Henri Duparc (1848 - 1933)

Voilà, si il y a plus à dire de Duparc qu'il a composé un cycle de mélodies extraordinaires. 12, 13 ? Là les comptes varient. Et aussi pendant qu'on y est, une discographie. Mon Krysen et Lee m'exaspère...

D'ailleurs ce n'est pas un cycle, mais des mélodies séparées.

Et je crois qu'il y a un poème symphonique aussi, je ne sais même plus si je l'ai entendu...

je te remettrais bien l'article Wikipedia mais quel intérêt?
Pour moi Duparc c'est avant tout le génie orchestral de Lénore (Almeida, le disque avec Salomé de Schmitt et Viviane de Chausson)
Que dire de plus, 12 mélodies et puis s'en va. La vie antérieure de Baudelaire, un chef d'oeuvre en trois minutes, qu'excède à, peine la version antérieure de Chabrier)

L'histoire la plus lamentable de toute l'histoire de la musique. Même pas 2 heures quand on a mis tout bout à bout? Le génie, à l'état pur même quand il met en musique Gauthier.

J'aime beaucoup aussi.
Mais pourquoi a-t-il écrit aussi peu?

L'avantage avec Fauré, c'est que c'est aussi bon, (parfois mieux) mais qu'il y en a beaucoup plus.

Duparc a été atteint d'une maladie nerveuse qui l'a réduit à l'état de légume; ses amis ont sauvé ce qui pouvait l'être, ainsi Russalka a brûlé, il en reste "Au pays où se fait la guerre" et un interlude orchestral. Il y avait plus exigeant que Dukas.

On va carrément les citer:


Chanson triste (Leconte de Lisle)1868
Au pays où se fait la guerre (Théophile Gautier) 1869
Soupir (Sully Prudhomme)1869
L'invitation au voyage (Baudelaire)1870
La Vague et la Cloche (François Coppée)1871
Extase (Jean Lahor)1872
Elégie (Thomas Moore)1874
Le Manoir de Rosemonde (Robert de Bonnières)1879
Sérénade florentine (Jean Lahor)1880
Phidylé (Leconte de Lisle)1882
Lamento (Théophile Gautier)1883
Testament (Armand Sylvestre)1883
La Vie Antérieure (Baudelaire)1884
Le Galop (Sully Prudhomme)
Sérénade (Gabriel Marc)
Romance de Mignon (Victor Wilder d'après Goethe)
La Fuite (Théophile Gauthier)

vartan a écrit:

Mon Krysen et Lee m'exaspère...

Il me semblait que c'était plutôt bien, non?

Sinon, je ne sais plus ce que j'ai... Souzay doit avoir fait ça je suppose.

Xavier a écrit:

vartan a écrit:

Mon Krysen et Lee m'exaspère...

Il me semblait que c'était plutôt bien, non?

Sinon, je ne sais plus ce que j'ai... Souzay doit avoir fait ça je suppose.

Le ton précieux de Krysen ne m'enchante pas. C'est vieux je trouve. J'ai beaucoup aimé mais c'est Duparc qui m'avait surtout plu.

Si Corréas pouvait faire un effort et l'enregistrer.
J'ai vu des extraits par Maggie Teyte, est-ce qu'elle a enregistré l'intégrale ?

Je suis aussi un peu étonné de ta remarque concernant Kruysen...mais je n'ai pas entendu ses Duparc...et puis chacun ses goûts!
Par contre j'ai un Cd (label "Forlane"...disparu?) avec José Van Dam que je trouve admirable ...il est accompgné par Maciej Pikulski ...
Il y a 17 mélodies donc 4 de plus que sur ta liste
soit: Le Galop de Sully Prudhomme
Sérénade de Gabriel Marc
Romance de Mignon de Victor Wilder (d'après Goethe
La Fuite de Théophile Gauthier

KIRI TE KANAWA en a enregistré 3 (l'invitation au voyage, Le manoir de Rosemonde et Au pays où se fait la guerre) dans un CD récital avec Richard Amner au Piano (avec des Schubert, Schumann, Wolf, Fauré et Walton....C'est , pour moi, sublime!! ...Mieux que dans un récital un peu plus tardif de la même KIRI où elle chante 7 mélodies de Duparc avec Shéhérazade de Ravel...Il s'agit d'un accompagnement orchestré (par Duparc??) mais la pâte sonnore me parait trop lourde ou compacte par rapport à la voix!
Je ne connais pas la chanteuse dont tu parles?

