[Musiques du monde] Playlist

José Afonso
Cantigas do Maio - 1971

Passé le témoignage (Grândola Vila Morena sera le symbole - et point de déclenchement/ralliement - de la révolution des œillets en 74 au Portugal) : c'est chouette.

Merci @xoph

Je ne connaissais pas du tout José Afonso. J’apprécie beaucoup ses chants.

Si la chanson Grândola Vila Morena m'était connue, je n'avais pas remonté la piste, avant que les écoutes d'Alifie en Jazz (Charlie Haden|Music Liberation Orchestra) ne m'en donnent l'envie.
Belle surprise que ce disque.

En tirant le fil Peirani-Parisien de xoph :



www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_nfsYXKUebUWVX-TzIY89qOrfAP2G2ljsw

A mon tour de l'écouter  
D'autant plus que je connais très mal Ballaké Sissoko (un duo avec Camille : Kora, et c'est à peu près tout). Kora, ici aérienne et presque gracile qui s'allie de très belle façon aux sonorités plus incarnées de ses trois compères.
Très chouette

Ballaké Sissoko
A Touma

En solo cette fois
https://www.radiofrance.fr/fip/ballake-sissoko-devoile-son-album-solo-a-touma-3579405

Ghalia Benali & Mâäk
MwSOUL

http://crepusculeprod.com/index.php/Fr/blog/item/mwsoul qui reproduit un article de Patrick Labesse - Le Monde : Ghalia Benali, un air de révolution dans la voix

Le terme confrontation est bien choisi (même si connexion rendrait, semble-t-il, plus fidèlement compte de Mwsoul) ; on est très loin d'une fusion - jazz orientalisé ou orient jazzy. Je trouve l'album superbe, et la voix de Ghalia Benali très émouvante.
Disque épuisé (comme son Oum Kalthoum), mais on le trouve en ligne.
Les autres disques de Ghalia Benali explorent souvent ces confrontations, parfois de façon périlleuse au premier abord (Call to Prayer avec Romina Lischka, violiste, autour des violistes baroques), on verra.
Très belle découverte (à la suite de son rôle d'actrice dans A peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid)

Call To Prayer
Ghalia Benali : Arab vocals & composition
Romina Lischka : viol, Dhrupad vocals & composition
Vincent Noiret : double bass, chitarra battente & composition

Romina Lischka - grande violiste et grande musicienne, directrice du Hathor Consort, auquel on doit notamment le disque Heinrich Albert's Pumpkin Hut dont j'avais dit tout le bien que je pensais. En parallèle de son parcours baroque d'excellence (Paolo Pandolfo à Bâle, Philippe Pierlot à Bruxelles), elle a étudié la musique indienne : "Romina nourrit également son attrait pour la musique classique d'Inde du Nord (dhrupad) en étudiant le chant au Conservatoire de Rotterdam (bachelor en 2010) ainsi qu'à Delhi et Pune auprès d'Ustad Fariduddin Dagar et d’Uday Bhawalkar."
Ghalia Benali - voix merveilleuse, elle, connaît (toute) la musique et a le goût des connexions.
Quant à Marin Marais, entre la suite d'un goût étranger et les folies d'Espagne (dont on trouvera ici une très belle version chantée) : un voyageur intrépide !

On trouvera plus d'informations ici
https://outhere-music.com/fr/artistes/romina-lischka
et là
https://outhere-music.com/fr/albums/call-prayer

Arab vocals, Dhrupad vocals, Forqueray, Marin Marais, Sainte-Colombe… et pourtant (oserait-on dire) un disque magnifique ! (et épuisé, comme presque tout ce que fait Ghalia Benali)

@Alifie : je sais pas l'impression que peut faire ce disque pour un connaisseur des musiques traditionelles (indienne et arabe). Si à l'occasion tu écoutes, curieux d'avoir ton sentiment.

xoph a écrit:

@Alifie : je sais pas l'impression que peut faire ce disque pour un connaisseur des musiques traditionnelles (indienne et arabe).

Moi non plus (personnellement, dans ces musiques extra-européennes, je suis surtout amateur des luths, oud et sitar).

Spoiler:

je vois que ce n'est pas le moment de te conseiller Dhrupad Fantasia
(Romina Lischka / Hathor Consort / Uday Bhawalkar), d'autant plus que je ne l'ai pas écouté !

