Votre dernier film visionné

C'est un beau film quand même
cela dit avec Julie je préfère Mary Poppins

Bilan cinématographique 2015 des critiques du Monde :

 Les tops :
 Fast and Furious 7
 Mad Max, the fury road
 Fatima
 Mia madre
 Les flops
 Mia madre - un autre critique
 Spectre
 Premiers crus
 Mon roi
 La tête haute.

 Légèrement paradoxal de la part de ce journal, puisque des block busters sont encensé, alors qu'on trouve surtout des "films d'auteur" dans les flops...
 A part "Spectre", que j'ai effectivement trouvé nul, je n'ai vu aucun de ces films.
 Quelqu'un de mon entourage qui a vu "Mia madre" a trouvé que c'était un pensum...

 Montfort

J'ai vu récemment mon 14e film avec Bette Davis : Deception de Irving Rapper. Je préfère Now Voyager du même réalisateur, avec les mêmes acteurs que j'ai vu deux fois. Charlotte Vale est un personnage que je trouve plus intéressant que Christine Radcliffe. Je trouve même Bette Davis un peu en pilote automatique dans Deception. Une fois de plus, néanmoins, j'aime beaucoup le couple qu'elle forme avec Paul Henreid, ce rôle de violoncelliste lui convient très bien par ailleurs. Claude Rains est également remarquable dans le rôle du compositeur Alexander Hollenius. La musique de Korngold est de pure beauté tout au long du film, la tension dramatique est bien présente mais l'intrigue est un peu trop classique, les personnages un peu stéréotypés. Néanmoins, pour les fans de Bette Davis, c'est un film à voir.

Je viens de regarder l'excellent documentaire diffusé par Arte sur Walt Disney (l'homme pas la compagnie), vraiment passionnant on y explore son œuvre dans tout ses aspects (les films d'animations, les films "live", série, émission de télé, parc d'attraction) mais aussi, comme c'est une biographie, sa personnalité  complexe, hautement contradictoire de créateur, d'entrepreneur,  a la fois capitaliste impitoyable (mais finalement piètre homme d'affaire, le financier c'était son frére) et grand enfant émerveillé avec tout ce que cela implique de candeur et aussi de cruauté. la réalisatrice Sarah Colt ne cache pas sa fascination (mais d'un autre côté quoique l'on pense de l'empire Disney et de ses dérives comment ne pas être fasciné par l'homme qui est a l'origine de ce monstre) mais ce n'est ni une hagiographie ni un portrait a charge Disney n'est pas épargné, mais il n'est pas diabolisé non plus. Walt Disney apparait comme une sorte de Citizen Kane (un peu plus sympathique par certains côté que le personnage Wellesien) qui voulait vivre pour de vrai dans le monde de Disneyland, un univers parfait et merveilleux, mais sous cloche qui se conforme entièrement a ses désirs.
Walt Disney  c'est l'incarnation de l'Amérique dans ce qu'elle a de meilleure (l'esprit pionnier celui des explorateurs qui permet les grandes découvertes, une curiosité et un syncrétisme culturel d'une richesse inouïe et dans le même temps une simplicité désarmante, l'enthousiasme et la générosité qui vont avec) et de pire (un individualisme exacerbé, une volonté normative ou tout doit se plier a un modéle unique et idéalisé et son corolaire une fuite du réel dans le loisir et le consumérisme, le tout saupoudré de paranoïa)

Le documentaire s'achéve sur le dernier grand projet de l'oncle Walt, le projet EPCOT, ville utopique censé expérimenté la société du futur qui regroupe toutes les contradictions de Disney et qui n'a jamais vu le jour (heureusement cette société sous cloche a quelque chose d'effrayant). Walt Disney espérait que l'on se souvienne de lui pour ce projet, cette grande contribution sociale plutôt que pour ses dessins animés (et pourtant il considérait l'animation comme un art a part entière), fort heureusement le projet ne lui a pas survécu et Disney pour ceux qui veulent voir un peu plus loin que l'énorme multinationale qu'il a créer, reste parce qu'il a été le concepteur de chef d’œuvre comme Blanche Neige, Pinocchio, Fantasia, Bambi, Dumbo, Alice aux pays des merveilles, Mary Poppins films dans lesquels il s'est toujours profondément investi et qui porte sa marque et sa personnalité même si il ne les as pas "réalisé" et laisse entrevoir au delà du merveilleux une part un peu plus sombre et angoissé ou la cruauté de l'enfance n'est pas éludé (du moins dans le cas de Pinocchio et de Alice).
C'est film ont une âme que l'on ne retrouve pas forcément (voir pas du tout) dans la grande partie des productions Disney faites après la mort de Disney lui même, même avec le second "age d'or" des années 90 (et dieu sait que ne serait-ce qu'en souvenir de l'enfant que j'ai été, j'aime des films comme Aladdin, la petite sirène, la belle et la bête ou le roi lion ou Basil détective privé même si ce dernier n'est pas vraiment compris dans l'age d'or). Walt Disney était sans doute contestable sur bien des aspects mais il ne faisait pas que du commerce, et il y avait une certaine sincérité chez lui.

Molinaro : Un témoin dans la ville

Génial !

*
L'homme qui tua Liberty Valance.

 Revu ce film de John Ford : j'ai été frappé par sa richesse thématique.
L'arrière plan est proche de celui du film de Cimino, la Porte du paradis : le conflit entre les fermiers, et les grands éleveurs, qui souhaitent conserver la liberté de pâturage pour leurs troupeaux sur tout le territoire - et qui recrutent des tueurs à gage pour faire prévaloir leur position.
Le coté testamentaire : ce film est de la part de Ford une sorte d'adieu au western, genre qu'il a magnifié, et à l'Ouest mythique, symbolisé par les funérailles de Tom Doniphon - ensuite, c'est un autre univers, ou ne règne plus la loi du colt, mais celle de la légalité étatique, symbolisée par Stoddard.

