Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
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| Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) | |
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Auteur | Message |
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Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| | | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 27 Nov 2012 - 17:30 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 27 Nov 2012 - 19:05 | |
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| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14349 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 27 Nov 2012 - 19:20 | |
| Non non il détestait vraiment la musique de Brahms, l'homme lui était plutôt sympathique mais il avait sa musique en horreur. C'est contre la musique de Brahms qu'on trouve les mots les plus durs dans sa correspondance. Les wagnériens et les conceptions de leur idole en prennent aussi pour leur grade mais c'est une autre histoire.
Pour en revenir à Lalo, s'il fait l'éloge de sa Symphonie espagnole et de son opéra Le Roi d'Ys, Tchaïkovsky est en revanche beaucoup plus critique vis à vis du Concerto pour violon y trouvant des éléments lui faisant penser à Moussorgsky, un autre compositeur qu'il n'aimait pas du tout. |
| | | dorianalenvers Néophyte
Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 18/12/2012
| Sujet: Lalo, le grand quintette redécouvert après 150 ans d'oubli Mar 3 Déc 2013 - 2:59 | |
| Récemment, je suis tombé sur une nouveauté assez sympathique. Tous les ans, on trouve des enthousiastes qui s'émerveillent d'une découverte fondamentale pour la musique classique, une oeuvre qui dormait dans une bibliothèque et qui va nous transcender, mais malheureusement bien souvent on tombe sur des oeuvres de compositeurs peut-être un tantinet justement oubliés par l'histoire, et qui en tout cas n'auraient probablement pas reçu de lettres de noblesses pour ces oeuvres en particulier. Les bonnes surprises sont assez rares pour être notées, et ce Quintette avec piano d'Edouard Lalo en est probablement une. D'abord, il s'agit d'un compositeur que l'histoire a reconnu, pour ses tubes certes, la Symphonie Espagnole, le Roi d'Ys, le concerto pour violoncelle, mais aussi pour ses trios avec piano, sonate, et son quatuor à cordes, musique de chambre intime, sereine, et jouissive. Ensuite, le répertoire du quintette avec piano est suffisamment restreint pour qu'on se réjouisse d'y voir s'y ajouter une nouvelle oeuvre, d'autant plus que ce quintette est assez court, 20 minutes, et en deux mouvements seulement. Occasion dans ces conditions de voir un peu de variété s'offrir face aux monuments du genre, les quintettes de Schumann, Brahms, Franck, Dvorak, et le répertoire joué parfois, constitué entre autres des quintettes de Saint-Saens, Fauré, Elgar, Shostakovitch, ... tous des oeuvres au minutage et au développement conséquents. Enfin, comme je me suis procuré ce nouvel enregistrement, j'ai eu le plaisir de noter que les coloris étaient assez profonds et variés, les thèmes inventifs et libres, et l'oeuvre assez équilibrée dans sa forme. On notera des longueurs d'écriture dans le premier mouvement, mais largement compensées par un sentiment magique de tendresse absolue dans le second mouvement. Voici le lien qui m'a permis d'accéder à l'écoute de cette belle oeuvre, que je vous recommande, non seulement pour sa nouveauté, mais pour le talent d'écriture d'un compositeur admirable. Je vous le recommande assez chaleureusement, et en tout cas me réjouis comme toujours de pouvoir partager des opinions avec vous ici http://quintettelalo.berichcorp.com/?page_id=18 |
| | | dorianalenvers Néophyte
Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 18/12/2012
| Sujet: Musique de chambre pour piano et cordes de Lalo, jolis sons Mar 3 Déc 2013 - 3:15 | |
| Ce mois-ci est sorti en magasins un enregistrement Continuo Classics qu'il me semble raisonnable de saluer. Je parle du disque Musique de chambre pour piano et cordes d'Edouard Lalo, qui présente de nombreuses oeuvres curieuses, des raretés, de beaux moments de musique et d'expression. Edouard Lalo est connu pour ses tubes certes, la Symphonie Espagnole, le Roi d'Ys, le concerto pour violoncelle, mais aussi pour ses trios avec piano, sonate, et son quatuor à cordes, musique de chambre intime, sereine, et jouissive. Dans cet esprit, le premier trio, musique très positive et virtuose, est parfaitement charmant et enchanteur, avec une romance magnifiquement introduite par F. Dumont, pianiste lauréat de nombreux concours internationaux, au toucher parfaitement adapté à cette musique. La sonate pour violon et piano, avec ses trois mouvements parfaitement équilibrés, est particulièrement accrocheuse par ses thèmes brillants et envoûtants, des chants particulièrement bien écrits pour le violon servis avec beaucoup de ferveur et d'originalité. Les petites pièces de genre qui s'entremêlent aux oeuvres plus larges sont des moments de fraicheur virginale, de virtuosité pure et amusante, de lyrisme gratuit qui amène un sourire aux lèvres de l'auditeur. Enfin, le pilier de cet enregistrement, tel que je le comprends du livret (félicitations au musicologue G. Thieblot pour son travail très sérieux), est le premier enregistrement mondial du quintette avec piano, redécouvert dans une bibliothèque, une oeuvre conséquente (20 minutes) en deux mouvements. A la vérité, si après une splendide introduction lente, le premier mouvement pêche un peu par son manque de variété et son attachement à la forme, cette sensation se rattrape vite par la qualité des chants proposés, de l'instrumentation offerte, et surtout par un second mouvement qui touche par certains moments d'intimité au sublime ; pas de doute, voilà une oeuvre qui entrera rapidement au répertoire de musique de chambre !
