Philharmonie - Schoenberg, Dutilleux - 21/05/17

Le marathon de mon week-end à la Philharmonie de Paris se terminera par un concert de musique de chambre.
Quelqu'un est déjà allé dans cette salle, Le Studio?

Dimanche 21 mai 2017
16:30

Le Studio - Philharmonie

Arnold Schönberg
La Nuit transfigurée

Henri Dutilleux
Quatuor à cordes "Ainsi la nuit"

Musiciens de l'Orchestre de Paris
Solistes de l'Ensemble intercontemporain

Ce sera ma première Nuit transfigurée en version sextuor en concert.

http://philharmoniedeparis.fr/sites/default/files/documents/npsr_21-05_au-bout-de-la-nuit-eic.pdf

En version sextuor c'est vraiment le top!

Effectivement, et après le concert de cet après-midi je ne peux que confirmer ce que je pensais déjà: la version pour orchestre à cordes ne sert vraiment à rien. (comme la version pour grand orchestre de la symphonie de chambre n°1 qui ramollit l'oeuvre et c'est tout)

D'excellentes conditions pour écouter cette musique: petite salle, au premier rang on est à 3 mètres des musiciens, parfaitement immergé dans le son.
Cette salle, appelée jusqu'ici "salle de répétition", a été renommée "Le Studio" car les musiciens trouvaient étrange d'appeler salle de répétition une salle où ils donnent aussi des concerts parfaitement aboutis.

La Nuit transfigurée gagne beaucoup à être écoutée en concert je trouve, en tout cas jouée de la sorte, on est emporté dans des passions et des tourbillons auxquels on ne peut échapper.
6 excellents musiciens pour un concert court (50 minutes) mais très intense.
Mention spéciale aux deux violoncellistes que j'ai trouvés vraiment fabuleux.

Pas le pire des trois concerts auxquels je viens d'assister à la Philharmonie et la Cité! (mais il n'y a pas de pire puisque les trois étaient excellents)

Xavier a écrit:

Effectivement, et après le concert de cet après-midi je ne peux que confirmer ce que je pensais déjà: la version pour orchestre à cordes ne sert vraiment à rien. (comme la version pour grand orchestre de la symphonie de chambre n°1 qui ramollit l'oeuvre et c'est tout)

Comme dans 100% des œuvres pour petit ensemble de cordes : Souvenir de Florence, Quatuor 14 de Schubert version Mahler, Adagio de Barber (en plus beaucoup plus fort lorsqu'il est joué comme interlude interne)…

Citation :

D'excellentes conditions pour écouter cette musique: petite salle, au premier rang on est à 3 mètres des musiciens, parfaitement immergé dans le son.
Cette salle, appelée jusqu'ici "salle de répétition", a été renommée "Le Studio" car les musiciens trouvaient étrange d'appeler salle de répétition une salle où ils donnent aussi des concerts parfaitement aboutis.

Oui, elle est très bien cette salle, étonnante avec ses très hauts plafonds, mais l'acoustique est très sèche et réaliste, je me suis demandé à chaque fois comment ils pouvaient s'y préparer au son de la grande salle !


En revanche, pour l'interprétation, j'ai trouvé que les musiciens de l'OP, comme à chaque fois avec des formations chambristes issues d'orchestre, mais encore plus que pour l'ONF par exemple, avaient une approche très globale, même imprécise par rapport aux vrais quatuors constitués (Schumann et Kurtág – beaucoup moins vrai pour les musiques à vents, où l'OP et l'OCP ont donné de très bons concerts). La comparaison avec la membre de l'IEC dans ce concert était spectaculaire…

Honnêtement je te trouve un peu sévère, certes ce n'était pas parfait, parce que ces oeuvres sont très difficiles et qu'il ne s'agissait pas d'exécutions prudentes, mais on ne s'en plaindra pas!
Pour Schoenberg il y avait trois solistes de l'orchestre de Paris et trois de l'Intercontemporain, j'avoue que je vois mal le grand écart dont tu parles, peut-être que j'étais trop happé et pas dans un esprit très critique pendant le concert, mais par exemple j'ai trouvé les deux violoncellistes vraiment remarquables, et celui de droite était de l'orchestre de Paris.
Après, évidemment, il ne s'agit pas d'un quatuor jouant quotidiennement ensemble...

Ah, mais je n'y étais pas, je disais simplement que j'avais vécu une tout autre expérience dans un programme Schumann-Kurtág (dans les arrangements de Beethoven pour vents, ça ne posait pas les mêmes problèmes), ou encore avec un membre de l'OP qui faisait le premier violon dans l'Octuor de Mendelssohn : par rapport à ce que font les quatuors constitués (même débutants ou modestes), il y a un monde.

Ce n'est pas que c'est mauvais, mais tout est un peu global, faute de répétitions bien sûr (les autres passent toutes leurs journées à répéter quelques pièces qu'ils font ensuite tourner, ce n'est pas le même métier), mais ça ne se limite pas à la conception de l'œuvre : la justesse, la synchronicité, même le timbre sont un peu vaporeux, jamais hors piste, mais un peu flous pour ce type d'exercice.

En revanche, la violoniste de l'EIC était d'une exactitude et d'une plasticité stylistique remarquables, dans un répertoire qu'elle doit pourtant peu pratiquer ! Il y avait un petit monde entre les deux.

Ça m'avait assez frustré (d'autant qu'on ne manque pas de quatuors constitués formidables, alors pourquoi aller voir ça).

Peut-être que ça fonctionnait mieux dans ce répertoire symphonisant, mais je me suis promis, à la suite de ces expériences répétées, de ne plus aller voir de quatuors d'orchestre, à moins d'un programme vraiment extraordinaire.

Eh bien franchement, c'était très éloigné de ce que tu dis, la Nuit était bouleversante et le Dutilleux très beau et très précis.