Fanny Hensel (1805-1847) soeur de Félix Mendelssohn

Regardé hier soir, un petit docu interessant ,sur Arte,"Fanny Hensel,compositrice géniale".Si comme certains, l'on sait que cette fameuse Fanny ,était la soeur aînée de près de 4 ans de Félix Mendelssohn.J'ai vraiment eu d'en savoir plus ,sur elle et ses oeuvres,après avoir vu ce docu.
Née Fanny Zippora Mendelssohn (1805),vient ainsi que son frère d'un milieu bourgeois et très aisé pour l'époque,son père étant banquier.Elle vit et est élevée dans un milieu assez intellectuel et artistique.Une chose importante à noter, c'est que malgré ,leurs origines juives, les enfants seront élévés dans le protestantisme.
Les deux premiers sur les 4 enfants à venir,seront passionnés par la musique.
Mais c'est là que les choses se corsent, alors que pour son frère ,qui a composé l'ouverture du Songe d'une nuit d'été ,très jeune, à17 ans je crois, le destin semble tout tracé.Pour Fanny, malgré son talent de pianiste,après de nombreux lieders et de beaux espoirs musicaux.Elle reste cantonnée par son père et son frère au rôle d'une femme et épouse modèle , destinée à s'occuper de son foyer.
Elle se soumettra, aux normes de l'époque et épousera en 1829 le peintre Wilhelm Hensel de 11  ans son aîné.Elle trouvera en lui, quelqu'un d'ouvert et compréhensif, pour sa grande passion ,qui l'encouragera à jouer et publier ses oeuvres.Ce que son frère, à travers ce docu,n'a pas vraiment fait,même s'il y avait toujours entre eux, une très grande affection.
La découverte de l'Italie et surtout la rencontre de musiciens à la Villa Médicis, ou justement Gounod,était installé, en tant que prix de Rome.Lui-même, va devenir un passionné  et un adepte total de la pianiste , qui à travers des concerts privés, va lui faire découvrir la musique allemande.Tandis que Félix , parcourt l'étranger ,avec le succès qui lui est dû, elle va totalement s'épanouir en Italie et revenir à Berlin, ou elle va organiser des concerts privés ,qui auront de plus en plus de succès,au point de toujours attirer, plus de monde.
Je finis avec Fanny Hensel, qui va finir par publier ,sans l'aide de son frère et connaîtra un certain succès .Elle mourra en mai 1847 à 41 ans et son frère 6 mois plus tard, tous les deux de problèmes vasculaires.Désolé, si j'ai un peu bâclé cette présentation.Il y a tellement de choses à dire.

Une petite chose à signaler, avant d'aborder la discographie de Fanny Hensel, c'est de souligner sa beauté, qui a travers le dessin ,que j'ai mis plus haut,apparaît facilement.Je dis cela, car il me semble d'après le docu d'Arte, qu'elle ait entretenu des relations assez faciles , simples et cordiales , avec ses contemporains, connus et moins  connus.Le jeune Gounod semblait la révérer et être tombé sous son charme .
Bon abordons l'oeuvre pour piano, qui semble la plus importante ,de sa courte carrière .Je veux parler de cet espèce de journal musical, qu'on appelle L’année (Das Jahr)ou bien l'autre titre alternatif "12 pièces de personnage" L'oeuvre date de 1841 et le manuscrit se présente de façon multicolore avec des photos du mari de Fanny et des citations littéraires.

"Les publications éditées ultérieurement de cet ouvrage ont le sous-titre « 12 Charakterstücke », mais il n’est pas clair si la page de titre originale incluait ce terme ou si le terme était celui de Hensel ou de l’éditeur. Dans une lettre, Hensel l’a qualifié de cycle, donc c’est étiqueté comme morceaux, mais si une page de titre originale montre « 12 Charakterstücke », alors la balise devrait être changée en « pièces de caractère ».
Le sous-titre est dans le ms."Éditeur Julien Gau.

