Dans l'absolu...

Imaginons...

Je ne connais pas l'allemand et pourtant j'écoutes de temps en temps des opéras en allemand sans le livret... Alors si les textes sont mal écrit je me dis que c'est une langue étrangère et qu'il ne faut pas que je cherche à comprendre ce qu'ils disent . (Pélléas et Melisande, si j'écoute ce qu'ils disent plus que l'intention, enfin l'histoire je commence à rigoler bêtement... )

Les deux cas sont horripilants. Mais j'ai coché 'bonne musique, mauvais texte' en pensant à Fauré, certaines de mes mélodies préferées étant des settings de poèmes qui seraient refusés en compo de français de CE1, et pourtant...

Tout de suite tu sors le pire

La moitié de l'opéra seria ânone des textes pauvres aux tournures des plus convenues. Si le flacon est beau, qu'importe le contenu!

vartan a écrit:

La moitié de l'opéra seria ânone des textes pauvres aux tournures des plus convenues. Si le flacon est beau, qu'importe le contenu!

Pas touche à Métastase, toi !

A moins que tu ne parles de l'autre moitié de l'opéra seria.

La question (idiote ) de Raf est biaisée à partir du moment où on part du point de vue musical. Est-ce que je préfère, disons, Tristan (et ses ressassements textuels) à l'Espace Dernier (des textes de Rimbaud rendus inintelligibles) ? La question ne se pose pas, ce qui explique le score de président chiraquien africain de ce sondage (actuellement 100% des voix).

Néanmoins, si on replace le curseur de façon plus équitable : dans l'absolu, une oeuvre musicale se suffit-elle mieux à elle-même qu'une oeuvre littéraire ?
Est-ce qu'il vaudrait mieux sauver La Fin de Satan (quitte à supporter une musique de scène pitoyable) ou Omphale de Destouches (quitte à supporter le texte misérable d'Houdar de La Motte) ? Question encore une fois dépourvue de sens, mais plus difficile à trancher.

Enfin, la question tout aussi vaine, mais sans doute plus profonde, est : qu'est-ce qui résiste le mieux ?
Et là, la réponse est claire : une musique splendide posée sur un texte inepte (Viens aux champs couler d'heureux jours, les champs ont encor leurs amours, bouleversan chez Berlioz) fonctionne bien malgré les regrets, tandis qu'un texte rendu inintelligible, couvert par un mauvaise musique ne parvient pas à s'exprimer.
Ensuite, pour une musique prosodiquement correcte mais sans imagination, il faudrait vérifier l'effet.


Bref, l'adaptation pesamment cyclique de Jakob Lenz (oui, je sais) fonctionnera mieux que les Eichendorff mis en musique par Philip G***.
Le premier cas reste un chef-d'oeuvre, le second est un cauchemar personnel.

Je viens de voler au secours de notre pauvre langue...

DavidLeMarrec a écrit:

vartan a écrit:

La moitié de l'opéra seria ânone des textes pauvres aux tournures des plus convenues. Si le flacon est beau, qu'importe le contenu!

Pas touche à Métastase, toi !

A moins que tu ne parles de l'autre moitié de l'opéra seria.

Oui, oui bien sûr!

Je l'ai échappé belle!

vartan a écrit:

Si le flacon est beau, qu'importe le contenu!

Je n'aime pas trop l'aspect superficiel que tu donnes à la musique dans cette phrase, la musique peut ce passer de mots puisqu'elle a le plus grand pouvoir d'abstraction de toutes formes d'art...
C'est nul et c'est difficile d'assumer ce genre de niaiserie ...

DavidLeMarrec a écrit:

La question (idiote )

La question faussement idiote...

Coelacanthe le feu-follet a écrit:

vartan a écrit:

Si le flacon est beau, qu'importe le contenu!

Je n'aime pas trop l'aspect superficiel que tu donnes à la musique dans cette phrase, la musique peut ce passer de mots puisqu'elle a le plus grand pouvoir d'abstraction de toutes formes d'art...
C'est nul et c'est difficile d'assumer ce genre de niaiserie ...

Ah, tu aimes les livrets de Vivaldi?

Tu as raison, mais dans l'opéra la musique peut difficilement se passer de texte, et là on n'est pas toujours à la fête.

Dans l'absolu, je préfère un beau texte avec une belle musique .

Après, s'il faut choisir, je crois que le pouvoir de séduction immédiat de la musique peut être plus fort que le texte. Et puis, avec une belle musique, on peut toujours se contenter d'écouter (pour peu qu'on ne maitrise pas la langue en plus), sans se soucier beaucoup du texte (et du coup ne s'occuper que du côté "instrumental" de la voix). Mais c'est peut-être aussi plus difficile pour l'interprète.
Alors qu'un beau texte, "mal" mis en musique, serait "gâché" ; à la limite, il vaut mieux un beau texte sans musique qu'avec une "mauvaise" musique (évidemment il faudrait nuancer).

Citation :

Ah, tu aimes les livrets de Vivaldi?

Désolé, pas compris...

Coelacanthe le feu-follet a écrit:

Citation :

Ah, tu aimes les livrets de Vivaldi?

Désolé, pas compris...

Lis-les tu comprendras!

Dans ces opéra tu est charmé par la musique, pas par l'action dramatique!
La musique de Vivaldi me plaît, les airs de ses opéras sont de belles perles souvent expressives et touchantes. Mais le lien avec le texte et l'indigence de ce dernier lasse.

Ah oui, forcément, si tu parles de Vivaldi... (à part ses Métastase bien sûr )

DavidLeMarrec a écrit:

Ah oui, forcément, si tu parles de Vivaldi... (à part ses Métastase bien sûr )

Bien sûr...

DavidLeMarrec a écrit:

Ah oui, forcément, si tu parles de Vivaldi... (à part ses Métastase bien sûr )

Quoi Vivaldi? C'est très bien Vivaldi (même si ses recitatifs sont plus chiants que ceux de Handel....)

Je parlais question qualité des livrets et rapport au texte.

Par ailleurs, oui, récitatifs pourris et écriture vocale très instrumentale.

DavidLeMarrec a écrit:

Par ailleurs, oui, récitatifs pourris et écriture vocale très instrumentale.

Toute façon je n'écoute jamais les récitatifs! Justement ce traitement instrumental de la voix virtuose me fait fremir. De moins en moins peut-être?

Jorge a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Par ailleurs, oui, récitatifs pourris et écriture vocale très instrumentale.

Toute façon je n'écoute jamais les récitatifs! Justement ce traitement instrumental de la voix virtuose me fait fremir. De moins en moins peut-être?

Pour ma part, j'ai plutôt tendance à sauter les airs, à choisir. On comprend que je préfère alors Haendel - j'ai essayé avec Amadigi, où ils sont très réussis.