Théâtre de l’Athénée 23-24

La saison paraît la semaine prochaine, mais voici un petit spoiler :

• Orfeo d’Antonio Sartorio (1672), mis en scène par Benjamin Lazar, interprété par l’Ensemble Artaserse de Philippe Jarroussky.

• Gosse de riche de Maurice Yvain, par les Frivolités Parisiennes, Pascal Neyron à la mise en scène (production de 2017).

• Pelléas et Mélisande dans la version chant-piano de Cloclo, chanteurs de la fondation Royaumont, mise en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier.

• Birds, dans lequel l’Ensemble Maja associe les Eight Songs for a Mad King de Peter Maxwell Davies et les Aventures et Nouvelles Aventures de Ligeti.

• Le Petit livre d’Anna Magdalena Bach, spectacle d’Agathe Mélinand, plongée dans l’intimité de la famille Bach. Deux comédiennes, un clavecin, et un piano. Des détails sur les œuvres jouées : https://theatre.caen.fr/sites/theatre/files/2023-01/programme_petit_livre_AMB.pdf

• Haru, opéra-poème-installation, imaginé et interprété par Romie Estèves, entourée de cinq musiciens. Musique de Camille Rocailleux.

• L’Impresario de Smyrne, de Goldoni, où l’on retrouvera Natalie Dessay, dirigée par Laurent Pelly.

• Reprises : pour les fêtes Le Voyage de Gulliver de Valérie Lesort et Christian Hecq ; le Concerto contre piano et orchestre de Samuel Achache, Ève Risser, Antonin-Tri Hoang et Florent Hubert (point de départ : le Concerto Wq 43/4 de C.P.E. Bach).

• Les Lundis musicaux : Giulia Semenzato, Petteri Iivonen, Anna Prohaska, Allan Clayton, Julie Fuchs, Elsa Dreisig, Mark Padmore, Frederick Ballantine, Neïma Naouri et Pablo Campos, et Véronique Vella.

• Du théâtre : La Culotte d’Anouilh par Émeline Bayart, avec de la musique de Manuel Peskine ; Nanni Moretti met en scène Natalia Ginzburg ; La Vengeance est un plat, d’après Titus Andronicus, par la Compagnie du Zerep ; Hélène après la chute de Simon Abkarian ; Phèdre de Sénèque par Georges Lavaudant.

Et cinq concerts de jazz.

La saison a été annoncée. https://document.athenee-theatre.fr//289/289/documents/catDoc704/athenee_brochure-numerique_23_24.pdf

On peut ajouter à ce que j'ai écrit : le spectacle La Révolution au cœur, poètes de la Révolution de 1917 lus et chantés par Christian Olivier, "connu également comme chanteur des Têtes Raides", accompagné par cinq musiciens et deux danseurs.

Dans la petite salle : un Winterreise mis en scène, en trio : Victoire Bunel, Jean-Christophe Lanièce et Romain Louveau.

Pour les Lundis musicaux : Schubert, Rossini, Fernando Sor par Giulia Semenzato, accompagnée à la guitare ; programme Messiaen par Jenny Daviet ; Ravel, Debussy, Sibelius par Petteri Iivonen et Alphonse Cemin ; les cinq Canticles de Britten par Allan Clayton, George Humphreys, Christopher Lowrey et Julius Drake (chic !) ; soirée Sondheim pour Neïma Naouri et Pablo Campos.

Plus en détail, des programmes déjà donnés ailleurs : Frederick Ballentine et Kunal Lahiry :

programme "Our People":

Anna Prohaska, Lars Eidinger et Eric Schneider :

programme "Ophelia":

Vraiment une chouette saison en tout cas. On regrette juste l'absence d'un opéra contemporain de plein droit.

Tous ces récitals où on n'a aucune idée de ce qui va être joué... merde quoi.

J'ai bien envie d'essayer le Pelléas avec piano quand même, même si je ne connais pas l'essentiel des chanteurs.

Les récitals sont très attirants.

