Programme
Richard Wagner
Le Vaisseau fantôme (Ouverture)
Paul Hindemith
Symphonie "Mathis le peintre"
Antonin Dvorak
Symphonie n°9 "Du Nouveau Monde"
Distribution
Chicago Symphony Orchestra
Riccardo Muti, direction
Premier concert de l'année ! J'étais tout excité de revoir ce chef et cet orchestre, que j'avais vu pour la première fois en 2012, à New York, dans un incroyable concert Dvorak et Respighi. La symphonie du Nouveau Monde est vraiment l'une de mes préférées, et je n'avais jamais eu l'occasion d'entendre Mathis le peintre en concert (ce n'est quasiment jamais joué, non ?).
Riccardo Muti a peut-être perdu un peu de sa superbe, avec ses cheveux grisonnants, mais il porte encore très très beau, alors qu'il frôle les 80 ans... Depuis l'arrière-scène, il capte vraiment le regard, à tel point que je me force littéralement à regarder les musiciens. La salle est comble (alors qu'il était prévu qu'il n'y aurait pas de métro pour le retour), et le public très excité lui aussi.
Wagner : ça ne m'a pas laissé grand chose... voire même aucun souvenir.
Hindemith : j'ai eu beaucoup de mal à me concentrer, signe peut-être que ce n'était pas fascinant. Je me suis même surpris à trouver, par moments, le temps un peu long. Il n'en demeure pas moins que cette musique a des couleurs incroyables, avec une orchestration toujours en retenue. J'ai trouvé les cuivres assez mauvais notamment dans leurs accroches, voire même carrément exécrable pour un cor qui sonnait aigre... Peut-être mon placement ?
Le programme indique un morceau contenant un "dessin tendu des cordes", une "chevauchée éperdue". Rien de tout cela ce soir, j'ai trouvé cette interprétation un peu floue. J'attendais plus d'élan, de spectaculaire, plus de mélodie. A la ré-écoute, ce week-end, du CD de Paavo Järvi, l’œuvre paraît plus dense, plus riche, plus étoffée. J'attendais mieux de ce chef et de cet orchestre.
Dvorak : l'interprétation était... moyenne... Moyenne en tout : dans le tempo adopté déjà, ni trop lent ni trop rapide ; dans l'absence de climax (à part l'intro du 4ème mouvement peut-être) ; dans une émotion palpable, mais retenue... Jeu de très bonne facture, bien entendu, mais on peut donner tellement plus avec cette symphonie aux si nombreuses mélodies, aux mouvements d'ambiances si riches... Le 2ème mouvement, lent, m'a carrément ennuyé, au point de décrocher. Quel dommage !
Un rappel que Muti a annoncé : l'Intermezzo, de l'opéra Fedora, de Giordano. Aucun rapport avec la symphonie qui venait de s'achever, ni avec tout le concert. Pourquoi pas ?
Le public était visiblement largement plus enthousiaste que moi, plusieurs hurlements de bravos... Visiblement aussi plus enrhumé que moi, notamment pendant les silences ou les mouvements lents, avec des gens qui se forcent à tousser fort ou à se moucher comme des trompettes. J'ai été au concert bien des fois très enrhumé, et il est possible de tousser discrètement dans son écharpe, ou de se shooter aux pastilles avant de venir.
Au retour, dans une navette bondée comme jamais et un trajet particulièrement long (presque 15 minutes pour tourner à l'angle de la Philharmonie quand même), les commentaires étaient dithyrambiques. Peut-être que je n'étais pas dedans !