[Jazz] Playlist

jerome a écrit:

Comment tu définirais "big band post-Kenton" ?

Dans mon esprit, c'était surtout une sorte de point de repère chronologique pour désigner les big bands à géométrie et dénominations variables (mais où on retrouve souvent les mêmes musiciens, en fait) formés en Californie dans les années 50 par des musiciens qui ont souvent été sidemen ou arrangeurs chez Kenton.

Sinon, pour essayer d'en donner un profil plus «musical», je crois qu'on pourrait en fait reprendre les caractéristiques que je donnais un peu plus haut à propos des Giants de Shorty Rogers: effectifs généreux en cuivres, compositions / arrangement recherchés (au niveau du contrepoint, de l'harmonie, des effets de timbres) mais aussi attachement à un certain swing «classique» à la Basie. Toutes choses déjà présentes dans les Kenton que je préfère (New Concepts of Artistry in Rhythm, The Kenton Showcase.)

Après (et pour essayer de répondre à la basse attaque d'Alifie ), j'ai l'impression que, justement, ces ensembles arrivent assez bien à contourner cet écueil de l'ampoulé qu'on peut parfois reprocher à Kenton, cette espèce d'ambition «intellectuelle» naïve d'autodidacte mêlée à un goût pour le bombastic.

Les «post-kentoniens», du fait peut être de la formation classique de pas mal d'entre eux (je ne les vois pas s'attaquer sérieusement à Wagner, par exemple...), quand il vont chercher à aller plus loins dans le registre «sophistiqué» et «formaliste» vont plutôt aller dans le sens d'une austérité plus Third Stream (je pense par exemple aux quatre disques de Lyle Murphy, aux arrangements de Bill Russo ou aux enregistrements les plus «expérimentaux» de Pete Rugolo) ou alors vont compenser l'intellectualisme de leur démarche par pas mal d'humour (Shorty Rogers, pour le coup, ou les enregistrements les plus «fun» de Rugolo - sa façon d'interpoler le Boléro de Ravel dans son arrangement de Poinciana - sur Adventures in Rhythm - est assez irrésistible.)

Et, à l'inverse, des gens comme Bill Holman ou Marty Paich (mes chouchous dans le domaine) vont plutôt rester dans une démarche moins ostensiblement ambitieuse, leur science de compositeurs et d'arrangeurs étant d'abord, classiquement, au service de la continuité du swing et de l'expression personnelle des solistes - contrairement à ce qu'on entend parfois chez Kenton, les grands ensembles de cuivres n'en font jamais des tonnes, mais servent plutôt à organiser les bifurcations et les tuilages entre les parties solistes; on dirait pour eux que l'écriture pour big band est avant tout un art de l'enchâssement.

Bill Holman : Brilliant Corners (97)


Quelle découverte!

Monk réinventé au moyen de mille et une trouvailles d'écriture et d'arrangements.

Je n'avais jamais entendu parler de ce gus, je vais me pencher sur son cas

Un pur régal, merci @Benedictus!

Je me doutais que ça allait te plaire!

Dans un genre plus classiquement West Coast mais très réussi aussi, tu peux tenter ceci, enregistré deux ans plus tôt par le même ensemble (à quelques changements près):

C'est vraiment un musicien que j'aime énormément.

Justement, puisque je citais Marty Paich un peu plus haut…



Voilà un album de 1959 qui illustre particulièrement bien son art d’arrangeur et de leader (et de pianiste), enregistré dans la foulée des sessions du célèbre Art Pepper + Eleven: Modern Jazz Classics (dont Paich était aussi l’arrangeur.)

C’est donc presque un album-concept: une anthologie de standards tirés des plus célèbres musicals de Broadway (Guys and Dolls, My Fair Lady, South Pacific, Oklahoma, The Bells Are Ringing…), comme stylisés par une modern touch, avec un ensemble de douze musiciens dont huit cuivres, mais où l’idée est de «se servir de petites formations à l’intérieur d’une grande.»