Je vais rajouter tes mélodies à la liste. J'ai cru comprendre que le nombre de mélodies intactes et les brûlées reste approximatif.

Maggie Teyte est la chanteuse qui a remplacé Mary Garden comme Mélisande. Une écossaise qui a donné au disque (accompagnée par Cortot) des mélodies de Debussy inoubliables. Surtout des chansons de Bilitis superlatives. Et un son parfait (1936).
Et elle est belle.

Krysen est un peu précieux pour moi dans sa diction, mais c'est vraiment une affaire de goût comme tu dis car ça me paraît d'un très bon niveau interprétatif.

Kruysen.

"La Fuite", en fait, est un duo pour soprano, ténor et piano.

J'ai entendu récemment une sonate pour violoncelle et piano en la mineur, que j'ai appréciée.

On a également de lui, outre le poème symphonique Lénore, un mouvement de Poème nocturne inachevé, intitulé Aux Etoiles, une Danse lente qui est la seule rescapée de son opéra Roussalka qu'il a détruit, une suite pour piano intitulée "Feuilles volantes", deux Laendler pour 2 pianos, et un motet pour choeur et orgue, Benedicat vobis Dominus.

Mais c'est un génie, ce mec! Et personne ne le connaît apparemment.
J'ai écouté d'abord Aux Etoiles, un superbe poème symphonique de six minutes, miracle furtif qui m'a beaucoup surpris... et enchanté. C'est trop beau je me suis même demandé si ce n'était pas anglais, car ça dégouline sacrément, avec ces grandes envolées de violons, cette atmosphère de rêve éveillé, ce bonheur pur et simple qui me rappelle aussi le finale de la 3è de Mahler. D'une beauté, d'une finesse toutes féériques. L'orchestration est très romantique, mais très belle aussi, elle utilise bien les bois.

Lénore est plus long et plus dramatique, mais finalement pas moins convaincant. La plus grande diversité de climats traduit des inspirations variées: on croit par moments entendre Wagner, il y a Franck, il y a les romantiques allemands (l'ouverture Manfred de Schumann n'est pas si loin). Très coloré, l'orchestre est au grand complet et Duparc l'exploite avec beaucoup de talent. Très bien fait. La thématique est moins frappante que dans Aux Etoiles, mais pas mal quand même, et surtout les développements n'ont rien d'ennuyeux. Captivant!

Je me demandais ce qui pouvait t'amener ici... je m'étonnais que tu te mettes déjà à la mélodie.

Non non, je fais le tour de l'orchestre avant.

Oui, ça me paraît légitime et tout à fait raisonnable vu tes projets, mais je n'avais jamais songé qu'on puisse s'intéresser à Duparc sans étudier ses mélodies.

Henri DUPARC

Chanson Triste

Françoise POLLET

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joachim a écrit:

J'ai entendu récemment une sonate pour violoncelle et piano en la mineur, que j'ai appréciée.

Comme ses oeuvres symphoniques: ce n'est pas aussi génial que ses mélodies, mais c'est très bien.
Composée à 19 ans, en 1867, formellement un peu déroutante (sonate assez courte avec un mouvement lent de 2 minutes), mais vraiment réussie.
On pense un peu au Fauré de la même époque.

J'ai donc écouté cette sonate dont j'ignorais l'existence. Merci du coup de projecteur !
C'est en effet charmant. Très beau mouvement lent, même si très bref, bel élan dans l'Andante final. Pour le coup, j'ai joué aux comparaisons, et si Clavreul/Nedeltchev ont pour eux la Romance pour Mignon en bonus, je trouve qu'ils optent pour un dramatisme un peu outré, et vont un peu vite (cela fonctionne à merveille dans le III). La version Meunier/Le Bozec, chez Maguelone, respire et offre plus de poésie (pratiquement une minute de plus pour chaque mouvement, le I gagne en majesté, le II en poésie !). En tout cas, le contraste marqué entre ces deux options interprétatives est intéressant. Pas entousiasmé par Karttunen/Hakkila (Saphir), qui opte pour une approche similaire au disque Maguelone.