Alors voilà, j'ai passé un bon moment à l'écoute de ce disque, et je vous en souhaite autant (avec quelque musique que ce soit), et à tout hasard je vous joins le lien, en attendant de vous lire, répondre, et connaître plus avant dans des temps prochains.
[url= http://quintettelalo.berichcorp.com/?page_id=18]http://quintettelalo.berichcorp.com/?page_id=18 [/url]
Dernière édition par dorianalenvers le Ven 6 Déc 2013 - 3:35, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 4 Déc 2013 - 3:07 | |
| Très beau disque en effet, et répertoire que je trouve à titre personnel fascinant (tout le Lalo instrumental mérite le détour, de toute façon)... mais pourquoi ne pas vous présenter comme l'artiste en question ? C'est quand même étrange, d'avoir un carnet où votre nom complet apparaît, et de dire dessus que vous avez découvert par hasard un enregistrement... que vous avez dû préparer pendant des mois ! |
| | | dorianalenvers Néophyte
Nombre de messages : 6 Date d'inscription : 18/12/2012
| Sujet: Critiques Ven 6 Déc 2013 - 3:38 | |
| Vous avez bien raison et j'ai un peu honte...que voulez-vous ? Les magnats de la critique ne sont pas omniprésents, et c'est bien dire qu'ils ne sont pas souvent présents... le musicien travailleur se sent seul dans ces moments, cherche à faire parler de ce qu'il a créé à force de tant de labeur. Mais vous avez raison, le procédé n'est pas correct et je m'en excuse au nom de tous les artistes qui finissent par faire leur auto-promotion. J'espère que vous accepterez ces excuses.
Avec toutes mes amitiés
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 6 Déc 2013 - 22:03 | |
| Bonsoir Dorian,
Ce n'était pas vraiment de la dissimulation, de toute façon, dans la mesure où vous signez ouvertement de votre nom le site vers lequel vous renvoyez ! Mais je suis sûr que vous pourriez davantage apporter à ce forum en disant ce que vous, professionnel de la musique, vous avez pu trouver de différent dans une œuvre qui n'est pas au répertoire.
Beaucoup d'entre nous aiment explorer les contrées négligées, mais peu ont l'occasion de les enregistrer. C'est un témoignage qui peut être particulièrement intéressant : comment sélectionne-t-on ? Comment approche-t-on une œuvre dont on semble le seul dépositaire ? |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 20 Fév 2015 - 15:53 | |
| A priori, Le Festival de Radio-France de 2015 devrait monter La Jacquerie de Lalo, dirigé par Patrick Davin! (source, le site de Patrick Bolleire : http://www.patrickbolleire.com/agenda.htm ) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 20 Fév 2015 - 16:08 | |
| Oui, c'était dans les projets de Bru Zane… fantastique si ça se concrétise !
J'espère que le Caïn d'Onslow (le 26 à Padoue) sera également retransmis, mais comme c'est également produit par Bru Zane, probable !! |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 20 Fév 2015 - 16:12 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Oui, c'était dans les projets de Bru Zane… fantastique si ça se concrétise !
- Citation :
- J'espère que le Caïn d'Onslow sera également retransmis !!
