Programme :
Igor Stravinski : Concertino, pour 12 instruments
Benjamin Attahir : Layal, pour violon et orchestre (création française)
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps
Distribution :
Orchestre Philharmonique de Radio France
Alain Altinoglu, chef d'orchestre
Renaud Capuçon, violon
Jusqu'ici, je courrais à toutes les représentations du Sacre du printemps. Cette saison, j'ai décidé de lever un peu le pied, et je n'avais pas réservé ce concert. Grâce à un ami qui a insisté, j'ai quand même pu me rendre à ce concert. Arrivé très en retard, je n'ai rejoint la salle qu'à l'entracte, donc uniquement pour le Sacre. Les ouvreurs nous ont fait pénétrer discrètement, "pour que vous puissiez entendre le bis". Même en leur ayant dit que Renaud Capuçon ne donne jamais de bis, ils n'en ont pas démordu... mais, effectivement, il n'y a pas eu de bis.
Bien que ce fut annoncé complet, et que la salle parut bien pleine, j'ai pu me replacer très convenablement. Petit salut à l'ami Mickt, qui ne devait pas être là non plus, décidément !
Un Sacre bien terne, surtout en comparaison avec les précédents entendus récemment (notamment OP/Mäkelä en septembre 2022). Pas de parti pris, pas de ligne directrice claire. Altinoglu, que je découvrais en salle, m'a paru très concentré (il a d'ailleurs imposé le silence dans la salle avant de commencer, donnant honte à tous ces retardataires qui s'asseyaient bien lentement, alors que sa baguette était déjà levée... silence qu'il a eu bien de la peine à obtenir... et qu'il n'a d'ailleurs pas vraiment obtenu). Magnifiques cordes, à la fois profondes et claires. Spectres sonores mal répartis, en tous cas depuis ma place, les cuivres et les bois peinant parfois à se faire entendre, ce qu est un comble dans ce répertoire, au-dessus de cordes omniprésentes. C'était très beau, très en place, mais ça manquait cruellement de mordant, d'acidité... Un Sacre pas assez âpre et violent à mon goût. L'ami qui m'accompagnait, et qui découvrait le Sacre, m'a dit que c'était un morceau qui "éloignait l'ennui", mais qui n'était pas à la hauteur de la transe mystique, du souffle tellurique, de la puissance épique que je lui avais décrits. Quand on n'a rien à ajouter, quand on a rien à dire sur un morceau aussi rebattu, aussi visité par les plus grands, quand on n'apporte rien d'original ou de nouveau, il vaudrait mieux se reporter sur un autre programme.
Une version cruellement académique en somme, décevante.