De fait les cuivres en formation complète sont très loin de prédominer: ils donnent une impulsion, exposent les thèmes, font le lien entre les solos, relancent la tension, mais en fait s’effacent très vite pour permettre aux vents solistes et à la section rythmique de s’exprimer d’une manière presque chambriste - il y a même des passages tout à fait arachnéens dans les solos de vibraphone (Victor Feldman) et de contrebasse (Scott LaFaro, superbe comme toujours); et puis côté souffleurs, c’est un régal de lyrisme et d’élégance: entre Art Pepper à l’alto, Bill Perkins au ténor, Jimmy Giuffre au baryton (et à la clarinette)… La précision des transition entre sections de cuivre et parties solistes (où l’on sent vraiment l’art de l’arrangeur) et le sens du swing de la section rythmique (avec Mel Lewis à la batterie) assurent l’élan et l’équilibre de l’ensemble.

Un disque à l’abord immédiatement plaisant, mais qui se révèle à une écoute attentive extrêmement subtil et imperceptiblement décalé (un peu comme l’illustration de la pochette: le cliché glamour de la girl de Broadway, toute en jambes parée de plumes et de strass, dans sa loge en miroir brillamment éclairée - mais elle est plongée dans un gros bouquin.)

Et sa voisine lit Down Beat.



https://roulette.org/event/icp-orchestra-friends

Benedictus a écrit:

Je me doutais que ça allait te plaire!

Dans un genre plus classiquement West Coast mais très réussi aussi, tu peux tenter ceci, enregistré deux ans plus tôt par le même ensemble (à quelques changements près):

C'est vraiment un musicien que j'aime énormément.

Je vais me le procurer toutes affaires cessantes!

Benedictus a écrit:

Les «post-kentoniens», du fait peut être de la formation classique de pas mal d'entre eux (je ne les vois pas s'attaquer sérieusement à Wagner, par exemple...)

Perdu !...

https://musify.club/release/stan-kenton-kenton-wagner-1964-1508229

de quoi faire verrouiller le fil par Xavier avant même qu'on en soit à la 20ème page !

néthou a écrit:

Benedictus a écrit:

Les «post-kentoniens», du fait peut être de la formation classique de pas mal d'entre eux (je ne les vois pas s'attaquer sérieusement à Wagner, par exemple...)

Perdu !...

https://musify.club/release/stan-kenton-kenton-wagner-1964-1508229

ça vaut son pesant de cacahouètes !

Coltrane - Live at Village Vanguard Again!

Bonne version de Naima, 6 minutes de solo de basse.. & une version déchainée de My Favorite Things qui fait donc le principal intérêt du disque.
(c'est du Coltrane période free avec Alice & Pharoah & Rashied Ali).

Benedictus a écrit:

Je me doutais que ça allait te plaire!

Dans un genre plus classiquement West Coast mais très réussi aussi, tu peux tenter ceci, enregistré deux ans plus tôt par le même ensemble (à quelques changements près):

C'est vraiment un musicien que j'aime énormément.

Je viens de me l'écouter.
Ca m'a globalement moins emballé que la revisite de Monk.
Cela dit, The Peacocks fait toujours son petit effet et le morceau-titre est très chouette.

https://musify.club/en/release/bill-holman-brilliant-corners-1997-980949

effectivement, les orchestrations comme les solistes !

Oui, vraiment!

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Art Pepper+ Eleven  : Modern Jazz Classics (60)


Je n'avais jamais écouté Art Pepper (par contre j'ai lu sa bio poignante "Straight Life")
Quelle erreur! Ce disque est sensationnel !!! (compos, arrangements, solos)

un peu d'Art Pepper 2ème époque, celle de Straight Life, sur une chaîne amie du jazz-club :



et aussi : www.youtube.com/playlist?list=PLcjcskQ1QDbm8mHx_4o4Cv7i_dgnKLptL

https://ernestdawkins.bandcamp.com/album/after-the-dawn-has-risen

Du hard-bop fortement mâtiné de free façon AACM.

Stanlea a écrit:

néthou a écrit:

Benedictus a écrit:

Les «post-kentoniens», du fait peut être de la formation classique de pas mal d'entre eux (je ne les vois pas s'attaquer sérieusement à Wagner, par exemple...)

Perdu !...

https://musify.club/release/stan-kenton-kenton-wagner-1964-1508229

ça vaut son pesant de cacahouètes !

L'objectivité m'oblige à préciser que Benedictus, comme il me l'a écrit, connaissait le disque, mais qu'il voulait justement faire la différence entre Kenton et ses arrangeurs. Mais effectivement, à l'écoute, comme dirait Jean Lefèbvre après dégustation du "bizarre", "il a l'air assez curieux"...

www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_kkwMAH7ScH-zbF2yWISJVQUpmFgVzCfDM

et quelques semaines plus tôt, à Stockholm :

The Topography of the lungs - Parker, Bailey, Bennink

Un peu décevant ce classique free.

bambou a écrit:

The Topography of the lungs - Parker, Bailey, Bennink

Un peu décevant ce classique free.