L'oeuvre se découpe en 13 mouvements ou sections.
1er janvier. Un rêve
2. Février. Scherzo
3. Mars.
4. Avril. Capriccioso
5. Mai. Frühlingslied
6. Juin. Sérénade
7. Juillet. Sérénade
8. Août.
9 septembre. Au bord de la rivière
10. octobre.
11. Novembre.
12. Décembre.
13. Postlude. Choral

"Fanny Mendelssohn commence à composer Das Jahr (L'Année) en 1841. Ce long cycle pour le piano d'une quarantaine de minutes est divisé en douze sections, suivant les douze mois de l'année.
Il est dédié à son époux, le peintre Wilhelm Hensel. La partition est illustrée de vignettes par ce dernier.
Ce cycle a été vu comme le journal intime rétrospectif du séjour de Fanny Mendelssohn en Italie en 1839-1840.
Il précède de trente-cinq ans le cycle par mois Les Saisons de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
Cette suite de pièces correspondant à chaque mois prend la forme de plusieurs genres musicaux, comme la barcarolle, le caprice, le lied, et cite des chorals comme Christ ist ertstanden ou Vom Himmel hoc.Wikipedia

La version que je vous propose est superbe et très romantique  et comme c'est la seule que j'ai écouté, tant pis pour vous, lol

Fanny Mendelssohn: Das Jahr (The Year), cycle for piano (H. 385).
Milton Court Concert Hall, Guildhall School of Music and Drama (London)
Pianist: Jessica Zhu / Recorded January 4th 2019
Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=MxlMuaO5hng

J'en arrive à cette fameuse sonate de Pâques,pour piano.Elle a été perdue pendant 150 ans ,pour finalement être attribuée à son frère, ce que des expertises plus récentes démentiront et l'oeuvre ,rendue à Fanny comme créatrice.
Avec seulement ,que quelques écoutes ,ça ressemble surtout,pour moi, à un mélange de Beethoven et de Schumann, mais ,je ne voudrais pas trop m'avancer non plus.
Il y a aussi ,un titre qui décrit un schéma et une histoire pour cette sonate,auxquels, il faut bien sûr ,se réfèrer.
" La sonate représente la Passion du Christ et le deuxième mouvement contient une « fugue ecclésiastique ». Le Finale exprime le moment de la mort du Christ lorsque le rideau du Temple est déchiré, et se termine par une fantaisie sur l’air choral « Christe, du Lamm Gottes » (« Christ, toi Agneau de Dieu »)." Wikipedia.
C'est Éric Heidsieck, ce très grand pianiste ,qui enregistrera la sonate en 1972,et c'est ce magnifique enregistrement ,que je vous propose.

Fanny Mendelssohn - Sonate de Pâques en la majeur / Première mondiale (Enregistrement de Century: Eric Heidsieck)
Fanny Mendelssohn (1805-1847) Sonate de Pâques (1828).
I. Allegro assai moderato.
II. Largo e molto espresso - Poco più mosso.
III. Scherzo: Allegretto.
IV. Allegro con strepito.

Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=CgROnJeTYaQ

L'Année est très chouette, mais elle a aussi produit de la musique chorale (et au moins un oratorio) de très haute tenue.

Le Trio piano-cordes et le Quatuor à cordes commencent à entrer au répertoire – et ce n'est que justice.

De beaux lieder également, mais pour moi le meilleur reste dans la musique chorale et chambriste.

On en arrive à ce quatuor à cordes en mi bémol, qui est resté longtemps enterré et qui maintenant se trouve propulsé tout en en avant. J'ai  noté sur YT, quatre versions différentes,surtout live , mais on va pas s'en plaindre.L'oeuvre a été composée en 1834 et va provoquer une petite friction, entre elle et son frère au sujet de cette oeuvre.Félix ,lui reprochant de prendre trop de libertés, avec cette forme. On se demande alors ,ce qu'il pensait des quatuors de Beethoven,car si des oeuvres franchissent une barrière, c'est bien celles là.
On remarque qu'avec Fanny, elle se laisse pas démonter pour autant et poursuit le même chemin, malgré la critique.
Je ne connais encore, pas assez l'oeuvre ,pour en dire quelque chose de constructif, mais tout ce que j'ai lu, est assez encourageant.Je vous propse la version live du quatuor Ebène, qui me semble assez belle.
1. Adagio ma non troppo
2. Allegretto
3. Romanze
4. Allegro molto vivace
Quatuor Ebène :

Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=/biWrI7O0s1U

Cette vidéo n'est plus disponible !
Mais on la retrouve dans YT. Mystère.

