PP - OP/Salonen - Ligeti/Debussy/Messiaen - 14-15/09/22

Claude Debussy : La Damoiselle élue
György Ligeti : Clocks and clouds
Olivier Messiaen : Turangalîla symphonie

Axelle Fanyo, soprano
Fleur Barron, mezzo-soprano
Bertran Chamayou, piano
Nathalie Forget, ondes Martenot
Accentus
Choeur de l'Orchestre de Paris
Choeur de jeunes de l'Orchestre de Paris
Orchestre de Paris
Esa-Pekka Salonen, direction


J'imagine qu'il y aura du monde pour ce programme attirant.

Demain pour moi !

Ce sera ma première Turangalîla, mon premier Ligeti orchestral (et ma troisième Damoiselle élue…).

Jeudi pour moi. Demain, une création d'Anders Hillborg en France, ce n'est pas tous les jours (par l'Intercontemporain à la Cité de la musique).

Salonen et l'orchestre ont joué la Turangalîla à Aix cet été, c'est sans doute ce qui permet d'y joindre d'autres œuvres cette semaine, la Turangalîla suffisant en général à remplir une série de répétitions.

Fleur Barron a remplacé Marie-Andrée Bouchard-Lesieur.

mickt a écrit:

Jeudi pour moi. Demain, une création d'Anders Hillborg en France, ce n'est pas tous les jours (par l'Intercontemporain à la Cité de la musique).

Ah oui, ça a l'air bien aussi !

Concert très copieux, fin annoncée à 22h45, donc facilement 23h en fait.

C'est l'effet « changement de monde post-covid pour que nos spectateurs éloignés puissent rentrer tôt auprès de leurs familles ».

Mais qui va se plaindre d'avoir autant de jolies choses en un seul soir. (J'avoue que pour ma concentration, avoir seulement la Turangalîla aurait été assez favorable. Mais ça aurait sans doute encore moins rempli.)

Par chance les concerts commencent à 20 hs maintenant ....
Je regarderai sur Arte Concert la diffusion en direct

C'est pour ça que j'ironisais : ils nous ont envoyé un courrier pour nous expliquer que c'était pour s'aligner sur les nouveaux modes de vie post-covid (moi on m'a plutôt expliqué que c'étaient les retraités qui se plaignaient de rentrer trop tard dans le XVIe, je dis ça je dis rien)… et finalement on finit aussi tard !

Mais je ne me plains surtout pas d'entendre à la fois Debussy, Ligeti et Messiaen pour mes 10€ d'investissement, et dans les meilleures conditions acoustiques du marché !

J'ai peu de temps mais je passe pour dire que j'ai adoré ce concert !
Je découvrais les oeuvres de Debussy et Ligeti et si j'ai aimé les deux c'est le Debussy qui m'a vraiment emporté, je vais vite le réécouter, j'ai beaucoup aimé ce poème naïf et délicat (très belle interprétation avec un léger bémol sur Fleur Barron dont on ne comprenait/entendait pas trop les paroles). Le Ligeti était parfait, grande interprétation, l'orchestre était très précis.

Et première Turangalila en concert pour moi. C'est vraiment un gros morceau. J'avoue que même si c'est mon oeuvre préférée de Messiaen avec le quatuor (oui, j'aime les tubes), je l'écoute rarement d'une traite en disque et j'avais peur de piquer du nez mais c'est finalement passé très vite pour une heure vingt, la symphonie étant suffisamment riche pour relever l'attention après ses parties les plus intriquées. Ce cinquième mouvement   C'est déjà un chef d'oeuvre à lui tout seul. Beaucoup aimé l'interprétation ici aussi, Salonen influe quelque chose de très caressant et harmonieux qui fonctionne bien la dedans, je suppose qu'on peut regretter un manque d'aspérités mais ça me convient bien personnellement.

(j'ai encore plus regretté d'avoir manqué Salonen dans Daphnis et Chloe en entendant ce concert)
(un peu triste de voir que la salle était remplie aux trois quarts et que les gens partaient par grappe pendant le Messiaen)

Prosopopus a écrit:

je suppose qu'on peut regretter un manque d'aspérités mais ça me convient bien personnellement.

Oui, c'était Salonen, donc pas très extraverti, clairement ; même lorsque c'était plus vif que la moyenne (Chant d'amour 1), il y avait clairement moins de contrastes et de couleur que dans nombre d'autres versions. Pour autant, ça tenait très bien la rampe.

