Playlist (121)

Ludwig van Beethoven
The Essentials



Une compilation sur 2 CDs intéressante parce qu'elle mêle les interprètes de différentes générations.

Paul Hindemith
* Sonates pour piano et...
Alexander Melnikov - Piano
Teunis van der Zwart - Cor
Jeroen Berwaerts - Trompette
Alexander Rudin - Violoncelle
Gérard Costes - Trombone
Isabelle Faust - Violon

André a écrit:

Intéressant ! J'aime beaucoup Tapray et surtout Eckard. Je vais investiguer ça...

...je ne connaissais pas quant à moi. Variations de Tapray sur Les Sauvages assez ébouriffantes.

plenum a écrit:

J'imagine que tu connais le disque d'Elisabeth Joyé.

Oui bien-sûr et je ne déteste pas.

Mais je reste attachée à la version de Christie, car son jeu n'est pas énervé et laisse couler la poésie. De plus, le clavecin Dowd utilisé,
un français costaud tout en étant raffiné, non rude comme un Rückers, servi par une excellente prise de son, ajoutent à ce plaisir d'écoute.

plenum a écrit:

Oui bien-sûr et je ne déteste pas.

Mais je reste attachée à la version de Christie, car son jeu n'est pas énervé et laisse couler la poésie. De plus, le clavecin Dowd utilisé,
un français costaud tout en étant raffiné, non rude comme un Rückers, servi par une excellente prise de son, ajoutent à ce plaisir d'écoute.

On parle bien du même disque (sur un clavecin Humeau et orgue Blumenroeder) plutôt méditatif... ?

Spoiler:

Wagner : Das Rheingold (Keilberth 55)

J. S. Bach
* Variations Goldberg
Gunther Rost, orgue Saint-Louis-en-l'Ile de Paris

Les Tuyaux de la Nuit...





Au programme ce soir :   P. Cornet - J.S. Bach - F. Mendelssohn - F. Lachner - F. Nowowiejski - A. Huybrechts

ovni231 a écrit:

C'est une très, très bonne Eroica. J'aime son côté ardent et fier mais élégant et imposant tout à la fois.

Tsar Iudeyskyi (Le Roi des Juifs) de Glazunov. Un disque nouveau (pour moi) que j'ai écouté avec grand plaisir plusieurs fois depuis 2 semaines.

J'ai toujours considéré Glazunov comme un compositeur 'facile', c'est-à-dire doué pour la mélodie et l'orchestration, mais sans véritable génie et peu porté sur l'exploration d'émotions intimes, profondes. Je connais 4 de ses symphonies et n'arrive pas à m'en souvenir une heure après l'écoute. Tout le contraire avec cette musique absolument enchanteresse, captivante, qui incorpore avec bonheur les merveilleuses sonorités de la langue russe. Je ne connais pas d'autre version (il y en a quelques-unes), mais je suppose que Rozhdestvensky, son orchestre et ses très beaux choeurs sont à la hauteur. Une très agréable surprise.

Orchestre d'état de la radio-télévision bélarusses, sous Boris Raisky.

Un compositeur bélarusse né en 1929. Connu (et reconnu) à partir des années cinquante. Les notes de programme le décrivent comme peu porté sur le modernisme ("les obscurs méandres des compositeurs expérimentalistes ne sont pas son genre"  ). Par contre, c'est méconnaître la réelle qualité et l'originalité de la démarche du compositeur. C'est moi qui le dis, pas les notes d'Olympia, probablement retranscrites d'une édition originale Melodiya de l'époque. Mais quelle époque exactement ? Impossible de le dire, ce n'est nulle part indiqué.

Un site Glebov existe, dans lequel l'auteur indique clairement (et assez candidement) que l'émergence du talent de compositeur de Glebov eut lieu sous le régime "hyper-régulé" de Staline, et que le compositeur voyait son art comme une façon comme une autre de "faire son job" (et aussi de faire sa place? ) dans la société de l'époque.

Quoi qu'il en soit, Glebov était un "artiste du peuple" au sens premier (apolitique) du terme, au métier sûr et à l'expression sincère.

À ma connaissance, il y a très peu de sa musique qui soit disponible. Il sera sans doute totalement oublié dans quelques années.

