Nicola PORPORA (1686-1768)

@ Octavian : il me semble , à moi que "plussoyer" est intransitif, et que si on veut absolument le transitiver, ce serait plutôt de façon directe.

Ouais, parfaitement, on peut faire du flood intelligent.

C'est étonnant quand même de voir ces commentaires si sombres sur Porpora comparé à Vivaldi... Alors que bon, au moins il y a un peu de substance émotive dans Porpora, là où Vivaldi est assez démonstratif. Même s'il y a de très belles choses dans Vivaldi, entendons-nous bien (Motezuma ! ).

Néanmoins, il ne faudrait pas s'abuser :

jerome a écrit:

La variété orchestrale, la richesse harmonique, ou des mélodies avec plus de charme, il me semble qu'en 1750 ça existe déjà, non ?

Tout l'opera seria est comme ça, si plat ? Non, je te crois pas, ça serait trop tragique...

Mais encore ?

EDIT et UP :
J'ai écouté pas mal de Porpora suite à cette discussion, il y avait des choses bien plus stimulantes. En prime, j'ai eu la confirmation que Jarrousky m'énerve, là vraiment il n'y a plus de doute.

Et une heure l'Olimpiade de Vivaldi par Alessandrini (il me semble que c'est du seria ?). Eh bien c'est sans commune mesure ! Bien sûr le recitativo secco lasse très vite sans le texte, mais orchestralement et du point de vue de la richesse d'écriture, y a pas photo !

J'en tire donc la conclusion que cet extrait fait partie du seria un peu routinier, mais qu'il y a plus riche ailleurs, y compris chez Porpora. J'ai bon ?

Il est dimanche et un certain nombre de ceux qui se sont inscrits sur la liste ne se sont toujours pas manifestés :

LISTE :
- Hidraot
- Elvira
- Cleme
- Guillaume
- Nugava
- Natrav
- Aurele
- Octavian
- *Niko
- Cololi
- Dave
- Jérôme
- Wolfgang
- B
- DLM

Era et Xavier avaient l'air partants, mais ne se sont pas formellement inscrits.

Honte sur ceux qui n'ont pas honoré leur parole ! Il est encore temps de ne pas se parjurer.

Globalement, on a à peu près eu tout le monde.

Je ne sais pas qui est B, mais il me semblait bien m'être inscrit.

Et c'est administrateur !

On a jusqu'à ce soir pour écouter l'extrait ...

Je vais écouter de ce pas...

J'aime beaucoup cet air, j'adore cette idée du dialogue avec le hautbois surtout que j'adore cet instrument. Et puis j'aime bien l'interprétation de Gauvin.

Oui, Gauvin est excellente. Ca me rappelle de bons souvenirs à propos de son concert à Cherbourg.

Sinon, l'air est joli, coquet, mais ne me touche pas tellement. Je réécouterai un peu plus tard dans l'après-midi, après la digestion de mon roboratif repas. Tout ça pour dire que je n'étais pas très concentrée.

J'ai bien aimé cet extrait.
J'ai l'impression qu'elle n'aime pas les petites acrobaties dans les basses, et qu'elle fatigue un peu vers la fin.
Bien aimé, mais pas suffisamment pour intercaler du Porpora dans mon programme, déjà chargé, de découverte de nouvelles oeuvres.
Merci, en tout cas.

C'est vrai que ça n'est pas de l'émotion au sens Erbarme dich du terme, mais c'est un air vraiment sympathique, très rafraîchissant, touchant. La chanteuse a vraiment une belle voix, et sert bien l'air, qu'on pourrait qualifier de "champêtre".

J'aime beaucoup personnellement, aprés, c'est sûr que ça ne vaut pas un air de Bach...

Guillaume a écrit:

C'est vrai que ça n'est pas de l'émotion au sens Erbarme dich du terme,

Tiens, ça me rappelle quelque chose.

J'ai écouté l'air.

Bon par contre ... vu mes connaissances en matière baroque, il m'est extrêmement difficile de commenter cet air.
En effet : à quoi le comparer ?
Vivaldi ? Haendel ? Je n'en ai aucune idée.
Essayer de commenter celà revient à expliquer pourquoi je n'aime pas le baroque : et j'avoue ne toujours pas avoir trouvé une réponse satisfaisante.
C'est plutôt agréable, donc je crois que j'arrive à comprendre ce qui plait à Aurèle dans cet air.
J'ai l'impression d'une musique assez simple, qui se répète et qui est là avant tout pour servir la voix (mais il faut être franc c'est le cas de beaucoup d'air d'opéra du 19°).
Toute la différence c'est qu'ici on recherche une certaine pureté vocale : et cette "pureté" pour ma part abolie presque toute la liberté de l'interprète et l'émotion que celà peut dégager.

Donc je ne mentirais pas : pour aimer celà, il me faut une forte dose d'auto-persuasion.