Et donc, à mon tour.

Me voilà complètement converti à la Turangalîla ! Contrairement aux disques, pas une trace de kitsch (hors de l'hollywoodo-korngoldien Sang des Étoiles et du final), et la beauté du discours (avec des agrégats qui sonnent aussi purs que du Mozart) m'emporte.
J'ai particulièrement adoré les Chants d'amour (I, II, Développement de l'amour), où la défragmentation apparente des mélodies sonne pourtant d'une évidence folle.
Aviez-vous remarqué les richardstraussismes fréquents ? Fin du Chant n°1, mais aussi ces accords très Présentation de la Rose dans le Développement !
Les Martenot, bien intégrées à l'orchestre, n'ont pas du tout l'effet artificieux qu'on perçoit au disque.

Par rapport à mes habitudes d'écoute, sans surprise, l'Orchestre de Paris dans sa rentrée n'est pas le plus coloré (cordes surtout, parce que le hautbois invité – Myriam Pastor est repartie illico à Amsterdam –, Moraguès à la clarinette et Mandolesi au basson sont formidables), et Salonen n'est pas non plus le spécialiste de la tension dramatique insoutenable ni de la bigarrure arlequinesque.
Mais tout cela fonctionne très bien.
Grande admiration ce soir pour Chamayou, totalement possédé, offrant des timbres tranchants et insolents que je le lui connaissais pas – et, comme dans son disque des 20 Regards, d'une grande évidence directionnelle,comme si cette musique nous était aussi familière que du Chopin.

Reste du programme original, avec la Damoiselle – mais j'ai toujours des difficultés avec cette œuvre étale qui conjugue immobilité debussyste et politesse académique d'expression, a fortiori quand le texte du chœur et des chanteuses n'est pas articulé ou ne passe pas la rampe.
(la technique vocale n'est clairement pas la plus efficace, même si concernant Fanyo il y a une véritable artiste passionnante sous le capot, mais c'est surtout la salle qui n'est pas compatible avec les voix : on entend mieux lorsqu'elles sont au fond du plateau, mais dans ce cas c'est punitif pour les premières catégories du parterre qui ont payé le plus cher… telle différence que ce devrait être annoncé à la vente des billets !)

Non seulement ma première Turangalîla, mais aussi mon premier poème symphonique de Ligeti en salle. Clock and Clouds n'est vraiment pas pour moi : une nappe unique et pas de discours à proprement parler, c'est très intéressant à voir en action mais ne me touche guère.

Mais expérience coup de cœur d'entendre enfin la Turangalîla en vrai… vécu très différent de ce que j'imaginais – et meilleur !

DavidLeMarrec a écrit:

le hautbois invité [...] formidable

Philibert Perrine, qui est à l'ONP et vient d'être nommé hautbois solo à l'Orchestre national de Lyon.

Merci !

Je ne sais pas comment tu fais pour toujours tout savoir – c'est d'ailleurs une question que nos camarades de concert me posent souvent « mais comment il fait Mickt pour être toujours au courant de tout ? ». Je prends un air grave, et je réponds tranquillement que tu te tiens informé, que tu lis la presse, mais honnêtement je suis bluffé aussi.

Merci en tout cas de partager toutes tes nouvelles avec nous !

D'accord avec vous sur ce que vous dites sur la Turangalîla. C'est toujours un choc de l'entendre en concert.
"Joie du sang des étoiles", "Jardin du sommeil d'amour" et le finale restent mes mouvements préférés.
Sans doute sont-ils les plus abordables et les plus "faciles". Et puis j'aime le kitsch, David ! Mais seulement en musique.

J'avoue tout de même quelques courts moments où j'ai trouvé le temps un peu long.
Probablement m'a t'il manqué un peu de "tension dramatique insoutenable et de bigarrure arlequinesque" !
Chung dans cette oeuvre, et dans Messiaen en général m'a laissé un souvenir indélébile.
J'ai beaucoup apprécié l'équilibre entre les différents pupitres, en particulier entre les cordes et les ondes Martenot qui les doublent souvent.
Parfois les ondes couvrent les cordes. Ce n'était pas le cas, ce qui donnait une sonorité complètement inhabituelle et indéfinissable.
Très bon équilibre aussi entre le piano et l'orchestre, avec un jeu clair et sonore.                                                                                        
Il arrive que dans un concerto traditionnel, avec moitié moins d'instruments, le piano soit couvert par l'orchestre. Pas là non plus.
Je pense que c'est une des grandes qualités de Salonen que de veiller à l'équilibre de l'ensmble.