L'église de Nielles-lès-Ardres (France, Pas-de-Calais)


1) Peeter Cornet (1575-1633) :

Salve Regina
Te Deum
Fantasia primi toni
Fantasia secundi toni
Fantasia ottavi toni
Fantasia noni toni

= Arnaud Van de Cauter, orgue Van Belle de l'église de Nielles-lès-Ardres

(Paraty, octobre 2008)

Non loin de chez moi, un précieux vestige d'esthétique flamande, classé aux Monuments historiques pour les boiseries et la partie instrumentale.
Le positif de balustrade, démonté un siècle après sa construction, lors d'un déménagement consécutif aux avanies révolutionnaires, a été réinstallé en 2012.
Cet enregistrement de 2008 se contente donc des onze jeux du grand buffet. Harmonisés en tempérament mésotonique.
Peu de disques significativement consacrés à Cornet restent disponibles. Cette intégrale par Van de Cauter me semble prioritaire, du moins préférable au témoignage de Koopman à l'orgue de Roquemaure, un peu trop joufflu et sucré à mon goût.
Dans l'acoustique plus large de l'église d'Oostkamp, l'intégrale par Jozef Sluys (chez le petit label Prezioso) est très réussie également, mais d'une sonorité moins authentique, peu de tuyaux originaux ayant survécu à la romantisation de l'orgue au début du XX° siècle.

L'église de Störmthal (Allemagne, -Saxe)


2) Johann Sebastian Bach (1685-1750) :

Dies sind die heil'gen zenh Gebot, fughetta BWV 679
Aus tiefer Not schrei ich zu dir, BWV 687
Jesus Christus, unser Heiland, fuga BWV 689

= Wilhelm Krumbach, orgue Hildebrandt de l'église de Störmthal

(Capriccio, mai 1991)

Un instrument quasiment intact depuis que Bach lui-même l'avait inauguré !

@André à propos de l'Eroica de Ferencsik : Je partage le même avis sur l'interprétation, c'est à la fois vivant, passionné, noble et sincère, belle prise de son, j'ai adoré ce long-jeu de la firme hongroise Hungaroton.

@André à propos de Glebov : Je partage la même déception vis-à-vis du manque d'intérêt que l'on porte à son oeuvre qui n'est pas si conventionnelle que cela (rien que les sujets de ses deux grands ballets, pour un compositeur biélorusse qui trempe ses pieds dans le réalisme-socialiste ambiant...). J'espère que l'on ne l'oubliera pas si vite, m'enfin, ça me fait un peu peur pour sa musique.

Église du château de Wittenberg (Allemagne, Saxe-Anhalt)


3) Felix Mendelssohn (1809-1847) :

Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65
Sonate n°2 en ut mineur, Op. 65
Sonate n°3 en la majeur, Op. 65
Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65
Sonate n°5 en ré majeur, Op. 65
Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65

= Eberhard Lauer, orgue Ladegast-Eule de l'église du château de Wittenberg

(Ambiente, août 1997)

Un instrument qui sonne postromantique/symphonique, dans un buffet néogothique qui sied à l'architecture du lieu.
En 1985, les travaux entrepris par la maison Eule permirent de débarrasser la mécanique des systèmes électropneumatiques et enrichirent la registration dans un sens romantique.
Plusieurs approches sont possibles pour servir ces sonates : renouer avec leurs sources baroques, ou anticiper sur leur postérité dans la filiation de Reger.
L'interprétation s'engage ici plutôt sur cette dernière voie, en flattant l'ampleur et une solennité détachée mais en asséchant l'expression par un jeu qui me semble trop froid, inerte et rigide. Par défaut d'habileté, mais aussi en raison du caractère de l'instrument.
On peut difficilement occulter la sensibilité de ces pages, et si l'on doit les plier à une facture tardive, il faut pouvoir profiter des dégradés de couleurs qu'offrent par exemple les excellentes lectures d'Ullrich Böhme à la Thomaskirche de Leipzig (et sa formidable palette de 8'), ou Susan Landale sur des Buchholz puissants mais subtilement veinés (chez Calliope).

L'église St. Jakobus d'Ilmenau (Allemagne, Thuringe)


4) Franz Paul Lachner (1803-1890) :

Sonate en fa mineur, Op. 175
Sonate en ut majeur, Op. 176
Sonate en mi mineur, Op. 177

= Rudolf Innig, orgue Walcker de l'église St. Jakobus d'Ilmenau

(MDG, avril 2007)

Des Sonates guère transcendantes ou expansives, un peu paresseuses, mais sensibles, coulantes et très agréables.
Sur un instrument aux teintes veineuses qui leur convient bien, touché par Innig toujours très à l'aise dans ce répertoire romantique.

Phillip Sainton est un compositeur britannique (1891-1967) relativement peu connu. Son principal titre de gloire est d'avoir composé une extraordinaire trame sonore au film Moby Dick de John Huston. Il en existe un très beau disque sur étiquette Marco Polo. Une des plus belles "symphonies de la mer" jamais composées.