Poignant !

 Montfort

Le moment le plus profond, et le mieux joué, c'est quand même l'épisode du steak !

Cololi a écrit:

Le moment le plus profond, et le mieux joué, c'est quand même l'épisode du steak !

Tu comprendras quand tu seras grand

Cololi a écrit:

Le moment le plus profond, et le mieux joué, c'est quand même l'épisode du steak !

une scène bouleversante, en effet !



Un remake, dont le titre sera probablement C'était mon steak, Valance, est actuellement en préparation :

http://variety.com/2015/film/news/paramount-remaking-the-man-who-shot-liberty-valance-1201606741/

Montfort a écrit:

Bilan cinématographique 2015 des critiques du Monde :

 Les tops :
 Fast and Furious 7
 Mad Max, the fury road
 Fatima
 Mia madre
 Les flops
 Mia madre - un autre critique
 Spectre
 Premiers crus
 Mon roi
 La tête haute.

 Légèrement paradoxal de la part de ce journal, puisque des block busters sont encensé, alors qu'on trouve surtout des "films d'auteur" dans les flops...
 A part "Spectre", que j'ai effectivement trouvé nul, je n'ai vu aucun de ces films.
 Quelqu'un de mon entourage qui a vu "Mia madre" a trouvé que c'était un pensum...

 Montfort

Mia madre est mon film préféré de l'année 2015, un des films les plus intimistes, les plus délicats de Moretti.
Mad Max aurait lui figuré à la deuxième place, tant il est vertigineux et nerveux.

Pour le reste, j'ai trouvé que Mon Roi était effectivement une purge, contrairement à la plupart des femmes de mon entourage, des 3générations qui l'ont vu. Je ne dirais rien du Fast and furious 7 tant ce n'est pas le genre de film que j'affectionne même si je comprends que ça puisse plaire.

Je n'ai pas vu le reste, mais j'aurai cité probablement Smell of Us de Larry Clark qui n'est pas un de mes films préférés mais qui m'a quand même sacrément retourné l'esprit(et un peu l'estomac aussi parfois).
J'aurai probablement aussi cité le dessin animé Vice Versa, que j'ai trouvé assez fin et très drôle. Et puis j'aurai mis l'Ombre des femmes de Garrel, et peut être Kingsman pour sa dernière demi-heure assez jouissive.

Ainsi, je trouve moi aussi ce top du Monde très bizarre, Fast and furious dans les tops, de qui se moque t'on? Je suis le premier à critiquer les tops qui élèvent l'hermétisme et l'ennui comme condition sine qua non pour figurer dans un classement, mais là j'ai du mal à comprendre comment ce film a pu être porté par plusieurs membres de la rédaction du journal pour arriver à cette place.

Toujours dans les bilans cinématographiques de 2015, les 30 meilleures performances d'acteurs selon "The Daily Beast" :

 http://www.thedailybeast.com/galleries/2015/12/31/30-best-movie-performances-of-2015-charlize-theron-amy-schumer-leonardo-dicaprio-and-more.html#af8458ba-6aa9-48cc-9e70-7a2b399f63a7

 J'en ai vu assez peu, et ils ne m'ont pas impressionné particulièrement :
 Adam Driver dans "While we were young" : j'avais trouvé ce film consternant
 Benicio del Toro dans "Sicario" : ce film se voulait une réflexion sur la lutte contre les cartels mexicains de la drogue - raté au bout du compte - très violent - le film de Soderbergh sur le meme sujet était très supérieur
Je n'ai pas vu, et la je le regrette, Kristen Stewart dans "Clouds of Sils Maria".
Plusieurs films pas encore sortis, que je verrai probablement :
Cate Blanchet dans "Carol"
Di Caprio dans le dernier Tarantino.

  Montfort

Montfort a écrit:

Di Caprio dans le dernier Tarantino.

Le dernier Tarantino date quand même de 2012...

J'imagine que Monfort évoque le Tarantino qui sort mercredi en France (Les Huit Salopards), mais Di Caprio n'y figure pas (Il joue en revanche dans le prochain Iñárritu qui sort en février)

Parlant de Di Caprio, j'ai vu Shutter Island il y a deux jours et je ne m'en suis toujours pas remis...

Roderick a écrit:

J'imagine que Monfort évoque le Tarantino qui sort mercredi en France (Les Huit Salopards), mais Di Caprio n'y figure pas (Il joue en revanche dans le prochain Iñárritu qui sort en février)

Oui, c'est bien celui là....

 Montfort

Ciro Guerra : L'étreinte du serpent



Ce film est génial !
Il est signé par un jeune réalisateur colombien (ptain je commence à me faire vieux ... regarder des réalisateurs plus jeune que moi ... ce doit être la 1° fois ... ça fait drôle).

QQ mots pour inciter à aller le voir.
Le film est un périple ... ou plutôt un parcours initiatique ... dans la jungle amazonienne, en noir et blanc ! Formellement c'est un grand cinéma, c'est très travaillé ... et le choix du noir et blanc s'avère excellent. Ca a du demander un travail énorme ... et quand je vois que ce n'est projeté que dans une quarantaine de salles ... je me dis qu'il faut que je fasse un peu de promo, parce que c'est pas un petit film tourné en 16 mm à l'arrache, que ça a du demander beaucoup de temps. Bref c'est ambitieux. Rien que ça suffit à vouloir voir le film.

Le réalisateur mêle 2 véritables récits d'explorateurs distants de 40 ans. Il ne se contente pas de raconter ces écrits ... il invente une histoire pour mêler ces 2 histoires et c'est plutôt réussi. Rien de littéral là dedans. C'est là aussi véritablement du cinéma.
L'homme blanc ... même le plus sincère et pétri de bonnes intentions est un destructeur, car il a incorporé trop profondément l'idée de science, oubliant par là son ignorance. L'homme blanc sait qu'il ignore ... il vient même s'instruire ... mais il oublie malgré cela qu'il est ignorant, c'est ça qui rend l'homme blanc dangereux selon le shaman. Il enseignera à l'explorateur, sans que celui-ci ne s'en rende compte. Il a 10 coups d'avance sur lui, il voit beaucoup plus loin.
Et comment oublier cette scène totalement folle de l'ancien camps des missionnaires réinvesti ... par ... je préfère ne rien dire, pour ne pas tuer cette scène. Cette scène n'est sans lien avec Apocalypse Now.