Susanne Abbuehl, je note et ne crois pas connaître

Ses 3 albums ECM (les deux premiers ont assuré sa notoriété) sont aussi sur https://musify.club/en/artist/susanne-abbuehl-91220/releases

In the Footsteps of Rumi

à partir de poèmes de Mowlana Jalaleddin Rumi (1207-1273), et Mohamed Zein

Ghalia Benali, voix
Kiya Tabassian setar, voix et direction /
Ensemble Constantinople
Didem Basar, kanun
Neva Özgen, kemence
Nazih Borish, oud
Nasser Salameh, percussions
Hamin Honari, percussions
Reza Abaee, geychak

https://booklets.idagio.com/8424562245020.pdf

@Alifie
Je m'étais noté ça à écouter dans tes Playlist (classique), et voilà que je tombe sur Kiya Tabassian et l'Ensemble Constantinople, grâce à Ghalia Benali ( , mais ça on l'aura compris) !

" Playlist (158)
www.allmusic.com/album/la-porta-doriente-mw0003383807
www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_ndV8_xOmFSGr2z1pYd65LjzyIREdblgM4 "

Ghalia Benali chante Om Kalthoum

Moufadhel Adhoum, oud
Azzedine Jazouli, rek
Vincent Noiret, contrebasse
Ghalia Benali, voix

Dafné Kritharas
Varka

https://toutelaculture.com/musique/world-music/dafne-kritharas-je-ne-peux-m-empecher-de-croiser-differents-styles-et-cultures/

Dhrupad Fantasia

Uday Bhawalkar, voix et Tanpura

Hathor Consort / Romina Lischka : basse de viole et voix
Anne Freitag : flutes traversières renaissance
Liam Fennelly : viole alto
Thomas Baeté : basse de viole
Pratap Awad : pakhawaj

Romina Lischka, violiste baroque, a aussi étudié la musique indienne, plus précisément la tradition Dagar du dhrupad* - "la plus ancienne forme musicale classique du Nord de l’Inde, devenue populaire aux cours mogholes du Rajasthan vers 1500". Elle présente ainsi ce projet : "j’ai voulu construire un pont vers l’extérieur qui existait déjà en moi. Grâce à mes études de musique ancienne et plus spécifiquement du répertoire pour viole de gambe, j’ai pu établir un lien entre la musique de consort anglaise de l’époque d’Élisabeth Ire (reg. 1558-1603) et la tradition du dhrupad de l’époque d’Akbar Ier, qui régna à peu près au même moment. […] C’est ainsi qu’a commencé mon voyage dans un monde imaginaire où la modalité des raga indiens se mêle à la polyphonie anglaise. Avec les musiciens, nous avons cherché des mélodies que nous pouvions associer les unes aux autres, sur le plan tant polyphonique que modal. De nombreuses mélodies populaires anglaises se sont retrouvées dans la musique de la cour ; nous avons ainsi trouvé de nombreux morceaux qui ont servi de point de départ à l’improvisation de raga par Uday [Bhawalkar]."
La sincérité du projet, et son sérieux sont indéniables, je n'ai pourtant pas été très convaincu. Pour le très peu que j'en connais : le format de 3-4 mn permet mal d'aborder le dhrupad ; le versant populaire des mélodies est parfois presque cérémonieux (j'aime beaucoup mieux la version Savall très vivante de Greensleeves**, que celle qui apparaît ici), et la flûte traversière très présente est un peu onctueuse à mon goût.

* "La tradition Dagar [de dhrupad], à laquelle j’ai eu la chance d’être formée, descend des musiciens de la cour du dernier maharana d’Udaipur. Le chanteur Ustad Fariduddin Dagar, qui a été mon professeur, a grandi à la cour d’Udaipur et a été lui-même formé, avec son frère Zia Mohiuddin, par son père." R. Lischka
** https://www.youtube.com/watch?v=fzk13OqfFUA

Ailá
Sansolimón

https://www.jazz-jazz.com/2023/05/30/aila-sansolimon-2023-hi-res.html
… le "nouveau galicien Tribus Tradis, un genre qui dépasse le musical", mazette ! mais à première écoute, ça s'écoute !