La programmation de spectacles, moins : on est totalement dans un doublon des Bouffes du Nord, très peu d'œuvres dans leur format original, plutôt des spectacles musicaux avec des sources disparates, ou des adaptations. Des fois ça fait merveille – tout le monde a aimé les Chemla, je crois ; quant à moi La mort de Tintagiles de Podalydès avec les musiques choisies par Knox et Coin reste probablement le plus beau spectacle que j'aie vu de ma vie. Mais c'est souvent un peu dommage quand on s'intéresse au patrimoine dans son jus historique…

Il manque notamment les beaux opéras contemporains triés sur le volet qu'on avait traditionnellement à l'Athénée.

DavidLeMarrec a écrit:

La programmation de spectacles, moins : on est totalement dans un doublon des Bouffes du Nord, très peu d'œuvres dans leur format original, plutôt des spectacles musicaux avec des sources disparates, ou des adaptations.

Pas forcément d'accord parce qu'on a deux opéras et une opérette intégraux. Pelléas avec piano mais c'est tout Pelléas plutôt qu'un "à partir de" comme il y en a eu plusieurs ces dernières années (au fait c'est une nouvelle production de Leiser et Caurier, ils en avaient fait une première il y a 20 ans). Haru de Romie Estèves peut être intéressant, de même que le spectacle sur Anna Magdalena Bach.

Par comparaison il n'y a vraiment pas grand chose qui m'intéresse aux Bouffes du Nord la saison prochaine à part Louise Bertin.

Maintenir une aussi riche saison de récitals ce n'est pas rien non plus quand on voit le remplissage plutôt modeste pour les noms les moins célèbres.

Il devrait aussi y avoir une composante musicale importante pour L'Impresario de Smyrne, accompagné par trois musiciens baroques. Et pas mal de chansons dans La Culotte aussi semble-t-il.

(et un peu de théâtre en italien ça ne fait pas de mal !)

Xavier a écrit:

Tous ces récitals où on n'a aucune idée de ce qui va être joué... merde quoi.

J'ai envoyé un message pour leur demander s'ils pouvaient être plus complets, on verra bien.

mickt a écrit:

Pas forcément d'accord parce qu'on a deux opéras et une opérette intégraux.

Oui, mais dans les saisons précédentes, il y pouvait y avoir quatre opéras avec orchestre, dont des raretés anciennes ou contemporaines. Et il y avait des soirées-concept, mais disons plutôt centrées autour de la musique (Dracula de Pierre Henry) alors que cette fois on est plutôt passé dans le « théâtre augmenté de musique ». C'est très bien dans l'absolu, mais après la promesse de conserver l'identité de la maison (qui avait un positionnement un peu différent), je suis forcément un peu déçu.

Citation :

Pelléas avec piano mais c'est tout Pelléas plutôt qu'un "à partir de" comme il y en a eu plusieurs ces dernières années (au fait c'est une nouvelle production de Leiser et Caurier, ils en avaient fait une première il y a 20 ans).

Nouvelle, pas tout à fait : ça fait quelques années que cette production (de Royaumont, je crois) tourne en IDF.

Citation :

Maintenir une aussi riche saison de récitals ce n'est pas rien non plus quand on voit le remplissage plutôt modeste pour les noms les moins célèbres.

Je ne diminue pas du tout le mérite de la maison : je remarque le changement de curseur. Les copains l'avaient remarqué la saison passée (ça ne m'avait pas paru évident, à part l'arrivée de Lesort & Hecq), cette fois-ci on le perçoit nettement. (D'ailleurs, pourquoi avoir changé toute l'identité visuelle des programmes et même des uniformes des ouvreurs ?)

Citation :

(et un peu de théâtre en italien ça ne fait pas de mal !)

Ça en revanche c'est une tradition à l'Athénée ! (J'y ai vu du Pirandello, et même du Strindberg en italien…)

Xavier a écrit:

J'ai bien envie d'essayer le Pelléas avec piano quand même, même si je ne connais pas l'essentiel des chanteurs.

Excellents artistes (la plupart issus du CNSM). Mélisande, Yniold, Pelléas, Golaud, c'est le feu ! En revanche je m'étais ennuyé avec les mêmes Lanièce (formidable d'ordinaire, y compris dans des extraits de Pelléas dans un petit soir cette fois-là) et Surot, lorsque ça avait été donné à l'Opéra-Comique (sans mise en scène). Sans un pianiste très coloriste et extraverti, ainsi que des chanteurs vraiment aguerris à ces rôles, ça paraît un peu ingrat Pelléas au piano.