Salle Pleyel - 2008-2009

Xavier a écrit:

Tout d'abord le concerto de Khatchaturian n'a à peu près aucun intérêt.

Tu exagères un petit peu. Dans le pire des cas, ça déménage grave au violon (j'ai le souvenir d'une version Oïstrakh, où est ce que j'ai bien pu la fourrer ?)

Franchement, ça déménage oui, dans le vide...
On est à mille lieues d'un Prokofiev ou d'un Chostakovitch.

Morloch a écrit:

Xavier a écrit:

Tout d'abord le concerto de Khatchaturian n'a à peu près aucun intérêt.

Tu exagères un petit peu. Dans le pire des cas, ça déménage grave au violon (j'ai le souvenir d'une version Oïstrakh, où est ce que j'ai bien pu la fourrer ?)

Par Oistrakh ça prend tout son sens, enfin... c'est le seul capable de donner de l'intérêt à ce concerto. Mais des versions par Oistrakh il y en a un paquet...

Je ne vois pas quel sens ça peut prendre, Oïstrakh ou pas Oïstrakh...

Oui, les notes restent les mêmes...

Le concert sera en ligne à partir de mardi d'après www.sallepleyel.fr
J'ai quand même bien envie de regarder ce que ça donne

Ecoutez Oistrakh, ses notes ne sont pas comme celles de autres...

Je veux bien le croire... c'est l'effet qu'il me fait avec le concerto pour violon de Sibelius, que je trouve....
Il arrive à le rendre plus intéressant.

Il interprète parfois un peu librement certains concertos (dans Brahms il rajoute des trucs par-ci par-là pour s'amuser).

Franchement, je ne crois pas à cette théorie des oeuvres médiocres qui peuvent devenir superbes avec certains interprètes.
Pour moi une oeuvre médiocre reste médiocre.
On peut dire que c'est superbement interprété, l'oeuvre ne devient pas géniale pour autant...

Pas moyen de retrouver Oistrakh, écouté Perlman. Dans un sens c'est vain, mais ça remplit le cahier des charges : un grand numéro pour un violoniste hypra-virtuose. Mais je trouve que c'est un peu plus que cela, ça s'écoute, il y a un grand souffle lyrique dans le premier mouvement, Katcha parvient à faire des passages larmoyants au violon sans tomber dans la guimauve totale, c'est assez âpre à d'autres moments, ça module un peu. Je ne trouve pas que ce soit si indigne que cela (il y a des motifs qui sont répétés de façon systématique, c'est peut-être ce que tu détestes).

Ca m'a aussi fait penser à du Bernard Hermann par moments (je ne sais pas si c'est positif ou négatif )

l'intérêt d'Oistrakh c'est qu'il a écrit un bon tiers du premier mouvement et revu toute la partie soliste.
Il y a une excellente version "moderne" par Julia Fischer.
Maintenant pour ceux qui trouvent ça vide et sans intérêt on n'y peut rien, la mauvaise foi et la surdité sont monnaie courante.
Que ce soit une oeuvre de 1941 je croyais que ça n'avait aucune importance quand ce sont des strausseries rétrogrades

sud273 a écrit:

Maintenant pour ceux qui trouvent ça vide et sans intérêt on n'y peut rien, la mauvaise foi et la surdité sont monnaie courante.

Mais oui.

sud273 a écrit:

Que ce soit une oeuvre de 1941 je croyais que ça n'avait aucune importance quand ce sont des strausseries rétrogrades

C'est vrai, ce n'est pas ça qui me dérange d'ailleurs.

natrav a écrit:

Par Oistrakh ça prend tout son sens, enfin... c'est le seul capable de donner de l'intérêt à ce concerto. Mais des versions par Oistrakh il y en a un paquet...

Celle de Kogan aussi (je la préfère à Oistrakh), mais c'est vrai que si l'on compare ce concerto à ceux cités par Xavier…

Xavier a écrit:

Franchement, je ne crois pas à cette théorie des oeuvres médiocres qui peuvent devenir superbes avec certains interprètes.
Pour moi une oeuvre médiocre reste médiocre.
On peut dire que c'est superbement interprété, l'oeuvre ne devient pas géniale pour autant...