Cet extrait n'est pas forcément représentatif du baroque dans son ensemble, mais juste du baroque italien du 18ème siècle au même titre que Vivaldi ou Haendel que tu cites.
Mais si tu écoutes du Lully (au hasard) tu ne retrouveras quasiment rien de cet extrait.

Mais le côté un peu anémié de l'expression que tu décris est tout à fait juste : c'est simplement que le romantisme exacerbe un sentiment qui était plus esthétisé au XVIIIe, qui passait par des choses plus directement bien sonnantes. Le romantique va, lui, mettre de la tristesse et de la violence brutes lorsqu'il estimera qu'il en faudra.

Et puis après, le vérisme mime tout de bon certaines choses réelles.

De ce point de vue, que tu ne sois pas touché ou que tu trouves ça peu expressif n'est pas étonnant, c'est effectivement autre chose.

Hidraot a écrit:

Cet extrait n'est pas forcément représentatif du baroque dans son ensemble, mais juste du baroque italien du 18ème siècle au même titre que Vivaldi ou Haendel que tu cites.
Mais si tu écoutes du Lully (au hasard) tu ne retrouveras quasiment rien de cet extrait.

C'est sûr que Lully, c'est autre chose !

DavidLeMarrec a écrit:

Mais le côté un peu anémié de l'expression que tu décris est tout à fait juste : c'est simplement que le romantisme exacerbe un sentiment qui était plus esthétisé au XVIIIe, qui passait par des choses plus directement bien sonnantes. Le romantique va, lui, mettre de la tristesse et de la violence brutes lorsqu'il estimera qu'il en faudra.

Et puis après, le vérisme mime tout de bon certaines choses réelles.

De ce point de vue, que tu ne sois pas touché ou que tu trouves ça peu expressif n'est pas étonnant, c'est effectivement autre chose.

J'entend bien.

Le tout est de savoir si on peut venir au baroque après avec gouté au 19° et 20° ?

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Mais le côté un peu anémié de l'expression que tu décris est tout à fait juste : c'est simplement que le romantisme exacerbe un sentiment qui était plus esthétisé au XVIIIe, qui passait par des choses plus directement bien sonnantes. Le romantique va, lui, mettre de la tristesse et de la violence brutes lorsqu'il estimera qu'il en faudra.

Et puis après, le vérisme mime tout de bon certaines choses réelles.

De ce point de vue, que tu ne sois pas touché ou que tu trouves ça peu expressif n'est pas étonnant, c'est effectivement autre chose.

J'entend bien.

Le tout est de savoir si on peut venir au baroque après avec gouté au 19° et 20° ?

Oui.

Cololi a écrit:

Le tout est de savoir si on peut venir au baroque après avec gouté au 19° et 20° ?

Bien évidemment !

Pourquoi on ne pourrait pas ?

Effectivement ! Cela ramène à une vision réductrice du goût et de la sensibilité de chacun, à de petites étiquettes étroites et formatées, ce qui serait un non-sens absolu !

Parce que j'ai toujours eu l'impression qu'il fallait faire un effort plus important pour écouter du baroque : l'effort se déplacer dans une époque (et donc une esthétique) fort éloignée.
Et je trouve que ce n'est pas facile.

Cololi a écrit:

Parce que j'ai toujours eu l'impression qu'il fallait faire un effort plus important pour écouter du baroque : l'effort se déplacer dans une époque (et donc une esthétique) fort éloignée.
Et je trouve que ce n'est pas facile.

Que ce ne soit pas facile, c'est évident car le style est très différent. Mais impossible, non.

Cololi a écrit:

Parce que j'ai toujours eu l'impression qu'il fallait faire un effort plus important pour écouter du baroque : l'effort se déplacer dans une époque (et donc une esthétique) fort éloignée.

Et oui, le baroque ce n'est pas donné aux pantouflards

Il suffit de voir le coup de foudre de Crapio (Ravel-Bartok-Messiaen) pour Atys.

Hier soir était diffusé sur France Musique l'opéra Semiramide riconosciuta en direct de Beaune. Le livret est de Metastasio. Le rôle de Mirteo a été créé par Farinelli. J'ai voulu écouter cet opéra aujourd'hui. L'écoute s'arrête après un peu plus de 3 heures car il y a des interviews au début avec des extraits musicaux, un court entracte après le premier acte avec un entretien avec le chef et un autre extrait musical. Porpora a composé de beaux airs mais un opéra en entier, c'est insupportable, très ennuyeux. Heureusement que l'écoute s'arrête au 2e acte sur le site. Je n'ai pas envie de poursuivre jusqu'au bout. Cette succession de longs récitatifs et d'airs est profondément pénible. En plus, les récitatifs sont accompagnés au clavecin. On est loin de la vie pour rester dans le baroque italien qu'insuffle Handel, même aux récitatifs qui sont très expressifs et pas trop chiants. Les récitatifs de Vivaldi sont plus chiants en revanche.