Décevant en quoi ?


Sinon :



Watch Out! Rene McLean
Danny Coleman
Nathan Page
Hubert Eaves
Buster Williams
Freddie Waits
Pas mal, le petit McLean, et toujours un faible pour Freddie Waits, batteur un peu trop sous estimé à mon avis (et père de...).

Stanlea a écrit:

bambou a écrit:

The Topography of the lungs - Parker, Bailey, Bennink

Un peu décevant ce classique free.

Décevant en quoi ?

Je trouve ça trop disjoint, bon en fait j'aime pas trop Bailey je crois (dans les guitariste free je préfère Takayanagi ou Sharrock par ex.) et Parker à cette époque utilise aussi des phrases très courtes la majorité du temps (et son son n'est pas très beau...). Bennink est interessant mais on a l'impresssion que ce qu'il fait n'a pas d'influence sur les deux autres. Bref je trouve pas trop la densité et l'intensité que j'aime dans le free en général (certes c'est plus de la free improvisation mais même là dedans y a d'autres trucs qui m'accrochent beaucoup plus).

Ian Bostridge & Brad Mehldau / The Folly of Desire / the boys i mean are not refined



https://youtu.be/U4x_2xQ7TRU

https://musify.club/release/from-a-to-z-1956-621577

Al Cohn et Zoot Sims sont si proches stylistiquement qu'il faut vraiment tendre l'oreille pour les distinguer

Spoiler:

Zoot Sims à l'alto, pour changer un peu :



www.allmusic.com/album/live-at-falcon-lair-mw0000331785
www.youtube.com/playlist?list=OLAK5uy_mMH0MrFz8HBk3wI-8ispzCVcpUUQOlTH4

Beaucoup plus convaincant au ténor qu'à l'alto, 1956 :



www.youtube.com/playlist?list=PL0q2VleZJVEkFzIJ3EJO3vVe6bCtWxQYj

arnaud bellemontagne a écrit:

Art Pepper+ Eleven  : Modern Jazz Classics (60)


Je n'avais jamais écouté Art Pepper (par contre j'ai lu sa bio poignante "Straight Life")
Quelle erreur! Ce disque est sensationnel !!! (compos, arrangements, solos)

Il y a plein de choses formidables dans sa discographie!


Encore quelques petits bijoux méconnus du West Coast:


Autour de Barney Kessel (qui se révèle ici aussi excellent arrangeur que guitariste) et d’une section rythmique (avec l’incontournable Shelly Manne à la batterie), un très surprenant quintette de bois, pour la plupart multi-instrumentistes (peu de noms connus, si ce n’est Buddy Collette sur certaines pistes.) Le langage est d’un élégant classicisme, mais les alliages de bois à géométrie variable sont aussi originaux que délicieux.


Justement, et un peu dans le même style, à la fois sophistiqué et sobre: Buddy Collette en solo alternant clarinette, flûte, saxophones alto et ténor avec une section rythmique. D’un lyrisme lumineux.


Un album fort bien nommé: de généreuses sections de cuivres pleines d’élan avec quelques pointures californiennes (Joe Maini, Bill Perkins, Richie Kamuca, Conte Candoli, Frank Rosolino…), Mel Lewis à la batterie, et, en avant, le vibraphone jubilatoire de Terry Gibbs. On pense à un Lionel Hampton en big band subverti par les arrangements de Bill Holman, Shorty Rogers ou Al Cohn.

Benedictus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Art Pepper+ Eleven  : Modern Jazz Classics (60)


Je n'avais jamais écouté Art Pepper (par contre j'ai lu sa bio poignante "Straight Life")
Quelle erreur! Ce disque est sensationnel !!! (compos, arrangements, solos)

Il y a plein de choses formidables dans sa discographie!

Et rien à jeter, en tout cas sous nom... à la louche, environ 80 albums et coffrets : tu as de quoi faire, arnaud.