Chandos a édité trois de ses partitions pour orchestre. The Island dépeint de façon très dramatique un autre paysage marin. Le Bax de Tintagel n'est pas très loin.

J'ai écouté hier une autre version du chef-d'oeuvre de Patrick Hadley The Trees so High. Celle-ci est tout aussi belle, mais plus somptueusement enregistrée.

Ravel: L'Heure espagnole/Slatkin

5) Felix Nowowiejski (1877-1946) :

Symphonie n°7 en la majeur "Disputa"
Symphonie n°8 en ut majeur "Mors mea Funeralia mea"

= Rudolf Innig, orgue Sauer de la Cathédrale Saint-Pierre de Brême

(MDG, avril 1997)

Les deux seules symphonies en majeur parmi les neuf qu'écrivit ce compositeur polonais, dont la postérité peina à franchir le Rideau de fer.
Il avait étudié en Allemagne, en France, ce qui explique une perméabilité stylistique où l'on sent aussi bien l'influence de Reger que de l'école symphonique de Widor et Vierne.
La 7°, la plus claire et positive du corpus, s'inspire de cantiques grégoriens et chants de la Fête-Dieu.
La 8° endosse une vocation funèbre mais finalement enluminée d'espoir, s'achevant dans l'éther bienheureux de sa tonique majeure.

Mais quel orgue insipide. Écoutes plutôt le cd double du label CPO, là c'est autre chose.

plenum a écrit:

Écoute plutôt le cd double du label CPO

Sauf qu'il ne propose que trois symphonies, et n'inclut pas la 8° que j'avais envie d'entendre ce soir.

xoph a écrit:

plenum a écrit:

Oui bien-sûr et je ne déteste pas.

Mais je reste attachée à la version de Christie, car son jeu n'est pas énervé et laisse couler la poésie. De plus, le clavecin Dowd utilisé,
un français costaud tout en étant raffiné, non rude comme un Rückers, servi par une excellente prise de son, ajoutent à ce plaisir d'écoute.

On parle bien du même disque (sur un clavecin Humeau et orgue Blumenroeder) plutôt méditatif... ?

Spoiler:

Moi je parlais du clavecin utilisé par Christie.

J'aime bien Joyé, mais certaines choses m'énervent, comme la manière qu'elle joue la Toccata de la suite Uranie, elle ne respire pas,
dès le début c'est trop énervé, alors que la pièce est plaintive, ce que Christie a totalement saisi.

Je ne sais si tu es abonné à Qobuz, mais voici en streaming l'album Christie et celui de Joyé. Compares en écoutant la Toccata de Uranie
la différence entre les deux. Les clavecins aussi ne se comparent guère, le Dowd de Christie est beaucoup plus raffiné. Enfin la prise de
son ne se compare guère non plus, celle de Christie est équilibrée, aérée, alors que celle de Joyé, est compressée.

Version Christie

http://www.qobuz.com/lu-fr/album/fischer-harpsichord-pieces-william-christie/3149021610267

Version Joyé

http://www.qobuz.com/fr-fr/album/jcf-fischer-musicalischer-parnassus-uranie-clio-elisabeth-joye-harpsichord-organ/3760061190399

6) Albert Huybrechts (1899-1938) :

Choral

= Jean Ferrard, orgue Grenzing de la Cathédrale de Bruxelles

(Cyprès, août 2000)

Datée de 1930, une oeuvre d'un petit quart d'heure. Lancinante et presque torturée, qui balance entre douleur et aspiration à la sérénité.
Les registrations autographes sont utilisées par Jean Ferrard, qui possède la partition manuscrite.

Mélomaniac a écrit:

plenum a écrit:

Écoute plutôt le cd double du label CPO

Sauf qu'il ne propose que trois symphonies, et n'inclut pas la 8° que j'avais envie d'entendre ce soir.

Ah d'accord. Tu connaissais donc l'album que je t'ai proposé? Pour l'intégrale par Innig, je l'ai écoutée une fois et ce fut la dernière.

Innig est je trouve, plutôt décevant avec cette intégrale, celles aussi de Mendelssohn et de Schumann. Son soucis d'historicité le mène
à opter pour des instruments d'époques oui, mais tellement insipides. Ce n'est pas le Innig des débuts, avec son intégrale Messiaen,
une des meilleures, et son Brahms.