Beyond the forestde King Vidor, 1949

Film que j'ai vu hier soir, mon 15e avec Bette Davis, le dernier qu'elle a tourné avec la Warner, en raison d'un conflit avec le réalisateur, King Vidor. Elle a demandé à rompre son contrat. Un an après la sortie de ce film, elle obtenait le rôle de Margo dans All About Eve de Mankiewicz.

Je pense que le titre original, Beyond the forest, est beaucoup plus adapté, beaucoup plus intéressant car le titre français simplifie le personnage de Rosa Moline, le caricature. Davis n'est pas à son avantage physiquement et me semble un peu trop âgée pour incarner ce personnage mais quelle incarnation extraordinaire une fois de plus, notamment dans les vingt dernières minutes du film ! Ce personnage féminin est très intéressant, beaucoup plus que Leslie Crosbie dans The Letter de Wyler, Regina dans The Little Foxes de Wyler toujours, Stanley dans In This our Life de John Huston ou Christine Radcliffe dans Deception. C'est le premier film de King Vidor que je vois et j'aurais du mal à donner mon avis sur la réalisation. Pour moi, aucune scène n'est inutile en tout cas.

Les partenaires masculins de Davis dans ce film sont eclipsés par cette dernière. Ce ne sont pas George Brent, Paul Henreid, Claude Rains ou Gary Merrill.

Bien que j'ai adoré Davis dans Beyond the forest, je continue à la préférer dans d'autres rôles : Judith Traherne dans Dark Victory de Goulding (dans mon top 3 des films que j'ai vus avec cette actrice, film vu trois fois à ce jour), Margo dans All About Eve (film vu une seule fois mais que je reverrai avec beaucoup de plaisir et d'intérêt) et Charlotte Vale dans Now voyager de Rapper (film vu deux fois).

Le prochain film que je verrai avec Davis sera Old Acquaitance de Vincent Sherman que j'ai commandé en DVD en même temps que Beyond the Forest, à moins que je vois avant Death on the Nile qui passe lundi sur Arte.

Si vous voulez acheter Beyond the Forest, il coûte très peu cher : http://www.amazon.fr/garce-Bette-Davis/dp/B00BTHOQ4O/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1451748033&sr=8-1&keywords=la+garce

Cololi a écrit:

Ciro Guerra : L'étreinte du serpent

Vu hier soir. Oui, le film est très bien.

Citation :

L'homme blanc ... même le plus sincère et pétri de bonnes intentions est un destructeur, car il a incorporé trop profondément l'idée de science, oubliant par là son ignorance. L'homme blanc sait qu'il ignore ... il vient même s'instruire ... mais il oublie malgré cela qu'il est ignorant, c'est ça qui rend l'homme blanc dangereux selon le shaman. Il enseignera à l'explorateur, sans que celui-ci ne s'en rende compte. Il a 10 coups d'avance sur lui, il voit beaucoup plus loin.

Là, tu surinterprètes pas mal. Beaucoup même !   parce que le « shaman » dans le film est tout aussi, voire plus, destructeur que les deux explorateurs. D'ailleurs, c'est lui qui est en quête de rédemption.

Le film parle de mémoire, d'oublis, de souvenir, d'images, de fantasmes, de traces, etc. S'il y est bien question de génocide, c'est plus par l'idée d'effacement qu'il sous-entend que par celle de barbarie. On n'est pas du tout dans le mythe du bon sauvage.
On est plus chez Warburg, Benjamin voire Kracauer que « chez Rousseau ».

Abattoir 5

film américain (George Roy Hill, 1972)
d'après le roman de Kurt Vonnegut (1969)

Parce que Glenn Gould en est le directeur musical et qu'il a écrit un texte qui s'avère une critique plutôt sévère de ce même film.
Ce texte est publié dans le deuxième tome de ses Écrits: Contrepoint à la ligne (textes réunis et traduits par Bruno Monsaingeon chez Fayard en 1985).

Le faiseur de reines a écrit:

Cololi a écrit:

Ciro Guerra : L'étreinte du serpent

Vu hier soir. Oui, le film est très bien.

Citation :

L'homme blanc ... même le plus sincère et pétri de bonnes intentions est un destructeur, car il a incorporé trop profondément l'idée de science, oubliant par là son ignorance. L'homme blanc sait qu'il ignore ... il vient même s'instruire ... mais il oublie malgré cela qu'il est ignorant, c'est ça qui rend l'homme blanc dangereux selon le shaman. Il enseignera à l'explorateur, sans que celui-ci ne s'en rende compte. Il a 10 coups d'avance sur lui, il voit beaucoup plus loin.

Là, tu surinterprètes pas mal. Beaucoup même !   parce que le « shaman » dans le film est tout aussi, voir plus, destructeur que les deux explorateurs. D'ailleurs, c'est lui qui est en quête de rédemption.

Je crois au contraire que c'est toi qui te trompes
Le shaman détruit pour une raison très précise : pour que l'homme blanc ne s'empare pas de la fameuse plante. Dans son enfance il a été enfermé dans la mission ... et il sait de quoi sont capables "les blancs". Il n'est pas dupe non plus de ceux qui arrivent avec les meilleures intentions du monde. On sait bien que les 2 explorateurs n'ont rien détruit ... le pb n'est évidemment pas là.