Dirigé par Niquet à Saintes... ça sent un disque à suivre avec Bru Zane non? Pas un Prix de Rome vu que j'ai pas vu qu'il l'avait eu, mais peut-être un "Portraits"?? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 20 Fév 2015 - 16:14 | |
| Peut-être aussi une vidéo sur CultureBox comme ses Leçons de Ténèbres ? |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Ven 27 Fév 2015 - 20:45 | |
| Vendredi 24 juillet, 20:00 Montpellier - Le Corum / Opéra Berlioz LA JACQUERIE (1895) EDOUARD LALO 1823-1892 Opéra en 4 actes achevé par Arthur Coquard 1846-1910 Livret Édouard Blau et Simone Arnaud Version concert Orchestre Philharmonique de Radio France Chœur de Radio France Patrick Davin direction Chef de chant Stéphane Jamin Véronique Gens soprano : Blanche de Sainte-Croix Nora Gubisch mezzo-soprano : Jeanne Charles Castronovo ténor : Robert Boris Pinkhasovich baryton : Guillaume Christophoros Stamboglis baryton-basse : Le Comte de Sainte-Croix Patrick Bolleire baryton basse : Le Sénéchal EN PARTENARIAT AVEC LE PALAZETTO BRU ZANE – CENTRE DE MUSIQUE ROMANTIQUE FRANÇAISE Donc ça devrait être enregistré et publié tout ça! |
| | | VonWaldstein Néophyte
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 03/05/2012
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Dim 8 Mar 2015 - 23:46 | |
| Le Concerto pour piano est excellent. Il a un côté "Lawrence d'Arabiesque" indéniable ! Il n'est presque jamais joué en concert. Il me semble toutefois l'avoir vu programmé il y a peu mais comme j'ai pas mal bougé entre Paris, Lille et Lyon, je ne saurais dire quel orchestre et encore moins quel pianiste ! Ce qui est amusant, c'est que j'ai réussi à en obtenir un enregistrement hier, qui était bien caché dans les réserves de la bibliothèque de Lyon ^^ Difficile à trouver mais il était là. J'imagine qu'il n'a pas souvent été bougé de son rayon !
Il s'agit de ce disque : http://www.amazon.com/Lalo-Concerto-Symphony-Orchestra-Serenade/dp/B0000253B6
Comme je suis sympa, je vous en fais profiter :
Lien retiré (non libre de droits) |
| | | VonWaldstein Néophyte
Nombre de messages : 16 Date d'inscription : 03/05/2012
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Lun 9 Mar 2015 - 10:17 | |
| - VonWaldstein a écrit:
Comme je suis sympa, je vous en fais profiter :
Lien retiré (non libre de droits) Vous avez eu des problèmes par le passé avec les contenus non libres de droits ? Parce que beaucoup de vidéos YouTube diffusent ce genre de contenu. Personnellement, j'ai posté ma vidéo en signalant qu'il s'agissait du contenu d'un tiers sans que ça ne pose de problème... Enfin bon... tant pis pour le partage ! |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 28 Mai 2015 - 18:11 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Vendredi 24 juillet, 20:00
La Jacquerie Donc ça devrait être enregistré et publié tout ça! Oui ca passera sur France Musique et celà fera l'objet d' une sortie CD |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 25 Juin 2015 - 13:04 | |
| Oui, l'image est petite... mais l'info est importante : Intégrale des mélodies Tassis Christoyannis baryton Jeff Cohen piano APARTÉ (2 CD) Sortie octobre 2015 |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 25 Juin 2015 - 18:26 | |
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 25 Juin 2015 - 21:06 | |
| D'autant que, contrairement à David, Massenet ou Bordes, le legs mélodique de Lalo est assez considérable en qualité. |
| | | Abnegor Mélomaniaque
Nombre de messages : 1673 Age : 42 Localisation : Angers Date d'inscription : 19/12/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 25 Juin 2015 - 21:24 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- D'autant que, contrairement à David, Massenet ou Bordes, le legs mélodique de Lalo est assez considérable en qualité.
Tu as déjà publié des choses ? Je connais déjà la sortie |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 28 Juil 2015 - 15:35 | |
| Deux scènes de salon pour voix et piano : Le Novice - L’Adieu au désert Sept romances Vingt-trois mélodies (écrites entre 1855 et 1890) Tassis Christoyannis baryton Jeff Cohen piano APARTÉ (2 CD) Sortie le 2 octobre 2015 |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 28 Juil 2015 - 15:42 | |
| - franchom a écrit:
- Polyeucte a écrit:
- Vendredi 24 juillet, 20:00
La Jacquerie Donc ça devrait être enregistré et publié tout ça!
Oui ca passera sur France Musique et celà fera l'objet d' une sortie CD C'est toujours à la réécoute ici : http://www.francemusique.fr/emission/le-concert-du-soir/2015-ete/montpellier-2015-la-jacquerie-d-edouard-lalo-avec-veronique-gens-07-24-2015-20-00 ; il faut que je me penche sérieusement dessus. Et une recension, ici : http://www.forumopera.com/la-jacquerie-montpellier-festival-une-dose-de-lalo-pour-quatre-volumes-de-coquard . (Et la sortie du disque aurait lieu, d'après ce que je lis, en février prochain.) |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mar 28 Juil 2015 - 15:50 | |
| - bAlexb a écrit:
- (Et la sortie du disque aurait lieu, d'après ce que je lis, en février prochain.)