@Plenum
Pas d'abonnement Qobuz (ni de connexion internet fiable, depuis voyons voir, presque un an)
Je vais aller à la recherche du disque de Christie (même si j'aime beaucoup le disque de Joyé)

--------------
Johann Gottfried Eckard (1735 – 1809)

Sonata in G minor Op.1-2 Allegro con spirito
Miklós Spányi, clavicorde  

watch?v=uyBvmGqbAA0 :   Comme pour CPE, m'a tout l'air d'un accord parfait (musique, instrument, interprète)
Disque pas facile à trouver (hors de prix sur amazon, pas sur deezer)

@André
Que conseillerais tu pour Eckard?

François Couperin (1668-1733)
Les ombres errantes

Iddo Bar-Shaï, piano
...beaucoup (trop) de piano, du coup je réécoute Tharaud

Roussel:Bacchus et Ariane (Denève)

xoph a écrit:

@Plenum
Pas d'abonnement Qobuz (ni de connexion internet fiable, depuis voyons voir, presque un an)
Je vais aller à la recherche du disque de Christie (même si j'aime beaucoup le disque de Joyé)

--------------
Johann Gottfried Eckard (1735 – 1809)

Sonata in G minor Op.1-2 Allegro con spirito
Miklós Spányi, piano à tangentes  

watch?v=uyBvmGqbAA0 :   Comme pour CPE, m'a tout l'air d'un accord parfait (musique, instrument, interprète)
Disque pas facile à trouver (hors de prix sur amazon, pas sur deezer)

@André
Que conseillerais tu pour Eckard?

Schoonderwoerd ! Pour l'instrument, pour le grain de folie de l'interprète, qui révèlent l'originalité de ces compositions.



J'ai aussi cette intégrale Spanyi. J'aime bien (beaucoup même), mais c'est plus "rangé". J'ai dans mon panier ce disque de Giulia Nuti:
Les extraits entendus me semblent très heureux.

merci pour ces pistes ( dont toutes ne m'avaient pas échappé)
----------------------------

Autres sauvageries, dont je redis le plus grand bien:

Rameau/Couperin/Royer/Forqueray/d'Anglebert
Les sauvages

Béatrice Martin
Clavecin (Couchet, ravalement Blanchet)

vraiment somptueux

Johannes Brahms
* Chaconne pour la main gauche d’après la Partita pour violon solo n° 2 en ré mineur BWV 1004 de Bach
* Klavierstücke op. 76
* 2 Rhapsodies op. 79
* 7 Fantaisies op.116
Anna Vinnitskaya, piano

Florent Schmitt composa une suite enfantine pour piano quatre mains intitulée Les songes de Hialmar en 1912, qu'il orchestra en 1923 en l'étoffant considérablement, ajoutant interludes, préludes, postludes etc., maintenant pourvue d'une somptueuse orchestration (bois par 3, section de percussions élargie, le tout semblable à Salomé en termes d'effectifs). Pensons à Casse-Noisette et Ma mère l'Oye pour avoir une idée du sujet et de l'orchestration. D'une durée de 38 minutes et composée de 8 sections, c'est une oeuvre châtoyante et pleine des mystères de l'enfance.

Composé en 1948, Introït, récit et congé est, selon les mots de Schmitt, "un prélude, andante et finale, tous trois enchaînés de façon à ne pas laisser souffler l'interprète qui, par ailleurs, ne demanderait nullement à souffler, surtout lorsqu'il a la fortune de s'appeler André Navarra". On aura deviné que c'est pour lui (Navarra) que Schmitt composa ces pages de folle virtuosité dans lesquelles le soliste a affaire encore une fois à un orchestre très actif et bien pourvu en effectifs.

Un disque somptueux, refraîchissant et revigorant.

Rihm : Blick auf Kolchis (2002).  ensemble recherche

Sibelius:Symphonie n°1 (Rattle Berlin)

Arnold Schönberg - Die glückliche Hand - Mark Beesley/Simon Joly Chorale/Philharmonia Orchestra_Robert Craft

Les Tuyaux de la Nuit...





Au programme ce soir :   M. Schildt - F. Mendelssohn - H. Distler - J. Langlais - M. Duruflé - M. Dupré

Sibelius:Symphonie n°2 (Rattle Berlin)
Remarquable.

Schmitt:La tragédie de Salomé (Tortelier)
Je découvre.

Le marché aux poissons de Stade (Allemagne, Basse-Saxe)


1) Melchior Schildt (1592-1667) :

Magnificat primi modi

= Gustav Leonhardt, orgue Hus/Schnitger de l'église St. Cosmae de Stade

(Seon, mars 1976)

Une magnifique fresque de vingt minutes, dans le goût des polyptyques baroques septentrionaux.
Si ça vous tente, la version de Joseph Kelemen à l'orgue de St. Ludgeri de Norden (chez Oehms) est encore plus chatoyante.

