DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: [AmCiMu] Travenol, Lefebvre, Mongaultier… Blondeel, Consort Sam 3 Déc 2022 - 16:12 | |
| #ConcertSurSol n°31 (Amphithéâtre de la Cité de la Musique)
Louis-Antoine Lefebvre : Le Bonheur imprévu, cantatille Antoine Dornel : Suitte Op.1 n°3 ? de Mongaultier : Les Adieux de la mélancolie, extraits ? de Mongaultier : Le Réveil de Vénus, air Clérambault : Sonate « La félicité », extrait Dandrieu : Sonate en trio n°3 en sol mineur Louis-Antoine Travenol : La fierté vaincue par l’amour, cantate intégrale Gwendoline Blondeel, Le Consort (Théotime Langlois de Swarte, Sophie de Bardonnèche, Hanna Salzenstein, Justin Taylor)
Concert de la plus pure perfection : ¶ cantates inédites, jamais redonnées – Le Consort est de toute façon le seul ensemble, à ma connaissance, à redonner du Lefebvre et du Travenol ; ¶ Gwendoline Blondeel, voix radieuse mais surtout déclamatrice hors de pair, chacune des consonances du vers est mis en valeur – c'est non seulement intelligible, mais souverainement expressif et totalement en style ; pour ne rien gâcher, voix totalement claire, émise en face et très bien projetée ; ¶ accompagnement fabuleux : l'élancement de Théotime Langlois de Swarte, la couleur ambrée et les tensions de phrasé folles de Sophie de Bardonnèche (je l'avoue, c'est ma chouchoute, surtout depuis que je l'ai entendue en solo dans des sonates françaises !), l'inventivité de Justin Taylor, toujours pudique, musical et au service du chant et du collectif…
Cette fois-ci avec violoncelle et non viole de gambe, puisqu'il s'agit de cantates très tardives, écrites une décennie après la période faste du genre (1710-1740), ici Hanna Salzenstein, une autre prodige.
Passionnant d'entendre, alterné de musique qui lui est contemporaine, ces œuvres qui témoignent de la décantation d'un genre déjà passé de mode.
J'ai été une fois encore fasciné par les récitatifs, toujours très mélodiques et expressifs (et quelle noblesse d'expression chez Lefebvre !). Travenol ose même des mouvements fugués et des imitations de Rossignol (au violon) saisissantes !
Ma seule frustration tient au choix : ils ont privilégié des cantates allégoriques ou pastorales, avec beaucoup d'airs lents ou galants, alors que je trouve ce genre à son faîte dans les pièces dramatiques (Pyrame & Thisbé, La mort d'Hercule de Clérambault, Aminte & Lucrine de Bernier, Le Déluge de Jacquet de La Guerre…).
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