Quant à la Damoiselle élue, j'aime toujours beaucoup cette atmosphère éthérée.
Pas certain que le timbre de Axelle Fanyo soit adapté à cette oeuvre. Très belle voix de Fleur Barron.
Mais je n'ai pas compris un mot de toute l'oeuvre. Sauf "Elle se tut" du choeur à la fin.
Visiblement ça n'a pas été travaillé lors des répétitions. On comprend que Salonen ne soit pas très concerné,
Mais ne pourrait-on pas engager un chef de chant ou autre professionnel pour une telle oeuvre ?

Pour finir, en réponse à Prosopopius, il ne faut manquer aucun concert de Salonen !
Nous avons de la chance, il vient quatre fois à la Philharmonie cette saison.

J'en entends certains qui sont un peu réservés sur Salonen, mais je suis de l'avis de Fritelli, le concert d'hier était assez magistral, mais plus encore, le Daphnis de la saison dernière!

Vous seriez aimable monsieur Xavier de ne pas remuer le cure-dent dans la fistule...

J'ai entendu quelques Daphnis intégraux en concert... ce fut le meilleur!

Déjà:

DavidLeMarrec a écrit:

Me voilà complètement converti à la Turangalîla !  Contrairement aux disques, pas une trace de kitsch (hors de l'hollywoodo-korngoldien Sang des Étoiles et du final), et la beauté du discours (avec des agrégats qui sonnent aussi purs que du Mozart) m'emporte.

Ca fait plaisir de lire ça.

Citation :

J'ai particulièrement adoré les Chants d'amour (I, II, Développement de l'amour), où la défragmentation apparente des mélodies sonne pourtant d'une évidence folle.
Aviez-vous remarqué les richardstraussismes fréquents ? Fin du Chant n°1, mais aussi ces accords très Présentation de la Rose dans le Développement !

Oui mais pour moi c'est l'inverse, je connaissais la Turangalîla par coeur à l'époque où j'ai découvert la plupart des Strauss, mais je me rappelle m'être fait la remarque que ce passage (la présentation de la rose) me faisait penser à Messiaen!

Citation :

Les Martenot, bien intégrées à l'orchestre, n'ont pas du tout l'effet artificieux qu'on perçoit au disque.

En fait, souvent on ne les entend pas assez en salle, là c'est ce que j'ai craint au début, et en fait c'était l'équilibre parfait, on l'entendait sans qu'elle surplombe trop l'ensemble, elle se mêlait parfaitement au reste, et il me semble que Nathalie Forget faisait souvent un vibrato très prononcé, ce qui avait pour conséquence que les Ondes restaient toujours bien audibles, sans être pourtant trop fortes.

Citation :

Par rapport à mes habitudes d'écoute, sans surprise, l'Orchestre de Paris dans sa rentrée n'est pas le plus coloré (cordes surtout, parce que le hautbois invité – Myriam Pastor est repartie illico à Amsterdam –, Moraguès à la clarinette et Mandolesi au basson sont formidables), et Salonen n'est pas non plus le spécialiste de la tension dramatique insoutenable ni de la bigarrure arlequinesque.
Mais tout cela fonctionne très bien.
Grande admiration ce soir pour Chamayou, totalement possédé, offrant des timbres tranchants et insolents que je le lui connaissais pas – et, comme dans son disque des 20 Regards, d'une grande évidence directionnelle,comme si cette musique nous était aussi familière que du Chopin.

Ca peut peut-être être plus dingue (mais quand même, ça l'était déjà bien assez!), mais la mise en place était remarquable, et quand je parle de mise en place je ne parle pas que de rythme, mais aussi des équilibres, et tout le reste.

Après je veux bien qu'on compare avec les disques de Chung, Chailly, ou qui on veut, mais pour moi, dans la salle, au 1er rang du balcon latéral, ça valait tous les enregistrements existants et même bien plus.
Peut-être que si j'écoute la retransmission je vais trouver ça juste très bien, mais voilà...
Presque la même transe que pour l'Acte préalable!