L'oeuvre ne devient géniale, mais exaltante, ça peut. Pour toi non, mais pour les gens normaux oui.

(Par ailleurs, en l'occurrence, ce n'est pas la peine de te forcer, Oïstrakh ou pas...)

Personne ici n'est allé au concert Schoenberg Vendredi ?

C'était bien. La salle n'était rempli qu'à ses deux tiers, ça m'a étonné.

La musique d'accompagnement pour une scène cinématographique opus 34 était plutôt rigolote. Ce ne sont pas les pages de Schoenberg les plus inspirées cependant les changements d'atmosphère incessant sont assez marrant.

Le concerto pour violon op36, par contre, énorme ! Il y a plein de choses qu'on n'entend pas ou trop peu sur CD. La fusion du soliste et de l'orchestre m'apparait encore plus passionnant.
Il y avait malheureusement un bonhomme qui toussait à gorge déployée ... Je me demande toujours pourquoi les gens enrhumés n'ont jamais la présence d'esprit d'amener une écharpe ou un mouchoir pour étouffer le bruit. Je ne tousse jamais pendant un concert. Ça doit être les mêmes à chaque fois.

Enfin le Pelléas et Mélisande op5, fut joliment interprété ; tantôt cristallin tantôt tonitruant. Je n'ai pas vu les quarante-cinq minutes passer. Néanmoins les gens assis juste derrière les percussions et les contrebasses ont du les sentir passer ces quarante-cinq minutes.

C'était interprété par qui?

J'aurais aimé y être, par contre je vais à un autre concert Schoenberg dirigé par Boulez fin février.

Le concerto pour violon, ça me parle très peu, ça me semble plutôt du genre aride, mais ça fait longtemps, il faudrait que je rééssaie.

C'était interprété par l'orchestre philharmonique de Radio France et dirigé par Eotvos. La soliste était Hilary Hahn.

Le concerto pour violon est l'une de mes œuvres préférées de Schoenberg. C'est vrai qu'il est très aride dans les premier et le troisième mouvements. Il faut bien le digérer.

Tu devrais tenter l'enregistrement par Hilary Hahn et Esa-Pekka Salonen.

Ce soir on va voir avec cleme

CONCERT SPIRITUEL
CHOEUR DE LA RADIO FLAMANDE - HERVÉ NIQUET
27/01/2009 20:00

Concert Spirituel
Choeur de la Radio Flamande
Hervé Niquet : direction
Sandrine Piau : soprano
Marina de Liso : mezzo
Xavier Mas : ténor
João Fernandes : basse
Bo Holten : chef de choeur

PROGRAMME DU CONCERT
François-André Danican Philidor
Te Deum
Entracte
Wolfgang Amadeus Mozart
Requiem

je savais meme pas qu'il y avait Sandrine Piau !!

Ah, on y était aussi avec WoO, si j'avais vu à temps...

On attend vos compte-rendus aussi alors, j'ai trouvé le concerts très sympa personnellement.
Le Te Deum de Philidor n'est vraiment pas passionnant, un espèce de style galant un peu lourd et sans mélodies intéressantes, quelques effets plus ou moins adroits avec un petit mouvement en polyphonie pseudo-grégorienne a capella ou un passage en pizzicati avec le thème aux flûtes... à part ça rien de très marquant, même avec l'énergie de Niquet on s'ennuie un peu.