Pas forcément improbable que Ghalia Benali nous prépare quelque chose comme un album qui aurait pour titre The shades of Ghazal*
* https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghazal
A moins qu'elle ne le produise que par morceaux sur sa chaine YT

Roberto de Brasov
Prima Iubire


  https://classik.forumactif.com/t4210p100-l-accordeon#1248072

Koby Israelite & Roberto de Brasov
Provokation

  https://themusicandmyth.com/2019/07/31/advance-review-provokation-by-koby-israelite-and-roberto-de-brasov-a-testament-to-creative-reciprocity/

A peu près aux musiques folkloriques, ce que Francis Bacon est à Vélasquez, un peu plus et ça finissait en MACD (d'ailleurs je vois que les liens entre Koby Israelite et John Zorn sont nombreux).


https://www.deezer.com/fr/album/105099112

Ann O'aro
Bleu

C'est pour moi le moins bon de ses trois albums, et sans doute le plus écoutable. Bleu ? cobalt comme la maison d'édition ? Le piano, dont elle joue ici, n'a certainement pas l'intensité de sa voix, de ses phrasés ; l'apport de " Brice Nauroy, un quatrième musicien qui embarque le son avec ses « machines » " figuratives ne me semble pas convaincant, et couvre sa voix. Du coup les titres qui évitent ces écueils semblent parfois s’efforcer de ressembler à Ann O'aro. Pour moi une déception (à la mesure du talent et de la force qu'elle porte). Un album d'ouverture dont j'espère qu'il est un moment vers d'autres formes, ce dont l'écoute de titres comme Saple, ou Vane Lo Sor permet peu de douter (mais je suis un peu perdu).

Ann O'aro, voix et piano
Teddy Doris, trombone,
Bino Waro, percussions
Brice Nauroy, « machines »

https://a-parte.fr/artist/annoaro/

xoph a écrit:

Roberto de Brasov
Prima Iubire


  https://classik.forumactif.com/t4210p100-l-accordeon#1248072

Du coup, je m'étais commandé le CD d'occasion à prix modique, alors qu'on peut le trouver annoncé à des sommets indécents (bien que proportionnels à son talent). Las, après des tribulations erratiques, j'en ai reçu un autre à la place (et me suis acheté le disque de Roberto de Brasov en dématérialisé, ce qui tant qu'à faire, permettra, je l'espère, qu'il en touche quelque bénéfice, plus que sur une vente d'occasion).

J'ai donc reçu par un demi-hasard celui-ci

Alexian Group
Musique Rromani des Abbruzes
Gijèm gijèm

Alexian, nom d'Alexian Santino Spinelli*, est visiblement une personnalité marquante de la communauté Rrom des Abbruzes, compositeur, excellent accordéoniste (Echi d'oriente, Suno' Romano' ), et fort belle musique (Gijèm gijèm).
Le label Al Sur** m'a(vait) l'air de faire du bon boulot.

* https://en.wikipedia.org/wiki/Santino_Spinelli
** https://www.discogs.com/fr/label/96245-Al-Sur?page=1

xoph a écrit:

Ann O'aro
Bleu

Spoiler:

Ann O'aro, voix et piano
Teddy Doris, trombone,
Bino Waro, percussions
Brice Nauroy, « machines »

Entendus ce soir au Studio de l'Ermitage (Paris 18ème)
Même si ça ne lève pas entièrement toutes mes réticences à l'écoute de ce troisième disque : l'usage du piano, qui m'avait paru un peu lénifiant, m'a semblé plus convaincant (comme évocations passées au prisme de distorsions), de même le jeu des "machines" à amplifier, sampler percussions, trombone et voix, m'a également semblé plus équilibré. A part ça Ann O'aro est exceptionnelle (d'intensité, de présence, de musicalité, et plus inattendu d'humour).

"« BLEU », c’est l’apport harmonique du piano - réminiscence de l’enfance. Brice Nauroy nous rejoint avec ses machines modulaires pour prolonger la radicalité d’une musique raclée à l’os et développer un nuancier où le trombone de Teddy Doris peut à la fois s’épancher de son phrasé emphatique et claquer ses mouches bourdonnantes. Bino Waro tabasse ses percussions autant qu’il les fait grincer ou chanter.  Bino Waro tabasse ses percussions autant qu’il les fait grincer ou chanter. Improvisations et déconstructions tonales étayent régulièrement un paysage musical au relief cinématographique. « BLEU » sera harmonique, mélodique, tonal et atonal, rythmique et arythmique, improvisé et parfois bruitiste…"
Ann O'aro dans l'entretien paru dans Citizen Jazz
https://www.citizenjazz.com/Ann-O-aro-les-mots-du-corps.html