Chamayou remarquable, en effet, comme son disque des 20 Regards.

Citation :

Reste du programme original, avec la Damoiselle – mais j'ai toujours des difficultés avec cette œuvre étale qui conjugue immobilité debussyste et politesse académique d'expression, a fortiori quand le texte du chœur et des chanteuses n'est pas articulé ou ne passe pas la rampe.
(la technique vocale n'est clairement pas la plus efficace, même si concernant Fanyo il y a une véritable artiste passionnante sous le capot, mais c'est surtout la salle qui n'est pas compatible avec les voix : on entend mieux lorsqu'elles sont au fond du plateau, mais dans ce cas c'est punitif pour les premières catégories du parterre qui ont payé le plus cher… telle différence que ce devrait être annoncé à la vente des billets !)

Habituellement au disque je l'écoute distraitement sans être passionné... là je me suis rendu compte que c'est vraiment très beau et déjà bien orchestré!
Je n'ai quasiment pas compris un seul mot des deux solistes...

Bizarrement je n'avais qu'un souvenir très lointain de ce Ligeti, qui m'a finalement beaucoup plu, en tout cas pendant plus de la moitié. Un peu lassé au bout d'un moment quand même.

Programme surprenant dans son couplage mais très chouette et très copieux!

J'y étais mercredi soir. Concert non réservé dans mon abonnement initial. Ayant découvert la symphonie de Messiaen au disque cet été, sans en être pour autant tombé amoureux, j'étais surtout intrigué par la pièce si étrange de Ligeti. Le retour de mon addiction a fait le reste : réservation à la hâte d'une place à 10 €, la veille ; le remplissage étant toujours ce qu'il est, replacement très facile.

Beau plateau, scandé de néons colorés verticaux : blancs et bleus pour la première partie ; blancs, beiges et rouges pour la seconde. C'est très réussi, ça permet de segmenter le plateau, probablement utile pour ces effectifs pléthoriques, et je trouve également ça très esthétique. Soirée filmée en direct. Malgré un remplissage difficile, la répartition des spectateurs dans les rangs n'était pas honteuse, loin de là. Remplissage du plateau plutôt impressionnant pour la symphonie : on dirait que la scène a été conçue pour ce morceau en particulier où tous les musiciens entrent juste juste.

Debussy : je n'en attendais pas grand chose. Impressions bien résumées par les copains. Mezzo inaudible, alors que j'étais placé très près de la scène. Belle voix de la soprano, même si je ne suis pas certain que son timbre se prêtait à ce genre de répertoire. Morceau un peu long me concernant, dont je n'ai pas saisi les enjeux, s'ils existent.

Ligeti : j'ai adoré le morceau, cette lente déliquescence à la fois des rythmes (façon minimalisme à la Steve Reich), des tonalités et du tempérament. L’œuvre glisse doucement dans le malaise, effleure l'angoisse, elle impressionne. Le chœur féminin m'a conquis : engagement, efficacité, c'est une œuvre qu'il faut oser réussir, où chanter suppose à la fois une forme de lâcher prise et une grande maîtrise technique. Diapasons de sortie pendant quasiment toute l’œuvre, ce qui ne se voit pas sur la vidéo.
Je la réécoute inlassablement sur la vidéo, et je ne m'en lasse pas. Répertoire à investiguer.

Messiaen : première Turangalîla pour ma part également, une autre se profilant dans la saison (RF en janvier 2023, de mémoire). Convaincu par l’œuvre, dans l'ensemble mais pas dans les détails. Pas senti passer les 80 minutes, même si j'ai regardé plusieurs fois l'heure dans les derniers mouvements (pas le finale, mais les mouvements précédents). C'est un morceau dense, parfois étouffant. Les quatre thèmes ressortent assez bien, et forment une sorte de carte mentale qui structure l'écoute, notamment le premier, grave et pénétrant. La partition est vraiment habile, oscillant entre tonalité et atonalité, distillant ça et là des matériaux variés pour maintenir l'intérêt. Plus réservé sur l'orchestration : la masse de cordes ne semble là que pour compenser le nombre impressionnant de cuivres. Les pupitres jouent par paquet, tout ça sans obtenir une explosion sonore massive qu'on était en droit d'attendre (en comparaison, le niveau sonore est beaucoup plus intense avec un effectif moindre, dans le Poème de l'extase de Scriabine, par exemple), sauf sur l'accord final. Salonen transfiguré, enthousiaste, qui lance l'accord quasiment à genoux sur son pupitre, visage tout rouge, nerfs du cou tendus à rompre, large sourire. Ce chef qui me laisse assez froid habituellement, trop sur la réserve, avare en sourires, semble se détendre et prendre du plaisir à jouer (ça se lit également dans l'interview de la revue Notations). Ondes Martenot presque inaudibles de ma place, c'est dommage ! Chamayou transfiguré qui trouve un répertoire qui lui convient. Il tire par moment des sons si puissants du piano qu'on croirait un autre instrument.