Citation :

Le film parle de mémoire, d'oublis, de souvenir, d'images, de fantasmes, de traces, etc. S'il y est bien question de génocide, c'est plus par l'idée d'effacement qu'il sous-entend que par celle de barbarie. On n'est pas du tout dans le mythe du bon sauvage.
On est plus chez Warburg, Benjamin voire Kracauer que « chez Rousseau ».

Je crois pas que le film se réduise au mythe du bon sauvage ... sinon je n'en aurais pas fait l'éloge. Et Rousseau et le mythe du bon sauvage, c'est évidemment une erreur.
Mémoire ... c'est difficile ... car on comprend immédiatement 2 choses : c'est la même personne (le shaman) à 2 âges différents (même s'il n'avait pas eu son collier ... même sans qu'il ouvre la bouche ...) et secondo que le shaman ment au 2° explorateur en lui parlant de trou de mémoire. Il n'a absolument rien oublié.
Par contre ça parle du rêve, des souvenirs ... du rapport aux ancêtres, de la possibilité et de la forme de la connaissance, du rôle de la musique ...

J"ai hâte de voir le dernier film de Di Caprio, un acteur que je n'aime pas (il exsude la suffisance). C'est Inarritu qui signe la réalisation, et ça devrait être passionnant.

aurele a écrit:

Beyond the forestde King Vidor, 1949

Film que j'ai vu hier soir, mon 15e avec Bette Davis, le dernier qu'elle a tourné avec la Warner, en raison d'un conflit avec le réalisateur, King Vidor. Elle a demandé à rompre son contrat. Un an après la sortie de ce film, elle obtenait le rôle de Margo dans All About Eve de Mankiewicz.

Je pense que le titre original, Beyond the forest, est beaucoup plus adapté, beaucoup plus intéressant car le titre français simplifie le personnage de Rosa Moline, le caricature. Davis n'est pas à son avantage physiquement et me semble un peu trop âgée pour incarner ce personnage mais quelle incarnation extraordinaire une fois de plus, notamment dans les vingt dernières minutes du film ! Ce personnage féminin est très intéressant, beaucoup plus que Leslie Crosbie dans The Letter de Wyler, Regina dans The Little Foxes de Wyler toujours, Stanley dans In This our Life de John Huston ou Christine Radcliffe dans Deception. C'est le premier film de King Vidor que je vois et j'aurais du mal à donner mon avis sur la réalisation. Pour moi, aucune scène n'est inutile en tout cas.

Les partenaires masculins de Davis dans ce film sont eclipsés par cette dernière. Ce ne sont pas George Brent, Paul Henreid, Claude Rains ou Gary Merrill.

Bien que j'ai adoré Davis dans Beyond the forest, je continue à la préférer dans d'autres rôles : Judith Traherne dans Dark Victory de Goulding (dans mon top 3 des films que j'ai vus avec cette actrice, film vu trois fois à ce jour), Margo dans All About Eve (film vu une seule fois mais que je reverrai avec beaucoup de plaisir et d'intérêt) et Charlotte Vale dans Now voyager de Rapper (film vu deux fois).

Le prochain film que je verrai avec Davis sera Old Acquaitance de Vincent Sherman que j'ai commandé en DVD en même temps que Beyond the Forest, à moins que je vois avant Death on the Nile qui passe lundi sur Arte.

Si vous voulez acheter Beyond the Forest, il coûte très peu cher : http://www.amazon.fr/garce-Bette-Davis/dp/B00BTHOQ4O/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1451748033&sr=8-1&keywords=la+garce

Un des plus grands films du monde (si, si). Davis fait carrément peur (elle avait horreur du film pour lequel elle dut porter une perruque très visible, à faire passer Barbara Stanwyck dans Assurance sur la mort pour une jeune fille de bonne famille) mais envoie du bois ... et alors la réalisation rock (voire punk) de Vidor ! les scènes finales sont justement mythiques. 5 euros pour ça, c'est cadeau.

Edit : de ceux dont tu me parles en MP je n'ai vu que la Forêt Pétrifiée, dans lequel elle a un rôle plus modeste. C'est de la réalisation Warner classique, il faut aimer le film de gangster théâtral. En revanche, Winter Meeting est un très joli film romantique (1948) qui vaut mieux que sa réputation et où elle est très émouvante (et ravissante, en plus).

Merci pour cette intervention Francesco.
As tu vu Le Repas de Noces, film des années 1950 dans la carrière de Davis ? Je te demande cela car il a été édité en France.

Oui, ça vient d'être édité chez Warner Archive sur le même type de support que la Garce.
C'est un bon film, mais pas ma tasse de thé. Elle même en était très fière.  

http://www.amazon.fr/dp/B00LEBIGBE/ref=asc_df_B00LEBIGBE31086673/?tag=googshopfr-21&creative=22698&creativeASIN=B00LEBIGBE&linkCode=df0&hvdev=c&hvnetw=g&hvqmt=

Pour Payment on demand, j'ai l'impression qu'il n'existe qu'une version zone 1 (Etats-Unis / Canada). Que vaut ce film ?

The Whales of August qui est son avant-dernier film pour le cinéma est disponible sur youtube, même si c'est sans sous-titres évidemment.

L'Intruse n'a jamais été édité en France alors qu'elle a eu son premier Oscar de la meilleure actrice avec ce rôle.

Si quelqu'un a vu That Certain Woman / Une certaine femme de Goulding qui est disponible en DVD, je suis preneur d'un avis même si j'ai bien aimé voire adoré pour ce qui est de Dark Victory les autres films de ce réalisateur avec Davis.

Payment on demand est une excellente étude de mœurs (sur une trame proche de celle du roman d'Agatha Christie, Loin de vous ce printemps). Davis y est splendide, un des grands rôles de la maturité.

Alors qu'elle est réellement en grande difficulté, trente ans plus tard, dans Les Baleines du mois d'aout, un joli film "de vieux". Elle n'est plus réellement en mesure de "jouer" et doit s'incliner devant ses partenaires, devant Lilian Gish, magnifique comme toujours.