Oui, annoncé par Alexandre Dratwicki sur France-Musique, sortie prévue juste avant le concert à Paris! Va y avoir du fan pour la dédicace! |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 11:28 | |
| Une critique de La Jacquerie : http://www.resmusica.com/2016/09/14/coup-de-coeur-pour-la-jacquerie-de-lalo-et-de-coquard/ Bon, je serais quand même moins laudatif personnellement... sur la qualité d'interprétation oui, c'est très bon même si j'ai l'impression que Gubish est un peu bridée dans ses élans... Et pour l'oeuvre en elle-même, elle n'est pas aussi géniale et grandiose quand même. Le premier acte se traine pas mal, le deuxième avance mais sans grand intérêt... après ça se réveille avec un superbe dernier acte traversé par ce sombre motif relevé par David... Mais ça vaut l'écoute quand même je trouve! |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 11:42 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Une critique de La Jacquerie : http://www.resmusica.com/2016/09/14/coup-de-coeur-pour-la-jacquerie-de-lalo-et-de-coquard/
Bon, je serais quand même moins laudatif personnellement... sur la qualité d'interprétation oui, c'est très bon même si j'ai l'impression que Gubish est un peu bridée dans ses élans... Et pour l'oeuvre en elle-même, elle n'est pas aussi géniale et grandiose quand même. Le premier acte se traine pas mal, le deuxième avance mais sans grand intérêt... après ça se réveille avec un superbe dernier acte traversé par ce sombre motif relevé par David...
Mais ça vaut l'écoute quand même je trouve! Il faut dire : est-ce que ça reste vraiment du Lalo et quelle valeur, finalement, pour l'oeuvre de Coquard (il y aurait peut-être matière à creuser son sillon à lui) ? Là, le ratio n'est pas celui de Puccini/Alfano pour Turandot et ça doit nécessairement orienter/conditionner l'appréciation... |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 11:55 | |
| - bAlexb a écrit:
- Il faut dire : est-ce que ça reste vraiment du Lalo et quelle valeur, finalement, pour l'oeuvre de Coquard (il y aurait peut-être matière à creuser son sillon à lui) ? Là, le ratio n'est pas celui de Puccini/Alfano pour Turandot et ça doit nécessairement orienter/conditionner l'appréciation...
Surtout qu'en commençant à lire les textes accompagnant la musique, on découvre que Lalo n'était pas vraiment content du livret, cherchant plus une grande fresque épique là où Blau lui a collé régulièrement des histoires d'amours... il cherchait de grandes figures et se retrouve à des figures humaines empêtrée dans une grande histoire... Du coup il n'était pas super motivé si j'ai bien compris. Et pour Lalo/Coquard, a priori Lalo n'avait écrit que le premier acte, et on n'a pas trouvé trace de quelconques notes de Lalo concernant la suite... qui serait donc entièrement de Coquard, mais "à la manière de" en empruntant des thèmes de Lalo... |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 12:02 | |
| Bah voilà ! Quand tu as dit ça, tu as plus ou moins approché par tous les côtés la pierre d'achoppement sur laquelle je butte avec cette oeuvre... (Et l'équipe n'est pas en cause ; jamais !) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 12:14 | |
| Coquard n'est vraiment pas en cause, c'est lui qui a écrit les seules choses un minimum exaltantes dans cette partition. L'acte I est assez médiocre aussi…
J'avoue que je partage de moins en moins la ligne Bru Zane concernant les opéras… En particulier l'obstination à recréer des œuvres moyennes qui ont eu du succès (et là, c'est encore plus bizarre, puisque ce n'est même pas le cas !) alors qu'on a des œuvres (qui ont au besoin eu aussi du succès) beaucoup plus dense. Pourquoi David et Joncières plutôt que Paladilhe, Salvayre ou Hirchmann ?
Patrie ! a très bien marché par exemple… et il y a tous les attributs nécessaires pour dire qu'on documente le grand opéra. Et là, quelle partition, quelle allure, l'équivalent de Verdi à la française ! (et puis c'est le portrait inversé de Don Carlos, les mêmes événements vus de Flandres) |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 14 Sep 2016 - 12:54 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- J'avoue que je partage de moins en moins la ligne Bru Zane concernant les opéras… En particulier l'obstination à recréer des œuvres moyennes qui ont eu du succès (et là, c'est encore plus bizarre, puisque ce n'est même pas le cas !) alors qu'on a des œuvres (qui ont au besoin eu aussi du succès) beaucoup plus dense. Pourquoi David et Joncières plutôt que Paladilhe, Salvayre ou Hirchmann ?