Le Requiem de Mozart, que je croyais être à l'affiche pour attirer la foule et faire passer le Te Deum 'set révélé très intéressant. Évidemment, des tempi d'enfer (il a duré une bonne demi-heure), même quand on s'y attend c'est surprenant. Du coup ça donne une lecture très théâtrale, urgente et contrastée... comme d'habitude avec Niquet quoi. Dans le Tuba Mirum c'était très étonnant, surtout que les chanteurs (du moins les deux hommes) y étaient très expressifs. La vitesse hache parfois les phrasés comme dans le Rex tremendae ou l'Introïtus, les petits motifs de "suspension" s'en retrouvent un peu précipités, mais les dynamiques sont bien appuyées, ç'en est presque dansant. Il y avait aussi parfois de jolis effets de phrasés et de contrastes comme dans le Sanctus laconique, d'habitude expédié sans ménagement.
Bref une lecture étonnante, j'aimerais bien qu'il le grave. D'ailleurs Niquet a une gestique assez étrange, à la fois expressive et ampoulée, à la limite de la danse aussi parfois. Et son orchestre lui répond au doigt et à l'oeil, pas aussi coloré que dans le répertoire baroque mais très beau tout de même ce soir. Placé au premier rang, je me prenais tous les violons en pleine face mais n'apercevais et n'entendais que peu les vents (mais ils faut dire que leurs parties dans ces deux œuvres ne sont pas extraordinaires), mais heureusement que ces violons sont excellents : des timbres magnifiques et une précision assez impressionnante. Moi qui me plains d'habitude des prises de son qui mettent trop en avant le chœur si bien qu'on loupe certaines phrases aux violons comme dans le Dies Irae, j'étais ravi. J'ai donc moins perçu le chœur qu'il ne faudrait, mais il m'a semblé très bon aussi, surtout les ténors, je ne sais pas pourquoi ; le Chœur de la Radio Flamande il me semble que c'est assez réputé...
Les solistes ne m'ont pas emballé outre mesure : je savais déjà que je n'étais pas fan de Sandrine Piau, mais là la petitesse du format m'a étonné, même à un mètre d'elle, apparemment on l'entendait mal au fond de la salle. Mais ça reste joli, très soigné. J'ai préféré la mezzo au timbre très chaud et aux graves assurés. Xavier Mas m'a un peu surpris, je me demandais s'il était véritablement ténor vu son aise dans les graves par rapport à ses aigus. Beau Fernandes aussi, expressif et puissant... je ne saurais pas quoi dire de plus, les solistes dans ce Requiem sont de toute façon souvent assez effacés...

Voilà voilà, joli concert pour moi, j'espère pouvoir en lire des critiques dans les journaux "Niquet prend le TGV et massacre Mozart".

on était au premier rang aussi !!

j'ai bien aimé le Te deum de Philidor, peut etre pas très original mais j'ai quand meme bien aimé.
Le requiem de Mozart était interprété peut etre de manière un peu sèche a certains endroits et peut etre par moment trop rapide aussi. La façon de dirigé de Niquet est assez particulière (et puis sa veste ), et comment dire ? il respirait quelques fois un peu trop fort
Pour les solistes j'ai bien aimé la basse, mais Sandrine Piau était malade, je l'ai vu prendre 2 fois du sirops ce qui expliquent peut etre son manque de voix en fond de salle.
En gros j'ai bien aimé ce concert

Pour ma part j'ai bien aimé le Te deum de Philidor mais en y repensant j'en ai retenu à peu près les mêmes choses que Wolferl

Sinon pour le Requiem j'ai été assez surprise des tempi de Niquet sans parler de sa façon de diriger !!!
Cela ne m'a pas trop déranger sauf dans le lacrimosa ou j'aurai préféré un tempo plus posé, plus recueillant. J'ai trouvé la musique tout de même un peu hachée.
Au niveau des interprètes je me suis aussi demandé si Xavier Mas était bien un ténor
Le manque de voix de Sandrine Piau ne m'a pas interpellé, faut dire qu'au premier rang on entend bien. La mezzo était bien mais ses manières m'ont énervé.

