Hrusa/Vienne - Chosta/Prokoviev/Janacek - TCE 14/5/23

DIMANCHE 14 MAI 2023

Jakub Hrusa

Philharmonique de Vienne

Janáček Zárlivost (Jalousie), prélude symphonique de Jenůfa

Prokofiev Roméo et Juliette (extraits)

Chostakovitch Symphonie n° 5 op. 47

Le concert date un peu; je fais quand meme un bref CR, pour faire un petit retour sur le chef.

J'avais entendu Hrusa diriger Martinu et Roussel à Radio France il y a 5-6 ans et je l'avais trouvé tonitruant, faiseur de son. D'où une certaine appréhension pour le concert de dimanche dernier.

Il s'est un peu amélioré à mon sens, mais réussit à gacher ou en tout cas diminuer la belle Chosta 5 par un dernier mouvement tonitruant (diminuer en voulant augmenter....)

Ce n'est pas qu'il ne faut pas jouer fort dans Chosta. Mais quand j'écoute Kondrashin au disque, les fff sont à leut place, dans une progression implacable. Chez Hrusa, ils me semblent (il me semble) un peu perdu, voulant à tout prix mettre du drame mais ne sachant pas bien comment faire.... C'est primaire: les forte sont fff, par exemple des le début du 1er mvt, ce qui limite les possibilités de progression....

Orchestre superbe, comme d'habitude. En partiuclier, l'adagio de Chosta est sublime.

Janacek, Prokoviev pas mal, on sent qu'il aimerait bien etre invité pour faire du Janacek à l'opéra.....

Concert décevant, mais avec des moments sublimes et le plaisir de d'entendre Vienne dans ce répertoire.

J'ai aussi beaucoup de retard sur mes petits comptes rendus (près de deux semaines, et une demi-douzaine de concerts).

Excellent souvenir de ce concert au TCE, auquel j'étais particulièrement bien entouré (Mickt à gauche, Xavier à droite, alors que nous ne nous étions même pas concertés). Billet réservé pour revoir Hrusa (comment ça se prononce ?) qui m'avait impressionné dans une Mahler 9 immense, à la PP, la saison précédente. On va aussi le revoir bientôt, à RF, dans un programme plus récent (Ligeti, Lutoslavski...).

Salle plutôt bien remplie pour le TCE, mais plutôt mal pour Vienne (concert un dimanche soir à 20h, et au milieu des multiples ponts de mai...). La célèbre "dame blanche" du TCE présente à sa place, à la balustrade du second balcon côté pair (c'est une grande dame, qui entre après le début de la musique, qui part toujours dès les premiers applaudissements, toujours dans un grand tailleur pantalon blanc, qui reste debout tout du long, et que j'y vois très souvent).

Janacek : aimable petite ouverture de 5 minutes, sous forme d'arche, avec une introduction et une conclusion identiques. Peut-être un morceau relativement insignifiant, mais l'occasion d'entendre du Janacek n'est pas si fréquente.

Prokofiev : on a l'impression d'avoir entendu ça des milliers de fois, mais quand c'est bien joué, c'est toujours agréable ! Hrusa réussit à trouver encore quelques bonnes idées, mais surtout il maintient l'attention même dans les passages les moins spectaculaires (contrairement aux célèbres passages Montaigu et Capulet, la Mort de Tybalt... pour lesquels le public est déjà acquis).

Chosta : le clou du spectacle, je m'attendais bien à ce que l'orchestre brille là-dedans, et je n'ai pas été déçu. Je partage les remarques de Patzak, mais sans en tirer critique. J'ai apprécié ce son massif, le drame permanent, y compris dans des passages où il m'arrive de m'ennuyer un peu (au disque, il y a beaucoup de versions qui créent un ventre mou dans le dernier mouvement par exemple). Ce dimanche, pas d'ennui, bien au contraire, l'impression d'avoir vu passer un immense paquebot qui a remué les profondeurs des océans. Avec les copains, nous en parlions sur les marches du théâtre : faut-il suivre la partition à la lettre, à la moindre indication, ou s'en émanciper raisonnablement, pour tirer des originalités, être imaginatif dans son interprétation ? Dans le finale, en ralentissant férocement, et de façon inversement proportionnelle à l'augmentation du son, Hrusa a réussi ce pari, à mon sens, en proposant quelque chose d'inédit, en tous cas pas déjà entendu au disque, et d'excellente facture, une vision, une idée bien réalisée.

En rappel, une danse slave de Dvorak, identifiée par Xavier, pour boucler, comme on avait commencé, sur de la musique tchèque.

Rocktambule a écrit:

Hrusa (comment ça se prononce ?)

Roucha, en gros.

expiration + r roulé + ou (accentué) + ch + a


(Je n'ai rien à dire sur le concert, je n'y étais pas, j'attends toujours que Vienne programme quelque chose que je n'ai pas trop souvent entendu pour les découvrir. )

Sinon, moi, j'avais beaucoup aimé le concert les Suk (Scherzo fantastique), Martinů (Concerto pour violoncelle n°1, Sixième Symphonie) de Hrůša à Radio-France. Sa Rusalka était très bien, également. Je n'ai jamais pu l'entendre en salle avec Bamberg (dates non propices), mais au disque ce qu'il fait est chouette, et il n'hésite pas à pousser des pièces qui sont ses doudous et sortent de l'ordinaire.

Je suis bien déçu d'avoir loupé ce concert, pour une fois que le replacement avait l'air facile, et avec Hrusa à la baguette... Je trouve ce chef fascinant, ses 3e et 9e de Mahler étaient inoubliables, il avait aussi dirigé l'OP dans un programme ambitieux avant le Covid (Bartok, Ives, Berlioz, Janacek), malheureusement pas réinvité depuis, idem à l'ONP malgré une superbe Veuve Joyeuse.
Le programme à Radio France me tente moins.

Il revient en septembre, toujours avec les Wiener, toujours au TCE, mais ça risque d'être archi complet (Brahms & Dvorak).

Rocktambule a écrit:

Excellent souvenir de ce concert au TCE, auquel j'étais particulièrement bien entouré (Mickt à gauche, Xavier à droite, alors que nous ne nous étions même pas concertés).

Tant mieux! J'étais (replacé au rang Z) donc juste au-dessus de vous (j'ai vu Mickt)....