Patrie ! a très bien marché par exemple… et il y a tous les attributs nécessaires pour dire qu'on documente le grand opéra. Et là, quelle partition, quelle allure, l'équivalent de Verdi à la française ! (et puis c'est le portrait inversé de Don Carlos, les mêmes événements vus de Flandres) Enfin il y a quand même des choses splendides qu'ils nous ont ressortis... Si je suis d'accord que le Joncières n'est pas grandiose (mais chouette tout de même avec cette bigarrure et ce rappel de Boris... et ça reste un évènement marquant dans la vie musicale parisienne de l'époque!), pour David, on touche quand même au chef d'oeuvre je trouve avec Herculanum... Et pareil, dans les précédents on a tout de même Les Danaïdes, Cinq-Mars... ils nous préparent Les Horaces, Proserpine et La reine de Chypre... sont déjà en boîte Dante (qui est quand même de belle facture plus je l'écoute je trouve!) ou Uthal... Non, je trouve qu'ils proposent quand même des choses assez variées et de qualité toujours au moins bonne... la plus grande faiblesse reste pour moi cette Jacquerie... Après bien sûr, Patrie ! je saute dessus... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Sam 10 Déc 2016 - 23:38 | |
| Écouté ceci: • MélodiesTassis Christoyannis (baryton), Jeff Cohen (piano) Bourges, I & III.2015 Aparté / Bru ZaneEnfin, seulement le premier CD, et... comment dire? Que ceux qui, chez Debussy, ricanent à Pierre Louÿs et à Materlinck, qu’ils écoutent les textes d’Alfred Lehugueur, Antoine Flobert ou Hyppolyte Stupuy. (Et même de Béranger, parfois piquant dans la satire, mais qui se révèle particulièrement redoutable dans le registre larmoyant.) Esthétiquement, c’est du niveau des chromo ou des dessus de pendule en bronze de la même époque. Musicalement, Lalo se met malheureusement au niveau des poètes: c’est de la bonne grosse rengaine strophique avec accompagnement de flonflons qui ressasse pendant trois plombes - le seules nuances étant une modulation en mineur quand il faut faire tragique, des portamenti à la louche quand ça devient pathétique, du rallentando quand ça doit toucher au sublime... Au début, c’est plutôt rigolo, mais comme les pièces sont plutôt longues, ça lasse assez vite - et puis, quand on pense que c’est le compositeur de Namouna qui a commis ça, on trouve la chose plutôt saumâtre. Cela dit, je vais quand même tâcher d’écouter le second disque: comme il y a des poèmes d’Hugo, de Musset et de Théophile Gautier, ça sera peut-être de meilleure tenue. Sinon, Christoyannis et Cohen font de leur mieux, hein... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Dim 11 Déc 2016 - 23:02 | |
| Pas encore écouté le volume (heu, peut-être que si, en fait, en fond), mais pour ce qui est des mélodies sur les poètes célèbres, je les ai jouées / chantées, et je trouve tout le contraire : tout en restant dans le cadre de la romance de salon à la suite de Berlioz et Gounod, Lalo introduit un sens réel de la situation, avec de petites finesses harmoniques, ou bien des figuralismes récurrents très efficaces, déjà une mélodie qui s'échappe de la bluette pour faire de l'art.
Je ne crois pas avoir écouté ni joué les œuvres du premier disque, justement.
Je suis étonné que tu n'aies pas plutôt écouté le volume Saint-Saëns, qui est bien sûr plus intéressant : ces Lalo sont très bien faits, mais les enchaîner à la suite ne fonctionne pas bien à mon avis. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Dim 11 Déc 2016 - 23:09 | |
| J'en profite pour répondre à l'antique message de Polyeucte : - Polyeucte a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- J'avoue que je partage de moins en moins la ligne Bru Zane concernant les opéras… En particulier l'obstination à recréer des œuvres moyennes qui ont eu du succès (et là, c'est encore plus bizarre, puisque ce n'est même pas le cas !) alors qu'on a des œuvres (qui ont au besoin eu aussi du succès) beaucoup plus dense. Pourquoi David et Joncières plutôt que Paladilhe, Salvayre ou Hirchmann ?
Patrie ! a très bien marché par exemple… et il y a tous les attributs nécessaires pour dire qu'on documente le grand opéra. Et là, quelle partition, quelle allure, l'équivalent de Verdi à la française ! (et puis c'est le portrait inversé de Don Carlos, les mêmes événements vus de Flandres) Enfin il y a quand même des choses splendides qu'ils nous ont ressortis... Si je suis d'accord que le Joncières n'est pas grandiose (mais chouette tout de même avec cette bigarrure et ce rappel de Boris... et ça reste un évènement marquant dans la vie musicale parisienne de l'époque!), pour David, on touche quand même au chef d'oeuvre je trouve avec Herculanum... Et pareil, dans les précédents on a tout de même Les Danaïdes, Cinq-Mars... ils nous préparent Les Horaces, Proserpine et La reine de Chypre... sont déjà en boîte Dante (qui est quand même de belle facture plus je l'écoute je trouve!) ou Uthal... Non, je trouve qu'ils proposent quand même des choses assez variées et de qualité toujours au moins bonne... la plus grande faiblesse reste pour moi cette Jacquerie...