L'Intruse n'est pas très bon, Davis y est en roue libre. Elle a toujours dit que son oscar était une consolation après les intrigues qui avaient empêché sa nomination l'année précédente pour l'Emprise (qui est quand même mieux filmer que L'Intruse même si je n'adore pas le film).

@Cololi@étreinte du serpent :

Le « shaman » n'est pas un personnage positif. Il vit reclus, coupé des siens : gardien intransigeant de la culture d'un peuple fantasmé et perdu. Intransigeance qui le mènera à la folie destructrice :
– enseignement du « paganisme » aux petits indiens du couvent → meurtre du père blanc → communauté d'enfants perdus
– destruction de la Plante → mort de Theo et « destruction » de son peuple.
Folie destructrice qui fera de lui chullachaqui, une coquille vide.
Sa rédemption se fera au prix
– d'un massacre de masse (celui des enfants perdus) ;
– destruction de la Plante et refus d'aider les blancs dans leur guerre contre leur propre barbarie.

cololi a écrit:

Mémoire ... c'est difficile ... […]
Par contre ça parle du rêve, des souvenirs ... du rapport aux ancêtres, de la possibilité et de la forme de la connaissance, du rôle de la musique ...

rêve → mémoire (il n'y pas de rêve sans mémoire : le rêve est une agglomération inconsciente de souvenirs, bref une mémoire inconsciente).
Souvenirs → mémoire
rapport aux ancêtres (ou à la famille, éloignée) → mémoire ;
connaissance(s) → mémoire (il n'y pas de connaissance sans mémoire et transmission de celle-ci) ;
musique (qu'elle soit enregistrée ou orale) → mémoire ;
cicatrice → mémoire
photographie → mémoire
lettre → mémoire
écrits → mémoire
dessin → mémoire
cinéma → mémoire.

mémoire =

CNRTL a écrit:

Faculté comparable à un champ mental dans lequel les souvenirs, proches ou lointains, sont enregistrés, conservés et restitués

Bref, le film tourne bien autour de la mémoire et de ses différentes formes (perte et dégénérescence comprises).

André a écrit:

J"ai hâte de voir le dernier film de Di Caprio, un acteur que je n'aime pas (il exsude la suffisance). C'est Inarritu    qui signe la réalisation, et ça devrait être passionnant.

"The Revenant", oui en effet.
Le film est vraiment superbe et malgré un scénario un peu attendu, une influence assez évidente à mon avis ("Deliverance" de Boorman), des petites scories qui m'irritent toujours beaucoup (quelques flashbacks aux ralentis oniriques) le tout est sublimé par un art cinématographique que je croyais perdu. Quant au photographe, c'est un génie. Un grand film et, pour moi, le meilleur vu depuis assez longtemps.

Satie'sfictions: Promenades avec Érik Satie

...que je revois toujours avec un plaisir renouvelé, au moins une fois par saison, ça s'impose, pour mieux comprendre son personnage.

César et Rosalie de Claude Sautet

Il s'agit du premier film de Claude Sautet que je vois. Il m'a bien plu. Le scénario en lui-même n'est pas originale si on le regarde aujourd'hui mais la construction du film et de cette relation entre les trois personnages principaux est intéressante, bien menée.
Yves Montand est un César remarquable et l'alchimie avec Romy Schneider est fabuleuse.
Romy Schneider qui est une de mes actrices fêtiches et que je n'avais vu que dans trois films avant celui-ci pourtant est lumineuse tout en étant mystérieuse, magnétique et fascinante comme souvent, très juste dans son jeu, magnifique, classe. Ce rôle a failli être incarné par Catherine Deneuve d'après la page wikipédia du film et cela aurait été dommage à mon avis.
Sami Frey est un homme séduisant, ne me semble pas être un grand acteur mais c'est un David tout à fait convaincant.
Michel Piccoli fait le narrateur et la toute jeune Isabelle Huppert fait une apparition que l'on peut déjà remarquer même si son personnage n'est pas très développé. Sa présence à l'écran se remarque et c'est une autre de mes actrices fêtiches. Elle est d'ailleurs très jolie. Son phrasé si particulier est déjà présent.

J'ai accès à un coffret de six films actuellement de Romy Schneider puisque c'est un cadeau qui a été offert à mon compagnon. On y trouve en plus de César et Rosalie les films suivants : Max et les ferrailleurs et Les choses de la vie de Sautet, Le Train et Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre et enfin La Banquière de Francis Girod.

Le faiseur de reines a écrit:

@Cololi@étreinte du serpent :

Le « shaman » n'est pas un personnage positif. Il vit reclus, coupé des siens : gardien intransigeant de la culture d'un peuple fantasmé et perdu. Intransigeance qui le mènera à la folie destructrice :
– enseignement du « paganisme » aux petits indiens du couvent → meurtre du père blanc → communauté d'enfants perdus
– destruction de la Plante → mort de Theo et « destruction » de son peuple.
Folie destructrice qui fera de lui chullachaqui, une coquille vide.
Sa rédemption se fera au prix
– d'un massacre de masse (celui des enfants perdus) ;
– destruction de la Plante et refus d'aider les blancs dans leur guerre contre leur propre barbarie.

Je ne dis pas le contraire sur la majorité des points, mais je n'en conclus pas la même chose.
Sur la "destruction" de son peuple : là j'avoue que je ne me souviens plus assez du film. Il détruit l'arbre ... tu en conclus que le peuple périra ? Possible.
"refus d'aider les blancs dans leur guerre contre leur propre barbarie" => tu parles du fait qu'il ne détruit pas les "prises de caoutchouc" ?

Pour le reste ... oui il est intransigeant ... tu considères que c'est négatif. Evidemment que ça a des conséquences indéniablement tragiques ... mais ce n'est pas vraiment lui la cause de tout cela : ce n'est pas lui qui a demandé aux Occidentaux de venir pomper le caoutchouc dans la forêt ... qui plus est à des fin guerrière ... Ce n'est pas lui non plus qui fait venir des missionnaires ... violents par dessus le marché.