Michel Desrousseaux a écrit:

Cette vidéo n'est plus disponible !
Mais on la retrouve dans YT. Mystère.

Oui dès fois Michel, moi-même n'y comprends rien.Le plus souvent c'est une erreur de ma part. Tant pis, je vais mettre une autre version féminine celle-là.

Fanny Mendelssohn-Hensel - String Quartet in E-Flat Major
Bailey Wantuch & Megan Rohrer, violins
Susan Bengtson, viola
Hana Takemoto, cello
Dec. 6, 2016 / Mary B. Galvin Recital Hall /Northwestern University

Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=fBeADpGWrIw

C'est à l'âge de 26 ans, que Fanny Hensel,crée cette oeuvre symphonique chorale d’une demi-heure . La « Cantate pour les morts de l’épidémie de choléra ». L’œuvre a survécu à la Bibliothèque d’État de Berlin; Cependant, le manuscrit n’a pas de page de titre.
L'oeuvre a déjà, plus de 3 enregistrements et c'est vrai que c'est une oeuvre qui mérite l'attention.
la version que je vous propose est superbe et rend vraiment justice à l'oeuvre.

Œuvre: Oratorium nach BiIdern der BibeI (1831)
01 Introduction: Allegro moderato
02 Récitatif : Horet zu, merket auf, alles, was in dieser Zeit lebet (Alto)
03 Arioso: Ich habe Kinder auferzogen und erloset (Basse et Soprano)
04 Wehe, weh, es ist geschehn (Chorale)
05 Récitatif: Sie rufen, aber da ist (Alto)
06 Récitatif : Plotzlich muss das Volk sterben und um Mitternacht (Soprano)
07 Gott, unser Schild, schaue doch, Herr (Chœur)
08 Aria: Ich bin elend und ohnmachtig (Ténor)
09 Récitatif : Er wird dich mit seinen Fittichen decken (Soprano)
10 Arioso: Blick hin auf die, so vollendet haben (Soprano)
11 Sie sind dahin gegangen, wie das Gras verdorrt (Chœur)
12 Ich habe einen guten Kampf gekampfet (Chœur, Soprano, Basse)
13 Wir leiden um unsrer Sunden willen (Chœur)
14 Récitatif : Der Herr ist nahe allen, die ihn anrufen (Soprano, Alto, Basse)
15 Singet Gott, lobsinget dem Herrn (Chœur)

Michaela Kramer - soprano
Mechthild Georg - alto
Dominik Wortig - ténor
Andreas Haller - basse

Elzbieta Kalvelage - piano
Chœur de chambre de l’Université de Dortmund
Solistes instrumentaux de Dortmund

Willi Gundlach - chef d’orchestre
Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=ESwzisTrDzQ

Détails:

Je m'attendais à faire une belle découverte, avec pourquoi pas quelques frissons, avec ces 34 Lieder dont 17 inédits...
...eh bien c'est raté. Je suis resté au bord du chemin.
Un sensation de monotonie s'est vite installée au cour de cette écoute...je me suis "un peu" ennuyé.

Il faut dire que l'interprétation ne m'a pas convaincu non plus (à part peut-être la mezzo Stephanie Wake-Edwards)...ces Lieder ont ils vraiment été écrits pour voix de mezzo?
Je n'ai pas trop aimé non plus le ténor Tim Parker-Langston qui interprète plus de la moitié des Lieder.

Bon, étais je mal disposé?...à voir avec de nouvelles écoutes (mais j'ai tellement mieux à écouter).

Je n'ai plus de souvenirs précis de ce disque, mais effectivement, les lieder de Fanny Mendelssohn-Hensel ne sont pas les plus intéressants du marché – et, surtout, dans une esthétique qui n'est probablement pas celle qui te touche le plus. (Je les trouve cela dit plus marquants et stimulants que ceux du frérot, vraiment pas le meilleur de son extraordinaire corpus.)