Après bien sûr, Patrie ! je saute dessus... Je mets de côté les œuvres de la tragédie en musique finissante (donc les Salieri, ou Sémiramis de Catel). ¶ Il y a bien sûr des chefs-d'œuvre (Les Barbares, Cinq-Mars) ou des témoignages très utiles (Proserpine) ou insolites (Uthal, Christophe Colomb), dont je ne nie nullement l'intérêt. ¶ Mais à côté, quand même beaucoup d'œuvres moyennes (Herculanum, La Reine de Chypre), voire médiocres (Les Bayadères, Dimitri, La Jacquerie, Le Mage), dont la pertinence n'éclate pas toujours. Même si j'admets qu'Herculanum et Le Mage étaient des documents importants. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Dim 11 Déc 2016 - 23:20 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Pas encore écouté le volume (heu, peut-être que si, en fait, en fond), mais pour ce qui est des mélodies sur les poètes célèbres, je les ai jouées / chantées, et je trouve tout le contraire : tout en restant dans le cadre de la romance de salon à la suite de Berlioz et Gounod, Lalo introduit un sens réel de la situation, avec de petites finesses harmoniques, ou bien des figuralismes récurrents très efficaces, déjà une mélodie qui s'échappe de la bluette pour faire de l'art.
Je ne crois pas avoir écouté ni joué les œuvres du premier disque, justement. Voilà, j'aurais dû commencer par le second disque, en fait. En fait, ce que tu décris correspond en fait à l'idée que je me faisais a priori des mélodies de Lalo. D'ailleurs, sur le premier, il y a deux scènes, et des romances populaires (les Béranger), la seule mélodie à proprement parler c'est L'Ombre de Dieu (assez marrante dans le genre édification des jeunes filles). - DavidLeMarrec a écrit:
- Je suis étonné que tu n'aies pas plutôt écouté le volume Saint-Saëns, qui est bien sûr plus intéressant : ces Lalo sont très bien faits, mais les enchaîner à la suite ne fonctionne pas bien à mon avis.
Si j'avais pu trouver ici les Saint-Saëns, c'est ce que j'aurais fait. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Dim 11 Déc 2016 - 23:32 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- J'en profite pour répondre à l'antique message de Polyeucte :
Je mets de côté les œuvres de la tragédie en musique finissante (donc les Salieri, ou Sémiramis de Catel).
¶ Il y a bien sûr des chefs-d'œuvre (Les Barbares, Cinq-Mars) ou des témoignages très utiles (Proserpine) ou insolites (Uthal, Christophe Colomb), dont je ne nie nullement l'intérêt.
¶ Mais à côté, quand même beaucoup d'œuvres moyennes (Herculanum, La Reine de Chypre), voire médiocres (Les Bayadères, Dimitri, La Jacquerie, Le Mage), dont la pertinence n'éclate pas toujours. Même si j'admets qu'Herculanum et Le Mage étaient des documents importants. Ah pour moi à la limite il n'y a bien que La Jacquerie et Dimitri que je trouve moins intéressants... Le Mage ça nous permet de presque avoir tous les Massenet d'une manière ou d'une autre, ce qui est tout de même passionnant quand on voit la diversité des compositions... Les Bayadères j'admire sans réserve personnellement... peut-être un peu décoratif oui, mais d'une inspiration de couleurs et de mélodie qui me séduit à chaque fois et me ravi... mon petit côté fleur bleu musical peut-être! Et puis Herculanum c'est quand même grand non? Je croyais que tu avais beaucoup aimé pourtant?? Je ne peux pas juger pour le moment sur La Reine de Chypre vu que je ne l'ai pas encore écouté... Mais pour moi, les deux seuls "ratés" en terme de résurrections seraient La Jacquerie et Dimitri. Et encore, ratés relatifs car on reste sur des ouvrages intéressants pour leur place dans l'histoire de la musique ou pour éclairer un peu un compositeur... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Mer 27 Nov 2019 - 22:46 | |
| • FiesqueRoberto Alagna (Fiesque), Michelle Canniccioni (Léonore), Béatrice Uria-Monzon (Julie), Franck Ferrari (Verrina), Jean-Sébastien Bou (Hassan), Armando Gabba (Borgonino), Vladimir Stojanovic (Gianettino), Ronan Nédélec (Romano), Alexandre Swan (Sacco), Gundars Dzilums (Coryphée), Martin Zvigulis (Homme du peuple, Un page), Alain Altinoglu / Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, Chœur de la Radio Lettone / Sigvards Klava En public, Montpellier, VII.2006 DGEh bien, disons que je reste dubitatif... Il est possible que ce Fiesque soit effectivement une œuvre tout à fait remarquable - le problème étant que je trouve assez difficile de s’en rendre compte à travers cet enregistrement. Je ne me suis pas penché sur le détail du sujet, mais je