Je décerne la palme du plus beau costume de scène à monsieur Hervé Nicquet

Le costume c'est son petit côté anticonformiste et provocateur à deux francs six sous, il ne faut pas y accorder trop d'importance. La gestuelle est toujours aussi... particulière (pour ne pas dire grotesque)mais son ensemble lui répond au doigt et à l'oeil c'est le principal

Et bien moi ce soir j'étais tout au fond, tout en haut, et j'entendais très mal les chanteurs, surtout Piau, un vrai pioupiou celle-ci. Je n'ai pas été emballé plus que ça, l'orchestre m'a paru assez sec et peu coloré, comme l'a noté Wolferl un peu plus haut, surtout dans le Requiem de Mozart. Le Te Deum de Philidor, Niquet aurait voulu l'assassiner qu'il ne s'y serait pas mieux pris : le faire suivre du Requiem de Mozart c'était l'exposer à coup sûr à une comparaison bien cruelle. Je me suis plutôt ennuyé pendant ce Te Deum qui n'a rien de Versaillais mais qui est complètement dans la mouvance "classique international", le passage en plein-chant étant sûrement placé là pour rappeler à l'auditeur qu'il est en train d'écouter de la musique religieuse au cas où il aurait oublié. Philidor l'Aîné est sûrement plus intéressant que son illustre cadet, j'avais trouvé Tom Jones chiant à mourir aussi. La lecture du Requiem ne m'a pas semblé si novatrice ni si rapide (surtout un sentiment d'uniformité assez prononcé sur la durée et de contrepoints ennuyeux, mais c'est sûrement dû à Mozart lui-même). Mais encore une fois mon avis serait peut-être différent si j'avais été plus avantageusement placé. Ca m'apprendra d'écouter de la musique trop fort au casque. Soirée plutôt mitigée.

WoO a écrit:

j'avais trouvé Tom Jones chiant à mourir aussi.

C'est qu'il s'agit tout simplement d'une oeuvre de théâtre avant tout, Méhul a fait des choses presque aussi plates.

Mais il est vrai que dans le genre, même Dalayrac, c'est plus consistant.


Merci pour vos comptes-rendus.

[Je suis un peu étonné de ce que vous trouviez Mas barytonnant. Son aigu, faute de décontraction, n'est pas toujours parfait en concert, mais il chante Mozart comme personne... J'en étais plutôt venu à la conclusion qu'il y avait un travail de libération de la matière aiguë.
De toute façon, il est rarissime qu'on chante dans une catégorie vocale plus haute que la sienne quand on chante abondamment : ce n'est pas physiquement tenable sinon.]

Au fait, je suis un double crétin, j'ai encore un concert à Pleyel jeudi 5 février auquel je ne pourrai pas assister : Mozart (Messe en ut), Britten (Sinfonia da Requiem) et Pärt (Cantus in Memory of Benjamin Britten) avec Järvi à la tête de l'OP.
C'est dommage parce que c'est un concert auquel je tenais, mais si ça intéresse quelqu'un prévenez-moi très vite !

Ce soir 20h:

Mahler: Symphonie n°6

Orchestre Philharmonique de Radio France

Direction: Jukka-Pekka Saraste

Quelques mots sur un concert de l'orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi que j'ai pu entendre grâce à l'invitation dernière minute de WoO

J'avais repéré ce concert sans essayer d'y assister pensant que ce serait complet, alors que ce n'était pas du tout le cas, on trouvait facilement à se replacer dans toute la salle. C'est un peu curieux, le programme me paraissait assez attirant avec :

Arvo Pärt
Cantus in Memory of Benjamin Britten
Benjamin Britten
Sinfonia da Requiem
Wolfgang Amadeus Mozart
Messe en ut mineur

Sans programme, je n'avais pas compris l'enchaînement du Cantus Pärt et de la Sinfonia de Britten et comme une partie de la salle, je n'ai pas vu que les deux morceaux avaient été joués C'était d'ailleurs curieux, au début on entend bien le style de Pärt, ultra-contemplatif mais assez modulant, mais à un moment je me suis dit que, quand même, ça bougeait beaucoup, pour du Pärt, et que je devrais réviser mes préjugés sur ce compositeur.

Je devrais d'ailleurs, c'était une musique agréable à écouter, élégiaque et qui s'enchaîne vraiment bien avec le Britten auquel il rend hommage.

Ensuite la Messe de Mozart, avec en solistes Camilla Tilling, Claire Debono, Timothy Robinson, Markus Butter.