Excellent concert, tout en découvertes, enthousiasmant !

Rocktambule a écrit:

Ondes Martenot presque inaudibles de ma place, c'est dommage !

Je ne les ai quasiment pas entendues non plus, pourtant bien placé (1er balcon courbe)...

Je découvrais l'oeuvre, qui est plutôt agréable à écouter mais un peu longue quand même.
Surpris par l'incroyable climax de la dernière note qui arrive presque comme un cheveu sur la soupe !

tomseche89 a écrit:

Je ne les ai quasiment pas entendues non plus, pourtant bien placé (1er balcon courbe)...

Il faut aller aux places où on entend, pas aux places où l'on voit…

(Les enceintes étaient tournées vers le parterre, et plutôt vers le côté jardin.)

De côté au 1er balcon latéral, je les ai bien entendues.

Au même endroit et je les ai bien entendues aussi, dans un niveau de détail que je n'avais pas forcément perçu au disque d'ailleurs.
L'équilibre de l'ensemble m'a semblé parfait.

J'y étais jeudi. Choix incompréhensible de chanteuses pour le Debussy.  La mezzo chantait dans une langue inconnue, la soprano se croyait dans un autre morceau, d'un autre compositeur.  

J'ai  beaucoup apprécié la pièce de Ligeti, pièce que je ne connaissais pas, et Accentus.

J'ai déjà entendu des  Turangalîla-Symphonie  plus enthousiasmantes, comme celle de  Sylvain Cambreling  à Pleyel il y a quelques années, un excellent souvenir, ou celle de Salonen au TCE en 2015. Chamayou impressionnant, écrasant un peu le reste.  J'ai trouvé les ondes Martenot  peu caractérisées, par moment on croyait entendre un Moog. La sonorisation est peut être en cause. Célesta très discret pour une fois dans cette symphonie.

Un peu déçu par Salonen que j'apprécie beaucoup d'habitude.

ofrex a écrit:

J'y étais jeudi. Choix incompréhensible de chanteuses pour le Debussy.  La mezzo chantait dans une langue inconnue, la soprano se croyait dans un autre morceau, d'un autre compositeur.  

La soprane aurait été très bien dans ce rôle (véritable musicalité, travail sur les textures douces…) mais dans une autre salle. Ou, déjà, pas à l'avant-scène. Les voix ne passaient tout simplement pas.

La mezzo, pour moi c'est vraiment une émission vocale contre-productive (ni intelligible, ni jolie, ni sonore), donc je n'ai rien à dire de pertinent, d'emblée, je ne peux pas être séduit.

Citation :

J'ai trouvé les ondes Martenot  peu caractérisées, par moment on croyait entendre un Moog. La sonorisation est peut être en cause.

De là où j'étais (B2 face), j'ai trouvé ça au contraire avantageux, car très équilibré, sans l'effet de concerto-Martenot que j'ai entendu dans la plupart des disques, et qui m'a toujours un peu rebuté. Là, ça se fondait dans les cordes, et produisait de beaux effets.

DavidLeMarrec a écrit:

La soprane aurait été très bien dans ce rôle (véritable musicalité, travail sur les textures douces…) mais dans une autre salle. Ou, déjà, pas à l'avant-scène. Les voix ne passaient tout simplement pas.

Là où j'étais rang B d'orchestre (ce qui est bien trop proche à la Philharmonie pour un orchestre je l'accorde) au contraire la soprano chantait trop fort. De la relativité des jugements sur l'acoustique des salles.

Lorsque les chanteurs sont à l'avant-scène, on ne les entend qu'au parterre. Évidemment, depuis le rang B, elle chantait forcément fort ; mais pas assez de métal pour monter jusque dans la salle.