soupçonne cette version d’être pas mal tripatouillée. Déjà un soupçon qui naît à considérer le livret: soit il est d’origine particulièrement mal ficelé, soit des scènes ont été coupées. Ensuite, il y a Franck Ferrari: je le connaissais assez mal (je crois d’ailleurs qu’il a peu enregistré) mais j’avais le souvenir d’une voix rayonnante et d’une diction limpide - or, là, même si sa prestation est globalement satisfaisante sur le plan vocal (et dramatiquement très réussie), le timbre paraît artificiellement assombri (et au prix de certaines voyelles pas très nettes) et les lignes mélodiques un peu bridées; ça m’a tellement surpris que je suis allé y voir de plus près... et que j’ai découvert que Verrina était en fait un rôle de basse! J’imagine du coup qu’on a dû raboter les graves de la partition et que Ferrari s’est senti obligé de noircir son timbre... Bon. (Je me demande par ailleurs jusqu’à quel point Alagna ne s’est pas permis d’interpoler aussi quelques aigus.) De plus, le plateau vocal m’a paru assez inégal, probablement en raison des conditions de captation (une seule soirée live, en version de concert.) Il faut tout de même bien avouer que les rôles féminins sont assez sinistrés: je connais assez mal Béatrice Uria-Monzon (je n’ai dû l’écouter qu’une ou deux fois, et je l’ai plutôt évitée par la suite en raison d’une diction particulièrement incompréhensible), mais elle semble vraiment avoir été en grande méforme ce soir-là; Michelle Canniccioni est elle aussi assez opaque et souvent mal intelligible - du coup, ça sonne assez bizarre quand en face on a Alagna ou Bou (et même Ferrari) dont on comprend chaque mot. Par ailleurs, même si Alagna (dont je suis inconditionnel dans le répertoire français) est formidable, on sent quand même qu’il a besoin de se chauffer un peu avant de donner sa pleine mesure (le timbre au début gratte un peu), et que l’aigu a perdu de sa richesse et de sa facilité initiales; mais j’admets que c’est vraiment chipoter: sa grande scène soliste dans le II («Cette nuit, quel étrange rêve a troublé mon sommeil») peut compter parmi ses grands moments (d'autant que c’est surtout son médium qui y est sollicité, et que le timbre en est somptueux.) Il faut en revanche bien admettre que le Chœur de la Radio Lettone est ici assez loin de sa zone de confort: il n’est sûrement pas commode de s’adapter aux attentes d’un Grand Opéra fin XIXᵉ quand on a plutôt l’habitude de chanter du Vasks, du Pärt ou du Rautavaara - c’est plus qu’honnête, mais ça manque tout de même sensiblement d’animation théâtrale et de mordant, et la diction est assez perfectible (souvent floue avec quelques apertures assez exotiques.) L’orchestre, pas le plus beau du monde, m’a paru cependant remarquablement dirigé par Altinoglu: la poussée dramatique ne retombe jamais, tout est remarquablement articulé et lisible; et si l’orchestration de Lalo ne brille pas par son originalité, l’harmonie y est beaucoup plus surprenante, et ses singularités sont remarquablement mises en lumière (en particulier dans le récit du rêve de Fiesque - c’est vraiment le moment qui fait dresser l’oreille dans cet opéra.) Enfin, la prise de son m’a semblé très loin de servir au mieux cette soirée: les voix sont globalement trop en arrière et la perspective spatiale est souvent assez déroutante (on a ponctuellement l’impression d’une voix très lointaine qui sonne brusquement proche: comme si le chanteur avait été capté de dos et s’était soudain retourné vers les micros); il y a par ailleurs comme un voile d’opacité, léger mais permanent, sur tout le spectre. Du coup, c’est assez frustrant, parce qu’on a l’impression de devoir deviner ce que pourrait être cet opéra (et ça pourrait être un très bel opéra français) plutôt que de vraiment l’entendre. Certes, en 2006, c’était inespéré (merci Alagna d’avoir rendu cela possible), et on ne pouvait pas attendre un studio longuement fignolé avec un plateau homogène ni un travail musicologique rigoureux en amont. Le problème est peut-être que, depuis lors, dans ce répertoire, les productions Bru Zane nous ont rendus trop exigeants, ne serait-ce que vis-à-vis du tripatouillage des partitions et de la finition musicale. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Jeu 28 Nov 2019 - 0:00 | |
| - Benedictus a écrit:
- Le problème est peut-être que, depuis lors, dans ce répertoire, les productions Bru Zane nous ont rendus trop exigeants, ne serait-ce que vis-à-vis du tripatouillage des partitions et de la finition musicale.