La direction de Järvi est très incisive, énergique, et j'ai trouvé qu'il convenait bien à Mozart. Orchestre très clair, bonne performance du choeur Sur les solistes pas grand chose à dire, j'ai trouvé le ténor pas très sonore, Claire Debono très bien, qui semble très à l'aise dans cette musique (c'était une des guides d'Armide au TCE), alors que Camilla Tilling paraissait un peu crispée, avec pourtant une voix magnifique. Elle semblait peu précise dans les ornementations vocales de Mozart, comme si elle ne parvenait pas à dimensionner sa voix à Mozart, j'ai été surpris je m'attendais à bien mieux par rapport à ce que j'avais entendu d'elle avant.

Une soirée très sympa, et puis ça fait du bien un peu de musique classique pour changer, je n'avais pas écouté de Mozart depuis un moment

Morloch a écrit:

C'était d'ailleurs curieux, au début on entend bien le style de Pärt, ultra-contemplatif mais assez modulant, mais à un moment je me suis dit que, quand même, ça bougeait beaucoup, pour du Pärt, et que je devrais réviser mes préjugés sur ce compositeur.

Pour moi c'est une de ses plus belles oeuvres.
Mais il n'y a aucune modulation, tous les instruments ne jouent qu'une gamme descendante de la mineur en canon et à des vitesses différentes.
Et pourtant ça donne des harmonies assez changeantes et très belles... Bref, c'est d'une science remarquable.

Ah d'accord, je me demandais comment ça fonctionnait. Ca a été écrit pour être enchaîné de cette façon à la Sinfonia de Britten ? Il faut admettre (la mort dans l'âme) que pour la transition, je n'y ai vu que du feu.

Morloch a écrit:

Ca a été écrit pour être enchaîné de cette façon à la Sinfonia de Britten ?

Ca je ne crois pas.

J'y vais ce soir (accompagné, si d'autres y sont ce sera difficile de les rencontrer...), et j'essaierai de faire attention pour cette transition!

C'est drôle parce qu'une amie y était l'autre jour, et elle m'a effectivement dit : ils ont pas joué le Britten, mais le Pärt était très inégal de style

Du coup, j'écoute la Sinfonia da Requiem (LSO, Hickox) et en effet, la transition n'est pas si difficile à repérer par rapport à hier soir.

Il suffisait d'être au courant

En réalité, le Pärt dure un peu plus de 5 minutes, et ensuite pendant une vingtaine de minutes, c'est le Britten. Et la transition "subtile", c'est quand le timbalier commence à s'éclater

Mais pourquoi Jarvi a choisi d'enchainer ?

A cause du titre de l'oeuvre de Pärt peut-être?

Peut être.

En tout cas, ce concert était vraiment superbe, je n'ai pas regretté d'y être allé
Bon, je découvrais Pleyel, et je ne suis pas hyper enthousiasmé, est ce que je suis le seul à qui cette salle fasse l'effet d'un grand hangar sans une once d'intimité ? J'étais assez bien placé pour dire que j'ai payé cinq euros, orchestre rang C (donc pas un des trois premiers rangs pour lesquels on ne comprends rien).

L'orchestre de Paris est vraiment top, j'ai pu enfin me faire une idée après tout ce qu'on a pu dire par ici D'ailleurs, le Britten nécessitait six cors, j'ai donc logiquement aperçu notre homme Järvi a une direction assez incisive et précise, mais ce que j'ai adoré c'est la complicité avec les musiciens qui se lit sur son visage à tout instant, un régal.
Le Pärt m'a énormément touché, je crois même que c'était mon oeuvre préférée de la soirée. Dans les chanteurs, j'ai beaucoup aimé Claire Debono (seconde soprane) qui était très à son aise, le texte était joué (on sent qu'elle côtoie l'opéra), les ornementations légère et perlées (on sent la technique baroque ), avec de la puissance derrière, vraiment, châpeau. J'ai un peu moins aimé Camilla Tilling, première soprano, pas à son aise et un peu étriquée, et Timothy Robinson, ténor, qui manquait cruellement de puissance. La basse ne chante pas beaucoup dans cette messe, mais la prestation de Butter m'a plu.