Et que fais tu de la confession du 2° explorateur à la fin ? Il avoue qu'il n'était pas là pour "trouver la plante qui fait rêver" ... mais à des fins purement matérielles. D'ailleurs ... les dialogues allaient parfois un peu vite pour moi ... du coup je ne suis plus trop sûr de certaines phrases essentielles ...

Citation :

rêve → mémoire (il n'y pas de rêve sans mémoire : le rêve est une agglomération inconsciente de souvenirs, bref une mémoire inconsciente).
Souvenirs → mémoire
rapport aux ancêtres (ou à la famille, éloignée) → mémoire ;
connaissance(s) → mémoire (il n'y pas de connaissance sans mémoire et transmission de celle-ci) ;
musique (qu'elle soit enregistrée ou orale) → mémoire ;
cicatrice → mémoire
photographie → mémoire
lettre → mémoire
écrits → mémoire
dessin → mémoire
cinéma → mémoire.

mémoire =

CNRTL a écrit:

Faculté comparable à un champ mental dans lequel les souvenirs, proches ou lointains, sont enregistrés, conservés et restitués

Bref, le film tourne bien autour de la mémoire et de ses différentes formes (perte et dégénérescence comprises).

Oui, indéniablement. Mais ça me semble un sujet, pas forcément LE sujet.

Arte diffusait lundi Death on the Nile de Guillermin, adaptation du célèbre roman d'Agatha Christie. Je n'ai pas lu ce dernier donc je ne peux pas juger la qualité de l'adaptation mais du coup j'ai été surpris en apprenant l'identité du meurtrier. J'ai adoré ce film que j'ai regardé en VOST, notamment grâce à la photographie, aux dialogues et à la qualité de sa distribution. Angela Lansbury est celle qui m'a fait la plus forte impression parmi les seconds rôles. J'ai adoré son personnage de romancière délurée. Bette Davis est fascinante même quand elle ne parle pas et elle s'intègre bien à l'ensemble du casting. Ses échanges avec Maggie Smith qui incarne l'infirmière de cette vieille veuve sont des moments géniaux, tout comme ses confrontations avec Poirot. Mia Farrow est très bien dans le rôle de Jacqueline. Peter Ustinov est un Poirot parfait. Un film à voir au moins une fois, plein de qualités et d'intérêt.

J'ai vu "The big short".
J'y suis allé à reculons, en me disant qu'un sujet comme la crise des subprimes ne pouvait pas etre traité valablement par des comiques - un peu comme aller écouter "Casta diva " chanté par Sheila...
Et bien j'ai eu tort, ce film est remarquablement intelligent et pédagogique.
Je vais essayer de trouver le temps d'y revenir plus en détail.

 Montfort

Personne pour le moment n'a réagi à mes commentaires sur Death on the Nile et César et Rosalie. Dommage car cela m'intéresserait d'avoir des avis d'autres membres du forum sur ces films.

Arrêtez moi la. Un film un peu glauque de par l'intrigue (un taxi accusé à tort d'un enlèvement d'enfant commis par un autre) mais fort bien interprété et bien tourné

Montfort a écrit:

J'ai vu "The big short".
J'y suis allé à reculons, en me disant qu'un sujet comme la crise des subprimes ne pouvait pas etre traité valablement par des comiques - un peu comme aller écouter "Casta diva " chanté par Sheila...
Et bien j'ai eu tort, ce film est remarquablement intelligent et pédagogique.
Je vais essayer de trouver le temps d'y revenir plus en détail.

 Montfort

J'y reviens :
C'est une fiction, qui repose sur des faits réels, la crise des subprimes de 2008 : le fil de l'intrigue : des financiers indépendants découvrent, au départ presque fortuitement, que le marché des financements immobiliers aux USA va s'effondrer - et ils s'organisent pour spéculer sur cette chute - le terme "casse du siècle " est imagé, mais impropre, en ce qu'il laisse supposer une action illégale : ce n'est pas le cas - tout est légal.
Pour nourrir sa fiction le réalisateur imagine plusieurs structures d'investissement, avec à leur tete des profils variés :  le rockeur, le juif orthodoxe, ou le baba cool écolo - Brad Pitt - ils sont tournés en dérision : "vous pensez avoir raison contre la Banque centrale, ou le Département du Trésor" et comme personne ne croit en leurs prévisions, il se trouve quand meme de grandes institutions - type Goldman Sachs - pour entrer dans leurs opérations imaginant gagner de l'argent facilement sur le dos de ces amateurs.
Le film a plusieurs reprises a recours à des scènes brèves et percutantes jouées par des stars qui décrivent clairement les mécanismes clé des opérations : Margot Robbie, dans son bain moussant expliquant "subprimes are piece of shit" ou les "CDOs synthétiques" illustrés à une table de casino par Selena Gomez...
Autre grand moment : une équipe de traders se rend à Miami pour tenter de comprendre si le marché immobilier va s'effondrer - ils découvrent qu'un chien peut devenir emprunteur, le summum étant une scène où une strip teaseuse explique que sans revenu, elle est devenue propriétaire de plusieurs maisons et appartements...
Logiquement le film s'achève sur la chute de Lehman Brothers - les héros ont le triomphe amer : leurs actionnaires et eux deviennent d'un seul coup très riche - mais ils comprennent du meme coup que cela se traduira par des désastres et des souffrances pour des millions d'individus étrangers à cet univers.

Dans la réalité un tout petit nombre d'acteurs ont vu venir cette crise - le plus célèbre d'entre eux est un financier nommé Jon Paulson, présumé avoir gagné 3 à 4 milliards de dollars à cette occasion : http://www.wsj.com/articles/SB120036645057290423.

Beaucoup plus que la fraude, invoquée fréquemment dans le film, c'est un mélange de rapacité et de laxisme des autorités de controle qui ont abouti à ce désastre.