Du coup tu peux écouter peut-être La Jacquerie de Lalo (complété par Coquard!)... Gens, Gubish, Castronovo, Pinkhasovich, Bou, Bolleire et De Hys... Bon on a vu mieux comme partition et comme distribution, mais ça marche tout de même mieux que cet affreux Fiesque Mais bon, tout ça n'est pas du niveau du Roi d'Ys... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Édouard-Victor-Antoine Lalo (1823-1892) Sam 30 Nov 2019 - 10:35 | |
| - Benedictus a écrit:
- Je ne me suis pas penché sur le détail du sujet, mais je soupçonne cette version d’être pas mal tripatouillée. Déjà un soupçon qui naît à considérer le livret: soit il est d’origine particulièrement mal ficelé, soit des scènes ont été coupées. Ensuite, il y a Franck Ferrari: je le connaissais assez mal (je crois d’ailleurs qu’il a peu enregistré) mais j’avais le souvenir d’une voix rayonnante et d’une diction limpide - or, là, même si sa prestation est globalement satisfaisante sur le plan vocal (et dramatiquement très réussie), le timbre paraît artificiellement assombri (et au prix de certaines voyelles pas très nettes) et les lignes mélodiques un peu bridées; ça m’a tellement surpris que je suis allé y voir de plus près... et que j’ai découvert que Verrina était en fait un rôle de basse! J’imagine du coup qu’on a dû raboter les graves de la partition et que Ferrari s’est senti obligé de noircir son timbre... Bon. (Je me demande par ailleurs jusqu’à quel point Alagna ne s’est pas permis d’interpoler aussi quelques aigus.)
Je peux peut-être apporter quelques éclaircissements, mais ils ne seront que de mémoire, je n'arrive pas à retrouver mes sources : je peux me tromper. Ce qui est sûr, c'est que j'adore cette œuvre, que j'ai davantage écoutée que le Roi d'Ys (pourtant pas le tout-venant du médiocre !). Il y a une fermeté dans la conduction du récitatif et du drame que je trouve assez électrisante. Et des trouvailles caractéristiques de Lalo, ces carrures rythmiques qui peuvent se répéter et caractériser une scène ou un personnage (typiquement pour le sicaire ou le rêve de Fiesque). Par ailleurs, si la captation (je n'ai écouté que la bande radio, mais ce doit être sensiblement la même chose) est assez grise, avec les chanteurs un peu loin, j'en trouve l'interprétation très intense : élan d' Altinoglu, feu de tous les participants (avec la réserve qu'on ne comprend rien à ce que chantent les femmes, encore plus Canniccioni que BUM). Et même si Alagna est, comme tu le dis, dans une période où la voix avait perdu en timbre, la diction et la générosité restent souveraines. Ferrari ne noircit pas tellement, il chante toujours comme cela, avec ce côté ogresque que j'aime assez – technique très peu efficace en projection, type Wottrich, mais qui sonne avec quelle urgence en retransmission ! (même en salle, j'aimais bien Ferrari) Sur l'édition : effectivement, je me souviens avoir entendu (ou lu ?) un entretien d'Altinoglu où il expliquait qu'il y avait eu des ajustements. En lisant la partition, de fait, j'avais vu que les nombreux graves (vraiment un rôle impressionnant, avec beaucoup de descentes sur des sol ou fa graves) étaient coupés pour que Ferrari puisse chanter le rôle, et même la structure altérée (le rêve de Fiesque est mis juste avant l'entracte pour qu'on puisse bien applaudir Alagna). Bon, honnêtement, ça permet de découvrir une œuvre absolument inédite, dans une interprétation enflammée, et il y a même un disque à la clef : que la contrepartie soit qu'Alagna ait imposé son pote Ferrari et opéré un peu de bidouille, je m'en contente. Mais oui, si on avait ne serait-ce qu'une autre version, il y aurait de sérieuses réserves à faire sur l'intégrité de celle-ci. (À quel moment on distribue un rôle de basse à un baryton en coupan tous les graves ? Pourquoi pas donner Manrico à Matthias Goerne, aussi…) Ce n'est pas étonnant cela dit, la bromance était telle qu'Alagna avait donné à Ferrari le rôle de l'Amour dans Orphée & Eurydice de Gluck, à Bologne ! - Citation :
- Il faut en revanche bien admettre que le Chœur de la Radio Lettone est ici assez loin de sa zone de confort: il n’est sûrement pas commode de s’adapter aux attentes d’un Grand Opéra fin XIXᵉ quand on a plutôt l’habitude de chanter du Vasks, du Pärt ou du Rautavaara
Le Chœur de la Radio Lettone (qui n'est pas le même que le Chœur de la Radio de Riga) fait au contraire habituellement du Verdi et de l'opéra XIXe français (parce qu'il coûte moins cher, je suppose). On l'entend très souvent en France, et notamment à Montpellier, dans ces répertoires. Je suis d'accord, c'est un peu gris et pas très ardent, mais ils sont comme ça tout le temps. |
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