Benedictus a écrit:

Un album fort bien nommé: de généreuses sections de cuivres pleines d’élan avec quelques pointures californiennes (Joe Maini, Bill Perkins, Richie Kamuca, Conte Candoli, Frank Rosolino…), Mel Lewis à la batterie, et, en avant, le vibraphone jubilatoire de Terry Gibbs. On pense à un Lionel Hampton en big band subverti par les arrangements de Bill Holman, Shorty Rogers ou Al Cohn.

Ah, oui, c'est un formidable album de big band !

Alifie a écrit:

Benedictus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Art Pepper+ Eleven  : Modern Jazz Classics (60)


Je n'avais jamais écouté Art Pepper (par contre j'ai lu sa bio poignante "Straight Life")
Quelle erreur! Ce disque est sensationnel !!! (compos, arrangements, solos)

Il y a plein de choses formidables dans sa discographie!

Et rien à jeter, en tout cas sous nom... à la louche, environ 80 albums et coffrets : tu as de quoi faire, arnaud.

Déjà, cet immense classique, vrai disque pour l'île déserte (peut-être bien le premier vinyle de jazz que j'ai acheté avec mon argent de poche):


Ensuite, tout ce qu'il a enregistré après sa «résurrection», en particulier Live at the Village Vanguard et l'intégrale des enregistrements Galaxy.
Parmi les enregistrements Galaxy, une mention particulière pour le sublime Winter Moon - un des plus beaux disques de jazz enregistrés avec des cordes (dont plusieurs titres arrangés par Bill Holman):

Merci pour les recommandations, je vais essayer tout ça.

Coltrane : Crescent (64)


Un des disques les plus sereins et équilibrés de Coltrane.

Ah, Wise One...

https://soundcloud.com/thezootsimsquintet/sets/zoot-hd-remastered

De beaux solos, au ténor comme à l'alto, mais la qualité sonore de l'abum est assez médiocre (pas commun chez Riverside : master du LP introuvable au moment de la réédition numérique, peut-être ?)... pour ceux qui s'écrieraient intérieurement "Zoot, à la fin !" à force de voir du John Haley Sims sur cette page, sa discographie, désolé, tourne autour des 80 albums sous son nom, comme pour Art Pepper : dans ceux postés jusqu'ici sur cette page, je recommande surtout Nash-Ville et Zoot (sans le !, en quartet).

www.youtube.com/playlist?list=PL0q2VleZJVEngvE5TnjaFK938yJ8Z1SKx

  Zoot aussi à l'aise à l'alto qu'au ténor, dans le bop comme dans les ballades, avec un très bon quintet.

Alifie a écrit:

pour ceux qui s'écrieraient intérieurement "Zoot, à la fin !" à force de voir du John Haley Sims sur cette page, sa discographie, désolé,

Jamais assez !!


(je recommande le plus tardif album avec Basie en quartet, là il est particulièrement bien enregistré)

Ah tiens, justement: comme ça fait partie de ces jazzmen sur lesquels je ne me suis jamais penché sérieusement en raison même de cette discographie pléthorique alors même que j'aime bien ce qu'ils font¹, quels sont les albums prioritaires? (Une short list de 20 disques fera l'affaire...)

¹ Du coup, j'ai juste Choice paru sous son nom, alors que je l'ai comme sideman sur plein de disques - de Jack Sheldon, Shorty Rogers, Bill Holman, Gerry Mulligan, Chet Baker, Dave Pell, Al Cohn, Jack Montrose, Clifford Brown, Woody Herman, Charles Mingus, Clark Terry...

En plus de ceux d'Alifie (qui pourrait certainement répondre à ma place), quelques propositions:

       

Merci!
(Bon, ce sera quand j'aurais fini d'explorer certains recoins du West Coast.)

néthou a écrit:

Alifie (qui pourrait certainement répondre à ma place)

Je suis moi aussi bien certain qu'il le pourrait, mais je crains qu'il me réponde qu'il ne sait pas hiérarchiser.

En l'occurrence, même pas : j'ai eu l'occasion d'approcher un peu Zoot Sims quand j'étais jeune (personnage assez haut en couleurs), mais je connais assez mal sa discographie, ce que je m'efforce de corriger en ce moment. Quant à hiérarchiser, c'est surtout que je n'aime pas trop ça... mais je te fais tout de même dire que j'ai recommandé 2 albums parmi la quinzaine que j'ai postés sur cette page. Et la sélection de néthou (je peux déjà y souscrire pour 4 albums, en attendant d'écouter Plays 4 altos dans les jours à venir) me semble tout à fait bien.