Une belle soirée
Il faut que je découvre Pärt !

Cantus de Pärt ici



Ce que j'ai oublié de dire, c'est que j'ai énormément apprécié le public qui a respecté le silence de Järvi au moins sept ou huit secondes après l'extinction du son à la fin du Britten, avant que quelqu'un ne tousse malheureusement, c'était magique ! Par contre dans Mozart, les enrhumé se sont lâchés...

Hangar, je sais pas, mais c'est une salle qui dégage une ambiance un peu froide, pas super agréable.

Era a écrit:

J'ai un peu moins aimé Camilla Tilling, première soprano, pas à son aise et un peu étriquée

Oui, je dois dire que j'ai pensé un peu pareil et que cela m'a beaucoup surpris, sur l'affiche de ce concert, à part le programme lui-même, c'est elle qui avait attiré mon attention. Je l'avais entendue dans le Bal Masqué de Verdi totalement déchaînée dans le rôle, c'est vrai petit, du page mais surtout dans un Tour d'écrou de Britten, justement, enregistré au festival de Glyndebourne et dans lequel elle était tout simplement impeccable et d'une intensité comparable à celle de notre Mimi nationale dans le rôle.

Je ne sais pas ce qui ne lui convenait pas dans ce concert. C'est peut-être une actrice-chanteuse qui a besoin de bouger sur scène pour se trouver, et que rester plantée sur place à réciter la messe ne lui convient pas ? Curieux... Quoi qu'il en soit, elle revient dans l'Idomeneo de Garnier à venir (avec aussi diDonato, Groves et la sus-citée Mimi) j'attends beaucoup (trop ?) de cette distribution.

Oui, ça m'a interpellé le fait qu'Era ait écrit que Tilling soit étriquée, parce qu'elle ne l'était vraiment pas en Oscar, petit rôle, il nécessite tout de même des aigus limpides, et précis, ce qu'elle a fait sans difficulté aucune.
En plus, elle ne l'a pas fait façon cocotte, mais de très belle manière.

Ah voilà, Oscar !

Quoi ??? Tu ne connais pas le nom des personnages de Verdi par coeur ???

Etriquée, peut être que objectivement c'est exagéré, mais à côté de Debono c'est l'impression qu'elle donnait.

Je la sentais hyper mal à l'aise, elle a une très belle voix cependant, elle a des aigus, mais pas une voix très large, et les ornementations étaient parfois maladroites, c'est ça qui me fait dire que c'est étriqué, un peu brusqué, et pas énormément engagé (ou en tout cas pas dans la même voie que Debono) !

En tout cas, deux chanteuses qui auront j'espère une longue et grande carrière.

Amusant de voir qu'on s'intéresse différemment aux protagonistes d'un concert en fonction des répertoires qu'on écoute. WoO aussi n'avait d'yeux que pour Claire Debono (Armide oblige ) et il faut reconnaître qu'elle semblait bien à l'aise dans ce répertoire, ornementations splendides.

Plus j'y repense, plus je me dis que c'était un beau concert.

Morloch a écrit:

Hangar, je sais pas, mais c'est une salle qui dégage une ambiance un peu froide, pas super agréable.

Peut-être... je ne sais pas, pour ma part, quand j'entre dans cette salle je sais que je vais assister à un concert de grande qualité et donc je sens des vibrations.

c'est vrai que ça peut paraitre un peu froid, mais ça me choque pas vraiment

Ca ressemble à une grande salle de Conférence ultra moche, comme le Nouveau Siècle ?

Era a écrit:

Camilla Tilling, première soprano

Je l'ai loupé !!

Franchement, c'est pas la pire chose que tu aies loupé à ce concert, parce qu'à la limite, j'ai été bien bien plus enthousiasmé par le Pärt (meilleure découverte de 2009 ) que par Tilling

C'est ça, retourne le couteau dans la plaie...