Vue du port, la Nikolaikirche de Stralsund (Allemagne, Mecklembourg-Poméranie)


2) Félix Mendelssohn (1809-1847) :

Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65
Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65

= Susan Landale, orgue Buchholz de l'église St. Nikolai de Stralsund

(Calliope, juillet 2008)

Tiré de l'excellente intégrale des six sonates par l'organiste écossaise, sur trois différents instruments érigés par la famille Buchholz.

W. A. Mozart
* Symphonies no.26 & 30
Orchestre de chambre de Prague
Charles Mackerras

Cette version de Fennimore and Gerda est la traduction anglaise de l'opéra (que Delius conçut d'abord sur un livret en allemand). Les deux versions sont disponibles. Dans un cas comme dans l'autre la lecture du livret est très utile. À défaut, un synopsis détaillé fait très bien l'affaire. En effet Delius a conçu son opéra en une suite de courts tableaux (11, plus des préludes orchestraux), chacun relatant un épisode bien spécifique de l'histoire de Fennimore. Ce découpage ne nuit aucunement aucunement à la continuité musicale, celle-ci étant assurée par le rôle dominant de l'orchestre tout au long de l'oeuvre, d'une durée de 80 minutes.

Donc, anglais ou allemand ? Seule l'original allemand est "légitime", la version anglaise étant due à Philip Heseltine (mieux connu sous son nom de compositeur Peter Warlock, auteur entre autres de Capriol Suite et The Curlew). C'est cette traduction qui a été adoptée par la suite dans les rares reprises de l'opéra sur scène. Ça revient donc à la question de l'interprétation. La version anglaise sur EMI date de 1976, l'allemande sur Chandos de 1997. Toutes deux sont dirigées par d'excellents chefs anglais et jouées par l'orchestre symphonique de la Radio danoise (eh, oui, il y a de ces coïncidences !). En fait, il y a une "tradition danoise" de la musique de Delius, un compositeur souvent joué là-bas, et pour cause: Delius était fasciné et totalement sous le charme de la littérature danoise, qu'il utilisa dans plusieurs de ses oeuvres.

Voilà pour le contexte. La musique est un enchantement du début à la fin. Curieusement, le rapprochement qui me vient à l'esprit est avec Il tabarro de Puccini, l'oeuvre la plus "coulante" et wagnérienne du Maître de Lucques (dans le sens de la mélodie ininterrompue passant avant tout par l'orchestre).

Delius se démarque comme le plus germanique des compositeurs anglais (sa langue maternelle étant l'allemand), et le plus 'nordique' dans son langage harmonique (il passa tous ses étés en Norvège jusqu'à la fin, étant même transporté en civière tout en haut des sommets dominant les fjords).

Je recopie dans le fil Delius.

La Cathédrale d'Herford (Allemagne, Rhénanie du Nord-Westphalie)


3) Hugo Distler (1908-1942) :

Spielstücke 5-30, Op. 18

= Arno Schönstedt, orgue Ott de la Cathédrale d'Herford

(Cantate, juillet 1978)

On l'a parfois comparé à con contemporain Jehan Alain pour la brièveté de son destin -accaparé par ses responsabilités académiques, appelé dans les rangs militaires sous le régime national-socialiste, le jeune Hugo mit fin à ses jours.
Mais d'un point de vue musical, hormis une certaine simplicité de ton et une clarté toute spirituelle, le langage modal et souvent clairsemé du petit frère de Marie-Claire offre peu de ressemblance avec les lignes profuses et d'inspiration néobaroque de Distler.

4) Jean Langlais (1907-1991) :

Hymne d'action de grâces - Ave Maria, Ave Maris Stella (Trois Paraphrases grégoriennes)
Tiento (Suite Médiévale)
Incantation pour un jour saint

= Josef Zimmermann, orgue Klais de la Cathédrale de Cologne

(DG, septembre 1956)

Un document d'archive : outre Bach, Langlais figurait au programme de ce tout premier enregistrement de l'orgue
que les ateliers Klais avaient installé "en coin" dans le transept de la Cathédrale, après les ravages de la guerre.

Mais la Cathédrale avait peu souffert des bombardements, car heureusement pour elle, de par son gigantisme, elle pouvait servir de point
de repère nocturne pour les bombardements. Deuxièmes plus haut clochers du monde après celui de Ulm, sa nef ainsi que le choeur, dépasse celle d'Amiens en hauteur.