et je l'assume : sentiment d'être à la fête à Neu-Neu, bientôt ils viendront avec les pop-corn !

Virga : pas trop de souvenirs, à part que ça ne m'a pas accroché. Selon le programme de salle, c'était censé illustrer le terme de "virga" qui désigne une pluie qui tombe d'un nuage mais qui n'atteint pas le sol. Ok... le morceau, lui non plus, n'atteint pas le sol (lol).

Chostakovitch : j'adore ce concerto et je l'ai rarement entendu joué aussi précipitamment (rivalisant avec un Matsuev/Gergiev, à Pleyel il y a une dizaine d'années). Grande virtuosité des premier et troisième mouvements, c'est élégant, rapide, sans chichi, efficace. Bonne gestion de la batterie, qui peut avoir tendance à envahir l'espace sonore dans le final, c'était parfait ! Mouvement lent un peu désincarné par contre, ce n'était pas le méditatif habituel, peut-être en raison de mes difficultés de concentration sus-mentionnées.

Rappel très chouette : arrangement de Fazil Say du 3ème mouvement de la Sonate pour piano n°11 de Mozart « Rondo alla turca », plus connu sous le nom de « Marche turque ». Gros succès à l'applaudimètre, et pour ma part ravi d'avoir entendu du Fazil Say joué par quelqu'un d'autre que Fazil Say, ce qui signifie que son œuvre se diffuse.

Prokofiev : d'emblée, on attaque avec l'air le plus connu, la Danse des chevaliers. Dans les rangs, j'entends à deux reprises "c'est la pub du parfum Égoïste". Tempo d'enfer, c'est vraiment beau, plein de vie, des attaques nettes, des accents partout, j'adore ! La mort de Tybalt m'a renversé, ce n'est pas un thème auquel je pense souvent, et s'il me bouleverse à chaque fois, ce soir-là, c'était exceptionnel !

Chef et pianiste à suivre assurément !

Parti en trombes pour ne pas être trop tenté de casser la tête à mes voisins et tacher les beaux fauteuils de la Philharmonie de leur sang de minables.

Au vu de ce que tu décris régulièrement, tu devrais vraiment te mettre aux concerts de musique de chambre et de lied : au CNSM, à la CiMu, au Louvre, au TCE (un peu moins à Cortot, sauf aux concerts des mardis et mercredis midis si tu peux y aller), le public est en général très attentif et respectueux, la crème de la crème. Ça permet d'en profiter dans les meilleures conditions si jamais l'on est sensible comme tu sembles l'être.

Je note les idées que je connaissais pas ! Et je note aussi d'arrêter de me plaindre.

Ce n'était pas pour te censurer, c'est très amusant de te lire… mais tu sembles en souffrir. Si c'est récurrent dans les grandes salles (je suis pourtant très sensible au public indiscipliné, mais ça ne m'arrive presque jamais à la Philharmonie), essaie peut-être un autre placement (c'est peut-être un effet parterre ? parce qu'ailleurs dans la PP, jamais vécu ça, y compris pour l'ONDIF), ou tente des concerts dont tu es sûr que le public ne sera pas dérangeant.

(Après, comme partout, il y a les risques – au CNSM, un vieux Monsieur barbu se glisse parfois au dernier moment auprès de toi, et headbangue, grommelle de satisfaction pendant tous les morceaux…)

Être agile aide : quand je vois que mon voisin va être bruyant (ou l'est), je me déplace, quitte à être moins bien placé.

DavidLeMarrec a écrit:

Ce n'était pas pour te censurer, c'est très amusant de te lire… mais tu sembles en souffrir. Si c'est récurrent dans les grandes salles (je suis pourtant très sensible au public indiscipliné, mais ça ne m'arrive presque jamais à la Philharmonie), essaie peut-être un autre placement (c'est peut-être un effet parterre ?  parce qu'ailleurs dans la PP, jamais vécu ça, y compris pour l'ONDIF), ou tente des concerts dont tu es sûr que le public ne sera pas dérangeant.

(Après, comme partout, il y a les risques – au CNSM, un vieux Monsieur barbu se glisse parfois au dernier moment auprès de toi, et headbangue, grommelle de satisfaction pendant tous les morceaux…)

Être agile aide : quand je vois que mon voisin va être bruyant (ou l'est), je me déplace, quitte à être moins bien placé.

Je me replace très régulièrement à cause de ce problème, mais le soir de ce compte rendu, c'était franchement très rempli, et pas trop possible. En effet, je suis très sensible, et je prends sur moi... Ce problème de gêneurs revient moins souvent sur les concerts plus difficiles ou plus "élitistes" (plus de probabilité d'avoir du bruit avec l'ONDIF qu'avec l'OP, même si ça n'est jamais une science exacte). C'est aussi lié au placement, bien sûr, et il y a sûrement des places où l'on est moins exposé (à la SM, il y a une place tout seul en fin de parterre latéral : rien à côté, rien derrière, ça limite bien les possibilités de nuisance !). J'ai bien pu constater qu'on est moins dérangé dans les catégories supérieures (et à RF, c'est criant, tout en haut, se sentant bien isolés de la salle, ça déconne beaucoup).

Bref, je me plains, mais je m'en accommode et je vais au concert quand même !