 Montfort

Le grand jeu avec Melvin Poupaud et André Dussolier. Un film bien tourné formidablement interprété avec de beaux décors et de très belles photos; même si le sujet est difficile je ne regrette pas d'y être allée

luisa miller a écrit:

Le grand jeu avec Melvin Poupaud et André Dussolier. Un film bien tourné formidablement interprété avec de beaux décors et de très belles photos; même si le sujet est difficile je ne regrette pas d'y être allée

Est -ce que l’intérêt est soutenu sur toute la longueur : certains critiques prétendent que lorsque Dussolier n'est plus à l'écran, le film s'enlise ?

Montfort

Je n'ai pas eu du tout cette impression; Melvin Poupaud étant du même acabit que Dussolier l'attention est soutenue. J'ai même préféré Le grand jeu à Arrêtez moi la

Clarke : Made in Britain

Velvet Goldmine, film malheureusement d'actualité que ce portrait fictionnalisé de David Bowie, a la fois hommage et critique du personnage Bowie et regard nostalgique sur le phénoméne du glam rock. Un des meilleurs films de l'excellent Todd Haynes

Furyo

Film de guerre de Nagisa Oshima avec David Bowie (1983).

Carol de Todd Haynes, deux actrices magnifique dans un trés beau film filmé au cordeau (trop diront certains) incontestablement maniériste mais d'une trés grande beauté et pas aussi froid qu'on a pu le dire si il n'a pas les épanchements d'un mélodrame il n'en distille pas moins une émotion délicate et subtile.
En tout cas son élégance toute classique et sa beauté plastique suffise a en faire une grande réussite.

Les choses de la vie de Claude Sautet

Romy Schneider forme un beau couple à l'écran avec Michel Piccoli. Le sujet ne m'a pas passionné en revanche. J'ai préféré la fin du film à partir de l'accident, scène qui est elle-même très bien filmée.

Old Acquaintance de Vincent Sherman

Edmund Goulding devait tourner ce film, il a participé au scénario mais il est mort avant de pouvoir le réaliser. Film de femmes, incontestablement. J'ai bien aimé ce film, notamment grâce aux deux actrices qui se retrouvait ensemble sur un plateau pour la deuxième fois après The Old Maid de Goulding quelques années auparavant. Hopkins volerait presque la vedette à Bette Davis dans Old Acquaitance si le personnage de Kit n'était pas quasiment constamment présent à l'écran, contrairement à celui de Millie. La scène de la dispute entre les deux femmes est une des plus célèbres du film. Kit est un personnage moins intéressant que d'autres que Davis a pu incarner mais l'actrice est comme toujours remarquable. Hopkins est extraordinaire du début à la fin du film. Les hommes dans ce film sont en retrait, les acteurs ne sont pas marquants de toute manière. Le troisième personnage féminin est celui de la fille Millie, Deirdre, rôle incarné par Dolores Moran, très juste dans son interprétation de cette jeune femme.

La mala educación de Pedro Almodóvar

Contrairement aux deux films précédents, je l'ai vu en streaming et malheureusement en VF. C'est le 7e film du réalisateur que j'ai regardé donc à force, je connais très bien son univers. On retrouve dans ce film les questions d'identité sexuelle et l'importance du cinéma. Le scénario de départ est intéressant mais c'est mal mené par le réalisateur. Plusieurs épisodes de la vie des personnages nous sont racontés par le biais de flash-back notamment, on a également une mise en abyme par la réalisation d'un film autour de l'histoire difficile vécue par un des personnages, film d'abord imaginé à la lecture du scénario et montré au spectateur dans la première partie de La mala educación. Le réalisateur rend les choses très confuses, les scènes de baise n'apportent strictement rien, même chose pour celle de la piscine par exemple, à part pour se rincer l’œil si on trouve mignon l'acteur mexicain Gael García Bernal. Ce dernier d'ailleurs incarne un triple rôle : Ángel à la période à laquelle le film dans le film est tourné, Zahara, personnage de la nouvelle La visita d'Ignacio, adaptée au cinéma par Enrique et enfin Juan. L'acteur d'ailleurs sauve le film, a une présence fascinante et inquiétante en même temps. J'ai surtout aimé sa prestation en Zahara. Les autres acteurs ne m'ont pas marqué, je ne les ai pas trouvés extraordinaire.

Le film aborde également la pédophilie au sein de l'église catholique et met en évidence les conséquences que cela peut avoir sur l'enfant plus tard. Ce sujet n'est en lui-même pas dénué d'intérêt et on comprend que le réalisateur a souhaité dénoncer ce fait. On a heureusement pas de scène de pédophilie à proprement parler mais ce n'est pas abouti à mon avis dans le traitement du sujet.

Au final, j'ai été plutôt très déçu par ce film, comme je l'avais été par Los abrazos rotos et surtout La piel que habito. Je n'ai pas encore vu Volver en entier, ni la plupart des films qu'il a tourné dans les années 1980, en dehors de Mujeres al borde de un ataque de nervios, que j'ai vu plusieurs fois, film que j'avais adoré à l'époque. Tacones lejanos et Todo sobre mi madre sont les deux meilleurs films du réalisateur parmi ceux que j'ai vus, avec celui cité précédemment dans le genre comédie. Hable con ella que je n'ai vu qu'une fois m'avait marqué mais si je le revoyais aujourd'hui, je pense que je n'aimerais plus tellement.

Si vous avez vu les films d' Alejandro González Iñárritu dans lesquels Bernal joue, votre avis m'intéresserait, n'ayant vu aucun film de ce réalisateur. Il a également tourné dans un film d'Alfonso Cuarón.

J'ai commandé hier deux nouveaux films avec Bette Davis (ce n'est pas de l'admiration ou de l'amour, c'est de la rage voire de l'obsession vous me direz) : That certain woman d'Edmund Goulding avec Henry Fonda et Lo scopone scientifico/L'Argent de la vieille de Luigi Comencini.