@Alifie: c'est noté, merci! (Donc surtout Nash-Ville et Zoot sans point d'exclamation, c'est bien ça?)



Toujours des bijoux méconnus du West Coast, aujourd’hui du côté des vibraphonistes:


Tout à fait dans le même esprit que le disque homonyme de Barney Kessel dont j’ai parlé l’autre jour (d’ailleurs, tous les instrumentistes de celui-ci figuraient déjà sur celui-là: Buddy Collette à la flûte, Bill Smith à cela clarinette, Barney Kessel à la guitare, Red Mitchell à la basse, Shelly Manne à la batterie): un jazz chambriste aux sonorités fines, nettes et un peu rêveuses (à commencer par celle du vibraphoniste Red Norvo); des compositions ciselées de west coasters de formation classique (outre Kessel, Smith et Norvo: Jack Montrose, Duane Tatro, Lennie Niehaus et Bill Smith) - du point de vue du langage, on pourrait presque parler de Third Stream, mais c’est un Third Stream aux climats souriants et lumineux (même le Divertimento en quatre mouvements de Bill Smith.) Délicieux.



Encore Terry Gibbs en big band - presque aussi électrisant que le live dont je parlais l’autre jour: un swing incroyable digne des meilleurs orchestres des années 30, avec le punch des souffleurs italo-californiens (Porcino, C. Candoli, Rosolino, Maini…) et des arrangements plus sophistiqués qu’il n’y paraît. Ludique et jubilatoire.

(Ne vous laissez pas influencer par le faux air de Darmanin que peut avoir Terry Gibbs sur la photo de couverture.)



Ce disque est le premier enregistré par le vibraphoniste (et aussi ponctuellement pianiste, ici) Victor Feldman, qui avait quitté la Grande-Bretagne pour la Californie trois ans plus tôt (d’où le titre et la photo de la pochette) - et qui est alors un régulier de la Lighthouse et du Shelly Manne’s Hole (avant d’avoir la carrière versatile qu’on sait.) Un disque très peu West Coast, en fait: singulier en raison de son effectif (en trio avec contrebasse et batterie), il s’apparente plutôt à un bop épuré avec ça et là un peu de Third Stream impressionniste (et l’arrangement de la Valse de l’adieu - aussi réussi en lui-même que l’exposition y est dispensable.) C’est en soi vraiment très chouette - mais c’est surtout pour Scott LaFaro qu’on doit absolument écouter ce disque: à seulement 22 ans, il y est hallucinant d’autorité: l’ampleur sonore (la pochette se croit même obligée de dire que, non, la contrebasse n’est pas amplifiée), la fermeté des attaques, la pulsation toujours relancée, l’inventivité audacieuse des solos…

bambou a écrit:

Stanlea a écrit:

bambou a écrit:

The Topography of the lungs - Parker, Bailey, Bennink
Un peu décevant ce classique free.

Décevant en quoi ?

Je trouve ça trop disjoint, bon en fait j'aime pas trop Bailey je crois (dans les guitariste free je préfère Takayanagi ou Sharrock par ex.) et Parker à cette époque utilise aussi des phrases très courtes la majorité du temps (et son son n'est pas très beau...). Bennink est interessant mais on a l'impresssion que ce qu'il fait n'a pas d'influence sur les deux autres. Bref je trouve pas trop la densité et l'intensité que j'aime dans le free en général (certes c'est plus de la free improvisation mais même là dedans y a d'autres trucs qui m'accrochent beaucoup plus).

Exactement ce que j'ai ressenti chaque fois que j'ai écouté ce disque!

Benedictus a écrit:

@Alifie: c'est noté, merci! (Donc surtout Nash-Ville et Zoot sans point d'exclamation, c'est bien ça?)

Tu peux y ajouter Goes to Jazzville, le dernier que j'ai posté sur la page, un très bon album aussi.

Topography of the lungs, personnellement, j'aime beaucoup, mais j'ai un faible pour Han Bennink et pour la radicalité de Derek Bailey, en particulier sur cet album, le second du catalogue Incus : https://en.wikipedia.org/wiki/Solo_Guitar_(Derek_Bailey_album)

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www.allmusic.com/album/chicago-now-vol-2-mw0000725601
https://silkheart.bandcamp.com/album/chicago-now-thirty-years-of-great-black-music-vol-2