(Philharmonie de Paris)
Charpentier et Noël : Antiennes de l’Avent, Noëls sur les instruments, Pastorale de Noël, Cantique de Noël
Les Arts Florissants.
Les Antiennes sont écrites dans le style des Méditations pour le Carême (en général des polyphonies à trois voix masculines, avec du beau contrepoint), simplement un peu moins de drame, mais autant de variété sonore et de poésie.
La Pastorale de Noël est toujours aussi étrange, avec ses bergers d’Arcadie qui discutent du miracle avec une naïveté confondante : « ah ouais t’as vu elle est vierge et Joseph il accepte ça, c’est incroyable, il n’y aura plus de malheur dans le monde ». Trop de problèmes logiques dans cet apologue pour simplement commencer à les nommer…
Interprétation au cordeau (avec la pureté de ligne caractéristique des Arts Flo) et formation où je retrouve beaucoup de chouchous (Marq, Negri, Candela) dont pas mal de jeunots (Bardonnèche, D. Monnier, Rimondi, Walendzik…).
L’occasion pour le public de voir soudain apparaître le visage du Christie secret, odieux et colérique : deux violoncellistes tardent à se lever aux saluts, il refait le geste en leur direction avec tant de colère qu’on a l’illusion qu’il peut se téléporter sur elles et les frapper. Elles se lèvent d’un bond, terrifiées, et lui conserve un horrible rictus de haine sur son visage pendant quelques dizaines de secondes.
(Mais par contre, lorsqu’il s’agit de vouloir jouer des percussions sans avoir rien préparer et être incapable de faire sonner un tambourin ni de le jouer en rythme, il a le sourire, le père Christie, lui il peut vraiment partir dans le décor, c’est Dieu après tout.)
Petit moment de vérité assez saisissant, et remarqué par le public – on sait qui est Christie de toute façon, et les rapports ne décrivent pas une bonne personne.
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