Pather Panchali et Aparajito de Satyajit Ray. Je n'ai pas eu le temps de voir la suite, Le monde d'apu. Restauration miraculeuse (Criterion) dans Pather Panchali. Aparajito a plus souffert des dommages du temps (les bobines ont été exposées au feu).

Pour faire suite au décès d'Allan Rickman, il joue dans ce film qui nous emmène dans le monde des vins californiens:
Bottle Shock.

Parsifal a écrit:

Carol de Todd Haynes, deux actrices magnifique dans un trés beau film filmé au cordeau (trop diront certains) incontestablement maniériste mais d'une trés grande beauté et pas aussi froid qu'on a pu le dire si il n'a pas les épanchements d'un mélodrame il n'en distille pas moins une émotion délicate et subtile.
En tout cas son élégance toute classique et sa beauté plastique suffise a en faire une grande réussite.

Oui, c'est absolument superbe. Le roman est magnifique et l'adaptation lui rend justice. Effectivement, le film ne se livre pas comme un mélodrame (contrairement à l'également remarquable Loin du Paradis), mais plutôt comme un film d'amour mélancolique. Scène finale euphorisante qui écarte, à mon sens et définitivement, l'idée de froideur. La beauté est dans l’œil de celui qui regarde, ceux qui veulent des punkeries pour être remués en trouveront assez ailleurs.

@ Aurèle. Si tu ne veux pas épuiser la veine, va explorer peut-être la filmographie quelques actrices comparables :
Crawford, Stanwyck, Rosalind Russell ou Lupino par exemple. Cela te permettra de voir ce qui faisait de Davis une actrice exceptionnelle, tout en la resituant dans les techniques de jeu de son temps et les "couleurs" et les genres des studios. Il y a des pépites chez chacune de celles que je viens de citer (ce sont toutes des comédiennes merveilleusement douées) et les films sont faciles à trouver pour pas très cher.

Effectivement, je n'ai vu que deux films avec Crawford et aucun avec les autres actrices que tu cites.

Francesco a écrit:

Parsifal a écrit:

Carol de Todd Haynes, deux actrices magnifique dans un trés beau film filmé au cordeau (trop diront certains) incontestablement maniériste mais d'une trés grande beauté et pas aussi froid qu'on a pu le dire si il n'a pas les épanchements d'un mélodrame il n'en distille pas moins une émotion délicate et subtile.
En tout cas son élégance toute classique et sa beauté plastique suffise a en faire une grande réussite.

Oui, c'est absolument superbe. Le roman est magnifique et l'adaptation lui rend justice. Effectivement, le film ne se livre pas comme un mélodrame (contrairement à l'également remarquable Loin du Paradis), mais plutôt comme un film d'amour mélancolique. Scène finale euphorisante qui écarte, à mon sens et définitivement, l'idée de froideur. La beauté est dans l’œil de celui qui regarde, ceux qui veulent des punkeries pour être remués en trouveront assez ailleurs.

Tout a fait cette scéne finale est vraiment superbe.
j'aime beaucoup Highsmith mais je ne connais que ses thriller ça m'a donné envie de lire celui-ci.
En tout cas définitivement Todd Haynes est grand (et oui Loin du paradis est également magnifique), Dans la scéne d'ouverture m'a beaucoup fait penser a celle de Brève Rencontre

aurele a écrit:

Arte diffusait lundi Death on the Nile de Guillermin, adaptation du célèbre roman d'Agatha Christie. Je n'ai pas lu ce dernier donc je ne peux pas juger la qualité de l'adaptation mais du coup j'ai été surpris en apprenant l'identité du meurtrier. J'ai adoré ce film que j'ai regardé en VOST, notamment grâce à la photographie, aux dialogues et à la qualité de sa distribution. Angela Lansbury est celle qui m'a fait la plus forte impression parmi les seconds rôles. J'ai adoré son personnage de romancière délurée. Bette Davis est fascinante même quand elle ne parle pas et elle s'intègre bien à l'ensemble du casting. Ses échanges avec Maggie Smith qui incarne l'infirmière de cette vieille veuve sont des moments géniaux, tout comme ses confrontations avec Poirot. Mia Farrow est très bien dans le rôle de Jacqueline. Peter Ustinov est un Poirot parfait. Un film à voir au moins une fois, plein de qualités et d'intérêt.

Tiens je voulais répondre et puis j'ai oublier, je n'ai pas revu le film, mais l'ayant vu plusieurs fois et ayant lu le roman je le connais assez bien. C'est évidement délectable pour quiconque aime le whodunit façon Agatha Christie le casting est somptueux et s'en donne a coeur joie et la production est classieuse.
Sur Peter Ustinov je serais plus réserver, j'adore l'acteur évidemment et il me fait beaucoup rire en Poirot, le problème c'est que si Hercule Poirot est souvent décrit comme un petit personnage volontier ridicule avec ses maniérisme et sa mégalomanie galopante il ne se réduit pas du tout a cela et il est d'ailleurs suggérer dans les romans que c'est (au moins en partie) un masque dont il joue: il est plus facile de mener une enquête quand on passe pour un excentrique loufoque. Mais le vrai Poirot est un intellectuel sarcastique qui peut aussi être froid, calculateur et volontiers manipulateur. Il ne se contente pas de résoudre les énigmes il est aussi et même surtout un juge répartissant récompense et punition (bien que comme beaucoup d'enquêteur de fiction il ne cache pas une certaine fascination pour le criminel "artiste"). Peter Ustinov a tendance a en faire trop dans l'obséquiosité et a gommer le côté plus sérieux, plus froid (voir plus sombre) du personnage, cela dit je préfère Ustinov a Albert Finey dans Le crime de l'orient express (même si j'aime aussi le film), maintenant le meilleur interprète est plus que certainement David Suchet dans la série éponyme.